Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
27 mai 2023 6 27 /05 /mai /2023 09:17

Bonjour les amis,

La semaine dernière j'ai appris avec tristesse la disparition d'Ari Boulogne, le fils qu'Alain Delon n'a jamais reconnu. J'avais un vague souvenir de son histoire complètement hors-normes et je me suis replongé dans une interview d'Ardisson qui date de 2001, et qui m'a, cette fois-ci, profondément ému et bouleversé.

La tragédie d'Ari Boulogne a commencé au moment même de sa venue au monde, le 11 août 1962: fils de Christa Päffgen, dite Nico, actrice, mannequin, chanteuse – principalement issue du Velvet Underground – et l'une des muses d'Andy Warhol et, d'après Nico, Ari était le fils d'Alain Delon. Ses parents s'étaient rencontrés lors du tournage de PLEIN SOLEIL, alors que l'acteur français était partenaire officiel de Romy Schneider. Mais Delon a toujours refusé de reconnaître le nouveau-né, malgré les ressemblances faciales claires, presque indubitables, entre les deux.
Ainsi, les premières années d'Ari se passent dans l'environnement bohème de sa mère, entre la « cour » de Warhol (l'artiste aux multiples facettes le filme brièvement dans Chelsea Girls) et ses engagements cinématographiques successifs. Ari vivra sa première enfance, au fil des années, dans un environnement marqué par l'addiction grandissante de sa mère à l'héroïne. Ce mode de vie étant inapproprié pour un mineur, Nico l'a confié, dans un premier temps, à sa grand-mère maternelle (le grand-père quant à lui était opiomane et avait même connu Gandhi !). Mais sa grand-mère maternelle a rapidement commencé à souffrir de la maladie de Parkinson. Puis, le petit Ari a été accueilli un temps par Édith Boulogne, la mère de Delon, qui lui a également donné son propre nom de famille, qui était en fait celui de son second mari. La mère de Delon a toujours déclaré que "personne ne peut m'enlever la certitude qu'Ari est le fils de mon fils".
Une "évidence" devant laquelle Delon est resté impassible.

Avec sa mère, Ari s'est lié à nouveau, plus tard, mais la coexistence n'a pas non plus été fructueuse : Nico lui a inculqué très tôt ses mauvaises habitudes psychotropes avant de se retirer à Ibiza, où elle est décédée en 1988 d'une hémorragie cérébrale, provoquée par une chute de vélo.

Livré à lui-même, Ari désormais adulte s'est essayé au cinéma, où il n'a décroché que des seconds rôles dans une poignée de films, et à la photographie, où il a obtenu un peu plus de succès. Succès très relatif, en tout cas. Il a même pu arrêter temporairement la consommation d'héroïne.
Le seul moyen qui restait à Ari de mériter toute considération était une reconnaissance légale de paternité. Le procès a été déposé en 2019, mais le tribunal français s'est déclaré incompétent, alléguant que Delon était un résident suisse. L'affaire est restée non résolue.

Ce qui fut résolu, et de la manière la plus malheureuse, fut la dernière étape de la vie troublée d'Ari : submergé par la consommation de drogue, hémiplégique (il utilisait récemment un fauteuil roulant), il vivait dans des conditions misérables dans un modeste immeuble parisien avec sa compagne sentimentale et son fils de 21 ans.

Voila les faits. La vie d'Ari s'est désormais transformée en destin.

Alain Delon pouvait établir définitivement la vérité en se soumettant à un simple test ADN alors qu'il reconnaît avoir couché avec Nico. A lui de vivre avec sa décision maintenant que Ari est mort et qu'il n'aura plus la possibilité de lui offrir la vérité à laquelle il avait droit.

Pour ma part j'ai eu les larmes aux yeux en réécoutant l'interview d'Ari chez Ardisson. J'ai pu mesurer son chemin de croix invraisemblable, sa détresse, et je pleure pour lui.

Repose en paix Ari.

 

Ari avait relaté son histoire complètement chaotique dans un livre autobiographique surtout dédié à sa mère.

Partager cet article
Repost0
21 mai 2023 7 21 /05 /mai /2023 17:48

Bonjour les amis,

Je suis à la retraite de l'éducation nationale espagnole depuis 2 ans et la semaine dernière j'ai eu l'excellente surprise de voir que le groupe des terminales de cette année (que j'avais eu en seconde) avait eu l'idée de reprendre la dernière chanson en vogue de Shakira et de la traduire en latin.

Voila une manière que je trouve sympathique de sortir le latin de son statut de langue morte et de le rendre vivant.

Voici ci-dessous le résultat de cette production de mes ex-élèves que j'aime beaucoup.

 

Alors il se trouve qu'en Espagne les élèves qui finissent leur terminale et qui obtiennent leur titre de bachelier organisent une cérémonie de remise des titres suivi d'une soirée dansante. Cette célébration a eu lieu vendredi dernier. Mes ex-lycéens ne m'ont pas oublié et m'ont invité.

Voici d'abord une photo de l'une de nos élèves interprétant pendant la cérémonie avec beaucoup de sensibilite le ROLLING IN THE DEEP d'Adèle.

Marta...à qui je souhaite un grand avenir artistique !

Marta...à qui je souhaite un grand avenir artistique !

Une photo des deux terminales sur la scène de l'auditorium du village après la réception de leur titre.

La dernière séance...

Après la cérémonie officielle les professeurs sont allés participer à un souper dansant avec les élèves.

Là j'ai eu le droit à une surprise qui m'est allée droit au coeur. Un "faux blâme" scolaire rédigé par le professeur principal sur les vrais imprimés administratifs que nous avons à cet effet dans lequel étaient glissés de doux compliments sur le souvenir que j'ai laissé à mes chers élèves et à mes collègues.

C'est ce faux blâme que je tends avec fierté sur les deux photos ci-dessous

 

La dernière séance...
La dernière séance...

