Cher amis,
Le débat qui a opposé le candidat sortant contre François Hollande a été suivi avec beaucoup d' intérêt par les autres pays de la communauté, notamment l' Espagne qui l' a retransmis en direct avec traduction simultanée.
Or, il ne vous aura pas échappé que Sarko n' aura eu de cesse durant tout le débat de comparer le programme de son adversaire avec celui de José Luis Zapatero, alors que la situation des deux pays est à maints égards assez différente.
Rappelons que le problème de la dette espagnole est d' une telle magnitude qu' elle n' est pas, loin s' en faut l' oeuvre du seul gouvernement socialiste, mais au contraire on peut considérer( c' est un fait historique) que la " bulle immobilière" sans précédent que connaît ce pays a été promue et facilitée par le gouvernement de l' ultra-libéral José Maria Aznar.
On peut certes accuser les socialistes espagnols de ne pas avoir tenté de réduire suffisamment tôt les effets négatifs de la politique de leurs prédécesseurs mais en aucun cas, on ne peut les accuser d' en être la cause principale.
Je profite de l' occasion pour rappeller que l' Espagne est gouvernée depuis 6 mois par un gouvernement de droite, qui vient de mettre en oeuvre sous l' impulsion des partenaires européens et notamment d' Angela Merkel, toute une série de restrictions budgétaires des plus drastiques qui touchent notamment à la qualité des services publics de santé et de l' enseignement.
Et bien , malgré une politique de droite et des coupes budgétaires sans précédent, la dette espagnole continue de coûter très cher au pays avec des taux proches de 7% alors que l' on sait parfaitement qu' avec de tels taux , même des pays comme l' Allemagne ou le Japon seraient en difficulté .
Depuis mon retour en Espagne beaucoup de citoyens espagnols m' ont fait part de leur indignation devant l' exploitation partisane éhontée que le candidat sortant a fait de leur crise et de la situation de leur pays.
Certains journalistes de quotidiens comme EL PAIS s' étonnent qu' il n' y ait pas eu de réaction officielle de réprobation du gouvernement espagnol pour atteinte à la crédibilité et à la capacité de leur pays dans un moment aussi délicat où les dirigeants essaient de renégocier la dette.
Le candidat sortant, en mettant en cause la responsabilité de Zapatero a tenté de discréditer le programme de François Hollande, mais, en fait, il n' aura réussi qu' à apparaître comme un partenaire déloyal vis-à vis de ses homologues européens...Un partenaire n' hésitant pas à mettre en cause la crédibilité et la capacité de ses homologues étrangers juste pour tenter de se mettre en avant dans un débat franco-français...
Post-scriptum: Un Grand Merci à tous les bons amis qui nous ont manifesté leur soutien pendant notre séjour à l' hôpital.Alexandre va bien et nous sommes rentrés en Espagne jeudi dernier.
Les médecins nous rappelleront sous peu pour continuer la cure et laissent Alex se récupérer pleinement auprès des siens durant quelques semaines...Grosses bises à vous tous.
AJE