Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 mars 2019 1 18 /03 /mars /2019 07:16

Bonjour les amis,

Je viens de finir ALEX, le 2 ème roman d'une trilogie de Pierre Lemaître qui narre les enquêtes du commandant de brigade criminelle Camille Verhoeven.

ALEX de Pierre Lemaître...un thriller glaçant qui vous captivera jusqu'à la dernière page...

Alors, de cette histoire dont il est important de ne rien raconter pour laisser la surprise au lecteur, je ne vous donnerai que le point de départ.

Alex, une jeune femme séduisante, est kidnappée en plein jour à Paris...

Stop, il ne faut rien dire de plus. Et je vous déconseille d'aller lire sur Babelio les commentaires élogieux des lecteurs qui risquent de vous donner trop d'informations.

Ce roman est une mortelle randonnée diabolique pleine de rebondissements.

J'ajouterai que le récit est séparé en 3 parties bien distinctes.

Alors parlons du style de Pierre Lemaître. Celui-ci possède un art consommé de la narration. Il sait faire apparaître des informations qui relancent sans cesse l'intérêt du lecteur.

Le rythme est haletant...ALEX est un roman qui décoiffe ! 

J'aime beaucoup les descriptions de Pierre Lemaître qui arrive toujours, en quelques mots ou adjectifs judicieusement choisis, à bien dépeindre le caractère de ses personnages.

Le lecteur imagine très bien les situations qu'il décrit. Il y a par exemple une scène de séduction qui est assez jubilatoire. Le lecteur ne peut s' empêcher de pouffer.

Lemaître sait jouer sur plein de registres et arrive à mêler par exemple humour et horreur.

Il y aussi les dialogues qui sont extrêmement bien écrits. Certains échanges m'ont fait penser au film GARDE A VUE de Claude Miller. Les réparties des personnages sont souvent savoureuses, pleines d'esprit, ou d'émotion , ou d'ironie, ou de cynisme...

A titre d'exemple du style de l' auteur, je vous mets cet extrait:

" - Stefan Maciak, né en 1949, famille polonaise, famille modeste, famille laborieuse, un exemple pour la France intégratrice (....) 

 - Notre Maciak pousse l' assimilation jusqu'à devenir alcoolique. Il boit comme un polonais donc c'est un bon français..."

L'auteur maîtrise complètement son récit et nous emmène où il veut et comme il veut d'une manière qui est très plaisante pour le lecteur.

Je suis resté scotché jusqu'au bout  du roman et, à 10 pages de la fin, et alors que j'avais déjà plein d'éléments instructifs à ma disposition, je ne savais toujours pas ce qui s'était réellement passé.

Quant à la fin, elle surprend et elle est géniale...

Quand j'ai refermé la dernière page, je n'ai pas pu m'empêcher de penser que ce livre pourrait être adapté au cinéma, et en faisant des recherches sur le net, je me suis rendu compte que le projet existe et qu'un producteur américain va financer l'adaptation du roman qui sera mis en scène par Louis LETERRIER.
 

 

J'ai essayé pour ma part d'imaginer le casting du film.Si j'avais dû réaliser cette adaptation dans les années 80, j'aurais choisi Isabelle Adjani dans le rôle d'Alex.

Je terminerai ce billet en remerciant une grande amie qui m'a conseillé vivement la lecture de ce roman.

Bien évidemment, je vais reprendre la trilogie de LEMAÎTRE par le début, et attaquer le premier opus, intitulé TRAVAIL SOIGNÉ.

Partager cet article
Repost0
16 mars 2019 6 16 /03 /mars /2019 12:49

Bonjour les amis,

La semaine dernière, pendant mon cours de maths en classe de première, une de mes élèves m'a interrompu pour me demander de lui expliquer ce qu'était la géométrie fractale.

Je ne suis pas certain que sa question était réellement interessée ou si elle avait plutôt pour objet de me faire tchatcher un peu. C'est une technique classique employée par les potaches quand ils ne veulent pas faire d'efforts en classe : essayer de balancer une question au prof en sachant que le sujet lui plaît et qu'il va disserter dessus pendant de très longues minutes.

