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11 décembre 2024 3 11 /12 /décembre /2024 08:33

Bonjour les amis,

La chute de Bachar-al-Assad provoque de sérieux remous au Moyen-Orient, à commencer par la campagne de bombardements menée par Israël qui profite de la confusion pour sécuriser son territoire. Il faut noter que ces bombardements avaient déjà commencé avant la chute du tyran et que Netanyahou, toujours très opportuniste, n'a pas laissé s'échapper une occasion trop belle pour lui d'éliminer de l'échiquier des sites militaires potentiellement menaçants.

 

Le grand perdant de la chute du régime d'al-Assad c'est bien évidemment Poutine qui perd une position-clé au Moyen Orient, une position forte acquise au prix du sang versé par le peuple syrien martyrisé.

Que va t-il advenir des 2 bases russes installées à Tartous et à l'aéroport de Khmeimim ?

Voici quelques éléments de réponse sur le lien ci-dessous.

Si les événements dont je parle n'étaient pas aussi dramatiques je ne pourrais que sourire devant le changement de vocabulaire et de terminologie des diplomates russes qui ne parlent plus de "terroristes" mais "d'opposants" à Bachar-al Assad.

A noter qu'en 2013 les dirigeants russes qualifiaient de "terroristes" des forces démocrates en lutte contre Bachar et pas seulement les combattants islamistes.

Aujourd'hui les voila prêts à blanchir les combattants du groupe HTC afin de préserver leurs bases militaires en Syrie.

 

Base navale russe stationnée à Tartous

Base navale russe stationnée à Tartous

Je vois vraiment très mal de quelle manière la Russie qui a porté à bout de bras le régime du tyran sanguinaire Bachar-al-Assad va pouvoir se maintenir dans ce pays. Ça défie toutes les lois les plus élémentaires de la logique. 

Quand le peuple se débarrasse d'un tyran il se débarrasse également de ceux qui l'ont maintenu au pouvoir et qui se sont rendus complices actifs de ses crimes...à suivre donc...

Finalement la Syrie, en ce moment est une métaphore de ce qu'est devenu une partie de notre monde qui est régi avec les mêmes codes que les sociétés mafieuses.

Quand un chef mafieux tombe, tous les autres chefs mafieux sont prêts à accueillir le nouvel homme fort, quitte à mettre de côté les hostilités d'hier, quitte à agir en dehors de toute considération morale ou éthique.

La raison du plus fort l'emporte sur n'importe quelle autre considération. C'est la loi de la jungle.

D'ailleurs il n'y a pas que les russes qui sont prêts à blanchir les terroristes islamistes car les Etats-Unis aussi ont adouci leur language vis-à-vis d'Abou Mohammed al-Joulani, le chef d'HTC.

Donc la situation syrienne qui est déjà en elle-même et d'un point de vue intérieur extrêmement inquiétante,  l'est d'autant plus si on considère l'influence des pays qui ont des intérêts dans la région.

 

