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9 juin 2023 5 09 /06 /juin /2023 10:59

Bonjour les amis,

Ce matin je suis tombé sur un article du FIGARO que j'ai mis en lien ci-dessous et qui fait un état des lieux assez consternant de l'épreuve de philo au Bac.

Alors, bonjour la motivation des élèves et la culture de l'effort !

 Même les littéraires font l'impasse sur cette épreuve et préfèrent se consacrer à Parcoursup. C'est le comble !

Je trouve cette dérive en tout point lamentable et dommageable pour l'avenir de toute la citoyenneté.

Notre époque souffre cruellement de déficit philosophique.

N'importe quel charlatan, youtubeur, influenceur, ou manipulateur au service de puissances étrangères utilise les réseaux sociaux pour inonder la toile de fakes news, de post-vérités, de mensonges aberrants.

Face à cette avalanche de contre-vérités qui est très efficace, suffisamment efficace par exemple pour changer le résultat d'un scrutin électoral, seule une solide formation philosophique peut permettre à une citoyenneté d'avoir la maturité suffisante pour ne pas prendre pour argent comptant des faux raisonnements.

L'école aiguise l'esprit critique des élèves afin qu'ils sachent détecter les failles dans une séquence argumentative.

A l'école on peut enseigner le chemin qui mène vers des vérités, à séparer ce qui est de l'ordre de la science de ce qui ne l'est pas. Apprendre à faire la différence entre une opinion et un fait objectif peu discutable. 

A l'école on apprend aussi à douter, mais pas de manière stérile et idiote, mais plutôt de manière constructive pour s'approcher au mieux de la vérité.

Bref, au moment où notre époque nécessite plus que jamais une formation philosophique de qualité cette matière est reléguée au second plan. L'enseignement de la philosophie est une garante de notre bonne santé démocratique.

Si Macron voulait former une citoyenneté malléable et manipulable il ne s'y prendrait pas mieux.

Je termine avec un seul exemple entre mille, avec un auteur qui mérite d'être étudié et que je n'ai pas eu la chance d'aborder au lycée.

Cicéron , ou comment agir moralement quand tout s'effondre ? 

Avouer que c'est un thème à l'ordre du jour, non ?

PS: Je m'empresse d'ajouter que la philo est une matière qui compte en Espagne (où je vis) et qu'il n'est pas question de faire l'impasse. Moins de 10 sur 20 en contrôle continu et le candidat est recalé, même s'il a choisi une filière scientifique.

PS nº 2: Mon ami facebooker et prof de philo Basile de Césarée a écrit ceci au sujet de l'article du FIGARO:

"Ce n'est pas faute d'avoir alerté la hiérarchie. Tout était prévisible dès l'annonce de la réforme, c'est donc que c'était voulu !..."

PS nº 3 : Terminons sur une note d'humour de syndrome provoqué par un déficit philosophique...

Ce déficit philosophique dont souffre notre époque...
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8 juin 2023 4 08 /06 /juin /2023 07:31

Bonjour les amis,

Ce matin j'ai essayé (sans succès à cause de pb techniques de la plateforme overblog) de répondre à un article de Rosemar dans lequel Caius propose dans ses commentaires une longue série d'arguments et d'articles qui mettent en doute le fait que les russes seraient les responsables volontaires de la destruction partielle du barrage de Kakhova.

Je vous invite à lire les commentaires de Caius sur le lien ci-dessous.

Pour ma part, j'avais écrit avant cette destruction, que Poutine était comme ces enfants qui préfèrent casser un jouet  plutôt que de le rendre à son propriétaire.

Au sujet de qui a fait sauter le barrage André Markowicz (écrivain et traducteur) ne doute pas un seul instant qu'il s'agit des russes. Je vous livre sa lecture sur les motivations de Poutine qui, selon lui, ne sont pas directement d'ordre militaire...Ce n'est pas, selon lui, pour freiner l'avance d'une éventuelle contre-offensive ukrainienne que le barrage a été détruit. On serait plutôt dans une logique du "jouet cassé" et d'un chantage ignoble à la destruction.

Voici ce qu'il a publié sur sa page facebook.

https://www.facebook.com/andre.markowicz

"Le dernier chantage

Sur la responsabilité des Russes dans la destruction du barrage, il n’y a aucun doute, comme sur le fait que cette destruction n’est pas un accident, mais une décision réfléchie, et réfléchie très, c’est le cas de le dire, en amont. — Les autorités ukrainiennes avaient signalé, dès l’automne 22, que le barrage, entièrement sous le contrôle des Russes, avait été miné. Tout le monde est d’accord pour dire qu’aucun missile n’est assez puissant pour le faire sauter.

Non, il s’est agi, visiblement, à la fois de faire sauter, depuis l’intérieur, le bâtiment principal (qui abritait le centre de direction) – un peu comme les russes avaient fait avec la prison d’Elinovka –, et de faire céder les postes secondaires (je ne sais pas comment ça s’appelle en français, je n’ai pas trouvé le mot, on dit en russe : « peremytchki ») qui maintiennent la sécurité de l’ensemble. Bref, sur un bâtiment qui avait été fragilisé par un bombardement durant l’automne, on a fait monter le niveau de pression de l’eau (le niveau de l’eau sur le barrage n’avait jamais été, historiquement, aussi haut depuis une semaine, après voir été le plus bas une semaine auparavant), et il y a eu une réaction en chaîne (ne me demandez pas comment, techniquement parlant) qui a fait qu’à un moment précis, tout a cédé.

Une semaine auparavant, un décret officiel russe avait été passé, cité abondamment aujourd’hui par la presse ukrainienne : il s’agit de dire que, puisque la situation militaire était instable,  il n’y aurait pas de contrôle technique ni d’études des causes des avaries sur les installations hydrauliques jusqu’au... 1er janvier 2028. Un document sidérant, et qui dit tout. Pourquoi jusqu’au 1er janvier 2028 ? Parce qu’il s’agit toujours de la même doctrine « Serguéïevtsev » : on détruit tout et on ne répare pas. On fait vivre la population dans la misère et, concrètement, l’esclavage, le temps qu’elle vienne, par nécessité, nous manger dans la main. Et là, bon, d’ici cinq ans, on commencera à reconstruire...

Sauf que... que signifie cette destruction ?

On dit que c’est pour empêcher l’offensive ukrainienne d’avancer. Ce n’est pas ça, pour une raison toute simple : même avec le barrage, la largeur du Dniepr à cet endroit là fait qu’il est impossible, ou quasiment impossible, de forcer le passage, surtout s’il s’agit de faire passer du matériel lourd (c’est la raison pour laquelle les Russes avaient été forcés de laisser Kherson). Il y avait des combats, mais c’étaient des escarmouches, sur des îles côtières, dans des endroits marécageux. Mais non, il ne s’agit pas de ça. Comme il ne s’agit pas, en faisant sauter ce barrage, de ne plus faire parler de l’offensive elle-même, qui se développe, parce que, ça, c’est une stratégie de deux jours.