Finalement cette soirée festive des élèves m'a fait un bien fou car elle m'a permis de bien fermer une grande page de ma vie professionnelle.

En effet j'avais pris ma retraite pendant les vacances, entre autres, car je n' avais aucune envie de dire au revoir aux élèves en milieu d'année et de forcer un peu trop sur le côté "émotion".

J'ai disparu du paysage des élèves sur la pointe des pieds et ceux-ci ne l'ont su qu'à la rentrée suivante... c'était mieux comme ça. En tout cas pour moi...

Cette cérémonie a donc été l'occasion de les revoir tous, de prendre des photos avec eux, de revoir leurs parents, et finalement, samedi dernier, 2 ans après mon départ, j'ai vraiment eu l'impression de boucler la boucle.

Je peux définitivement regarder d'autres horizons avec sérénité, sans remords ni regrets, avec la sensation d'avoir eu la chance d'exercer le métier que j'aimais avec des personnes qui m'ont beaucoup apporté.

Je les ai aimés et ils me l'ont rendu. En cela je me sens privilégié. Merci la vie !

Pour moi, vendredi dernier, c'était un peu comme LA DERNIÈRE SÉANCE d'Eddy Mitchell.

Partager cet article
Repost0
19 mai 2023 5 19 /05 /mai /2023 11:23

Bonjour les amis,

Hier je suis tombé sur un article publié en 2015 par Arturo Pérez-Reverté, un écrivain espagnol bien connu pour ses romans historiques dont, notamment, la longue saga des aventures du capitaine Alatriste.

Mais il faut aussi préciser que Reverté a été auparavant reporter de guerre et qu'il a travaillé sur des théâtres tels que Chypre, le Liban, l'Erithrée, le Sahara, les Malouines, le Salvador, le Nicaragua, le Tchad, la Libye, l'Afghanistan, le Soudan, le Mozambique, l'Angola, le golfe persique, la Croatie et la Bosnie. Une sacrée carte de visite pour un journaliste qui a été témoin de son temps !

Dans cet article l'auteur fait un parallèle entre l'Europe actuelle face à des flux migratoires incontrôlés et le destin tragique de l'empereur romain Flavius Valens qui autorisa une immigration de réfugiés goths pourchassés par les hordes d'Attila, une immigration qui était au début complètement pacifique.

Voici d'abord l'article en espagnol pour ceux qui comprennent cette langue que j'accompagnerai ensuite par une traduction sommaire en français réalisée par mon traducteur automatique et que j'ai un peu retouchée pour éviter de grosses confusions.

En l'an 376 après Jésus-Christ, une immense masse d'hommes, de femmes et d'enfants est apparue au bord du Danube. C'étaient des réfugiés goths en quête d'asile, pressés par l'avancée des hordes d'Attila. Pour diverses raisons - entre autres, que Rome n'était plus ce qu'elle était - ils ont été autorisés à pénétrer sur le territoire de l'empire, malgré le fait que, contrairement aux vagues de peuples immigrés précédents, ils n'avaient pas été exterminés, réduits en esclavage ou soumis, comme c'était l'habitude dans ces temps-là. Dans les mois qui ont suivi, ces réfugiés ont découvert que l'Empire romain n'était pas le paradis, que ses dirigeants étaient faibles et corrompus, qu'il n'y avait ni richesse ni nourriture pour tout le monde, et que l'injustice et la cupidité les rongeaient. Ainsi, deux ans après avoir traversé le Danube, à Andrinople, ces mêmes Goths tuèrent l'empereur Valens et détruisirent son armée. Et quatre-vingt-dix-huit ans plus tard, ses petits-fils ont détrôné Romulus Augustus, le dernier empereur, et liquidé ce qui restait de l'empire romain.

Et c'est que tout est déjà arrivé. Une autre chose est que nous avons oublié et que des dirigeants irresponsables aient effacé nos ressources pour comprendre. Depuis qu'il y a mémoire, certaines villes en ont envahi d'autres par faim, par ambition, par la pression de ceux qui les ont envahies ou maltraitées. Et tous, jusqu'à récemment, se défendaient et se comportaient de la même manière : poignarder les envahisseurs, prendre leurs femmes, asservir leurs enfants. Ils restèrent ainsi jusqu'à ce que l'Histoire les achève, laissant la place à d'autres empires qui, à leur tour subirent le même sort. Le problème auquel est aujourd'hui confronté ce que nous appelons l'Europe, ou l'Occident (l'empire héritier d'une civilisation complexe, qui puise ses racines dans la Bible et le Talmud et est liée au Coran, qui fleurit dans l'Église médiévale et la Renaissance, qui établit les droits et libertés de l'homme avec les Lumières et la Révolution française), c'est que tout cela -Homère, Dante, Cervantès, Shakespeare, Newton, Voltaire- a une date d'expiration et est en liquidation pour cause de démolition. Impossible de tenir le coup. Pour vous défendre. Il n'y a que de l'argent. Et l'argent vous protège pendant un certain temps, rien de plus.

Nous payons pour nos péchés. La disparition des régimes communistes et la guerre qu'un imbécile président nord-américain a déclenchée au Moyen-Orient pour installer une démocratie à l'occidentale là où les mots Islam et Rais -religion mêlée à des leaderships tribaux- rendent la démocratie difficile, a porté à ébullition la chaudière. Tombèrent les centurions - barbares aussi, comme à la fin de tous les empires - qui veillaient sur nos intérêts. Tous ces centurions étaient des "fils de pute", mais c'étaient nos fils de pute. Sans eux, des vagues de désespérés déferlent désormais sur les frontières, l'avant-garde des barbares modernes - au sens historique du terme - qui chevauchent derrière. Cela nous place à un nouveau tournant pour nous, mais un ancien pour le monde. Une situation forcément historique, puisque nous sommes là où les empires n'ont pas su maîtriser les vagues migratoires, pacifiques d'abord puis agressives. Des empires, des civilisations, des mondes qui en raison de leur faiblesse ont été vaincus, transformés ou ont disparu. Et les quelques centurions qui restent aujourd'hui sur le Rhin ou le Danube sont condamnés. Ils sont condamnés par notre égoïsme, notre gentillesse hypocrite, notre inculture historique, notre lâche incompétence. Tôt ou tard, aussi par simple loi naturelle, par survie élémentaire, ces derniers centurions finiront par se ranger du côté des barbares.