D'habitude je ne mords pas à l'hameçon mais comme je considérais que cette question passionnante (mais pas au programmme) était vraiment intéressante pour la culture générale de mes élèves, je me suis prêté de bon gré à la question de cette lycéenne. J'ai donc fait un petit topo rapide à l'ensemble de la classe, en leur explicant que cette géométrie qui nécessite des centaines de milliers d'opérations ne pouvait naître qu'avec la puissance de calcul des ordinateurs. J'ai terminé mon bref exposé en faisant un lien entre cette géométrie et la théorie du chaos, en leur explicant qu'un phénomène chaotique est hautement imprévisible puisque, plus on veut gagner en précision plus le problème se recrée et se recomplique.

Si vous ne savez pas ce qu'est une figure fractale regardez la video ci-dessous à 21 minutes exactement. La forme créée se contient en elle-même et vous pouvez agrandir l'image à l'infini elle n'arrête pas de se recréer.

C'est vertigineux...

Il se trouve que cette question improvisée de mon élève élève m'a replongé dans un épisode assez insolite de ma vie personnelle que je n' ai pas évoqué devant ma classe ,mais à vous, mes chers lecteurs et abonnés, je peux bien vous le raconter.

Il y a de cela un certain nombre d'années, et alors que j'étais en vacances avec ma famille en France durant la période de Noël, ma mère, un soir,  avait décidé de nous préparer des lasagnes.

A 19 heures, ma mère avait déjà cuisiné sa sauce bolognaise mais il lui manquait encore quelques ingrédients pour le repas.

Comme elle était un peu à la bourre, elle m'a demandé si je pouvais aller à sa place à Auchan, à Aulnoye-les-Valenciennes, pour aller acheter les quelques produits alimentaires qui lui manquaient (prosciutto, parmesan, etc...).

Bien évidemment je lui ai répondu qu' il n'y avait aucun problème et donc je suis allé au supermarché qui se trouve à 20 minutes en voiture de la maison familiale. J'ai acheté les quelques produits qu'elle m'avait indiqués mais avant d'aller à la caisse j'ai décidé de passer rapidement devant le tout petit rayon librairie du supermarché.

En général quand je fais un séjour en France j'en profite toujours pour faire les librairies, et donc, même à Auchan je jette un coup d' oeil sur les livres en rayons. Je fais ça machinalement tout en me doutant bien qu'il y a peu de chance que j'y  trouve un bouquin qui m'intéresse.

Mais ce jour-là, et à ma grande surprise, je suis tombé sur 2 livres côte à côte qui ne font pas partie des lectures habituelles proposées aux clients du supermarché. L'un d' entre eux s'intitulait LES OBJETS FRACTALS du mathématicien Benoît Mandelbrot, et l'autre LA THEORIE DU CHAOS, un ouvrage de vulgarisation écrit par le journaliste scientifique américain James Gleick.

Je ne connaissais pas l'existence de ces livres et je les ai achetés les yeux fermés.

 

Quand ma maman m'envoie faire les courses au supermarché...
Quand ma maman m'envoie faire les courses au supermarché...

Quand je suis rentré en Espagne, j'ai dévoré ces deux bouquins qui sont passionnants, et fondamentaux pour ceux qui veulent  appréhender un peu mieux la nature du chaos.

Quelques mois plus tard, je me suis présenté à un concours de recrutement de professeurs de mathématiques, et parmi les épreuves que nous devions passer, l'une d' entre elles consistait en un exposé sur un thème imposé et tiré au sort devant les candidats.

Et le thème fut : ... LES OBJETS FRACTALS !

Mon coeur ne fit qu'un bond dans ma poitrine. Quelle chance !

Alors, après avoir lu le bouquin du mathématicien belge Benoît Mandelbrot qui est le père du concept même de figure fractale, j'aime autant vous dire que j' ai cartonné dans cette épreuve...Lors d'un concours, il faut faire la différence avec les autres candidats. Il ne s'agit pas simplement  d'assurer. En l'ocurrence , il fallait être dans les 30 premiers de 2000 postulants.

Donc, bien évidemment les deux lectures récentes m'avaient permis de rédiger un exposé très complet et bien documenté. 5 jours plus tard quand j'ai lu mon travail devant les membres de mon tribunal, j'ai senti à travers leurs regards approbateurs que j'avais conquis mon auditoire.

Alors, maintenant rebobinons le film.

Quelle était la probabilité que ce sujet tombe au concours ? ...assez faible.

