Bonjour les amis je vous communique un article que j' ai proposé sur agora, suite à un échange parfois vif avec Rosemar et auquel Fatizo m' a répondu également par mail, avec pour tous les deux des points de vue comme toujours intéressants.Cher Fatizo je n' ai pas osé publier ta réponse mais bien évidemment je t' incite à le faire dans les commentaires.
Le gros débat en France sur le changement de politique attendu me fait sourire tristement.La France est en plein décrochage face à son puissant voisin allemand avec un déficit commercial record.Croire qu' on peut infléchir la politique de l' Allemagne , et par exemple l' obliger à mettre la question sociale au centre des débats est un leurre tant que nous serons aussi faibles et dépendants...Peut-on imaginer que les mexicains puissent obliger les américains à injecter du social dans leur politique ?...Et bien, toutes proportions gardées c' est ce qui risque de nous arriver...au rythme où vont les choses dans 10 ou 15 ans nous ( et les autres pays du sud et de l' Est de l' union européenne) serons les mexicains de l' Allemagne.La chancelière se balade en Europe en distribuant des bons points à droite et à gauche comme durant le dernier sommet Merkel-Rajoy de la semaine dernière dans une position de suprématie inimaginable il y a 30 ans encore.La création de l' Euro tant désirée par Mitterrand était censée nous prémunir de tout cela, et l' échec est complet.
Lisez l' article ci-joint de Benjamin Pelletier très instructif sur les raisons de notre manque de pénétration sur les marchés et qui vous fera comprendre que toutes les batailles sémantiques autour de l' esprit de la gauche perdu ou à reconquérir sont vaines quand on est devenu aussi faible.
http://gestion-des-risques-intercul...
Seuls des programmes stratégiques ambitieux capables de reconquérir des marchés pourront à terme nous permettre de reprendre notre place et de défendre les valeurs humaines et sociales auxquelles nous sommes tant attachés.Si la France n' est pas capable de rééquilibrer ou de freiner son déclin l' idée même d' une Europe sera remise en question...Pour l' instant les allemands peuvent dormir tranquilles:la France est un bon client qui vit dans le déni de son propre déclin,et qui paie plutôt bien...et en plus ils sont tellement orgueilleux et plein d' amour-propre qu' ils ne reconnaissent même pas l' étendue de leur désastre et du fossé qui les sépare de leur puissant voisin.Il y en a qui mettent les motifs de la suprématie allemande sur le compte de leurs faibles coûts salariaux, des mini-jobs, de la main d' oeuvre bon marché venue de l' Est et de leur natalité:tout cela est vrai bien évidemment mais n' explique pas pourquoi ils sont de loin les premiers en termes d' innovations technologiques, de qualité et de pénétration des marchés à l' extérieur...Ça fait 60 ans qu' ils nous dament le pìon ( si c' était une finale de foot, je dirais que pendant que nous, nous mettons un but ils nous en claquent 10) .En France j' entends souvent de arguments de mauvaise foi à la limite du chauvinisme.Notre pays au lieu de se fixer sur les gros vilains défauts de son voisin devrait s' attacher à comprendre ce que celui-ci fait mieux qu' elle, et pourquoi en Allemagne on produit des choses qu' en France on ne sait pas faire.L' article que j' ai joint donne quelques pistes sur ce sujet et explique que rien n' est dû au hasard, et qu' il existe outre-Rhin des puissants leviers en amont qui permettent à la technologie allemande de bien s' exporter et aussi de fortes incitations financières à l' innovation technique.
A chaque fois qu' il m' arrive de parler des excellents résultats de l' économie allemande à des français, la réponse commence toujours par " Oui, mais....oui, mais" et ça devient forcément extrêmement agaçant.
A force de vouloir minimiser systématiquement les qualités de son adversaire/partenaire, on prend le risque de devenir un peu idiot, de se laisser distancer et de glisser lentement mais sûrement vers un déclin inéluctable.Cet orgueil franchouillard doit faire sourire beaucoup de monde en Allemagne ou en Suisse.
Enfin quand on analyse l' énorme déséquilibre du commerce avec l' Allemagne il ne faut pas perdre de vue que celle-ci fait encore pire avec le reste de ses partenaires notamment du Sud ou de l' Est...Et là, inévtablement se pose la question du futur même de l' Europe : la France est le pays le mieux placé pour mettre un coup d' arrêt à cette dérive.Le seul pays pour qui les préoccupations sociales de bien-être sont aussi importantes que les performances économiques.Mais que se passe t' il ? Au lieu d' identifier un danger énorme qui risque de l' engloutir et d' essayer de s' en prémunir au plus tôt, la France vit dans le déni...fière de sa gloire et de sa grandeur passée, et ne soupçonnant pas que celle-ci se réduit comme une peau de chagrin...
Moi qui n' ait jamais voté à droite je pense beaucoup à De Gaulle ces temps-ci.Qu' est-ce que le grand Charles penserait de tout ça s' il revenait en 2014 ? que dirait-il des dirigeants successifs qui ont gouverné la France ?
Je me hasarderai à donner sa réponse...la même que donne l' ingénieur Lino Ventura dans" l' armée des ombres" au sujet des responsables de l' armée française lors de la débâcle de 40 :
" Des Jean-foutres ! "
NB:Pour éviter de me faire taper dessus inutilement l' auteur signale aimablement à ses gentils lecteurs qu' il n' a aucune connaissance spécifique en économie, qu' il est né sur le sol français, qu' il est d' origine italienne et que maintenant il vit en Espagne.L' auteur suit de loin l' actualité française et est préoccupé de voir son pays natal se laisser distancer par la puissante Allemagne tout en continuant ses petites guerres des chefs intestines et médiocres qui ne font que l' enfoncer chaque jour un peu davantage...le complexe d' ASTÉRIX en quelque sorte.
Bonne fin de journée les amis...c' était mon coup de gueule de la semaine