L' audition tant attendue de l' infante Cristina de Bourbon, fille du roi Juan Carlos, devant le juge Castro de Palma de Majorque n' a apporté rigoureusement aucun élément qui puisse permettre à celui-ci de dissiper les soupçons qui pèsent sur elle de fraude fiscale et de complicité avec son mari Iñaki Urdangarin avec qui elle partage la moitié de la société Aizoon,et qui est accusé d' avoir détourné 6,1 millions d' euros d' argent public.
Pendant plus de 6 heures l' Infante a répondu au juge, sous le portrait de son père, par des réponses évasives, du genre : " je ne sais pas...je n' en ai pas connaissance....je ne me rappelle pas...Je faisais entièrement confiance à mon mari...etc...etc..."
Cette ligne de défense peaufinée par les avocats de l' infante est très hasardeuse car, on peut difficilement imaginer que la fille du Roi titulaire de plusieurs masters universitaires, qui travaille pour la fondation d' une banque,qui est propriétaire de la moité de sociétes de son mari se serait comportée comme une sotte amoureuse et écervelée et aurait signé tous les documents officiels " sans savoir"...
Quand , par exemple,le juge Castro demande à l' infante pourquoi elle a utilisé une carte bancaire de la société Aizoon pour des achats personnels, celle-ci ne donne aucun argument sérieux et parle de confusion entre ses cartes bancaires ( c' est normal...elle en a tellement !!!).
Les avocats de la partie civile diront avoir ressenti une terrible gêne devant l' indigence de cette ligne de défense consistant à tout coller sur le dos du mari et devant une telle absence d' arguments crédibles.
Pendant ce temps-là une manifestation avec quelques dizaines de participants à quelques centaines de mètres du palais de justice réclamait qu' il y ait une même justice pour tous les citoyens.En effet, la situation de l' infante a créé une situation judiciaire inédite en Espagne où le ministère public se met du côté de l' accusé et prend sa défense face au juge, et parfois va au delà de ce que réclament les propres avocats de la défense !!!! Le comble !!!!....Le juge Castro lui,a dû travailler sous pression pendant deux ans avec une presse de droite soutenant la monarchie ,qui lui a mené et qui continue de lui mener une guerre larvée à travers des campagnes de presse odieuses...Il faut beaucoup de courage pour être juge en Espagne:la droite a déjà eu la peau de Baltazar Garzon, et le juge Silva qui a eu le malheur d' envoyer un banquier véreux ( ami personnel de Jose Maria Aznar) 48 heures en prison a été rapidement dessaisi et suspendu.
Reste à savoir donc si l' infante pourra échapper à la justice espagnole.Après l' audition d' hier on pourrait tout résumer par la simple question suivante :
" Elle est vraiment c.. ou elle fait juste semblant.... ????? ''"
Quel que soit le verdict futur du juge Castro, le peuple espagnol, lui, n' a que peu de doutes sur la réponse à cette question...