Quelle était la probabilité que ma maman m'envoie faire des courses dans un Auchan dans lequel il y aurait justement 2 livres qui auraient un rapport avec le sujet de mathématiques TRES SPÉCIFIQUE qui est tombé 6 mois plus tard ?....

Là, je ne peux m'empêcher de sourire.

Ces deux livres qui ne sont pas franchement grand public mais plutôt destinés à des étudiants de carrières scientifiques se trouvaient de manière tout à fait inhabiltuelle dans un rayon d'hypermarché.

Alors, mes chers amis, bien évidemment, nombre d'entre vous penseront que j' ai eu de la chance ce jour-là (et je le pense moi-aussi...).

Finalement mon anecdote pourrait presque être une illustration de la théorie du chaos et un exemple d'effet papillon (à savoir qu'une cause insignifiante finit par avoir pour moi un effet de première magnitude).

Oui, mais parfois la chance n' est pas si aléatoire que ça.

Ce n'est pas un hasard si j'ai acheté ces 2 livres. Je ne l'ai pas fait en pensant que je passerais un concours 6 mois plus tard. Non, je les ai achetés car le sujet m' interessait, parce que j'étais curieux...et là, il n'y avait aucun hasard.

La chance a récompensé mon intérêt réel pour la matière que je voulais enseigner.

Quant à ma maman, elle était loin d'imaginer qu'en envoyant son fils acheter du jambon et du parmesan à Auchan, elle lui filait un sérieux coup de pouce dans sa carrière professionnelle...

Les mamans sont merveilleuses. Elles arrivent parfois à être encore protectrices, même si c'est de manière providentielle, alors que nous avons déjà largement dépassé l'âge de notre majorité.

Quant au plat de lasagnes, il était tout simplement délicieux, mais encore une fois, il n' y avait aucun hasard là-dedans.

 

Quand ma maman m'envoie faire les courses au supermarché...
Partager cet article
Repost0
10 mars 2019 7 10 /03 /mars /2019 06:16

Bonjour les amis,

Cette semaine dans le cadre de la semaine des droits de la femme la municipalité de mon village espagnol ( et valencien) a programmé hier soir un concert de jazz interprété par un quatuor qui s'appelle LES FEMMES.

Le groupe est formé par 4 artistes qui ont déjà une expérience musicale nationale et internationale :  Anna Moreno, flûte traversière, Elvira Ramon, piano, Joana Sales, contrebasse, et Ángela Pozuelo, batterie. 

Il faut noter que la talentueuse flûtiste Anna Moreno est originaire de mon village.

Soirée enchantée avec LES FEMMES...

Il y avait au programme de ce concert une suite de 7 pièces signée par Claude Bolling.

Mais laissez moi d'abord vous présenter LES FEMMES grâce à la vidéo mise en lien ci-dessous dans laquelle elles interprètent la suite nº 1 pour flûte et piano de Claude Bolling.

Je n' ai pas de videos du concert d'hier soir donc je vous mets des liens youtube de certains des morceaux qui ont été interprétés. 

L'un des moments les plus brillants de la soirée fut l'éxécution de cette pièce-ci, intitulée à juste titre FUGACE.

Ce fut une soirée magique, enchantée, hors du temps.

J' étais allé voir ce concert sans en connaître la programmation et je tombe sur ce répertoire tout simplement exquis.

En général l'auditeur a des frissons quand il va écouter des pièces qu'il connaît et que son esprit anticipe le moment où va se produire la modulation harmonique qui va le faire frémir d'émotion.

Et bien hier, j' ai ressenti certains frissons alors que je découvrais ces morceaux pour la première fois.

Je suis sorti de la salle dans un état d'euphorie.

Je terminerai donc en félicitant chaudement et en remerciant ces 4 interprètes de talent qui m'ont offert hier soir une soirée enchantée.

Pour paraphraser le regretté dessinateur Reiser, je m' exclamerai moi-aussi :

Vive LES FEMMES !

 

Partager cet article
Repost0
7 mars 2019 4 07 /03 /mars /2019 19:29

Bonjour les amis,

Nous sommes en période de carnaval et notre directrice de chant a eu la très bonne idée de mettre à notre répertoire le CARNEVALE DI VENEZIA de Gioacchino Rossini.