Oui, Kherson est inondée. Mais toutes les victimes (ou quasiment toutes), les destructions les plus catastrophiques se trouvent sur la rive gauche, qui est plus basse, et qui est entièrement occupée par les Russes. C’en est arrivé au point que si l’état-major a fait évacuer à l’avance ses troupes motorisées, il y a eu plein d’unités de fantassins, de nouveaux mobilisés, qui n’ont pas été prévenus de ce qui se passait, et les Russes ont perdu des dizaines et des dizaines de soldats à côté du barrage, qui ont été engloutis les premiers. Pour la population civile, rien, absolument rien n’a été entrepris. On a vu Saldo, l’agent de Moscou, faire une video à Kakhovka, et dire que les gens travaillaient normalement, que les stations-services étaient ouvertes, mais quand un autre canal télegram a publié la même interview, prise sous un autre angle, on a découvert, derrière le dos de Saldo, qu’il parlait au-dessus d’une place totalement engloutie sous une eau marron. Mais, dit-il, « les gens sont des gens, ils sont attachés à leur maison, ils ne veulent pas partir »... Ils ne peuvent pas partir, parce qu’il n’y a rien de fait.

La situation pour l’eau potable est critique pour tout le monde. Côté ukrainien, à Krivoï Rog (ou Rig), ville natale de Zelensky, 600.00 habitants, il y a déjà des problèmes, mais le pire à venir est en Crimée, dont l’approvisionnement en eau dépend entièrement du canal construit à partir de ce barrage. L’eau qui arrive aujourd’hui est marron, impropre à la consommation. Bientôt, il n’y en aura plus du tout.

C’est-à-dire que, concrètement, sachant que ces territoires (la rive gauche du Dniepr et la Crimée) ont été annexés, c’est la Russie elle-même qui a les a détruits, — qui a ruiné, délibérément, ses propres territoires.

*

Elle l’a fait pour une raison, et une seule. C’est que Poutine sait parfaitement que, militairement parlant, il aura perdu (la question, ici, n’est pas quand, dans quel délai), et qu’il devra, dans le meilleur des cas, revenir aux frontières de 1991. Ce qu’il rendra à l’Ukraine, sous le coup d’une défaite militaire, ce seront des territoires totalement ravagés, des territoires sur lesquels, pour la plupart, il ne pourra pas y avoir de production agricole pendant des années (alors qu’ils faisaient partie des terres agricoles les plus riches du monde). À cause des inondations, et à cause de l’imprégnation catastrophique des sols en métaux lourds qu’elles entraînent et entraîneront sur des années, en déchets de toutes sortes, accumulés depuis 70 ans par l’URSS, et qui ressortent aujourd’hui (et, en même temps, la destruction de trois parcs naturels, avec des réserves de flore et de faunes uniques  est, là encore, irrrémédiable qu’il est encore trop tôt pour mesurer).

*

Mais cette raison en est, en elle-même, une autre : Poutine se fiche de sa défaite militaire, à cause du chantage qu’il exerce. Ce qu’il montre, — pas à l’Ukraine (il se fiche de l’Ukraine), mais au monde entier, c’est qu’il est assez « déterminé » pour provoquer une catastrophe écologique et humaine majeure. Il le fait parce que cette catastrophe en appelle une autre : si une solution n’est pas retrouvée très rapidement, la centrale nucléaire de Zaporijia ne pourra plus se refroidir, et finira par sauter. Or, là encore, elle est totalement contrôlée par les Russes.  Le chantage est clair : soit vous, l’OTAN, vous trouvez une solution pour geler le front et arrêter la progression ukrainienne, soit il y a un accident nucléaire qui affectera tout le monde — et, là encore, le fait que cet accident affectera prioritairement des territoires contrôlés, au moment où j’écris, par les Russes, n’a aucune, mais aucune  -importance pour Poutine qui, avec son pouvoir, joue sa propre vie."

Pourquoi avoir fait sauter le barrage de Kakhova ?

A chacun de se faire son idée. Pour ma part je n'ai acquis aucune certitude mais cette explication d'un Poutine terroriste écologique prêt à tout et à n'importe quoi pour sauver sa peau reste la plus vraisemblable et colle avec la psychologie de ce personnage ignoble...Cette interprétation des faits comme une escalade dans le chantage écologique tient la route...malheureusement !

PS: Vous avez bien compris que mon billet d'aujourd'hui n'est pas un vrai billet mais plutôt la continuation d'une série d'échanges initiée sur l'article de Rosemar. J'ai continué sur mon blog à cause de problèmes techniques qui m'ont empêché de poursuivre sur le blog de Rosemar. Caius a présenté une argumentation solide qui mérite d'être lue et qui possède une logique indéniable...mais celle de Markowicz aussi possède sa logique. Ce conflit n'est pas irrationnel et Poutine n'est pas fou...simplement les raisons qui motivent certaines actions criminelles ne sont pas faciles à établir tant il y a un nombre très important de facteurs qui en sont affectés à court, moyen et long terme.

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7 juin 2023 3 07 /06 /juin /2023 11:02

Bonjour les amis,

Astrud Gilberto l'inoubliable interprète de THE GIRL FROM IPANEMA (chanson composée par Antonio Carlos Jobim sur des paroles de Vinicius de Moraes) s'est éteinte le 5 Juin dernier à l'âge de 83 ans.

Voici les paroles originales portugaises de GAROTA DE IPANEMA accompagnées de leur traduction en français.

Olha que coisa mais linda
Regarde quelle belle chose
Mais cheia de graça
Pleine de grâce
É ela menina, que vem e que passa
C'est elle la fille, qui vient et qui passe
Num doce balanço a caminho do mar
Dans un doux balancement sur le chemin de la mer

Moça do corpo dourado
Demoiselle au corps dorée
Do sol de Ipanema
Par le soleil d'Ipanema
O seu balançado é mais que um poema
Son balancement est plus qu'un poème
É a coisa mais linda que eu já vi passar
C'est la chose la plus belle que j'ai vu passer

Ai ! Por que estou tão sozinho ?
Oh, pourquoi suis je si seul...
Ai ! Como tudo é tão triste
Oh, comme tout est si triste...
Ai ! A beleza que existe
Oh, la beauté qui existe
A beleza que não é só minha
La beauté qui n'est pas qu'a moi,
Que também passa sozinha
Que passe aussi toute seule

Ai ! Se ela soubesse que quando ela passa
Oh, si elle savait que quand elle passe
O mundo interinho se enche de graça
Le monde entier se remplit de grâce
E fica mais lindo por causa do amor
Et devient plus beau grâce à l'amour

Só por causa do amor...
Juste à cause de l'amour...

Cette chanson c'est comme une madeleine de Proust qui fait remonter des sentiments intimes que seule la musique peut exprimer. Ce doux sentiment de mélancolie mêlée à de la nostalgie provoquée par les balancements de la musique de Jobim.