Voyons si nous le saurons une fois pour toutes : ces batailles, cette guerre, ne seront pas gagnées. Ça ne peut plus l'être. Nos propres dynamiques sociales, religieuses et politiques l'en empêchent. Et ceux qui poussent les Goths par derrière le savent. Ceux qui s'arrêtaient sur les champs de bataille, égorgeant des populations entières, ne peuvent plus le faire. Notre civilisation, heureusement, ne tolère pas de telles atrocités. La mauvaise nouvelle est que nous sommes allés trop loin. La société européenne d'aujourd'hui exige que ses armées soient des ONG et non des forces militaires. Toute action vigoureuse - et seule la vigueur rivalise avec certaines dynamiques de l'Histoire - est exclue à l'origine, et même Hitler aujourd'hui ne trouverait pas un Occident aussi déterminé à l'affronter par les armes qu'il l'était en 1939. Toute action contre ceux qui poussent contre Les Goths sont critiqués par des forces pacifistes qui, avec à la fois une légitimité idéologique et un manque de réalisme historique, s'y opposent. La démagogie remplace la réalité et ses conséquences. Détail significatif : les opérations de surveillance en Méditerranée ne visent pas à arrêter l'émigration, mais à aider les migrants à rejoindre en toute sécurité les côtes européennes. Tout, en somme, est une énorme et inévitable contradiction. Le citoyen est meilleur aujourd'hui qu'il y a des siècles et ne tolère pas certains types d'injustice ou de cruauté. L'outil historique d'aller au couteau est donc heureusement écarté. Il ne peut plus y avoir de massacre de Goths. Heureusement pour l'humanité. Malheureusement pour l'empire.

Tout cela mène au cœur du sujet : l'Europe, ou comme nous voulons appeler cet espace chaleureux de droits et de libertés, de bien-être économique et social, est rongée de l'intérieur et menacée de l'extérieur. Vous ne savez pas, vous ne pouvez pas, vous ne voulez pas et peut-être ne devriez-vous même pas vous défendre. Nous vivons dans le paradoxe absurde de plaindre les barbares, voire de les applaudir, et en même temps de vouloir garder intact notre mode de vie confortable. Mais les choses ne sont pas si simples. Les Goths continueront d'arriver par vagues, inondant les frontières, les routes et les villes. Ils sont dans leur droit, et ils ont justement ce que l'Europe n'a pas : la jeunesse, la vigueur, la volonté et la faim. Lorsque cela se produit, il y a peu d'alternatives, y compris historiques : s'il y en a peu, les nouveaux venus s'intègrent à la culture locale et l'enrichissent ; s'il y en a beaucoup, ils le transforment ou le détruisent. Pas en un jour, bien sûr. Les empires mettent des siècles à s'effondrer.

Cela nous plonge dans le vif du sujet : l'installation des Goths, quand ils sont trop nombreux, à l'intérieur de l'empire. Les conflits découlaient de leur présence. Les droits qu'ils acquièrent ou devraient acquérir et dont il est juste et logique qu'ils jouissent. Mais ni dans l'Empire romain ni dans l'Europe d'aujourd'hui il n'y en avait ou il n'y en a pour tout le monde ; pas de travail, pas de nourriture, pas d'hôpitaux, pas d'espaces confortables. De plus, même pour ceux qui ont bonne conscience, ce n'est pas la même chose d'avoir pitié d'un réfugié à la frontière, d'une mère avec son fils traversant une clôture de barbelés ou de se noyer dans la mer, que de les voir installés dans une cabane à côté à leur propre maison, jardin, terrain de golf, trichant parfois pour survivre dans une société où les fées marraines ont cassé des baguettes magiques. Où tout le monde, et de moins en moins, ne peut pas obtenir ce que l'on veut. Et clairement. Il y a des quartiers, des villes qui se transforment en poudrière à retardement. De temps en temps, ils brûleront, car cela aussi est historiquement inévitable. Et plus encore dans une Europe où les élites intellectuelles disparaissent, étouffées par la médiocrité, et les politiciens analphabètes et populistes de tous bords, à coups de souffle, prennent le pouvoir. Le dernier recours sera une police plus dure et plus répressive, encouragée par ceux qui ont des choses à perdre.Cela donnera lieu à de nouveaux conflits : les défavorisés qui réclament ce qu'ils désirent, les citoyens en colère, les représailles et les comptes à rendre. Dans peu de temps, les groupes xénophobes violents se seront multipliés dans toute l'Europe. Et aussi ceux de nombreuses personnes désespérées qui choisissent la violence pour sortir de la faim, de l'oppression et de l'injustice. Aussi une partie de la population romaine -tous n'étaient pas des barbares- a aidé les Goths dans le pillage, pour se faire bien voir d'eux ou de leur propre initiative. Aucune pax romana ne profite à tous de la même manière. Et il n'y a aucun moyen d'arrêter l'histoire. « Il faut qu'il y ait une solution », crient éditorialistes, commentateurs et citoyens incapables de comprendre, parce que plus personne ne l'explique dans les écoles, que l'Histoire ne se résout pas, mais se vit ; et, tout au plus, lit-on et étudie-t-on pour prévenir des phénomènes qui ne sont jamais nouveaux, puisque souvent, dans l'histoire de l'Humanité, ce qui est nouveau est ce qui est oublié. Et ce qu'on oublie, c'est qu'il n'y a pas toujours de solution ; que parfois les choses arrivent de façon irrémédiable, par pure loi naturelle : temps nouveaux, nouveaux barbares. Beaucoup restera de l'ancien, mélangé avec le nouveau; mais l'Europe qui a illuminé le monde est condamnée à mort. Peut-être qu'avec le temps et le métissage d'autres empires seront meilleurs que celui-ci ; mais ni vous ni moi ne serons là pour le vérifier. On descendra dans le prochain. Dans ce voyage, il n'y a que deux attitudes raisonnables. L'une est la consolation analgésique de chercher une explication dans la science et la culture ; pour, sinon l'empêcher, ce qui est impossible, du moins comprendre pourquoi tout va mal. Comme ce Romain que j'aime à imaginer serein dans la vitrine de sa bibliothèque pendant que les barbares saccagent Rome. Eh bien, comprendre aide toujours à assumer, à supporter.