Rossini était un fin gourmet et aussi un compositeur exquis, toujours plein de légèreté et de bon goût. Et encore une fois, ce qu'il nous sert avec cette pièce, c'est du caviar...

Le morceau très enjoué se divise en trois parties bien distinctes.

Mais écoutez plutôt...et voyez comme les différentes cordes du choeur se répondent entre elles à partir d'une minute 12 secondes

Dans cette pièce composée en 1821 Rossini met en scène des aveugles qui, pour survivre, font sonner leurs clochettes en quémandant la générosité des belles dames de Venise.

La chanson possède un ton léger, un peu moqueur.

Mais la morale est sauve car ce ne sont pas des vrais aveugles. Il s' agit de carnavaliers déguisés en faux mendiants.

Voici le texte original accompagné d'une traduction.

 

 

 

TEXTE

Iamo ciechi, siamo nati per campar di cortesia d’allegria,
Non si niega carità !

Donne belle, donne care per pietà.

Non siate avare fate a poveri vecchietti un tantin di carità.

Siamo tutti poverelli che suonando i campanelli

Che scuotendo li batocchi col do re mi fa sol la.

Domandiam la carità
Deh ! soccorreteci Donnette amabili
Siate benefiche coi miserabile,

Noi siamo poveri di buona bocca
Siam pronti a prendere quel che ci tocca
Deh ! soccorreteci per carità, che carnevale morendo sta.

TRADUCTION

Nous sommes aveugles, nés pour vivre de la bonté d’autrui,
En un jour de joie on ne renie pas la charité !
Petites dames, chères dames,
par pitié.

Ne soyez pas avares faites aux pauvres petits vieux un peu de charité.
Nous sommes tous des pauvres
qui faisons sonner nos clochettes
Et secouons nos bâtons
Avec le do, ré, mi, fa, sol, la.

Nous demandons la charité.
Secourez-nous, petites dames.

Soyez bienveillantes aux misérables,
Nous sommes des pauvres et avons faim.
Prêts à prendre ce qu’on veut bien nous donner.
Secourez-nous par charité,
Car le carnaval se meurt.

La chanson de Rossini était composée pour choeur mixte ou pour quatuor. Voici une très belle interprétation d'un quatuor d'étudiants russes.

Et puis, pour que vous puissiez appréhender un peu mon travail personnel en tant que chanteur basse, voici ce que nous chantons, nous les basses. 

Cette chanson nous oblige à travailler la technique du chant d'opéra. Il n' y a pas 50 manières de chanter ça. Vous avez la technique ou vous ne l'avez pas...

Je terminerai en vous disant que je prends un énoooorme plaisir à travailler cette partition....Et quand arrive la répétition chorale du jeudi soir et que nous unissons les voix de nos 4 cordes, c' est un petit régal, un festin !

Pour répondre à la fin du texte de la chanson, on peut affirmer que le carnaval n'est pas mort.

VIVE LE CARNAVAL ! VIVE ROSSINI !

PS: Pour ceux qui aimeraient écouter, voire travailler, les voix des sopranos, ou des contraltes ou des ténors, voici les liens:

https://www.youtube.com/watch?v=rQocoXPwZBQ

https://www.youtube.com/watch?v=ocVO6NeL-ZI

https://www.youtube.com/watch?v=hfrW5CemxGU

Vous trouverez la partition ici:

https://www.youtube.com/watch?v=X3xyOt6NEwM

Partager cet article
Repost0
3 mars 2019 7 03 /03 /mars /2019 08:04

Bonjour les amis,

Je viens de voir THE GUILTY du réalisateur danois Gustav Möller.

Voici ce que l'on peut lire à propos de ce film sur la page allociné :

Le réalisateur s'est inspiré d'un appel au 112 d’une femme kidnappée dont il a été témoin. Assise dans une voiture à côté de son ravisseur, elle devait parler en langage codé. Rien qu'en entendant la voix de cette femme, le réalisateur pouvait imaginer la situation : "J’ai compris que chaque personne écoutant cet enregistrement verrait des images différentes : une femme différente, un kidnappeur différent, etc… C’est là que je me suis dit : et si on utilisait cette idée d’images mentales dans un film ? Au cinéma, on peut créer tout un univers à l’intérieur d’une seule pièce. Avec The Guilty, j’espère avoir réalisé un thriller haletant, qui offre à chaque spectateur une expérience qui lui est propre".