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commentaires

C
Une analyse intéressante :<br /> <br /> ALORS, QUE S'EST-IL PASSÉ EN SYRIE ?<br /> Par Gaius Baltar<br /> <br /> Nous avons assisté à un changement de régime en Syrie. Le pays est actuellement envahi par des meurtriers de masse ISIS/Al-Qaïda rebrandés qui se promènent avec des drapeaux noirs, tirent sur des gens et publient leurs exploits sur Internet. Il s'agit d'islamistes plus gentils, plus doux, favorables aux LGBTQ, qui appliquent une politique d'intégration des minorités ethniques (DEI), démontrant ainsi leurs nouvelles valeurs issues de l'Occident. Leurs meurtres de masse découlent d'une volonté de tolérance et d'inclusion.<br /> <br /> Humour noir mis à part, la situation en Syrie est terrible et risque fort d’évoluer vers l’enfer sur Terre. Beaucoup de gens ont été tués, sont tués et seront tués. La probabilité d’un nettoyage ethnique massif est élevée.<br /> <br /> La séquence des événements qui ont conduit à l’invasion (et c’est le terme approprié) et pendant l’invasion est extrêmement bizarre. Pourquoi l’armée syrienne s’est-elle repliée et s’est-elle enfuie ? Pourquoi Assad s’est-il comporté de manière si étrange et passive au cours des mois précédant l’invasion ? Pourquoi Assad a-t-il rejeté les offres russes et iraniennes visant à renforcer son armée et son économie dans les années qui ont précédé ces événements ? Pourquoi Assad s’est-il enfui ?<br /> <br /> Très peu de gens savent ce qui s’est passé et ils ne dévoilent pas la vérité en ligne. Pourtant, chaque analyste et expert semble avoir sa propre théorie sur ce qui s’est passé en Syrie. Aucun d’entre eux ne sait vraiment ce qui s’est passé et moi non plus. Pourtant, qui n’apprécie pas une analyse spéculative ? Je suis tout à fait conscient que l’analyse que je propose ici est complètement spéculative et pourrait très bien être partiellement ou totalement fausse. C’est très probablement le cas. Néanmoins, une analyse spéculative peut être utile comme outil pour une enquête plus approfondie. Gardez cela à l’esprit pendant que vous lisez ceci. Considérez tout, ne croyez rien.<br /> <br /> Un piège ?<br /> <br /> Une théorie qui gagne du terrain est que tout cela n’était qu’un piège tendu à l’Occident. En apparence, rien de ce qui s’est passé n’a de sens – et si quelque chose est trop facile, il s’agit très probablement d’un piège. La théorie est qu’au lieu de se battre, Assad, les Russes, les Iraniens et même les Turcs ont décidé de laisser tout cela se produire. Le résultat serait un vortex géant de chaos incontrôlable, aspirant les ressources occidentales. Personne ne serait en mesure de contrôler les fous d'ISIS rebrandée et le chaos serait donc assuré. Alors peut-être qu’au moment opportun, l’Axe de la Résistance commencerait à soutenir certains acteurs en Syrie, mettant ainsi de l’huile sur le feu.<br /> <br /> Je pense que cette théorie est en partie vraie mais surtout fausse. En tant que plan « stratégique » prémédité, cela est impensable. La raison en est qu’il existe certains groupes de personnes vivant en Syrie qui sont essentiellement condamnés à mort par le monde extérieur. La seule façon pour elles de survivre dans le contexte actuel était sous la protection d’Assad. Un plan stratégique visant à plier la Syrie et à la transformer en un cauchemar impliquerait automatiquement le risque d’extermination de ces personnes. Pour cette raison, je ne pense pas qu’Assad, les Russes ou les Iraniens auraient élaboré un tel plan. Je pense que c'est complètement impossible.<br /> <br /> es principaux groupes vivant sous la protection d'Assad sont la communauté chrétienne, la communauté druze, la communauté alaouite et les musulmans chiites en général. Ce sont ces groupes que l'ISIS rebrandé va maintenant tenter d'exterminer, de préférence jusqu'au dernier homme, femme et enfant. J'exagère un peu, car certaines femmes seront très probablement prises comme esclaves sexuelles - une pratique tout à fait acceptable pour l'Occident féministe. C'est exactement ce qui s'est passé lors de l'invasion de la Syrie et de l'Irak par ISIS. Les musulmans chiites ont été abattus dans des fosses communes par centaines de milliers. D'autres groupes, comme les chrétiens, les Assyriens et les Yazidis ont été presque complètement exterminés dans les zones contrôlées par ISIS.