L'autre attitude raisonnable, je pense, est de former les jeunes à penser aux enfants et petits-enfants de ces jeunes. Pour qu'ils affrontent le monde à venir avec lucidité, courage, humanité et bon sens. Pour qu'ils s'adaptent à l'inévitable, conservant ce qu'ils peuvent de la bonté que laisse derrière eux le monde qui s'éteint. Leur donner des outils pour vivre dans un territoire qui pendant un certain temps sera chaotique, violent et dangereux. Pour qu'ils se battent pour ce en quoi ils croient, ou pour qu'ils se résignent à l'inévitable ; mais pas par bêtise ou par douceur, mais par lucidité. Pour la sérénité intellectuelle. Laissons-les être ce qu'ils veulent ou peuvent : faisons d'eux des Grecs qui pensent, des Troyens qui se battent, des Romains conscients -le cas échéant- de la digne arrogance du suicide. Faisons d'eux des survivants métis, prêts à affronter le nouveau monde sans complexes et à l'améliorer ; mais ne les trompons pas avec de la démagogie bon marché et des contes de Walt Disney. Il est temps qu'à l'école, à la maison, dans la vie, nous parlions à nos enfants en les regardant dans les yeux.

 

Pour ceux qui comprennent l'espagnol voici une vidéo dans laquelle Arturo Perez-Reverté lit lui-même ce texte. Entre la 14 ème et la 25 ème minute sur la vidéo ci-dessous.

Alors, bien évidemment, j'imagine la pluie de critiques que ce texte de Pérez-Reverté pourrait provoquer, notamment chez les bisounours de gauche et chez les sandrinerousseauistes.

Je fais partie de ceux qui pensent que l'histoire ne se répète pas mais qu'elle bégaie parfois. Je pense également que le principal intérêt de la connaissance de l'histoire est de nous empêcher de retomber indéfiniment dans les mêmes erreurs.

Et, par conséquent, je trouve que cet épisode relaté par Reverté sur l'invasion des goths, pacifique dans un premier temps et beaucoup moins dans un deuxième, est une parfaite métaphore de ce qui pourrait nous arriver si, au nom d'une tolérance mal comprise, nous sommes trop mous dans l'application de nos principes fondateurs et sur la défense, par exemple, de la laïcité sans laquelle nous serons inexorablement plongés dans un chaos barbare, tôt ou tard.

Si nous voulons éviter le scénario apocalyptique que décrit Pérez-Reverté nous n'avons d'autre choix que d'être très rigoureux dans notre manière d'intégrer les populations qui viennent s'adjoindre à la nôtre, comme tente de le faire le gouvernement danois par exemple.

Vu sous cet angle, certains compromis politiques électoralistes relèvent tout simplement de l'irresponsabilité la plus totale....N'est-ce pas Jean-Luc ?

 

Partager cet article
Repost0
17 mai 2023 3 17 /05 /mai /2023 06:18

Bonjour les amis,

En lisant les premiers articles concernant l'édition 2023 du festival de Cannes j'ai appris que la présence de Maïwenn avait créé une polémique.

En effet le journaliste et directeur de Médiapart Edwy Plenel a déposé plainte contre la réalisatrice qu'il accuse de l'avoir tiré par les cheveux dans un restaurant et de lui avoir craché au visage.

Invitée à l'émission de Yann Barthès la réalisatrice confirme d'un ton rigolard qu'elle a bien commis l'agression ce qui déclenche l'hilarité sur le plateau de Yann Barthès. Yann Barthès au lieu de rebondir sur la confession de Maïwenn et de prendre ses distances avec ce comportement pour le moins censurable continue l'interview sur le même ton frivole et badin.

Alors j'aimerais faire un certain nombre de commentaires:

1. Que se serait-il passé si ça avait été un homme qui avait confessé avoir tiré par les cheveux une journaliste?

Barthès et son public auraient-ils trouvé ça drôle ?

Le féminisme consiste-t-il à prendre la défense des femmes agressées mais tout en ayant de la complaisance pour les femmes dans le cas où la victime est un homme, qui plus est une personne âgée? Deux poids deux mesures? C'est ça?

2. Barthès n'était vraiment pas inspiré le jour de son interview et ça peut arriver à tout le monde mais il aurait pu émettre un communiqué postérieur pour demander pardon à Plenel et s'excuser de son attitude, mais, à l'heure où j'écris ces lignes, il n'en a rien été.  Encore une fois  je pense que si la victime avait été une femme Barthès aurait été médiatiquement littéralement lynché.

3. Maïwenn est une réalisatrice que je n'admire pas particulièrement mais j'ai aimé chez elle ses déclarations dissonantes sur les excès du mouvement #Me Too# et des inquisitions prétendument féministes. Elle a tenu certains propos qui faisaient plaisir à entendre et qui tentaient d'enterrer la hache de  guerre entre les sexes qui ne mène nulle part.

4.  Au passage j'en profite pour raconter une blague que j'aime bien.

Deux amies discutent entre elles et l'une demande à l'autre:

- Pour toi c'est quoi la différence entre harcèlement et séduction?