Un sentiment universel, certes, mais cette chanson éternelle nous plonge également au coeur même de l'âme brésilienne, de ses artistes, de son peuple.

Rarement une chanson aura autant été le symbole de tout un pays, de toute une sensibilité, de toute une culture...

On a tous quelque chose d' Antonio Carlos Jobim.

Astrud nous a quitté......mais la jeune fille d'Ipanema continuera de trotter dans notre esprit.

Voici la version anglaise avec l'immense Stan Getz au saxo.

Enfin, et pour ceux qui s'intéressent à l'harmonie musicale, voici un lien qui explique en détail les bizarreries de cette composition qui mêle (selon les propres dires de Jobim) des progressions d'accords qui habituellement ne vont pas bien ensemble...sauf que là, la magie opère...

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30 mai 2023 2 30 /05 /mai /2023 10:19

Bonjour les amis,

Dimanche dernier il y eu en Espagne des élections municipales et régionales.

Ça a été une débâcle pour les socialistes à cause du nombre de municipalités et de régions perdues mais si on compte le nombre de voix la vraie débâcle est pour PODEMOS le partenaire gouvernemental de Pedro Sánchez, équivalent de FRANCE INSOUMISE de Mélenchon, qui tombe en dessous de 4%.

 

Ma région, celle de Valencia, a été reprise par la droite et, bien évidemment, j'en suis sincèrement désolé, d'autant plus que la droite valencienne s'était particularisée par un nombre très important de trames de corruption quand elle était au pouvoir et par la tentative de privatisation de la gestion de la santé publique.

La politique espagnole est vraiment très complexe à cause des fortes différences territoriales, et pour faire TRÈS TRÈS simple, ma lecture de ces résultats locaux de dimanche dernier est que les tensions permanentes au sein du gouvernement entre les modérés socialistes et les deux ministres de PODEMOS Ione Belarra et Irene Montero (que j'ai beaucoup critiqué moi-même dans des billets antérieurs pour leur sectarisme agressif et toxique), ont projeté une mauvaise image de ce gouvernement de gauche (baptisé par certains de gouvernement Frankenstein à cause de l'hétérogénéité des forces alliées), alors que ses résultats en termes économiques étaient plus qu'honorables (création d'emplois et revalorisation des retraites par exemple). Il y a eu aussi des concessions "judiciaires" faites à des forces séparatistes de gauche qui ont terni l'image du gouvernement et que la droite a exploité.

On peut dire que Pedro Sánchez, dimanche dernier, a été mitraillé dans des "tranchées" qui n'étaient pas les siennes. Il paie le prix de la coalition. Un prix que je considère un peu injuste car on avait retrouvé grâce à son action une certaine paix sociale et la tension était retombée dans les zones "séparatistes" comme la Catalogne ou le pays basque.

Pedro Sánchez en décidant d'anticiper les élections de Décembre en Juillet de cette année prend le taureau par les cornes, crée la surprise  et évite certains problèmes.

Au lieu de devoir affronter une révolte des barons socialistes qui ont perdu leur fief à cause de son gouvernement, il les oblige à se relancer en campagne. Il court-circuite une éventuelle crise interne, à court terme.

Par ailleurs les Etats-Majors des autres partis, au lieu d'analyser et d'évaluer les résultats du dernier scrutin, doivent déjà boucler certaines alliances rapidement pour les prochaines législatives. Ils ont 10 jours pour le faire et parvenir à des accords programmatiques et présenter des listes communes . Dans la gauche non-socialiste où il y a une myriade de petits partis c'est un peu la panique. Ces nombreux petits partis qui ne sont présents que dans certaines parties du territoire comme Madrid ou Barcelone sont nés de mouvances dissidentes de PODEMOS mais qui sont idéologiquement proches.

Du côté de la droite c'est bien plus simple. Il y a le Parti Populaire hégémonique (le PP), Ciutadanos parti centriste qui a été absorbé par le Parti Populaire et dont je viens d'apprendre qu'il renonce à se présenter aux prochaines élections tant il est affaibli et ne pèse plus rien, et VOX l'extrême-droite qu'on peut comparer au RN français. 

Pour le Parti Populaire l'objectif difficile c'est d'atteindre une majorité absolue qui lui permettrait  de s'affranchir d'une coalition avec VOX. A droite, et contrairement à la gauche, il ne peut y avoir qu'une seule configuration de coalition: c'est l'alliance du PP avec VOX et rien d'autre.

Il n'y a pas de cordon sanitaire en Espagne où VOX est déjà présent dans certains gouvernements régionaux tenus par la droite. On peut imaginer aussi un PP qui gouverne en solitaire sans avoir une majorité absolue de députés au congrès.

Théoriquement Pedro Sánchez va perdre ces élections anticipées mais il peut aussi espérer reconquérir une partie de son électorat. C'est quitte ou double...comme un joueur de poker.

Techniquement c'est bien joué ! En tout cas on peut lui reconnaître un certain panache.

Voici sa brève déclaration d'hier qui a duré 3 minutes.

 

 

Sur la photo ci-dessous Ione Belarra et Irene Montero, les 2 ministres de PODEMOS, agressives et sectaires, qui ont créé énormément de crispations qui sont probablement la cause de l'énorme dégringolade électorale méritée de PODEMOS.

L'Espagne se dirige-t-elle vers la fin d'un gouvernement de coalition de gauche?
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28 mai 2023 7 28 /05 /mai /2023 06:04

Bonjour les amis,

L'Etat-major ukrainien donne de plus en plus de signes qu'il est fin prêt pour mener la contre-offensive contre l'envahisseur russe. On peut imaginer facilement le moral des troupes russes miné sur le front. En effet ces troupes sont moins sensibles à la propagande car elles voient de leurs propres yeux les pertes humaines lourdes qu'elles subissent et ne savent pas ce que l'avenir leur prépare. Où vont-elles être frappés et de quelle manière?

Je vous propose si le sujet vous intéresse un très long article argentin (20 min de lecture) qui est sur le lien ci-dessous. Si vous ne comprenez pas l'espagnol vous aurez besoin de votre traducteur automatique. Si vous ne pouvez pas traduire je mettrai derrière le lien une traduction google mot à mot, mais seulement du DEBUT de l'article.

Voici le lien d'abord:

https://www.pucara.org/post/rusia-se-sovietiz%C3%B3-y-ucrania-se-occidentaliz%C3%B3-un-an%C3%A1lisis-de-la-guerra-con-ignacio-montes-de-oca

Ci-dessous voici le début de l'article traduit très approximativement en français.

Défense Pucará : Comment voyez-vous la guerre venir et que peut-on attendre de la contre-offensive ukrainienne ?

