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13 août 2014 3 13 /08 /août /2014 13:38

      Notre capitaine s' en est allé...


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O Captain! My Captain!
O Captain! My Captain! our fearful trip is done;
The ship has weather'd every rack, the prize we sought is won;
The port is near, the bells I hear, the people all exulting,
While follow eyes the steady keel, the vessel grim and daring
But O heart! heart! heart!
O the bleeding drops of red,
Where on the deck my Captain lies,
Fallen cold and dead.

 

O Captain! My Captain! rise up and hear the bells;
Rise up — for you the flag is flung — for you the bugle trills;
For you bouquets and ribbon'd wreaths — for you the shores a-crowding;
For you they call, the swaying mass, their eager faces turning
Here Captain! dear father!
This arm beneath your head;
It is some dream that on the deck,
You've fallen cold and dead.

 

My Captain does not answer, his lips are pale and still;
My father does not feel my arm, he has no pulse nor will;
The ship is anchor'd safe and sound, its voyage closed and done;
From fearful trip the victor ship comes in with object won
Exult, O shores, and ring, O bells!
But I with mournful tread,
Walk the deck my Captain lies,
Fallen cold and dead.







Ô Capitaine ! Mon Capitaine !
Ô Capitaine ! Mon Capitaine ! Notre voyage effroyable est terminé
Le vaisseau a franchi tous les caps, la récompense recherchée est gagnée
Le port est proche, j'entends les cloches, la foule qui exulte,
Pendant que les yeux suivent la quille franche, le vaisseau lugubre et audacieux.
Mais ô cœur ! cœur ! cœur !
Ô les gouttes rouges qui saignent
Sur le pont où gît mon Capitaine,
Étendu, froid et sans vie.

 

Ô Capitaine ! Mon Capitaine ! Lève-toi pour écouter les cloches.
Lève-toi: pour toi le drapeau est hissé, pour toi le clairon trille,
Pour toi les bouquets et guirlandes enrubannées, pour toi les rives noires de monde,
Elle appelle vers toi, la masse ondulante, leurs visages passionnés se tournent:
Ici, Capitaine ! Cher père !
Ce bras passé sous ta tête,
C'est un rêve que sur le pont
Tu es étendu, froid et sans vie.

 

Mon Capitaine ne répond pas, ses lèvres sont livides et immobiles;
Mon père ne sent pas mon bras, il n'a plus pouls ni volonté.
Le navire est ancré sain et sauf, son périple clos et conclu.
De l'effrayante traversée le navire rentre victorieux avec son trophée.
Ô rives, exultez, et sonnez, ô cloches !
Mais moi d'un pas lugubre,
J'arpente le pont où gît mon capitaine,
Étendu, froid et sans vie.


J' aimerais juste ajouter quelques vers de Ferré

Les écrivains qui ont recours à leurs doigts pour savoir s´ils ont leur compte de pieds ne sont pas des poètes, ce sont des dactylographes




La poésie contemporaine ne chante plus, elle rampe
Elle a cependant le privilège de la distinction
Elle ne fréquente pas les mots mal famés, elle les ignore
On ne prend les mots qu´avec des gants
À menstruel, on préfère périodique
Et l´on va répétant qu´il est des termes médicaux qui ne doivent pas sortir des laboratoires et du codex

Le snobisme scolaire qui consiste, en poésie, à n´employer que certains mots déterminés, à la priver de certains autres, qu´ils soient techniques, médicaux, populaires ou argotiques, me fait penser au prestige du rince-doigts et du baise-main
Ce n´est pas le rince-doigts qui fait les mains propres ni le baise-main qui fait la tendresse
Ce n´est pas le mot qui fait la poésie mais la poésie qui illustre le mot
Les écrivains qui ont recours à leurs doigts pour savoir s´ils ont leur compte de pieds ne sont pas des poètes, ce sont des dactylographes

Le poète d´aujourd´hui doit être d´une caste, d´un parti ou du Tout-Paris
Le poète qui ne se soumet pas est un homme mutilé

La poésie est une clameur
Elle doit être entendue comme la musique
Toute poésie destinée à n´être que lue et enfermée dans sa typographie n´est pas finie
Elle ne prend son sexe qu´avec la corde vocale tout comme le violon prend le sien avec l´archet qui le touche

L´embrigadement est un signe des temps, de notre temps
Les hommes qui pensent en rond ont les idées courbes
Les sociétés littéraires, c´est encore la société
La pensée mise en commun est une pensée commune