Et l'autre amie répond:

- Le harcèlement c'est quand la personne qui te drague est moche...

5. On a appris que l'actrice Adèle Haenel (qui n' a rien fait depuis 4 ans) arrête le cinéma car, selon elle, " il collabore à un ordre mortifère écocide raciste"....

Rien de moins ! Encore une fois on est dans l'outrance avec des propos et un langage propres à l'inquisition.

Haenel est libre de ses décisions mais on a rarement vu un artiste voulant changer les mentalités de son milieu en le quittant et en ne produisant plus rien. Si Haenel arrête il ne lui restera plus que l'enfermement mental dans un militantisme sectaire anti-mâle qui ne va pas la mener très loin.

Je vous laisse avec les propos de PSYHODELIK un youtubeur qui s'interroge lui-aussi sur toutes ces questions que je soulève aujourd'hui.

PS:. Maïwenn n'a pas voulu indiquer le motif de son agression. On sait que Edwy Plenel n'a jamais rien écrit de négatif sur elle mais que, par contre, son journal a publié des articles sur les viols dont est accusé Luc Besson avec qui Maïwenn a eu un enfant...Si le motif de l'agression était en rapport avec ces publications il ne serait en aucun cas une circonstance atténuante pour Maïwenn...à suivre donc..

PS nº 2: Je fais un rapprochement avec un autre type d'affaire qui montre bien les dangers de la pensée "Woke".

Il y a eu dans des universités américaines de fausses accusations de racisme portées par des noirs contre des personnels blancs de l'université. Il a ensuite été démontré que ces accusations qui ont eu de lourdes conséquences professionnelles pour les personnels blancs en question étaient infondées.

Or, et on ne sait pas pourquoi, les noirs qui ont donc commis un délit de "fausse accusation" n'ont pas été accusés et poursuivis à leur tour...comme si le fait d'être noir les lavait de toute possible culpabilité. Dans la pensée woke le noir ne peut être que victime mais n'a pas à répondre de ses graves accusations si elles sont injustifiées...Etonnant, non ? Encore une fois c'est le " 2 poids, 2 mesures".

Voici un exemple parmi tant d'autres...

Partager cet article
Repost0
15 mai 2023 1 15 /05 /mai /2023 10:57

Bonjour les amis,

Quand on parle des mouvements intégristes islamistes les non-spécialistes comme moi ont tendance à tout mélanger et ont du mal à comprendre les relations qui existent entre les différentes et nombreuses mouvances et leurs poids sociaux et politiques respectifs dans les différentes régions du monde.

Il se trouve que Florence Bergeaud-Blackler, une chercheuse du CNRS, vient de publier un essai sur les frères musulmans intitulé: LE FRÉRISME et ses réseaux, l'enquête.

A propos du frérisme musulman...

Je rappelle en préambule que  l'organisation des frères musulmans fait partie de la liste des organisations terroristes dans des pays comme l' Autriche, l'Egypte, la Syrie, l'Arabie Saoudite, la Russie, etc....

Ecoutez la vidéo que j'ai mis en lien ci-dessous. On y apprend que la conférence à la Sorbonne dans laquelle Bergeaud-Blackler devait présenter son livre a été suspendue sans motif exact si ce n'est d'éventuelles questions de sécurité. On y apprend que l'auteur a reçu des insultes et des menaces de mort (ce qui est malheureusement très prévisible), mais on y apprend aussi que l'auteure a reçu des réactions hostiles de la part de collègues de l'Université, des réactions hostiles non accompagnées de réfutations sur le contenu du livre. Voila qui est nouveau et plutôt inquiétant au pays de Voltaire... Vous apprendrez dans cette vidéo que Bergeaud-Blacklem n'a pas été invitée sur d'autres plateaux TV que celui de Pascal Praud.

Cette vidéo a de quoi laisser songeur sur la liberté et la couverture médiatique dont disposent ceux qui étudient des sujets dits "sensibles".

Alors face à cette discrétion des médias je partage avec vous cette entrevue qui vous permettra d'en savoir un peu plus sur la question des Frères musulmans et sur le livre de Bergeaud-Blackler. 

Voici maintenant une presentation complète du livre sur youtube.

Partager cet article
Repost0
14 mai 2023 7 14 /05 /mai /2023 12:39

Bonjour les amis,

A la fin des années 90 ceux qui essayaient de lire l'histoire se partageaient grosso modo en 2 camps. Ceux qui croyaient au choc des civilisations annoncé par Samuel Huntington, et ceux qui croyaient à la fin de l'Histoire annoncée par Francis Fukuyama.

Alain Bauer vient de sortir un livre dans lequel il soutient l'idée que la longue période de "paix relative" que nous avons connu n'était qu'un trompe l'oeil lié à notre propre aveuglement ou à notre désir que le Monde se dirige dans le sens que souhaitaient les occidentaux et les forces du grand capital.

Voici une interview de Bauer qui dure 12 minutes et dans laquelle il s'inscrit en faux contre certaines idées reçues.

 

Bauer affirme que les Etats-Unis et l'occident en général ne tenaient pas vraiment à provoquer un effondrement de l'URSS.

Je trouve cette partie de son argumentaire assez convaincante.

Dès le début de la guerre en Ukraine j'ai "lu" cette agression comme une anomalie kagébiste que l'histoire se chargerait de rectifier tôt ou tard. Pour moi la Russie, après une brève parenthèse démocratique, avait raté UNE FOIS DE PLUS son rendez-vous avec l'histoire, et ce, pour une raison simple: elle n'a jamais jugé ses grands crimes (notamment staliniens, mais pas seulement...) et elle est donc condamnée à reproduire éternellement les mêmes erreurs. C'est le malheur russe, ou plutôt la malédiction russe.

Malgré tout Alain Bauer nous rappelle à juste titre que nos gouvernants ont baissé la garde trop vite en oubliant le précepte romain SI VIS PACEM, PARA BELLUM ( Si tu veux la paix prépare la guerre).