Alors, je me suis laissé prendre de la première jusqu'à la dernière minute par ce thriller haletant.

Le film est très bien écrit, avec une grande rigueur, et obéit aux règles du theâtre classique: unité de temps, de lieu et d'action.

Enfin, et pour être plus précis en ce qui concerne l'unité d'action, disons que, comme dans tout bon polar, il y a une trame secondaire qui va se mêler avec beaucoup d'habileté à la trame primaire et donner de la cohérence à l'ensemble du film.

Ce film fait travailler l'imagination du télespectateur car celui-ci se trouve dans la situation de Asger, le policier qui est en liaison téléphonique avec les protagonistes et qui doit compléter ce qu'il ne voit pas à partir de ce qu'il entend.

Tout le film repose sur les dialogues et est construit comme une pièce de théâtre, comme un huis-clos. On repense à certaines scènes de Garde à vue de Claude Miller, avec la nuit et une pluie battante en arrière-fond qui alimentent un climat très angoissant.

Il faut noter également un grand travail sur la bande-son : tout se passe au téléphone et on est sensible au moindre bruit, au moindre claquement de porte, au moindre son non-identifié ou à une simple respiration.

L'acteur principal Jakob Cedergren (qui a un faux air à John Travolta dans Blow out) possède un grand charisme. Son regard exprime parfaitement ses doutes, ses angoisses et ses frustrations.

The guilty...nuit d'enfer au commissariat

L'histoire est contée presque en temps réel.

Asger sait qu'il y aura une tragédie s'il ne s'en tient qu'au protocole et s'il ne se limite qu'à ses simples responsabilités. Il va donc prendre le risque de provoquer des événements alors qu'il ne possède pas tous les éléments qui permettent de juger de la pertinence de ses initiatives.

On est en plein dilemme, et le spectateur ne sait jamais si Asger déraille, outrepasse ses fonctions, ou alors, s'il est doté d' une grande perspicacité...On navigue entre deux eaux...Intelligence émotionnelle brillante ou délire paranoïaque...

Je n'en dis pas plus. Il ne faut rien raconter de cette histoire pleine de rebondissements et j'en ai déjà trop dit.

Partager cet article
Repost0
16 février 2019 6 16 /02 /février /2019 13:51

Bonjour les amis,

Je viens de terminer SEROTONINE, le dernier ouvrage de Michel Houellebecq que j'ai beaucoup aimé, même s'il se termine d'une manière plus amère que je ne l'espérais.

Alors pour vous présenter ce livre,  je vous renvoie à l'excellent article que Rosemar lui a consacré et, comme d' habitude, j'y ajouterai quelques commentaires personnels.

Tout d'abord parlons du style. Il me semble que Houellebecq a un peu changé son écriture et qu'il se lance souvent dans de très longues phrases qui rebondissent , virgules après virgules, tout comme la pensée de Florent qui se projette souvent assez loin dans le futur, et qui écarte, les unes après les autres, les fausses solutions qui se présentent à lui.

Le début du roman mêle drôlerie et dérision à une situation du narrateur qui est quand même assez glauque. Le rire est parfois salutaire : rions de notre misère pour ne pas en pleurer...Certains portraits de femmes sont tout simplement savoureux, notamment celui de Yuzu, la maîtresse japonaise. Il m'est souvent arrivé de pouffer de rire dans la première partie du roman.

Houellebecq change souvent de registre. Il peut commencer sur un ton badin et provocateur et d'un seul coup, nous balancer sans prévenir des passages très bien écrits, très pensés, d'une grande profondeur sur la nature de l'amour et de nos relations avec les femmes.

Quand il parle de "chattes" et de " bites" ce n' est jamais vulgaire et c'est toujours assez jubilatoire. Il sait nous toucher au plus profond de nos moteurs charnels.

Houellebecq joue la provo aussi, et beaucoup de ses affirmations péremptoires sont à prendre au second degré...Souvent, elles reflètent juste un fond de vérité. Seul lui peut se permettre d'écrire certaines phrases  politiquement très incorrectes en apparence.

Mais ce qui frappe le plus dans ce roman c'est l'enfermement du héros, qui prévoit et anticipe les futurs échecs qui l'attendent et qui préfère prendre la juste mesure de ses erreurs passées, qui sont en définitive assez irréparables.