Ignacio Montes de Oca : La contre-offensive n'a pas commencé. Elle commencera lorsqu'ils utiliseront le matériel qu'ils préparent depuis trois mois depuis la fin de l'opération précédente. Vous allez voir les Leopards, les Challengers et les Bradleys. L'Ukraine a fait un pari qui est très intéressant : le "long range". Les optiques, les missiles et l'artillerie des canons Leopard 2 et Challenger, les missiles TOW des Bradley, ont une portée de 3 000 à 4 000 mètres. Ce que la Russie ne comprend pas, c'est qu'elle est confrontée au dilemme de Verdun. Le même dilemme que n'importe quelle tranchée de la Première Guerre mondiale, quand dans cette impasse, les alliés ont demandé comment sortir de là ? De 2 manières: avec lunette et avec blindé. La guerre des tranchées anéantit les véhicules blindés. Ce que propose l'Ukraine est, par rapport à la portée des défenses russes sur toute la ligne de défense, qui se situe entre 1 000 et 1 500 mètres, atteignant 2 000, en comptant des Kornets, aux canons de 100 mm ou ceux de 115 mm du T- 62.

Ce que fait l'Ukraine, c'est dire "Je vais m'approcher d'une distance antérieure, je vais vous attaquer et je vais vous briser d'une distance où vous ne pouvez pas me renvoyer efficacement". Vous pouvez me frapper avec un Kornet, je n'en doute pas, mais pas avec la même quantité et la même précision que je peux vous frapper.

Le système de tranchées qui est mis en place est imprésentable et assez pourri, des soldats mobilisés avec très peu d'expérience, avec une proportion qui s'est inversée de 70% de professionnels et 30 mobilisés en février 2022, à 70% de mobilisés et 30 professionnels. Très mal armés, et si vous regardez les images, il est surprenant que dans les tranchées russes il n'y ait pas de missiles antichars, il y a des RPG. Ils ont mis en place de vieux canons de 100 mm des années 1950. Ils n'ont qu'un soutien d'artillerie massif et percutant, mais aucune capacité de combat rapproché antichar.

PS : Hormis le fait que l'artillerie donne un avantage contre une cible statique, pas contre des véhicules blindés manœuvrant à grande vitesse.

IMO : Et vous avez une fenêtre temporelle négative, car ayant peu de professionnels, quel est le temps qui s'écoule entre le moment où vous demandez un soutien d'artillerie et celui où il est effectivement accordé ? La cible s'est déjà déplacée, dans une contre-offensive qui posera une cible avec mobilité. Essayer de percer le front en un minimum de temps, essayer d'atteindre un arrière où se trouve la zone logistique, la zone de réserve, avec les troupes les moins qualifiées et les moins expérimentées.

Et il y a quatre facteurs.

Facteur 1 : Manque de préparation des troupes russes, qui passent entre une et trois semaines, en moyenne, à se préparer, et le reste sont des vétérans au front, mais seuls ceux qui sont au front ont cette ancienneté, le reste ils n'en ont pas expérience du combat, ils ont passé des mois retranchés entourés d'une population hostile.

Facteur 2 : Le problème logistique, votre logistique n'a pas fonctionné. Nous avons des nouvelles d'un manque de nourriture, de très longs délais entre la commande et la livraison. Cela se ressent sur tout le devant. Et à part ça, ils ont dû disperser la zone logistique à cause des attaques des Himars.

PS : On peut aussi voir, à titre d'exemple, comment le feu de l'artillerie russe a été réduit, des 50 000 tirs par jour qu'il y avait, aujourd'hui le feu est plus sporadique.

IMO : Aujourd'hui ils sont à 20 000, mais ils ont aussi un autre problème, c'est que comme ce n'est pas de l'artillerie de précision, comme dans le cas du M777 et même des raffinements des systèmes de visée comme le Caesar ou la série M109, qui a un système de tir bien meilleur, qui économise les munitions. La Russie doit donc continuer à saturer la zone ou utiliser le thermobarique pour remplacer la précision par la quantité. Donc, cette différence de volume de tir des Russes ne se traduit pas toujours par un avantage sur le champ de bataille.

Et là, nous passons au troisième facteur, qui est le commandement. Ils ont des difficultés à couvrir les commandements, car la diminution de la proportion de professionnels fait que l'efficacité entre l'appel et la réponse fait que, lorsque le feu arrive, l'infanterie n'est plus en place.

Nous l'avons vu à Bakhmut, où ils couvrent la zone, ils avancent parce qu'ils saturent, parce qu'il n'y a plus rien debout, mais plusieurs fois après que les Ukrainiens se sont retirés. Ce laps de temps a à voir avec le peu de préparation qu'ils ont eu en général, le peu d'ancienneté et les problèmes logistiques, qui sont des problèmes objectifs, je ne prédis rien.

Le quatrième facteur est la motivation. La Russie s'est lancée à la conquête d'un pays et n'y est pas parvenue. Il n'a conquis qu'une seule grande ville - deux - Mariupol et Kherson - mais de Kherson il s'est retiré.

Ils ont envisagé d'entrer dans une ville de 70 000 habitants comme Bakhmut et ils subissent depuis près de 11 mois des pertes gigantesques, qui impactent le moral. Ils ont tenté une percée qui se termine par un massacre. Ils ont tenté une percée pour prendre Kharkov et ce fut un désastre, Kiev a été un désastre. Et ce sont toutes des catastrophes où le taux de sinistres est très élevé, et il y a quelque chose qui ne peut être nié, c'est la rumeur. Vous pouvez peut-être l'empêcher d'atteindre Moscou, mais la rumeur est là au front.

Si vous avez une unité avec 200 hommes et 20 morts, c'est connu, alors la motivation, surtout dans les positions statiques, est super importante. Si vous envahissez et que vous vous fixez un objectif stratégique de conquête d'un pays, mais qu'ils vous enterrent dans une tranchée et que vous n'avancez pas, le manque d'harmonie entre l'objectif stratégique et la réalité quotidienne affecte le moral. En d'autres termes, vous défendez alors que vous êtes censé être le pays le plus puissant et que l'autre improvise, et vous êtes là pour gagner. Ceci, plus tard, impacte le moment précédant la contre-offensive, qui est marqué par le recul de l'armée russe avant les premières tentatives, qui n'étaient pas la contre-offensive.

Cette contre-offensive ukrainienne que tout le monde attend...

Je n'y connais absolument rien en stratégie militaire mais si j'ai bien compris Montes de Oca l'Ukraine va miser sur la qualité contre la quantité, sur la mobilité contre l'inertie, l'empêtrement et le manque de coordination des russes.

Le profane que je suis mettra donc un cierge pour que les prédictions de Montes de Oca se réalisent et que la contre-offensive ukrainienne soit victorieuse.

PS: Je n'ai traduit qu'une partie de l'article mais je vous engage à le lire jusqu'au bout car Montes de Oca essaie de séparer 3 choses qui sont différentes: les objectifs symboliques, les objectifs militaires et les objectifs politiques. Le but de mon billet d'aujourd'hui était essentiellement de vous inciter à le lire.