Nous avons cru que comme la guerre ne serait pas un choix intelligent elle ne se produirait pas, sans imaginer que ce qui empêche réellement les guerres ce sont les graves menaces réelles qu'elles font peser sur les Etats qui sont tentés d'y avoir recours. On le sait maintenant: ce n'est pas la raison qui peut influencer Poutine mais des menaces claires et mises à éxecution quand ça devient nécessaire.

En ce qui concerne l'actualité du conflit ukrainien ce qui me frappe ces temps-ci c'est, pour la première fois,  la capacité des ukrainiens de mettre les nerfs de l'armée russe à vif.

Il y a des déclarations ukrainiennes volontairement contradictoires qui mettent les généraux russes dans un grand état de fébrilité.

D'un côté les responsables ukrainiens ont déclaré qu'ils étaient fin prêts pour une contre offensive, et d'un autre Zelensky affirme qu'il va falloir un peu plus de temps.

Du coup certains comme Prigojine affirment que cette contre offensive a déjà commencé pendant que d'autres se demandent si elle n'est pour l'instant qu'une forme de diversion.

Ce qui est clair c'est que l'initiative va appartenir aux ukrainiens, et qu'ils ont appris à être aussi rusés que leurs agresseurs. Je m'en réjouis.

Voici ce qu'écrivait à ce sujet André Markowicz sur sa page facebook:
"...j’ai allumé mon youtube, mes chaînes ukrainiennes et russes, et j’ai vu la panique dans le camp des poutinistes, parce que, cette offensive tellement attendue, on ne sait pas trop si elle a commencé vraiment, mais ils en ont tellement peur qu’on a l’impression qu’il y a des troupes qui s’enfuient avant même que, pour reprendre l’expression de Poutine lui-même, « les choses ne commencent vraiment ». Il faut voir la tête ces propagandistes quand ils parlent, sans en parler vraiment, mais en parlant, de ce qui s’est passé à Bakhmout, — ce n’est pas même de l’incompréhension, ce n’est pas même de la rage, non, c’est autre chose, c’est comme, je ne ne sais pas, une délivrance devant l’évidence du désastre : maintenant, oui, la défaite va arriver, et maintenant, oui, c’est clair, et, « je vous disais bien, il fallait s’y attendre, nous avons été trop mous... »
Je ne sais pas si la Russie de Poutine a été trop « molle », — mais ces salopards (il n’y a pas d’autres mots pour les qualifier, à part celui de criminels) voient le désastre devant eux. Je ne sais pas si ce désastre va se concrétiser là maintenant, si le front va s’effondrer là maintenant, ou si ce sera plus tard..."

L'avenir nous dira si nous assisterons à la création de 2 zones durables comme la Corée du Nord et celle du Sud...ou si,  au contraire (et comme je l'espère) l'effort de guerre énorme fourni par la Russie créera les conditions de son effondrement...à suivre donc...

Je ne sais qu'une chose: Poutine, trois jours après son attaque infâme du 24 Févier 2022, a soudé le peuple ukrainien et a démontré que l'Ukraine NE SERA JAMAIS LA RUSSIE. Le rêve criminel fou de Poutine s'est définitivement évaporé.

Voici un lien vers la page facebook de Markowicz:

https://www.facebook.com/andre.markowicz

Partager cet article
Repost0
12 mai 2023 5 12 /05 /mai /2023 11:53

Bonjour les amis,

La polémique créée par l'athlète française Halba Diouf dans le journal L' EQUIPE est devenue internationale et elle est arrivée en Espagne où je vis.

De quoi s'agit-il ? Halba Diouf, athlète transgenre, se plaint d'être bannie par la fédération française de compétition féminine.

Voici l'article de l'EQUIPE :

Mais ce que ne dit pas l'article c'est que lorsque Halba Diouf courait dans la catégorie HOMME elle n'était classée que 980 ème en France. Autant dire  qu'elle n'avait aucune chance de participer à des Jeux Olympiques.

Or, si on accepte sa présence dans la catégorie féminine elle entre dans les 58 premières coureuses non pas de France mais du Monde !

La différence est tellement énorme qu'elle fait forcément sourire !

Comment Diouf peut-elle s'estimer victime de discrimination? Il me semble plutôt que ce serait les femmes biologiques qui seraient complètement lésées si sa participation était acceptée, et c'est aussi l'avis du président de la fédération française que vous pourrez lire sur cet article de Marianne.

Il y a un autre problème qui me gêne énormément et qui me paraît plus grave encore. L'endocrinologue d'Halba Diouf s'indigne de l'interdiction et affirme que sa patiente respectait les seuils hormonaux imposés par la fédération française pour participer à des compétitions féminines.

J'en déduis donc, tel le Dr Watson, que la fédé oblige indirectement ces athlètes trans à se soumettre à des traitements d'hormonothérapie féminisante qui sont loin d'être inoffensifs pour la santé. On sait que ces traitements peuvent provoquer des problèmes cardio-vasculaires artériels et veineux, ou des problèmes oncologiques...Ça c'est ce qu'on sait déjà sans même parler des risques que l'on ne connaît pas encore !

Donc je pose très solennellement  la question:

Est-ce là l'esprit du sport ? Jouer avec la santé des athlètes et les inciter à se soumettre à des "bidouillages" hormonaux artificiels qui ne sont pas sans risques?

Vouloir nier les différences biologiques homme/femme en athlétisme ou en natation est une aberration dangereuse qui provoque de graves incohérences. On ne peut pas accepter tout et n'importe quoi pour répondre au désir (pour ne pas dire au diktat) du puissant lobby LGTBIQ+.

La fédération sportive en entrant dans la logique du lobby a créé un véritable casse-tête et s'est mise dans une situation insoluble avec des règles médicales arbitraires, critiquables et  compliquées qu'il faut revoir tous les 6 mois.

