Bonjour les amis
Suite à toutes les critiques dithyrambiques au sujet du dernier film de Tarantino, je n' ai bien évidemment pas pu m' empêcher d' aller vérifier par moi-même si ce dernier opus était digne d' autant d' éloges.
Avant de parler de Django, j' aimerais revenir sur Inglorious Bastards qui était un faux-film de guerre très décevant, qui commençait par un mauvais pastiche de western-spaghetti pour finir dans un délire aussi violent qu' invraisemblable..
Dès les premières images de Django on voit tout de suite les références au western-spaghetti, et on se rend compte immédiatement queTarantino nous refait le coup d' inglorious Bastards, mais cette fois-ci, les méchants nazis sont remplacés par les méchants racistes du Sud des Etats-Unis en 1858.
Je ne vais pas vour raconter l' histoire, mais simplement vous dire que le récit est très bien mené, de main de maître, de manière linéaire, que le film est très drôle et plein des scènes d' humour très décalé et très tarantinesques jusqu' à la dernière minute.Le rythme et l' intérêt sont maintenus pendant les 2h et 45 minutes et on peut saluer la perdormance de l' auteur.
Beaucoup d' humour décalé, disais-je.....ça c' est le meilleur.
Le problème c' est que rapidement, pendant la projection, un autre sentiment de gêne et de malaise prédominent également.
Tout d' abord parlons de la psychologie des personnages.Là, Tarantino ne fait pas dans la dentelle: on a droit à des caractères très stéreotypés avec des méchants bien méchants et des renégats absolument odieux.Tarantino nous sert des personnages entiers comme dans KILL BILL qui n' ont que très peu d' épaisseur psychologique..
Par ailleurs il utilise une ficelle un peu grosse qu' on retrouve dans beaucoup de films américains plein de bonnes intentions comme par exemple celui de Taylor" la couleur des sentiments": il inclut dans un contexte historique du passé, avec des mentalités arriérées,un personnage "moderne" qui pense comme un spectateur de notre époque et qui aurait la même sensibilité que lui...outre l' invraisemblance dudit personnage et des situations, c' est une manière un peu facile et peu rigoureuse de défendre son propos antiraciste...reconnaissons malgré tout que cette astuce dont les metteurs en scène abusent a le mérite d' amener 99% des "décalages" et des scènes drôles...
Tarantino ne peut s' empêcher de faire 50 000 références à d' autres oeuvres, et là, on imagine bien que tous ceux qui ont une culture cinématographique seront ravis de bien capter les LOURDS clins d' oeil, mais , en même temps, on ne peut s' empêcher de penser qu' à force de citations, il finit par oublier lui-même de travailler la propre originalité de son oeuvre...Cela devient du cinéma au second degré...un film qui parle d' autres films...une espèce de "métalangage "cinématographique...Comme si dans une symphonie de Beethoven on n' arrêtait pas de retrouver des formules de Bach et de Mozart.
De plus Tarantino utilise les bonnes recettes de ses anciens films (ses fans les reconnaîtront), et d' une certaine manière, il se plagie lui-même...là, on commence à tourner en rond ( je pense notamment au personnage raciste interprété par Dennis Hooper dans True Romance produit par Tarantino et celui de di Caprio dans Django).
Enfin, il y a un aspect du film qui est plus qu' agaçant encore.A force de vouloir être démonstratif, Tarantino invente d' horribles scènes et, notamment des épouvantables combats à mort de " gladiateurs noirs" au service des blancs..et là, sur un sujet aussi grave on se dit qu' il n' a pas le droit de ne pas respecter la véracité historique des faits.
De tels combats n' ont jamais existé.Voici un lien sur ce sujet ( mandingo fights):
Les blancs esclavagistes ont suffisamment de crimes sur la conscience pour ne pas en inventer d' autres qui n' ont jamais existé...ça ne fait que décrédibiliser le propos...et cela donne aussi l' occasion au metteur en scène de succomber à l' un de ses pêchés mignons favoris: la violence gratuite qui n' amène ABSOLUMENT RIEN à l' intérêt du film.
Donc, et malgré ces quelques réserves, je conseillerai malgré tout à ceux qui me lisent d' aller voir ce film qui est quand même bien meilleur et bien plus riche qu' inglorious bastards ...
Bon, je vous laisse les amis, car je vais voir LINCOLN sur les bons conseils de notre ami Fatizo.A demain donc...