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21 mars 2015 6 21 /03 /mars /2015 10:57

Bonjour les amis,

Ce dimanche 22 Mars auront lieu les élections régionales anticipées en Andalousie, et avant de vous faire part de quelques réflexions personnelles sur ce sujet, je vous livre d' abord une très bonne synthèse rédigée par Christian Galloy sur la situation actuelle:

 

 

http://www.latinreporters.com/espagnepol19032015kffr.html

 



 

MADRID, 19 mars 2015 (LatinReporters.com) - Que Merkel, Juncker, Draghi et Lagarde bouclent leur ceinture de sécurité. Quatrième économie de la zone euro, l'Espagne, dont le PIB vaut six fois celui de la Grèce, entame ce 22 mars en Andalousie un marathon électoral à risque.

Quatre appels successifs aux urnes pourraient en effet conduire, fin 2015, à la chute de Mariano Rajoy, symbole ibérique de l'extrême droite économique dominante en Europe à la faveur de la crise.

Extrême droite économique, car fort soucieuse des cours de bourse, de la prime de risque et de l'étanchéité de ses réseaux de corruption, mais guère de la souffrance de populations transformées en cobayes d'une austérité ultralibérale.

Cette austérité, qui permet enfin au capital de balayer l'importun bien-être social jusqu'il y a peu fleuron du modèle européen, est-elle imposée plus par idéologie que par une volonté de résoudre une crise enrichissant nombre de ceux qui l'ont provoquée ?

C'est notamment à cette question implicite que vont répondre les électeurs en Espagne. Et, selon la majorité des sondages, le renouvellement ce dimanche du Parlement régional andalou, mais aussi les municipales et les régionales multiples du 24 mai, les élections catalanes du 27 septembre et les législatives de fin d'année contribueraient chacune à l'effondrement du Parti populaire (PP, droite) de Mariano Rajoy, chef du gouvernement depuis décembre 2011.

Le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE, social-démocrate) plongerait aussi au niveau national. Qu'il remporte comme prévu les élections en Andalousie, sa citadelle depuis la fin de la dictature franquiste, ne retarderait pas le crépuscule du bipartisme PP-PSOE, dominant en Espagne durant les quatre dernières décennies.

Ascension de Podemos

Tous les sondages pronostiquent l'ascension de la nouvelle gauche incarnée par le parti Podemos (Nous pouvons). Né voici à peine 14 mois dans la mouvance des indignés, allié de Syriza, la gauche gouvernementale grecque, et parfumé de chavisme caraïbe, mais sans velléité autoritaire, Podemos étrennait les urnes aux européennes de mai 2014, raflant d'emblée 7,97 % des suffrages espagnols et 5 eurodéputés.

Ce dimanche en Andalousie, région la plus peuplée d'Espagne avec 8,4 millions d'habitants, cette nouvelle gauche antiaustérité et anticorruption affronte pour la première fois un scrutin régional. Les sondages la créditent en moyenne de 15 % des voix et de 16 des 109 sièges à pourvoir. Un score suffisant pour étayer, le cas échéant, la majorité seulement relative qu'obtiendraient les socialistes conduits par Susana Díaz, la présidente andalouse.

Mais pour les législatives de fin 2015, Podemos caracole depuis octobre dernier en tête de quasi la moitié des sondages, avec un plafond atteignant jusqu'à présent 31,9 % des suffrages. Là encore, des alliances ou coalitions seraient nécessaires pour gouverner alors l'Espagne.

L'Andalousie servira de laboratoire pour défricher le sens et les conséquences de ces rapprochements qu'obligera la fin du bipartisme. La planche de salut de Mariano Rajoy serait une grande coalition PP-PSOE, équivalente à celle formée en Allemagne par son alliée idéologique Angela Merkel. Le grand patronat espagnol l'appuierait.

Comme Syriza en Grèce, Podemos souhaite « la restructuration de la dette ». Son secrétaire général, Pablo Iglesias, jeune professeur de sciences politiques de 36 ans devenu député européen, demande l'application d'un article oublié de la Constitution espagnole, l'article 128. Celui-ci proclame que « Toute la richesse du pays dans ses différentes formes et quel que soit celui à qui elle appartient est subordonnée à l'intérêt général ».

Si Podemos réduit l'audience des socialistes, associés aux aussi à l'austérité et à la corruption, le parti Ciudadanos (Citoyens), d'origine catalane mais antinationaliste, mord pour sa part sur l'électorat du PP de Mariano Rajoy en se présentant désormais dans l'ensemble de l'Espagne.