Ce livre est aussi une réflexion sur notre liberté qui, lorsqu'elle se préoccupe trop de celle des autres, finit par nous projetter dans une solitude mortifère. L' isolement devient le prix de notre liberté, le lourd tribu que nous lui payons.

Le héros a besoin des femmes mais il ne tente jamais de tricher, ni de se les approprier de manière déloyale ou peu respectueuse de leur liberté. D'ailleurs, il n'applique pas à lui-même certains conseils qu'il donne à ses amis qui sont dans un état de dépression proche du sien. J' ai lu ici ou là que Houellebecq était  parfois mysogine : rien n' est plus faux. Au contraire, la femme et son sexe représentent pour lui la naissance du monde.

Le fond du roman est très noir car Florent se sent incapable de survivre sans l'aide de ses petites capsules de captorix ( un nouveau médicament mis sur le marché qui altère sa libido). 

Florent, frappé par l'état de notre monde et de nos relations sociales perverties par la marchandisation qui crée de nouvelles castes (voire de nouvelles aristocraties), ne peut y survivre que par des moyens artificiels.

Quand j'ai refermé la dernière page je me suis senti assez bouleversé, profondément remué par tant de lucidité sur notre condition humaine au XXI ème siècle.

Stressés, frustrés et isolés que nous sommes, avec le bonheur qui nous glisse irrémédiablement entre les doigts.

 

Sérotonine...ou quand la solitude et la dépression vous attendent au bout du chemin.

PS: En marge de ce roman, sa lecture m'a rappelé une info que j' ai lu récemment et qui m' a " frappé" comme aurait dit Coluche : Theresa May a créé un "ministère de la solitude" tant ce problème s'est converti en un fléau social au Royaume-Uni.

Partager cet article
Repost0
12 février 2019 2 12 /02 /février /2019 19:01

Bonjour les amis,

La semaine dernière notre directrice de chant nous a remis entre les mains une partition que je ne connaissais pas du tout, et en jetant un premier coup d'oeil sur les paroles je suis tombé sur cette phrase:

" Canta y no llores" qui veut dire " Chante et ne pleure pas", et j'ai tout de suite pensé à une chanson bien connue des mariachis intitulée "Cielito lindo" et que voici.

NB: Vous y entendrez le "ay ay ay ay canta y no llores"  à 55 secondes.

 

Mais en regardant de plus près la partition que nous avait tendue notre directrice, il était évident que le thème musical n'avait rien à voir avec la célèbre chanson des mariachis.

Non, il s'agissait d'une Habanera tirée d'une Zarzuela de Manuel Penella intitulée " Don Gil de Alacalá".

A noter que Penella était un compositeur né en 1880 dans ma région de Valencia dans le sud-est de l'Espagne.

Don Gil de Alacalá est un opéra comique en 3 actes qui a été interprété pour la première fois en 1932 au théâtre des nouveautés de Barcelone.

Voici le lien youtube de cette habanera avec les paroles originales qui accompagnent ci-dessous. Le choeur intervient à partir de 2 minutes.

TODAS LAS MAÑANITAS ( paroles de M. Penella)
Todas las mañanitas
vuelve la aurora
y se lleva la noche
triste y traidora.
 
Otra vez vuelve al alma
del sol la alegría
y es su luz la esperanza
de un nuevo día.
 
Canta y no llores,
corazón, no llores, ¡ay!,
que la esperanza
será la aurora
de tus amores, ¡Ay!,
 
Canta y no llores,
corazón, no llores, ¡ay!,
volverá la aurora
y tu noche triste
se llevará.
 
CHOEUR
Canta y no llores,
corazón, no llores, ¡ay!,
que la esperanza
será la aurora
de tus amores, ¡ay!
 
Canta y no llores,
corazón, no llores, ¡ay!,
volverá la aurora
y tu noche triste
se llevará.

On reconnaît tout se suite, dès les premières mesures, le balancement caractéristique des habaneras qui sont un style musical né au XIX ème siècle, originaire à la fois de Cuba mais aussi de Catalogne.

Alors, nous, on n'aura bien évidemment pas les moyens d'engager un orchestre symphonique et nous serons accompagnés par une pianiste, mais pas n'importe quelle pianiste ! Ce sera Leillani, notre accompagnatrice cubaine !