Mozart est mort seul, accompagné à la fosse commune par un chien et des fantômes
Renoir avait les doigts crochus de rhumatisme
Ravel avait dans la tête une tumeur qui lui suça d´un coup toute sa musique
Beethoven était sourd
Il fallut quêter pour enterrer Bela Bartok
Rutebeuf avait faim
Villon volait pour manger
Tout le monde s´en fout!
L´art n´est pas un bureau d´anthropométrie
La lumière ne se fait que sur les tombes

Nous vivons une époque épique
Et nous n´avons plus rien d´épique
La musique se vend comme le savon à barbe
Pour que le désespoir même se vende, il ne reste qu´à en trouver la formule
Tout est prêt : les capitaux, la publicité, la clientèle
Qui donc inventera le désespoir?

Avec nos avions qui dament le pion au soleil
Avec nos magnétophones qui se souviennent de ces voix qui se sont tues
Avec nos âmes en rades au milieu des rues
Nous sommes au bord du vide, ficelés dans nos paquets de viande, à regarder passer les révolutions

N´oubliez jamais que ce qu´il y a d´encombrant dans la morale, c´est que c´est toujours la morale des autres

Les plus beaux chants sont des chants de revendication

Le vers doit faire l´amour dans la tête des populations
À l´école de la poésie, on n´apprend pas!
On se bat!



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commentaires

R
<br /> merci pour ce bel hommage, j'aimais vraiment beaucoup cet acteur .....<br />
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A
<br /> <br /> Là j' ai juste laissé parler les poètes, les vrais...<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> Robin Williams a été mon acteur préféré...<br /> <br /> <br /> J'ai tjrs voulu écrire sur lui ou ses films...<br /> <br /> <br /> La veille de sa mort je pensais encore l'écrire... (télépathie ?)<br /> <br /> <br /> Merci pour ces beaux textes.<br />
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A
<br /> <br /> En fait je ne le connais pas bien mais " Le cercle des poètes disparus" est un film qui a compté pour moi et le rôle de Keating lui reste collé à la peau tout comme celui de Zorba le grec pour<br /> Anthony Quinn.Je l' avais vu cette année dasn le majordome où son intyerprétation de Eisenhower est assez géniale et confondante de mimétisme.<br /> <br /> <br /> Le texte de FERRE s' intitule préface mais avoue que c' est un sacré manifeste...<br /> <br /> <br /> Quel personnage hors-norme !Lui aussi s' est expatrié et a fini ses jours en Toscane loin du " tout Paris"...il revenait à Paname pour chanter " MERDE A VAUBAN" et puis il se larguait.<br /> <br /> <br /> Il était comme ça le vieux....<br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> Très joli texte que celui de Ferré.<br /> <br /> <br /> Même si "Le cercle des poètes disparus" est un joli film, j'ai toujours eu beaucoup de mal avec Robin Willimans. <br /> <br /> <br /> Bonne soirée l'ami.<br />
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A
<br /> <br /> Autant je suis plutôt circonspect sur la pédagogie du professeur Keating, autant le film met le doigt sur des problèmes que nous devons essayer de résoudre.J' ai envie le dire: la méthode Keating<br /> pas sûr pas sûr, mais sa sensibilité oui...et son art de la provo est parfois nécessaire pour casser le moule rigide et les tonnes de préjugés dans lesquels sont enfermés les étudiants( surtout<br /> ceux de l' époque en question).<br /> <br /> <br /> Il y a aussi des scènes de classe où Keating est capable de rebondir et d' improviser sur ce que provoquent les ados, et là, mon ami on est en plein dans notre boulot: celui qui ne sait pas faire<br /> ça devrait songer à changer de métier...<br /> <br /> <br /> Bonne fin de soirée<br /> <br /> <br /> <br />
R
<br /> Merci pour ces beaux textes, notamment celui de Ferré et les références à Villon, Rutebeuf, poètes maudits aux vers si émouvants... <br /> <br /> <br /> Belle soirée à tous.<br />
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A
<br /> <br /> Le poème de Walt Whitman est celui qui est cité dans le film: il était dédié à Abraham Lincoln pour qui le poète vouait une grande de admiration.Quant à Ferré, il est à lui tout seul une synthèse<br /> poétique parfaite...son texte porté par sa voix, c' est quand même quelque chose !<br /> <br /> <br /> Le vers qui parle de "dactilographie" me fait penser à la scène du film où Keating fait arracher à ses élèves les pages inutiles et encombrantes de leurs livres sur la mesure des sonnets.<br /> <br /> <br /> Bonne fin de soirée.<br /> <br /> <br /> <br />