Ciudadanos personnifie une nouvelle droite, sans odeur de corruption ni de sacristie. Ce parti conduit par Albert Rivera, 35 ans, entrerait lui aussi dans les transactions parlementaires résultant de la fin du bipartisme.

 

J' aimerais revenir sur le contexte assez surréaliste de ces élections.En effet, après l' énorme scandale Barcenas mettant en évidence plus de 20 ans de malversations financières implicant les plus hauts représentants du Parti Populaire, on aurait pu penser que Mariano Rajoy aurait lui-même provoqué des élections anticipées afin de sauver son parti et de tenter une rénovation avec des personnalités non impliquées ( même s' il n' y en a pas beaucoup), mais au lieu de cela nous assistons depuis 2 ans à un numéro d' équilibriste de sa part: il a demandé pardon au peuple espagnol, pendant que celui-ci est témoin chaque jour des résultats dévastateurs auprès de l' opinion des enquêtes au sujet des trames de corruption dont notamment les trames GURTEL et l' opération PUNICA.

Arriver à se maintenir au pouvoir quand des dizaines de responsables vont devoir s' asseoir au cours des semaines et mois qui viennent sur le banc des accusés tient du miracle.

On peut penser que le peuple a été d' une extrême patience car il savait que durant cette année 2015, il y aurait jusque 5 élections ( régionales, municipales et nationales...).


Par ailleurs, il faut savoir que depuis l' accès de l' Espagne à la démocratie le Parti Populaire n' a jamais gagné des élections régionales en Andalousie.En plus de trente ans, ils n' ont jamais réussi à proposer un projet qui convainque les andalous, et ce ,même dans les pires heures du Felipisme, ce qui constitue en soi un record du monde de l' inefficacité politique.


Personne ne doute donc que le PP ne gagnera pas ces élections, mais c' est l' ampleur de la défaite qui sera observée finement et qui permettra de nous dire si ces résultats ne sont qu' un prélude à un bouleversement de la vie politique ibérique.

 

Par ailleurs, le Parti socialiste aura sans doute du mal à gouverner seul, et ces élections annoncent probablement la fin du bipartisme dans la péninsule.


Bien évidemment, et après la victoire de SYRIZA en Grèce,la communauté européenne toute entière regardera avec attention la pénétration du phénomène PODEMOS au sein de ce fief socialiste ...à suivre avec attention donc...Dimanche 22 Mars: l' heure des comptes a sonné...tic-tac....tic-tac....


