Bonjour les amis,
Mon article polémique est paru sur agora et, comme je l' avais prévu, je me fais taillé en pièces.Pas grave, je crois que j' aime ça oui encore et encore ..fais-moi mal Johnny (la chanson très rigolote de Boris Vian).
Rien d' étonnant donc à ce tir de barrage car la nature du titre accusateur et culpabilisateur de l' article ne pouvait générer d' autres réactions.
J' aurais pu intituler ce billet:
"Piquons les bonnes idées de nos voisins tout en continuant de protéger notre modèle" et le rédiger dans cet esprit.
Titre moins accrocheur et j' aurais sans doute recueilli un certain consensus, mais ce n' était pas le but.
J' avais envie de fustiger la germanophobie gauloise,un peu facile parfois.
J' oubliais en même temps ce que m' a indiqué Fatizo, à savoir que la classe ouvrière française est sans cesse pointée du doigt et culpabilisée par le patronnat, et une partie de la classe politique.J' imagine à quel point mes propos qui ne leur était pas destinés ont dû en agacer plus d' un, à juste titre.
Indépendamment du thème traité,l' ensemble des réactions m' a indiqué à quel point l' Europe est en crise.Agora n' est pas un miroir fidèle car si tous les courants de pensée s' y expriment, ce n' et sans doute pas dans les mêmes proportions que dans la population réelle.L' échantillon n' est pas représentatif donc...pas représentatif, certes, mais en même temps, on sent bien à quel point l' Euro et l' Europe sont désignés comme les grands coupables de notre situation actuelle par de nombreux courants de pensée différents.
Cette impression est complètement confirmée par le taux d' abstention record ainsi que par le score du FN lors des dernières européennes.
Moralité: en lançant un pavé dans la mare ( justifié ou pas) on recueille un tsunami de réactions courroucées qui témoignent d' une énorme frustration.Rien qui ne présage de bon...la colère gronde...J' imagine que les responsables eurocrates sont bien conscients du changement des mentalités à leur égard et de l' énorme défiance que leur mauvaise gestion a généré au sein des populations.
Deuxième point:
je viens de demander à ma frangine de me faire parvenir le livre de Guillaume Duval, sur les bons conseils avisés de l' ami Fatizo que je remercie pour l' ensemble de ses réactions et de suggestions:
modèle allemand au-delà des mythes
Guillaume Duval
Date de parution 24/01/2013
Essais (H.C.)
240 pages - 17.00 € TTC
Que ne lit-on et n’entend-on pas en France sur le modèle allemand ? On fait en particulier très régulièrement l’éloge de la rigueur budgétaire allemande, et de la capacité de nos voisins à accepter de lourds sacrifices pour restaurer la compétitivité de leur industrie.
Or, explique Guillaume Duval, ce ne sont pas là les véritables raisons des succès actuels de l’économie allemande. Cette réussite est due surtout aux points forts traditionnels du pays : un système de relations sociales très structuré, un monde du travail où le diplôme ne fait pas tout, un pays où l’entreprise n’appartient pas aux actionnaires, une forte spécialisation dans les biens d’équipement et les technologies vertes, une longue tradition de décentralisation qui permet de disposer partout d’un capital financier, culturel, social, humain suffisant pour innover et entreprendre, etc. Au cours de la dernière décennie, le boom des pays émergents a permis à l’industrie allemande de profiter pleinement de ces atouts.
Au contraire, la profonde remise en cause de l’État social, menée au début des années 2000 par le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder, a probablement fragilisé le modèle allemand : le développement spectaculaire de la pauvreté et des inégalités menace son avenir.
On l’aura compris, ce qu’il faudrait copier ce sont plutôt les caractéristiques traditionnelles du modèle allemand que les réformes récentes qui y ont été apportées. Il n’est cependant jamais aisé de transposer les éléments d’un modèle national lié à une histoire particulière. Une meilleure compréhension de la société et de l’économie allemandes par les Français est en revanche indispensable pour réussir à imaginer ensemble un avenir pour l’Europe.
Guillaume Duval est rédacteur en chef du mensuel Alternatives économiques. Ingénieur de formation, il a travaillé pendant plusieurs années dans l’industrie allemande. Il est l’auteur de Sommes-nous des paresseux ? 30 autres questions sur la France et les Français (Le Seuil, 2008) et de La France d’après. Rebondir après la crise (Les Petits Matins, 2011).
Il y a une petite phrase qui a tout de suite attiré mon attention dans cette présentation au sujet de l' Allemagne car elle touche mon domaine:
"...un monde du travail où le diplôme ne fait pas tout..."