Les mesures de restrictions budgétaires exigées à l' Espagne par la troïka, avec le soutien explicite du gouvernement de droite de Mariano Rajoy, affectent tous les secteurs publics et bien évidemment l' université.
Le ministre de l' éducation José Ignacio Wert a modifié les règles d' attribution des bourses universitaires pour les étudiants espagnols en exigeant de leur part une note moyenne plus élevée : de 12 à 13 sur 20 selon les spécialités, alors qu' avant avec 10 sur 20 c' était suffisant.
Il est bien évident que ces mesures sont discriminatoires et à la limite de constitutionnalité car les étudiants issus de milieux aisés pourront pousuivre leurs études tranquillement avec une note de 10 sur 20, alors que ceux qui sont issus de milieux défavorisés ne pourront plus assumer les coûts dérivant de leur inscription universitaire et de leur logement.
Face à une telle situation injuste, et face à un pouvoir qui, fort de sa majorité absolue, ne négocie rien et ne cède en rien, plusieurs initiatives citoyennes essaient de pallier aux carences de l' Etat et proposent des financements et des dons privés pour aider ces étudiants pauvres qui ne pourraient pas terminer leur carrière universitaire.
Certaines collectivités locales comme des mairies qui, à priori n' ont aucune compétence pour l' attribution de bourses scolaires ont créé des budgets d' aide à leurs étudiants, et on peut imaginer la disparité et l' anarchie que cela peut créer sur le territoire national : un étudiant de telle ville pourra recevoir une aide , et un étudiant d' une autre municipalité, non...Situation absurde, pathétique...une espèce de retour non pas au XIX ème siècle mais au moyen-âge.
La dernière proposition en date émanant du recteur de Malaga est de créer au sein de l' université une " bourse de donneurs".Je laisse imaginer au lecteur les remous que cette proposition peut créer au sein de la société espagnole et de l 'université.Des dizaines de débats sur ce sujet " sensible" enflamment les plateaux de télé depuis de plusieurs mois.
Les mesures de restrictions du gouvernement espagnol sont en train de provoquer le retour de la charité....ni plus ni moins !
- A votre bon coeur M' sieur dame !...Voulez-vous parrainer un pauvre étudiant sans le sou ?
Le gouvernement qui est complètement discrédité par les affaires de corruption qui couvrent des malversations financières qui ont duré pendant plus de 20 ans en touchant les principaux membres de la coupole politique du parti au pouvoir se permet le luxe de faire voter une nouvelle loi qui discrimine les pauvres tout en muselant l' opposition grâce à sa majorité absolue. Face à une telle situation, seule la mobilisation citoyenne permettra de mettre un frein à cette politique rance et archaïque de discrimination sociale.
La rentrée universitaire espagnole promet d' être très chaude...j' espère qu' elle le sera !