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27 mai 2023 6 27 /05 /mai /2023 09:17

Bonjour les amis,

La semaine dernière j'ai appris avec tristesse la disparition d'Ari Boulogne, le fils qu'Alain Delon n'a jamais reconnu. J'avais un vague souvenir de son histoire complètement hors-normes et je me suis replongé dans une interview d'Ardisson qui date de 2001, et qui m'a, cette fois-ci, profondément ému et bouleversé.

La tragédie d'Ari Boulogne a commencé au moment même de sa venue au monde, le 11 août 1962: fils de Christa Päffgen, dite Nico, actrice, mannequin, chanteuse – principalement issue du Velvet Underground – et l'une des muses d'Andy Warhol et, d'après Nico, Ari était le fils d'Alain Delon. Ses parents s'étaient rencontrés lors du tournage de PLEIN SOLEIL, alors que l'acteur français était partenaire officiel de Romy Schneider. Mais Delon a toujours refusé de reconnaître le nouveau-né, malgré les ressemblances faciales claires, presque indubitables, entre les deux.
Ainsi, les premières années d'Ari se passent dans l'environnement bohème de sa mère, entre la « cour » de Warhol (l'artiste aux multiples facettes le filme brièvement dans Chelsea Girls) et ses engagements cinématographiques successifs. Ari vivra sa première enfance, au fil des années, dans un environnement marqué par l'addiction grandissante de sa mère à l'héroïne. Ce mode de vie étant inapproprié pour un mineur, Nico l'a confié, dans un premier temps, à sa grand-mère maternelle (le grand-père quant à lui était opiomane et avait même connu Gandhi !). Mais sa grand-mère maternelle a rapidement commencé à souffrir de la maladie de Parkinson. Puis, le petit Ari a été accueilli un temps par Édith Boulogne, la mère de Delon, qui lui a également donné son propre nom de famille, qui était en fait celui de son second mari. La mère de Delon a toujours déclaré que "personne ne peut m'enlever la certitude qu'Ari est le fils de mon fils".
Une "évidence" devant laquelle Delon est resté impassible.

Avec sa mère, Ari s'est lié à nouveau, plus tard, mais la coexistence n'a pas non plus été fructueuse : Nico lui a inculqué très tôt ses mauvaises habitudes psychotropes avant de se retirer à Ibiza, où elle est décédée en 1988 d'une hémorragie cérébrale, provoquée par une chute de vélo.

Livré à lui-même, Ari désormais adulte s'est essayé au cinéma, où il n'a décroché que des seconds rôles dans une poignée de films, et à la photographie, où il a obtenu un peu plus de succès. Succès très relatif, en tout cas. Il a même pu arrêter temporairement la consommation d'héroïne.
Le seul moyen qui restait à Ari de mériter toute considération était une reconnaissance légale de paternité. Le procès a été déposé en 2019, mais le tribunal français s'est déclaré incompétent, alléguant que Delon était un résident suisse. L'affaire est restée non résolue.

Ce qui fut résolu, et de la manière la plus malheureuse, fut la dernière étape de la vie troublée d'Ari : submergé par la consommation de drogue, hémiplégique (il utilisait récemment un fauteuil roulant), il vivait dans des conditions misérables dans un modeste immeuble parisien avec sa compagne sentimentale et son fils de 21 ans.

Voila les faits. La vie d'Ari s'est désormais transformée en destin.

Alain Delon pouvait établir définitivement la vérité en se soumettant à un simple test ADN alors qu'il reconnaît avoir couché avec Nico. A lui de vivre avec sa décision maintenant que Ari est mort et qu'il n'aura plus la possibilité de lui offrir la vérité à laquelle il avait droit.

Pour ma part j'ai eu les larmes aux yeux en réécoutant l'interview d'Ari chez Ardisson. J'ai pu mesurer son chemin de croix invraisemblable, sa détresse, et je pleure pour lui.

Repose en paix Ari.

 

Ari avait relaté son histoire complètement chaotique dans un livre autobiographique surtout dédié à sa mère.

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21 mai 2023 7 21 /05 /mai /2023 17:48

Bonjour les amis,

Je suis à la retraite de l'éducation nationale espagnole depuis 2 ans et la semaine dernière j'ai eu l'excellente surprise de voir que le groupe des terminales de cette année (que j'avais eu en seconde) avait eu l'idée de reprendre la dernière chanson en vogue de Shakira et de la traduire en latin.

Voila une manière que je trouve sympathique de sortir le latin de son statut de langue morte et de le rendre vivant.

Voici ci-dessous le résultat de cette production de mes ex-élèves que j'aime beaucoup.

 

Alors il se trouve qu'en Espagne les élèves qui finissent leur terminale et qui obtiennent leur titre de bachelier organisent une cérémonie de remise des titres suivi d'une soirée dansante. Cette célébration a eu lieu vendredi dernier. Mes ex-lycéens ne m'ont pas oublié et m'ont invité.

Voici d'abord une photo de l'une de nos élèves interprétant pendant la cérémonie avec beaucoup de sensibilite le ROLLING IN THE DEEP d'Adèle.

Marta...à qui je souhaite un grand avenir artistique !

Marta...à qui je souhaite un grand avenir artistique !

Une photo des deux terminales sur la scène de l'auditorium du village après la réception de leur titre.

La dernière séance...

Après la cérémonie officielle les professeurs sont allés participer à un souper dansant avec les élèves.

Là j'ai eu le droit à une surprise qui m'est allée droit au coeur. Un "faux blâme" scolaire rédigé par le professeur principal sur les vrais imprimés administratifs que nous avons à cet effet dans lequel étaient glissés de doux compliments sur le souvenir que j'ai laissé à mes chers élèves et à mes collègues.

C'est ce faux blâme que je tends avec fierté sur les deux photos ci-dessous

 

La dernière séance...
La dernière séance...

Finalement cette soirée festive des élèves m'a fait un bien fou car elle m'a permis de bien fermer une grande page de ma vie professionnelle.

En effet j'avais pris ma retraite pendant les vacances, entre autres, car je n' avais aucune envie de dire au revoir aux élèves en milieu d'année et de forcer un peu trop sur le côté "émotion".

J'ai disparu du paysage des élèves sur la pointe des pieds et ceux-ci ne l'ont su qu'à la rentrée suivante... c'était mieux comme ça. En tout cas pour moi...

Cette cérémonie a donc été l'occasion de les revoir tous, de prendre des photos avec eux, de revoir leurs parents, et finalement, samedi dernier, 2 ans après mon départ, j'ai vraiment eu l'impression de boucler la boucle.

Je peux définitivement regarder d'autres horizons avec sérénité, sans remords ni regrets, avec la sensation d'avoir eu la chance d'exercer le métier que j'aimais avec des personnes qui m'ont beaucoup apporté.