Or, de mon point de vue, la solution était très simple. Chaque athlète sera inscrit dans sa catégorie biologique et chromosomique.

Juste 2 catégories: les chromosomes XX et les chromosomes XY...et puis basta !

C'est, de mon point de vue, la seule manière de ne pas créer d'injustice et de ne pas inciter les athlètes trans à faire appel à des traitements qui présentent des dangers pour la santé.

PS: je vous mets en lien un article paru en Espagne.

NOTA: L'auteur de ce billet est parfaitement conscient du fait que de nombreuses personnes et certaines associations représentent en 2023 un vrai danger pour la liberté d'expression et taxent de "transphobe" toute personne qui n'est pas d'accord avec le point de vue de Diouf. Leur stratégie est de transformer une opinion basée sur une simple constatation de la réalité en un supposé délit.

Il n' y a aucune haine dans mon article contre la communauté trans. Au contraire, je considère qu'il faut  protéger les transgenres et ne pas les pousser vers des thérapies dangereuses pour la santé.

Par ailleurs on ne réparera jamais une supposée injustice envers les transgenres en en provoquant une autre envers les femmes biologiques.

Partager cet article
Repost0
10 mai 2023 3 10 /05 /mai /2023 12:32

Bonjour les amis,

Je viens de finir la lecture de LA GRANDE CONFRONTATION l'excellent livre de Raphael Glucksmann consacré à toutes les conséquences durables provoquées par l'agression russe en Ukraine.

Définitivement oubliée " LA FIN DE L'HISTOIRE" proclamée de manière erronée en 1992 par Francis Fukuyama qui n'avait pas imaginé le retour en force d'une Russie impérialiste, violente et belliciste.

Ce conflit oblige tous les gouvernants de la planète à revoir leur copie. Il leur faut repenser (et pour longtemps) les problèmes de défense, de sécurité, d'énergie et de consommation.

Dans son livre Glucksmann cite un article de fond de Pierre Charbonnier publié il y a plus d'un an déjà qui défend l'idée qu'une vraie politique écologique nous rendrait moins dépendants d'Etats dangereux, et pourrait renforcer notre sécurité et notre liberté.

La sobriété et la décarbonation de l'économie pourraient nous fournir un bouclier protégeant nos nations importatrices de gaz et de pétrole.

Voici l'article sur le lien ci-dessous.

 

Glucksmann fait ce commentaire:

" La guerre est toujours horrible, et la guerre de Poutine l’est particulièrement. Mais elle n’est pas « absurde » ou « insensée », comme on l’entend si souvent. La fameuse exclamation de Prévert – « Quelle connerie la guerre ! » – est un peu limitée comme grille d’analyse d’un affrontement géopolitique majeur. La guerre a une logique et un sens. Notre rôle est de les déchiffrer, d’en tirer des leçons et d’inventer une voie nouvelle pour en sortir."

Plus loin Glucksmann ajoute:

"... « Alors que le sacrifice demandé par les écologistes à l’industrie et aux consommateurs pour atténuer le choc climatique était habituellement codé comme une contrainte lourde, incertaine, encombrante, ce même effort désormais requalifié en question de sécurité internationale, de subversion de la tyrannie, et d’une certaine manière de patriotisme, devient subitement non seulement acceptable, mais activement recherché », remarque Charbonnier. La sobriété n’est plus une restriction de notre puissance, mais la condition de l’affirmation de cette même puissance. Se contenir et se maîtriser, c’est se renforcer et non s’affaiblir lorsque la capacité de nuisance de l’adversaire se nourrit de notre incontinence et de notre surconsommation. Nous retrouvons ici l’aidôs des anciens Grecs – la pudeur sans dimension moralisatrice : l’autolimitation ou, donc, la sobriété. L’aidôs n’est pas l’effacement ou l’impuissance. Au contraire, elle rend durable la puissance."

Retrouver dans l' Aidôs d'Homère une ligne de conduite pour affronter l'avenir, voilà qui me séduit...

Voilà une façon de ne pas me laisser complètement envahir par un profond désespoir chronique, ou par une russo-anxiété ou une sino-anxiété incurables.

J'imagine, cher lecteur, que certains d'entre vous accueilleront avec circonspection et scepticisme les voeux émis par Glucksmann et Charbonnier.

Je ne veux pas tomber dans une forme d'angélisme découplé de la triste réalité mais il n'empêche que l'impérieuse nécessité d'une économie de transition que nous imposent le réchauffement climatique et l'épuisement des énergies fossiles se voit singulièrement renforcé par le fait qu'une politique de sobriété serait un atout d'indépendance qui pourrait se révéler aussi efficace pour défendre notre liberté que nos sous-marins ou nos porte-avions.

 

PS: En marge de mon article j'apprends aujourd'hui que le groupe SCORPIONS en tournée en France a changé les paroles de la chanson WIND OF CHANGE.

Si vous voulez savoir pourquoi c'est sur le lien ci-dessous...

Eh oui !...une chanson qui associe RUSSIE avec LIBERTÉ ça ne passe plus...plus du tout !!!

Partager cet article
Repost0
7 mai 2023 7 07 /05 /mai /2023 07:49

Bonjour les amis,

Je suis en train de lire l'excellent livre de Raphael Glusksmann intitulé LA GRANDE CONFRONTATION. C'est un ouvrage qui conforte complètement ce que disent d'autres auteurs comme Catherine Belton, Eltchaninoff, Françoise Thom ou André Markowicz sur la profonde bassesse, brutalité, bestialité et sauvagerie des actuels responsables russes.

Glucksmann explique que la forme et les codes employés par les maîtres du Kremlin sont depuis 20 ans les mêmes que ceux qui prévalent dans les prisons russes entre les pires criminels mafieux.