Et, comme vous pouvez l'imaginer, la habanera fait partie de son ADN.

Donc notre version ressemblera plutôt à ceci.

En fait, nous on chantera cette habanera probablement sans solistes, donc notre interprétation ressemblera plutôt à ça...

Enfin, et en hommage à l'immense Monserrat Caballé disparue l'année dernière, je vous laisse avec son interprétation de cette habanera. Très émouvant de la revoir interpréter cette pièce juste deux ans avant sa mort...avec la modestie qui la caractérisait.

Partager cet article
Repost0
10 février 2019 7 10 /02 /février /2019 10:43

Bonjour les amis,

CHAMPIONS de Javier Fesser a obtenu samedi dernier le GOYA du meilleur film.

Alors, on m'en avait dit beaucoup de bien dans mon entourage mais je ne l'avais pas encore vu...C'est maintenant chose faite et grand bien m'en a pris.

Voici le synopsis du film.

Marco occupe le prestigieux poste d’entraîneur-adjoint de l'équipe d'Espagne de basket. Mais son mauvais caractère lui pose problème. Après une série de déconvenues dont il est le seul responsable, Marco se retrouve à devoir coacher une équipe de déficients mentaux.

Ce genre de film il vaut mieux le voir en VO. Voici la bande.annonce espagnole pour vous plonger dans l'atmosphère authentique de cette histoire.

CAMPEONES, c'est le genre de film dont on imagine dès les premières minutes comment vont évoluer les relations entre l'entraîneur Marco Montes et son équipe de déficients mentaux.

 Oui, mais il y a aussi beaucoup de savoir-faire chez Javier Fesser qui prend le temps de nous installer dans son histoire et de nous dépeindre toute une gallerie de personnages drôles, émouvants et attachants sans que sa comédie ne perde de son rythme...très important, le rythme dans une comédie et celui-ci est bien maintenu dans le film de Fesser...

A noter l'interprétation hors-pair de Javier Gutierrez, génial dans son rôle d'entraîneur de basket énervé et survolté qui doit apprendre à prendre sur lui...

Le réalisateur sait aussi nous réserver quelques surprises et parfois l'émotion nous saisit quand on ne s'y attend pas...ou, du moins, l'émotion nous saisit mais pas de la manière avec laquelle on s'y attendait.

Voici ce qu'écrit Rachel L sur la page allociné:

" Et oui, même les non - sportifs vont adorer les supporter. Je trouve qu'il y a un respect du spectateur à ce niveau là, les scènes sportives ne devenant plus longues qu'une fois que le spectateur est séduit, c'est alors un vrai plaisir de suivre leurs évolutions, leurs progrès, et leurs petits trucs " bien à eux" qui nous font souvent bien rire sans aucune culpabilité. Le sujet ayant pour but de nous sensibiliser sans jamais se moquer, tout devient naturel. Les dialogues sont pertinents, avec quelques réflexions qui deviendront certainement des phrases cultes. L'acteur principal nous fait bien ressentir la situation depuis " je n'ai pas le choix " jusqu'à la leçon de vie qu'il va en tirer, et nous avec. Les acteurs sont vraiment attachants et drôles. Et la mouche casse-c.....s , une vraie bouffée d'air frais au milieu de cette équipe masculine. Quand au final, on reste scotchés. Ce sont eux les maîtres et nous les élèves... Alors oui, le sujet a déjà été traité, mais comment résister à un tel chef d'oeuvre! "

Je terminerai en vous disant qu'il y a aussi dans cette comédie du côté des personnages "normaux" des caractères qui sont assez savoureux également.

Et puis, un grand coup de chapeau à Javier Gutierrrez, un acteur que j'adore, qui nous fait un numéro GEANT...un numéro à la Nicholson...!

 

CHAMPIONS de Javier Fesser...
CHAMPIONS de Javier Fesser...

PS: l'autre grand film qui a été primé durant la cérémonie des GOYA, c' est EL REINO qui parle de la corruption en Espagne. J'ai prévu de le voir la semaine prochaine et je vous en reparlerai éventuellement...

