Bonjour les amis
Une fois n' est pas coutume je vais vous parler d' un film espagnol de 2012 intitulé THE BODY ( El cuerpo)...oui, je sais: avec un tel retard vous n' avez aucune chance de le voir au cinéma.Malgré tout si je me fends d' un petit papier c' est quand même que ce thriller mérite d' être vu par les amateurs du genre.Donc si vous avez l' occasion de le voir ailleurs qu' au cinoche ( location de DVD, télévision à péage,Canal+, online...) et bien ne le ratez pas.
D' entrée de jeu l' intrigue est prenante et angoissante: le corps d' une femme a disparu de la morgue, alors que le gardien a pris la fuite et est retrouvé dans le coma après qu' il ait été renversé par une voiture en pleine nuit sous une pluis torrentielle...ça commence fort...Huis-clos dans la morgue...ambiance nocturne et pluvieuse à couper au couteau ( très belle photo)...Relations froides et glacées entre les protagonistes, parfois à la limite de la perversion ( très bons interprètes et une mention spéciale pour le commissaire Jose Coronado...)...situation pesante, angoissante et très intrigante.
On pense à Hitchcock bien sûr, mais aussi à Clouzot et ses Diaboliques et aussi à Claude Miller et son Garde à vue...Tout cela est réalisé avec une grande maîtrise et on se laisse porter délicieusement tout au long de l' intrigue au gré des nombreux rebondissements savamment distillés par le metteur en scène.
Je vous laisse la fiche technique ainsi qu' une critique du film trouvée sur la toile...Voilà, c' était ma bonne surprise de la journée..Un thriller d' excellente facture et moi, dans ces cas-là je suis bon public et j' en redemande !
PS: là je viens de me relire et je me rends compte que j'' ai fait de l' humour involontaire en écrivant d' abord " Huis-clos dans la morgue"...suivi de " relations froides et glacées entre les protagonistes" ...alors je précise tout de suite que c' est pas un film de zombies...lol !!!)
Réalisateur: Oriol Paulo
Acteurs: Aura Garrido, Belén Rueda, Hugo Silva, José Coronado
Scénariste: Lara Sendim, Oriol Paulo
Compositeur: Sergio Moure
Directeur De La Photographie: Óscar Faura
Monteur: Joan Manel Vilaseca
Genre: Thriller
:
:
Paris International Fantastic Film Festival 2012 : Prix du jury.
S’il y a bien une constante dans le cinéma de genre espagnol depuis maintenant quelques années, c’est le sérieux avec lequel ces cinéastes, souvent jeunes et peu expérimentés, s’emparent de leur sujet. Premier film derrière la caméra pour Oriol Paulo, scénariste émérite des Yeux de Julia, mais premier film qui n’a rien d’une œuvre de débutant tant tout y est précis, millimétré, et réglé par une équipe technique parmi ce qui se fait de mieux en Europe. A l’arrivée c’est ce qu’on appelle un « film de scénariste » mais aussi, et surtout, un film de vrai cinéaste.
Avec ce scénario tout en rigueur, il fallait un traitement visuel tout aussi précis. Et Oriol Paulo a su très bien s’entourer pour que sa vision soit la plus éclatante possible à l’écran. Entre la photographie toute en contrastes d’Óscar Faura (formé en seconde équipe sur Darkness, The Machinistou encore Fragile, puis directeur de la photographie sur L’orphelinat etThe Impossible), les décors très riches de Balter Gallart (Abandonnéeou L’enfer des loups), les maquillages encore une fois stupéfiants de DDT (Hellboy, Le Labyrinthe de Pan, Agora…) ou le montage redoutable de Joan Manel Vilaseca (El Habitante incierto et les Yeux de Julia), The Body est une véritable démonstration de force des talents en place en Espagne. Avec une telle équipe pour supporter sa vision, Oriol Paulo ne tombe dans aucun travers habituel des premiers films et signe un travail qui transpire déjà la maturité. D’autant plus qu’il a bénéficié d’un casting qui, là également, pioche dans le haut du panier. La confrontation entre Hugo Silva, figure majeure de la série TV phénomène Los hombres de Paco et prochainement à l’affiche des nouveaux films de Pedro Almodóvar (Los amantes pasajeros) et Álex de la Iglesia (Las brujas de Zugarramurdi), et José Coronado, figure majeure du cinéma espagnol depuis 20 ans et grand gagnant des derniers Goyas pour sa prestation dans No habrá paz para los malvados, fait des étincelles. Mais The Body bénéficie également de personnages féminins formidables, de la présence vénéneuse et habitant le cadre même quand elle en est absente de la belle Belén Rueda, ainsi que de la superbe Aura Garrido, également venue de la TV. Ces deux personnages façonnent une variation étonnante autour du motif de la femme fatale, appuyant avec la mise en scène la sensation d’être face à une sorte de neo-film noir sous forme de jeu pervers. Avec son soin du détail, sa précision d’horloger et son récit machiavélique, The Body n’a pas besoin de réinventer le genre. Il lui suffit de faire étalage de sa maîtrise pour s’imposer comme un thriller de très haut niveau, cruel et implacable, bien que souffrant légèrement de cette perfection mécanique.