<br /> <br /> L'ISIS a fondamentalement deux fonctions et deux maîtres : La prise de contrôle du Moyen-Orient pour leurs maîtres occidentaux, et le nettoyage ethnique des ethnies et des croyances religieuses indésirables pour leurs maîtres saoudiens et qataris. Vous pouvez deviner pour lequel des deux les djihadistes d'ISIS sont les plus enthousiastes.<br /> <br /> La forme antérieure de l’EI, désormais ISIS rebrandé, était entraînée, armée et approvisionnée par les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Union européenne. Elle a été principalement financée par le Qatar et l’Arabie Saoudite, qui ont payé les salaires des soldats de l’Etat islamique – même si un financement américain était probablement également impliqué. Ces deux objectifs étant poursuivis simultanément, il n’est que juste de partager la facture.<br /> <br /> Pour comprendre ce qui se cache derrière cette essence génocidaire de l’Etat islamique, il faut accepter la véritable nature de leurs maîtres qataris et saoudiens. Les élites qatariennes et saoudiennes ne sont pas des musulmans sunnites typiques. Ils appartiennent ou soutiennent la « secte » wahhabite au sein de l’islam sunnite. Plus précisément, ils soutiennent l’idéologie « takfiri » de l’islam sunnite, qui est essentiellement une idéologie génocidaire selon laquelle quiconque s’écarte, même légèrement, de l’interprétation la plus stricte de la loi islamique doit être tué. Cela s’applique aux musulmans sunnites qui sont considérés comme égarés, ainsi qu’à tous les autres musulmans, y compris les chiites.<br /> <br /> Comment sait-on que les élites saoudiennes et qataries sont takfiri ? Nous le savons grâce aux actions de leurs sbires de l’EI en Irak et en Syrie la dernière fois qu’ils étaient actifs. C’était la politique de l’Etat islamique, et lorsque vous soutenez financièrement l’Etat islamique, vous soutenez également sa politique. Il n’y a aucune raison de croire que cela ait changé. Alors que la forme actuelle de l’Etat islamique en Syrie répond aux attentes de l’Occident et de la Turquie, l’influence des Saoudiens et des Qataris peut être présumée sans risque. De plus, l’EI rebrandé est le même que l’ancien ISIS, et il n’y a aucune raison de croire que leur politique en matière de nettoyage ethnique ait changé.<br /> <br /> Lorsque l'opération actuelle en Syrie a été planifiée, toutes les personnes impliquées savaient que l'utilisation d'ISIS, qu'il soit rebrandé ou non, pourrait entraîner le génocide de ces groupes. Les Turcs le savaient, les Américains le savaient, les Israéliens le savaient, l'UE le savait et les Britanniques le savaient. Ils se fichaient que ces personnes soient massacrées. Toutefois, il est possible que l'Occident s'efforce d'endiguer le génocide à des fins de relations publiques. Les relations publiques sont très importantes dans cette opération, comme nous pouvons le voir avec le changement d'image soigné d'ISIS et le discours sur la diversité et l'inclusion. Cela reste à voir, mais il y a peu de raisons d'être optimiste.<br /> <br /> La manipulation d'Assad<br /> <br /> Après la fin de la « guerre civile » syrienne (qui n’était pas une guerre civile mais une invasion menée par l’Etat islamique et les Frères musulmans contrôlés par la Turquie), Assad a cherché à rétablir ses relations avec le monde arabe. La Syrie a été suspendue de la Ligue arabe en 2011 après le début de la « guerre civile », mais réadmise en 2023. Les efforts d'Assad semblaient porter leurs fruits et lui et son pays semblaient, à nouveau, dans les bonnes grâces du monde arabe. Cela s’appliquait particulièrement à l’Arabie Saoudite, qui semblait avoir changé de position par rapport au début lorsqu’elle tentait de renverser le régime Assad en utilisant l’EI.<br /> <br /> À mesure que les relations avec les États arabes s’amélioraient, Assad commença progressivement à prendre ses distances avec l’Iran et la Russie. Il aurait refusé des offres visant à renforcer son armée et l’économie syrienne, qui faisait l’objet de sanctions paralysantes de la part de l’Occident. Rien ne peut expliquer cela, sauf des assurances, probablement de la part des Saoudiens, selon lesquelles la Syrie serait complètement réintégrée dans le giron arabe et recevrait des investissements des États du Golfe. La sécurité de la Syrie serait garantie, les Saoudiens négociant des garanties de sécurité avec l’Occident et Israël.