elecciones-andalucia-2015.jpg

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commentaires

R
<br /> Apparemment, donc l'article de Marianne contient une large part de vérité : il est vrai qu'on ne peut plus guère faire confiance aux partis politiques, ici, en France, on ne sait plus<br /> pour qui voter, tellement ils se vautrent dans le mensonge ! C'est désolant... J'ai trouvé les réactions assez vives sur agora : archibald te dit que tu distilles de la rancoeur !! Mais pourquoi<br /> ?<br /> <br /> <br /> Pour l'alerte qui nous est pas parvenue, c'est peut-être un coup d'overblog qui veut t'inciter à passer à la nouvelle version ?<br /> <br /> <br /> Belle journée AJE<br />
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A
<br /> <br /> Oui Rosemar,<br /> <br /> <br /> Ma première réponse d' hier est trop subjective car elle te fait part de mon ressenti mais ne reflèrte pas ce que pensent de nombreux espagnols.Hier soir c' était trop drôle car mes convives n'<br /> avaient évidemment pas lu l' article de Marianne et m' en ressortaient tous les arguments, et d' autres aussi au sujet de certaines irrégularités.Du coup, et par souci d' honnêteté<br /> intellectuelle, j' ai préféré faire cette mise au point.Ceci dit, je prends la défense d' un parti pour lequel je ne voterai pas parce que ils sont l' objet d' une lutte sans merci, avec parfois<br /> des coups bas particulièrement tordus du pouvoir en place, alors logiquement j' ai une tendance naturelle à me ranger de leur côté...mais il est clair que la personnalité d' Iglesias qui a permis<br /> l' émergence du mouvement pourrait devenir un frein s' il ne corrigeait pas certaines attitudes un peu trop messianiques...<br /> <br /> <br /> Au sujet, d' agora, je me suis lancé dans une espèce de dialogue de sourds avec LSGA mais, finalement c' est ma faute...LSGA veut jouer les marxistes purs et durs avec un discours datant du XIX<br /> ème...simplement il oublie que son discours ne recueillerait aucun suffrage par ici.<br /> <br /> <br /> Archibald confond mes observations avec celles de celui qui a rédigé l' article que j' ai mis en lien...je crois qu' il n' aime pas mon tic-tac...tic-tac...que j' ai piqué à Iglesias.Un<br /> journaliste de droite, Eduardo Inda a dit à iglesias que le tic-tac, tic-tac ça lui rappellait les bombes d' ETA, critiquant au passage le fait que le leader de PODEMOS avait participé à une<br /> table ronde dans le passé où il y avait des autonomistes basques...ce à quoi Iglesias a répondu que participer à un débat ne signifie pas justifier les bombes de l' ETA.<br /> <br /> <br /> Bon dimanche l' amie<br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> Au fait je prépare encore un billet sur les chanteurs des années 70 avec un seul tube, ce sera le dernier. Promi.<br /> <br /> <br />  <br />
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A
<br /> <br /> OK mec..je suivrai ça avec attention...là encore il y a vraiment plein de trucs...En fait, rien qu' en variété française t' as de quoi faire, mais si en plus t' ajoutes la variété internationale<br /> alors là, c' est la folie...<br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> Idem que pour Rosemar, pas reçu d'alerte pour cet article.Bizarre.<br /> <br /> <br /> Serait-ce un coup du PP et de l'union européennne  ?<br /> <br /> <br /> A trop fréquenter Agora, je vois des complots partout moi aussi.<br /> <br /> <br /> Espérons juste que Podemos va encore gonfler son électorat, juste pour bien donner le trouille à tous ces ultra-libéraux <br /> <br /> <br /> Cher nous aussi on vote, enfin pas mour moi à Paris. Le FN va faire un tabac d'après les sondages. Sarkozy va parader aussi avec le bon score de la droite.<br /> <br /> <br /> Il faut dire que nous avons une gauche d'une bêtise sans nom, et j'y inclue la gauche de la gauche.<br /> <br /> <br /> Bon dimanche l'ami.<br />
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A
<br /> <br /> Bonjour Fatizo,<br /> <br /> <br /> Il semblerait que vos élections locales ne soulèvent pas l' enthousiasme au sein de la population...on verra le score de Marine.Ici en espagne le but du jeu si j' ose dire c' est que le PP se<br /> prenne une casquette sans que les socialistes ne gagnent...réponse ce soir...c' est la somme PODEMOS+ IU qui m' interesse.Par ailleurs ce sera interessant de voir si le jeune parti de droite qui<br /> est assez clean CIUTADANS arrive à entamer le capital du PP...un bon score de leur part me remplirait d' allégresse<br /> <br /> <br /> Bon dimanche l' ami...je viens de balancer un autre billet, ce sera l' occasion de vérifier si le système d' alerte ne fonctionne plus<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> Bonjour les amis,<br /> <br /> <br /> J' aimerais complèter ma réponse d' hier à Rosemar.Hier soir je recevais un groupe d' amis à souper, et bien évidemment le thème des élections et de PODEMOS a alimenté les conversations.Une de<br /> mes convives, greffière de justice sur les liste du PS pour les prochaines municipales de ma ville, militante très tolérante avec les autres formations a défendu le point de vie de l' article de<br /> Marianne:<br /> <br /> <br />  http://www.marianne.net/Podemos-c-en-est-fini-de-la-democratie-totale_a242893.html<br /> <br /> <br /> Elle m' explicait que Pablo Iglesias, tout en se présentant comme un anti-système, adoptait de plus en plus les comportements des autres partis, y compris le sien,confirmant le contenu de l'<br /> article de Marianne.Elle était assez agacée également par son comportement messianique, et aussi par sa façon d' éluder les questions embarassantes, un peu comme les représentants des autres<br /> partis.Elle mettait à l' opposé le jeune secrétaire de Izquierda Unida, Alberto Garzon, qui lui, est plus modeste, plus cohérent et qui répond de manière claire à toutes les questions épineuses<br /> au sujet de sa formation, où par ailleurs, il entreprend un travail difficile et courageux de rénovation et de mise à l' écart de ceux qui ont commis des manquements d' ordre éthique( affaire des<br /> cartes bankia).<br /> <br /> <br /> http://www.europapress.es/nacional/noticia-garzon-cree-iu-debe-hacer-autocritica-moral-santin-saqueo-caja-madrid-disfrazado-siglas-20150216141502.html<br /> <br /> <br /> Vous l' avez compris mes amis, il est fort peu probable que AJE vote PODEMOS, et son choix se portera sur IU, qui est un peu l' équivalent de votre fdg.<br /> <br /> <br /> Moralité, je mets un petit bémol sur ma réponse d' hier à Rosemar et on peut dire que l' article de Marianne résume assez bien la situation ( sans même parler de l' affaire MONEDERO qui crée des<br /> troubles au sein de ce parti...pour la petite histoire sachez que MONEDERO signifie porte-monnaie , en espagnol, ...lol !!).<br /> <br /> <br /> Enfin, il faut également comprendre que le calendrier électoral ne va pas en faveur de PODEMOS qui est un parti très jeune, et donc peu implanté localement pour se présenter dans toutes les<br /> villes d'Espagne.Leur objectif ce sont les nationales, et bien évidemment les échéances antérieures peuvent se transformer en piège.<br /> <br /> <br /> Je vous souhaite un bon dimanche et quant à moi j' ai déjà les yeux rivés sur les résultats de ce soir pour essayer de deviner si 2015 sera ou pas l' année du changement que j' appelle de tous<br /> mes voeux...<br /> <br /> <br /> Bon dimanche à toutes et à tous<br />
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R
<br /> C'est curieux ! Je n'ai pas reçu d'alerte pour ton article, mais je l'ai vu sur agora : apparemment, le chef du parti Podemos est contesté, j'ai lu l'article de Marianne, où on le traite<br /> d'autocrate !! C'est quoi ? De la propagande ou une réalité ?? On ne sait plus où on en est, on est tellement inondé d'infos ! Chacun dit la sienne...<br /> <br /> <br /> Belle soirée de printemps, AJE<br />
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A
<br /> <br /> Bonjour Rosemar,<br /> <br /> <br /> Effectivement j' ai un mal fou à entrer sur ma page, et j' ai des messages d' erreur du genre PAGE NON TROUVÉE.Ce matin j' ai cru que ma dernière heure overbloguienne était arrivée...<br /> <br /> <br /> Marianne a un métro de retard car,cette polémique avec Pablo Echenique au sujet  d' un triumvirat à la tête de PODEMOS a été tranchée il y a plusieurs mois lors d' un congrès sur lequel j'<br /> avais fait un billet.Par aillleurs c' est évident qu' Iglesias a un EGO surdimensionné grand, au moins comme la sagrada familia de Gaudi.C' est évident aussi qu' Iglesias a ramé tout seul pendant<br /> 2 ans sur les plateaux télé pour défendre SES idées avant que PODEMOS n' existe.Podemos, c' est donc son bébé, et sans lui il ne serait rien( ou presque...) c' est donc fort logiquement qu'<br /> Iglesias a verrouillé, en disant: c' est toute mon équipe avec son projet qui passe ou je m' en vais...et il a gagné...parler de manque de démocratie comme le fait Marianne me fait rire car dans<br /> ce cas, aucun parti, mais vraiment aucun ne l' est...Par ailleurs, les belles idées de transversalité ne nous doivent pas faire perdre de vue que les élections il faut les gagner, et pour ça,<br /> rien de tel qu' une équipe soudée et cohérente prête à livrer combat.Personnellement, moi aussi je vois Pablo Iglesias comme un grand égolâtre mais je le comprends car c' est bien lui qui a porté<br /> PODEMOS sur les fonds baptismaux..même la droite lui reconnaît un certain mérite...laissons le mener son projet qu' il a soumis à l' approbation de son parti..ceci dit Iglesias n' est pas un<br /> enfant de choeur prêt à se laisser piquer son projet par d' autres ( qui par ailleurs n' auraient pas forcément son charisme pour le défendre...faut pas gâââcher comme dit l' autre).<br /> <br /> <br /> Par ailleurs Rosemar, il y a eu plusieurs polémiques dont je ne vous ai pas parlé, et notamment une régularisation fiscale de Juan Carlos Monedero qui a reçu 400 000 euros du Venezuela pour une<br /> étude sur 3 ans portant sur une monnaie unique bolivarienne: 400 000 euros c' est beaucoup pour ce genre d' études et la droite s¡' est engouffrrée dans cette brèche.Monedero s' est justifié en<br /> conférence de presse mais pour l' instant il n' apparait sur aucune liste électorale...de toutes façons Monedero est un des peres fondateurs mais son argent n' est pas entré directement dans les<br /> caisses de PODEMOS...<br /> <br /> <br /> Bonne fin de journée l' amie<br /> <br /> <br /> <br />