Partager cet article
Repost0
30 janvier 2019 3 30 /01 /janvier /2019 16:04

Bonjour les amis,

Notre groupe polyphonique CADENZA prépare déjà son concert de printemps avec, entre autres cette année, une chanson catalane composée par Juan Altisent (1891- 1971) intitulée idil·li.

Les paroles sont en catalan. Notez dans le mot idil·li la lettre formée par deux L séparées par un point au milieu. C' est la L " geminada", une lettre propre au catalan.

Idil·li  est un genre littéraire caractérisé par des poèmes pastoureaux décrivant une vie simple, rustique et une félicité prodiguée par la nature.

La chanson d' Altisent, composée à 4 voix, est très lyrique. Je vous ai mis les paroles catalanes avec leur traduction pour que vous puissiez les suivre en regardant la vidéo ci -dessous.

Vinguda es ja la dolça primavera,

Le doux printemps est déjà arrivé

Passa l'hivern amb sos crudels rigors.

L'hiver est passé avec ses rigueurs cruelles

Rumbe ja als brots l'arbreda falaguera,

Dejà bourgeonne de manière prometteuse l'arbrisseau

Valls i montanyes, valls i montanyes,

Vallées et collines

s'han cobert de flors.

Se sont couvertes de fleurs

No es veritat, oh dolça aimada mia,

ce n' est pas vrai, ma douce aimée

que tot mirant el cel pur i sere,

Qu' en regardant le ciel pur et serein

al contemplar com va morint el dia,

et en contemplant comme s' éteint le jour

tu ploraries, tu ploraries sens saber per qué.

Tu pleurerais, tu pleurerais sans savoir pourquoi

 

C'est toujours agréable de chanter des chansons qui ne sont pas harmonisées à 4 voix après coup pour des chorales mais qui ont été pensées dès le départ à 4 voix.

En écoutant l' enregistrement, on se rend compte que les voix se parlent et se répondent en écho entre elles. Nous, les basses on se sent très bien sur ce genre de pièce, notamment quand on chante " valls y muntanyes"...

Cette pièce est très simple mais elle ne supporte pas très bien l'amateurisme, et les voix dures qui sortent de la gorge et pas du diaphragme. Les voix doivent être naturelles, non forcées, et aériennes. 

Ou on chante bien cette pièce, ou alors, franchement, il vaut mieux ne pas la chanter...

Je vous laisse avec une deuxième version réalisée dans ma région dans laquelle on apprécie mieux les différences entre les voix grâce à la technique d'enregistrement en studio. Ça ressemble plus à ce que nous on entend à l'intérieur du choeur.

Partager cet article
Repost0
25 janvier 2019 5 25 /01 /janvier /2019 16:47

Bonjour les amis,

Tous les matins, Zhang Pengfei, directeur de 40 ans d'une école primaire chinoise  devient chorégraphe et apprend à ses 700 élèves des pas de "shuffle dance" ou "Melbourne shuffle", une danse née fin des années 80 en Australie qui se caractérise par un mouvement des talons et des doigts de pied. 

Regardez plutôt.

 

J'ai ajouté cette autre vidéo sur laquelle on a les explications du directeur.

C' est donc le manque de place pour faire courir ses 700 élèves qui a poussé le directeur à rechercher une autre solution pour leur faire pratiquer des exercices physiques. Avant de leur apprendre la chorégraphie, Zhang Pengfei s'est d'abord familiarisé avec ce type de danse pendant un mois. Avec cette nouvelle routine, le directeur a remplacé le programme de callisthénie imposé par le gouvernement chinois depuis 1951, qui consiste en un panel d'exercices physiques pour améliorer la force, l'agilité et la flexibilité. 

Revenons maintenant à la prestation du directeur. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'il est très doué et qu' il a un vrai sens du rythme. C'est techniquement impeccable, ce qu'il fait.

Quant aux écoliers, on est frappé par la synchronisation de leurs mouvements. C' est absolument remarquable pour des élèves de primaire.

Alors,d'un point de vue pédagogique, j'ai quand même des doutes sur le long terme car imposer un style particulier toute l'année peut éventuellement devenir lassant, surtout qu'il y a plein d' autres types de danses qui peuvent être assez profitables pour les élèves. Mais cette expérience est pour le moins séduisante.

Bravo donc à ce jeune directeur dynamique et à ses élèves et professeurs pleins d' enthousiasme.

Partager cet article
Repost0