Je les ai aimés et ils me l'ont rendu. En cela je me sens privilégié. Merci la vie !

Pour moi, vendredi dernier, c'était un peu comme LA DERNIÈRE SÉANCE d'Eddy Mitchell.

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19 mai 2023 5 19 /05 /mai /2023 11:23

Bonjour les amis,

Hier je suis tombé sur un article publié en 2015 par Arturo Pérez-Reverté, un écrivain espagnol bien connu pour ses romans historiques dont, notamment, la longue saga des aventures du capitaine Alatriste.

Mais il faut aussi préciser que Reverté a été auparavant reporter de guerre et qu'il a travaillé sur des théâtres tels que Chypre, le Liban, l'Erithrée, le Sahara, les Malouines, le Salvador, le Nicaragua, le Tchad, la Libye, l'Afghanistan, le Soudan, le Mozambique, l'Angola, le golfe persique, la Croatie et la Bosnie. Une sacrée carte de visite pour un journaliste qui a été témoin de son temps !

Dans cet article l'auteur fait un parallèle entre l'Europe actuelle face à des flux migratoires incontrôlés et le destin tragique de l'empereur romain Flavius Valens qui autorisa une immigration de réfugiés goths pourchassés par les hordes d'Attila, une immigration qui était au début complètement pacifique.

Voici d'abord l'article en espagnol pour ceux qui comprennent cette langue que j'accompagnerai ensuite par une traduction sommaire en français réalisée par mon traducteur automatique et que j'ai un peu retouchée pour éviter de grosses confusions.

En l'an 376 après Jésus-Christ, une immense masse d'hommes, de femmes et d'enfants est apparue au bord du Danube. C'étaient des réfugiés goths en quête d'asile, pressés par l'avancée des hordes d'Attila. Pour diverses raisons - entre autres, que Rome n'était plus ce qu'elle était - ils ont été autorisés à pénétrer sur le territoire de l'empire, malgré le fait que, contrairement aux vagues de peuples immigrés précédents, ils n'avaient pas été exterminés, réduits en esclavage ou soumis, comme c'était l'habitude dans ces temps-là. Dans les mois qui ont suivi, ces réfugiés ont découvert que l'Empire romain n'était pas le paradis, que ses dirigeants étaient faibles et corrompus, qu'il n'y avait ni richesse ni nourriture pour tout le monde, et que l'injustice et la cupidité les rongeaient. Ainsi, deux ans après avoir traversé le Danube, à Andrinople, ces mêmes Goths tuèrent l'empereur Valens et détruisirent son armée. Et quatre-vingt-dix-huit ans plus tard, ses petits-fils ont détrôné Romulus Augustus, le dernier empereur, et liquidé ce qui restait de l'empire romain.

Et c'est que tout est déjà arrivé. Une autre chose est que nous avons oublié et que des dirigeants irresponsables aient effacé nos ressources pour comprendre. Depuis qu'il y a mémoire, certaines villes en ont envahi d'autres par faim, par ambition, par la pression de ceux qui les ont envahies ou maltraitées. Et tous, jusqu'à récemment, se défendaient et se comportaient de la même manière : poignarder les envahisseurs, prendre leurs femmes, asservir leurs enfants. Ils restèrent ainsi jusqu'à ce que l'Histoire les achève, laissant la place à d'autres empires qui, à leur tour subirent le même sort. Le problème auquel est aujourd'hui confronté ce que nous appelons l'Europe, ou l'Occident (l'empire héritier d'une civilisation complexe, qui puise ses racines dans la Bible et le Talmud et est liée au Coran, qui fleurit dans l'Église médiévale et la Renaissance, qui établit les droits et libertés de l'homme avec les Lumières et la Révolution française), c'est que tout cela -Homère, Dante, Cervantès, Shakespeare, Newton, Voltaire- a une date d'expiration et est en liquidation pour cause de démolition. Impossible de tenir le coup. Pour vous défendre. Il n'y a que de l'argent. Et l'argent vous protège pendant un certain temps, rien de plus.

Nous payons pour nos péchés. La disparition des régimes communistes et la guerre qu'un imbécile président nord-américain a déclenchée au Moyen-Orient pour installer une démocratie à l'occidentale là où les mots Islam et Rais -religion mêlée à des leaderships tribaux- rendent la démocratie difficile, a porté à ébullition la chaudière. Tombèrent les centurions - barbares aussi, comme à la fin de tous les empires - qui veillaient sur nos intérêts. Tous ces centurions étaient des "fils de pute", mais c'étaient nos fils de pute. Sans eux, des vagues de désespérés déferlent désormais sur les frontières, l'avant-garde des barbares modernes - au sens historique du terme - qui chevauchent derrière. Cela nous place à un nouveau tournant pour nous, mais un ancien pour le monde. Une situation forcément historique, puisque nous sommes là où les empires n'ont pas su maîtriser les vagues migratoires, pacifiques d'abord puis agressives. Des empires, des civilisations, des mondes qui en raison de leur faiblesse ont été vaincus, transformés ou ont disparu. Et les quelques centurions qui restent aujourd'hui sur le Rhin ou le Danube sont condamnés. Ils sont condamnés par notre égoïsme, notre gentillesse hypocrite, notre inculture historique, notre lâche incompétence. Tôt ou tard, aussi par simple loi naturelle, par survie élémentaire, ces derniers centurions finiront par se ranger du côté des barbares.

Voyons si nous le saurons une fois pour toutes : ces batailles, cette guerre, ne seront pas gagnées. Ça ne peut plus l'être. Nos propres dynamiques sociales, religieuses et politiques l'en empêchent. Et ceux qui poussent les Goths par derrière le savent. Ceux qui s'arrêtaient sur les champs de bataille, égorgeant des populations entières, ne peuvent plus le faire. Notre civilisation, heureusement, ne tolère pas de telles atrocités. La mauvaise nouvelle est que nous sommes allés trop loin. La société européenne d'aujourd'hui exige que ses armées soient des ONG et non des forces militaires. Toute action vigoureuse - et seule la vigueur rivalise avec certaines dynamiques de l'Histoire - est exclue à l'origine, et même Hitler aujourd'hui ne trouverait pas un Occident aussi déterminé à l'affronter par les armes qu'il l'était en 1939. Toute action contre ceux qui poussent contre Les Goths sont critiqués par des forces pacifistes qui, avec à la fois une légitimité idéologique et un manque de réalisme historique, s'y opposent. La démagogie remplace la réalité et ses conséquences. Détail significatif : les opérations de surveillance en Méditerranée ne visent pas à arrêter l'émigration, mais à aider les migrants à rejoindre en toute sécurité les côtes européennes. Tout, en somme, est une énorme et inévitable contradiction. Le citoyen est meilleur aujourd'hui qu'il y a des siècles et ne tolère pas certains types d'injustice ou de cruauté. L'outil historique d'aller au couteau est donc heureusement écarté. Il ne peut plus y avoir de massacre de Goths. Heureusement pour l'humanité. Malheureusement pour l'empire.