Rien que sur les événements de ces derniers jours on ne peut être qu'époustouflé par les propos d'une rare violence et bestialité tenus par le chef des Wagner se plaignant d'un manque de munitions devant un tas de cadavres de mercenaires russes...Une mise en scène macabre (j'ai vu les images non floutées), bestiale, incroyable, impensable dans nos démocraties.

Je ne vous retranscrirai pas ce que dit Evgueni Prigojine mais c'est très vulgaire et particulièrement obscène...un langage digne de la pire des pègres que vous puissiez imaginer.

Voici ce que dit André Markowicz sur sa page facebook:

"Parce que Prigojine, une fois encore, s’est fait remarquer par une série de vidéos qui seraient inimaginables dans n’importe quelle pays, pour n’importe quelle armée en guerre ? Une suite d’injures et d’obscénités à l’égard du ministre et pour tous ceux, dit Prigojine, qui se considèrent comme « les maîtres du monde », et dont les enfants font des vidéos pour montrer leur belle vie (comme la fille et le gendre de Choïgou), alors qu’ils laissent les Wagner sans munitions au front... et la première de ces vidéos a été faite devant une accumulation de corps sanglants, — les corps de ces Wagner, qui sont, pour la plupart, des assassins professionnels et/ou des repris de justice recrutés justement parce qu’ils « savent tuer » (c’est le critère explicite énoncé par Prigojine, dans plusieurs textes et plusieurs vidéos pour son recrutement). Bref, il y a là un conflit majeur — conflit accru le lendemain, dans une autre vidéo, où, devant, cette fois, des soldats bien vivants, Prigojine explique que, si ça continue, lui, le 12 mai, il retire « ses gars » de Bakhmout."

Et la question qui se pose et qui est très inquiétante est de se demander jusqu'où ira cette folie collective organisée par le pouvoir russe. La Russie soumise à une implacable censure, c'est finalement devenu une autre planète coupée du monde réel, un peu comme la Corée du Nord.

On assiste à un spectacle effarant avec des acteurs de premier plan  qui s'expriment de manière complètement ordurière et désinhibée et qui ne se donnent même plus les apparences d'agir comme des êtres civilisés

Suite à un drone qui est allé exploser sur l'un des toits du parlement russe, les autorités ont accusé l'Ukraine d'avoir tenté de tuer Poutine, ce qui est profondément risible et complètement invraisemblable. Ce petit drone perdu c'est des cacahuètes à côté des missiles hypersoniques balancés par les russes. Les responsables russes nous prennent vraiment pour des imbéciles. Ces drones ils sont juste symboliques mais, par contre, les massacres perpétrés par Poutine ne le sont pas et pèseront sur sa conscience de criminel de guerre jusqu'à la fin de ses jours.

Medvedev et d'autres responsables ne font qu'envoyer des messages de haine en appelant à liquider physiquement Zelensky comme si le problème venait du président ukrainien, et pas de son peuple qui ne veut pas être rerussifié par la force une n-ième fois contre son gré.

Zemmour disait que chaque pays doit assumer sa géographie. Eh bien, les ukrainiens (et pas seulement Zelensky) en ont plus que ras-le-bol de devoir assumer leur gigantesque voisin envahissant, agressif et fou furieux.

Poutine nous ramène à l'âge de pierre, aux pires moments de l'humanité, à ses heures les plus noires (soit dit en passant, je demande quand même pardon à l'homme de Cromagnon qui ne devait sans doute pas être aussi bestial que Poutine qui est un criminel dégénéré et pervers...).

Poutine fait de la guerre une idéologie nationale. Repousser les frontières de la Russie le plus loin possible est devenu le seul et vrai programme.

Pour reprendre les propos de Sourkov, le grand mage et idéologue du Kremlin: l'un de ses personnages dit dans l'une de ses nouvelles.

« Nous allons venir demain. Nous allons conquérir ou périr. Il n’y a pas de troisième voie ».

De très nombreux russes s'apprêtent a célébrer dans quelques jours leur victoire contre la nazisme. Grand bien leur fasse.

Les nazis ce sont eux maintenant, et pour longtemps... et tout ce que je demande à nos dirigeants c'est d'agir en conséquence, de nous prémunir le plus possible et avec intelligence du grand danger que la Russie fait peser sur toute l'Europe.

Ce que démontre Raphael Glucksmann dans son livre c'est que nous avons été victimes de nos propres élites corrompues ou aveugles (c'est au choix) qui se sont vendues à l'ennemi. On ne peut plus revenir en arrière mais, par contre, il faut impérativement revenir sur terre et  tirer des leçons de nos ingénuités et irresponsabilités.

Partager cet article
Repost0
30 avril 2023 7 30 /04 /avril /2023 10:51

Bonjour les amis,

Pas de vrai billet aujourd'hui mais juste l'envie de partager avec vous une découverte que j'ai faite complètement par hasard d'une grande artiste du XXème siècle qui mériterait au moins un grand film qui lui rende hommage.

Voici une première présentation sur le lien ci-dessous de la biographie époustouflante d'Ida Rubinstein.

Vous en saurez un peu plus en écoutant ce podcast de France Culture.

Et puis il y a aussi des livres qui lui rendent hommage, et notamment le IDA RUBINSTEIN: ROMAN D'UNE VIE D'ARTISTE de Donald Friedman.

Je n'ai pas grand-chose à ajouter si ce n'est que je suis littéralement émerveillé et bluffé par cette femme libre qui va créer sa propre compagnie, une artiste étonnamment moderne, avant-gardiste dans tous les sens du terme, généreuse, polyvalente, et qui savait inspirer les créateurs de son époque.

Je vous laisse avec une belle galerie de photos qui retrace son incroyable parcours artistique, sur fond de Boléro de Ravel.

 

Jacques-Emile Blanche (1861-1942). Portrait of Ida Rubinstein as Zobeïde in Schéhérazade,

Jacques-Emile Blanche (1861-1942). Portrait of Ida Rubinstein as Zobeïde in Schéhérazade,

Partager cet article
Repost0