Tout cela mène au cœur du sujet : l'Europe, ou comme nous voulons appeler cet espace chaleureux de droits et de libertés, de bien-être économique et social, est rongée de l'intérieur et menacée de l'extérieur. Vous ne savez pas, vous ne pouvez pas, vous ne voulez pas et peut-être ne devriez-vous même pas vous défendre. Nous vivons dans le paradoxe absurde de plaindre les barbares, voire de les applaudir, et en même temps de vouloir garder intact notre mode de vie confortable. Mais les choses ne sont pas si simples. Les Goths continueront d'arriver par vagues, inondant les frontières, les routes et les villes. Ils sont dans leur droit, et ils ont justement ce que l'Europe n'a pas : la jeunesse, la vigueur, la volonté et la faim. Lorsque cela se produit, il y a peu d'alternatives, y compris historiques : s'il y en a peu, les nouveaux venus s'intègrent à la culture locale et l'enrichissent ; s'il y en a beaucoup, ils le transforment ou le détruisent. Pas en un jour, bien sûr. Les empires mettent des siècles à s'effondrer.

Cela nous plonge dans le vif du sujet : l'installation des Goths, quand ils sont trop nombreux, à l'intérieur de l'empire. Les conflits découlaient de leur présence. Les droits qu'ils acquièrent ou devraient acquérir et dont il est juste et logique qu'ils jouissent. Mais ni dans l'Empire romain ni dans l'Europe d'aujourd'hui il n'y en avait ou il n'y en a pour tout le monde ; pas de travail, pas de nourriture, pas d'hôpitaux, pas d'espaces confortables. De plus, même pour ceux qui ont bonne conscience, ce n'est pas la même chose d'avoir pitié d'un réfugié à la frontière, d'une mère avec son fils traversant une clôture de barbelés ou de se noyer dans la mer, que de les voir installés dans une cabane à côté à leur propre maison, jardin, terrain de golf, trichant parfois pour survivre dans une société où les fées marraines ont cassé des baguettes magiques. Où tout le monde, et de moins en moins, ne peut pas obtenir ce que l'on veut. Et clairement. Il y a des quartiers, des villes qui se transforment en poudrière à retardement. De temps en temps, ils brûleront, car cela aussi est historiquement inévitable. Et plus encore dans une Europe où les élites intellectuelles disparaissent, étouffées par la médiocrité, et les politiciens analphabètes et populistes de tous bords, à coups de souffle, prennent le pouvoir. Le dernier recours sera une police plus dure et plus répressive, encouragée par ceux qui ont des choses à perdre.Cela donnera lieu à de nouveaux conflits : les défavorisés qui réclament ce qu'ils désirent, les citoyens en colère, les représailles et les comptes à rendre. Dans peu de temps, les groupes xénophobes violents se seront multipliés dans toute l'Europe. Et aussi ceux de nombreuses personnes désespérées qui choisissent la violence pour sortir de la faim, de l'oppression et de l'injustice. Aussi une partie de la population romaine -tous n'étaient pas des barbares- a aidé les Goths dans le pillage, pour se faire bien voir d'eux ou de leur propre initiative. Aucune pax romana ne profite à tous de la même manière. Et il n'y a aucun moyen d'arrêter l'histoire. « Il faut qu'il y ait une solution », crient éditorialistes, commentateurs et citoyens incapables de comprendre, parce que plus personne ne l'explique dans les écoles, que l'Histoire ne se résout pas, mais se vit ; et, tout au plus, lit-on et étudie-t-on pour prévenir des phénomènes qui ne sont jamais nouveaux, puisque souvent, dans l'histoire de l'Humanité, ce qui est nouveau est ce qui est oublié. Et ce qu'on oublie, c'est qu'il n'y a pas toujours de solution ; que parfois les choses arrivent de façon irrémédiable, par pure loi naturelle : temps nouveaux, nouveaux barbares. Beaucoup restera de l'ancien, mélangé avec le nouveau; mais l'Europe qui a illuminé le monde est condamnée à mort. Peut-être qu'avec le temps et le métissage d'autres empires seront meilleurs que celui-ci ; mais ni vous ni moi ne serons là pour le vérifier. On descendra dans le prochain. Dans ce voyage, il n'y a que deux attitudes raisonnables. L'une est la consolation analgésique de chercher une explication dans la science et la culture ; pour, sinon l'empêcher, ce qui est impossible, du moins comprendre pourquoi tout va mal. Comme ce Romain que j'aime à imaginer serein dans la vitrine de sa bibliothèque pendant que les barbares saccagent Rome. Eh bien, comprendre aide toujours à assumer, à supporter.

L'autre attitude raisonnable, je pense, est de former les jeunes à penser aux enfants et petits-enfants de ces jeunes. Pour qu'ils affrontent le monde à venir avec lucidité, courage, humanité et bon sens. Pour qu'ils s'adaptent à l'inévitable, conservant ce qu'ils peuvent de la bonté que laisse derrière eux le monde qui s'éteint. Leur donner des outils pour vivre dans un territoire qui pendant un certain temps sera chaotique, violent et dangereux. Pour qu'ils se battent pour ce en quoi ils croient, ou pour qu'ils se résignent à l'inévitable ; mais pas par bêtise ou par douceur, mais par lucidité. Pour la sérénité intellectuelle. Laissons-les être ce qu'ils veulent ou peuvent : faisons d'eux des Grecs qui pensent, des Troyens qui se battent, des Romains conscients -le cas échéant- de la digne arrogance du suicide. Faisons d'eux des survivants métis, prêts à affronter le nouveau monde sans complexes et à l'améliorer ; mais ne les trompons pas avec de la démagogie bon marché et des contes de Walt Disney. Il est temps qu'à l'école, à la maison, dans la vie, nous parlions à nos enfants en les regardant dans les yeux.

 

Pour ceux qui comprennent l'espagnol voici une vidéo dans laquelle Arturo Perez-Reverté lit lui-même ce texte. Entre la 14 ème et la 25 ème minute sur la vidéo ci-dessous.

Alors, bien évidemment, j'imagine la pluie de critiques que ce texte de Pérez-Reverté pourrait provoquer, notamment chez les bisounours de gauche et chez les sandrinerousseauistes.

Je fais partie de ceux qui pensent que l'histoire ne se répète pas mais qu'elle bégaie parfois. Je pense également que le principal intérêt de la connaissance de l'histoire est de nous empêcher de retomber indéfiniment dans les mêmes erreurs.

Et, par conséquent, je trouve que cet épisode relaté par Reverté sur l'invasion des goths, pacifique dans un premier temps et beaucoup moins dans un deuxième, est une parfaite métaphore de ce qui pourrait nous arriver si, au nom d'une tolérance mal comprise, nous sommes trop mous dans l'application de nos principes fondateurs et sur la défense, par exemple, de la laïcité sans laquelle nous serons inexorablement plongés dans un chaos barbare, tôt ou tard.

Si nous voulons éviter le scénario apocalyptique que décrit Pérez-Reverté nous n'avons d'autre choix que d'être très rigoureux dans notre manière d'intégrer les populations qui viennent s'adjoindre à la nôtre, comme tente de le faire le gouvernement danois par exemple.

Vu sous cet angle, certains compromis politiques électoralistes relèvent tout simplement de l'irresponsabilité la plus totale....N'est-ce pas Jean-Luc ?

 

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17 mai 2023 3 17 /05 /mai /2023 06:18

Bonjour les amis,

En lisant les premiers articles concernant l'édition 2023 du festival de Cannes j'ai appris que la présence de Maïwenn avait créé une polémique.

En effet le journaliste et directeur de Médiapart Edwy Plenel a déposé plainte contre la réalisatrice qu'il accuse de l'avoir tiré par les cheveux dans un restaurant et de lui avoir craché au visage.

Invitée à l'émission de Yann Barthès la réalisatrice confirme d'un ton rigolard qu'elle a bien commis l'agression ce qui déclenche l'hilarité sur le plateau de Yann Barthès. Yann Barthès au lieu de rebondir sur la confession de Maïwenn et de prendre ses distances avec ce comportement pour le moins censurable continue l'interview sur le même ton frivole et badin.

Alors j'aimerais faire un certain nombre de commentaires:

1. Que se serait-il passé si ça avait été un homme qui avait confessé avoir tiré par les cheveux une journaliste?

Barthès et son public auraient-ils trouvé ça drôle ?

Le féminisme consiste-t-il à prendre la défense des femmes agressées mais tout en ayant de la complaisance pour les femmes dans le cas où la victime est un homme, qui plus est une personne âgée? Deux poids deux mesures? C'est ça?

2. Barthès n'était vraiment pas inspiré le jour de son interview et ça peut arriver à tout le monde mais il aurait pu émettre un communiqué postérieur pour demander pardon à Plenel et s'excuser de son attitude, mais, à l'heure où j'écris ces lignes, il n'en a rien été.  Encore une fois  je pense que si la victime avait été une femme Barthès aurait été médiatiquement littéralement lynché.

3. Maïwenn est une réalisatrice que je n'admire pas particulièrement mais j'ai aimé chez elle ses déclarations dissonantes sur les excès du mouvement #Me Too# et des inquisitions prétendument féministes. Elle a tenu certains propos qui faisaient plaisir à entendre et qui tentaient d'enterrer la hache de  guerre entre les sexes qui ne mène nulle part.

4.  Au passage j'en profite pour raconter une blague que j'aime bien.

Deux amies discutent entre elles et l'une demande à l'autre:

- Pour toi c'est quoi la différence entre harcèlement et séduction?

Et l'autre amie répond:

- Le harcèlement c'est quand la personne qui te drague est moche...

5. On a appris que l'actrice Adèle Haenel (qui n' a rien fait depuis 4 ans) arrête le cinéma car, selon elle, " il collabore à un ordre mortifère écocide raciste"....

Rien de moins ! Encore une fois on est dans l'outrance avec des propos et un langage propres à l'inquisition.

Haenel est libre de ses décisions mais on a rarement vu un artiste voulant changer les mentalités de son milieu en le quittant et en ne produisant plus rien. Si Haenel arrête il ne lui restera plus que l'enfermement mental dans un militantisme sectaire anti-mâle qui ne va pas la mener très loin.

Je vous laisse avec les propos de PSYHODELIK un youtubeur qui s'interroge lui-aussi sur toutes ces questions que je soulève aujourd'hui.

PS:. Maïwenn n'a pas voulu indiquer le motif de son agression. On sait que Edwy Plenel n'a jamais rien écrit de négatif sur elle mais que, par contre, son journal a publié des articles sur les viols dont est accusé Luc Besson avec qui Maïwenn a eu un enfant...Si le motif de l'agression était en rapport avec ces publications il ne serait en aucun cas une circonstance atténuante pour Maïwenn...à suivre donc..

PS nº 2: Je fais un rapprochement avec un autre type d'affaire qui montre bien les dangers de la pensée "Woke".

Il y a eu dans des universités américaines de fausses accusations de racisme portées par des noirs contre des personnels blancs de l'université. Il a ensuite été démontré que ces accusations qui ont eu de lourdes conséquences professionnelles pour les personnels blancs en question étaient infondées.

Or, et on ne sait pas pourquoi, les noirs qui ont donc commis un délit de "fausse accusation" n'ont pas été accusés et poursuivis à leur tour...comme si le fait d'être noir les lavait de toute possible culpabilité. Dans la pensée woke le noir ne peut être que victime mais n'a pas à répondre de ses graves accusations si elles sont injustifiées...Etonnant, non ? Encore une fois c'est le " 2 poids, 2 mesures".

Voici un exemple parmi tant d'autres...

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15 mai 2023 1 15 /05 /mai /2023 10:57

Bonjour les amis,

Quand on parle des mouvements intégristes islamistes les non-spécialistes comme moi ont tendance à tout mélanger et ont du mal à comprendre les relations qui existent entre les différentes et nombreuses mouvances et leurs poids sociaux et politiques respectifs dans les différentes régions du monde.

Il se trouve que Florence Bergeaud-Blackler, une chercheuse du CNRS, vient de publier un essai sur les frères musulmans intitulé: LE FRÉRISME et ses réseaux, l'enquête.

A propos du frérisme musulman...

Je rappelle en préambule que  l'organisation des frères musulmans fait partie de la liste des organisations terroristes dans des pays comme l' Autriche, l'Egypte, la Syrie, l'Arabie Saoudite, la Russie, etc....

Ecoutez la vidéo que j'ai mis en lien ci-dessous. On y apprend que la conférence à la Sorbonne dans laquelle Bergeaud-Blackler devait présenter son livre a été suspendue sans motif exact si ce n'est d'éventuelles questions de sécurité. On y apprend que l'auteur a reçu des insultes et des menaces de mort (ce qui est malheureusement très prévisible), mais on y apprend aussi que l'auteure a reçu des réactions hostiles de la part de collègues de l'Université, des réactions hostiles non accompagnées de réfutations sur le contenu du livre. Voila qui est nouveau et plutôt inquiétant au pays de Voltaire... Vous apprendrez dans cette vidéo que Bergeaud-Blacklem n'a pas été invitée sur d'autres plateaux TV que celui de Pascal Praud.

Cette vidéo a de quoi laisser songeur sur la liberté et la couverture médiatique dont disposent ceux qui étudient des sujets dits "sensibles".

Alors face à cette discrétion des médias je partage avec vous cette entrevue qui vous permettra d'en savoir un peu plus sur la question des Frères musulmans et sur le livre de Bergeaud-Blackler. 

Voici maintenant une presentation complète du livre sur youtube.

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