<br /> <br /> Seulement il y avait un piège. Pour obtenir ces investissements et ces garanties de sécurité, Assad devrait mettre une certaine distance entre la Syrie et l’Iran – et bien sûr entre la Syrie et la Russie. Il devrait également purger son armée et ses forces de sécurité de certaines personnes qui pourraient être perçues comme des mandataires iraniens et les remplacer par des personnes acceptables pour les Saoudiens et l’Occident. C’était tout à fait normal – et tout cela dans un esprit de réconciliation. Assad semble avoir accepté cela – en raison de son besoin désespéré d’assurer un avenir à la Syrie. Il croyait sincèrement qu’il résolvait le problème de façon permanente.<br /> <br /> C’est quelque peu spéculatif, mais les événements suggèrent fortement que c’est ce qui s’est passé. Cependant, nous allons maintenant tomber dans les spéculations pures . Ce qui, à mon avis, s'est produit est le suivant :<br /> <br /> Assad s’identifie comme Arabe et considère la Syrie comme un État arabe. Je ne pense pas que les Saoudiens ou les Qataris partagent ce point de vue. Assad n’est pas vraiment arabe, ou du moins pas assez arabe à leurs yeux. Son groupe ethnique et religieux, les Alaouites, est pour eux une secte apostate. Pour les Saoudiens et les Qataris, Assad n’est qu’un apostat aux yeux bleus. Il y avait une bonne raison (dans leur esprit) pour laquelle ils voulaient déjà sa fin auparavant.<br /> <br /> Je crois que les Saoudiens et les Qataris n’ont jamais eu l’intention de se réconcilier avec Assad. Je pense qu'ils ont juste fait semblant de l'accepter, lui et la Syrie, et ont monté une production théâtrale pour l'attirer. Je pense qu'ils ont utilisé la réadmission dans la Ligue arabe dans le cadre de cette production théâtrale. Je pense aussi qu’ils ont réussi à placer à des postes importants au sein du système syrien des gens qu’ils contrôlaient.<br /> <br /> Les prochaines étapes de l’opération saoudo-qatarie ont probablement été les suivantes :<br /> <br /> - Ils ont retardé toutes les promesses économiques qu’ils avaient faites. Les années ont passé et rien ne s'est passé. Cela a rendu la situation en Syrie bien pire qu’elle n’aurait pu l’être depuis qu’ils avaient convaincu Assad de rejeter les investissements russes (et peut-être des BRICS). L’économie syrienne était dans un tel état qu’il ne pouvait même pas payer un salaire décent à ses soldats – en partie à cause de cela. En d’autres termes, Assad a été trompé pour qu'il ne s’attaque pas aux problèmes économiques de son pays.<br /> <br /> - Ils ont activé leurs contacts placés au sein du système syrien. Ces gens ont commencé à discuter, convainquant les autres que le temps d’Assad était révolu et qu’il était temps d’envisager d’autres options. Des promesses ont été faites et des assurances données. Cela a été aidé par des valises pleines d’argent – ​​toujours un argument de poids en période de misère économique.<br /> <br /> Cela a bien fonctionné et le système de contrôle d’Assad a commencé à se détériorer. Les avancées les plus importantes ont probablement été réalisées au sein de la machine politique syrienne et de l’armée, mais on a pris soin de rester à l’écart des loyalistes d’Assad au sein des services de sécurité et des forces spéciales. Il est probable que les services de renseignement turcs aient été impliqués dans ce processus, du moins dans ses phases ultérieures. Je crois que ce processus est allé si loin cet automne que le changement de régime s’est déjà produit sans qu’Assad ne s’en rende compte.<br /> Nous arrivons ensuite au début du mois de septembre et aux trois mois qui ont précédé l’invasion de l’Etat islamique depuis Idlib et la Turquie. Les informations en provenance d’Iran suggèrent que les renseignements iraniens avaient compris ce qui allait se passer à cette époque et en ont informé Assad. Ils ont décrit la réponse d’Assad comme étant étrange et peut-être abattue. Ils n’ont pas obtenu de sa part la réponse qu’ils attendaient.<br /> <br /> Le comportement étrange d’Assad s’est poursuivi. Il semble s'être isolé dans une certaine mesure. Il ne s’est pas présenté au sommet des BRICS à Kazan fin octobre, ce qui a agacé les Russes. Il a été suggéré qu’il ne voulait pas rencontrer son ennemi juré Erdogan, mais peut-être qu’il ne voulait pas non plus rencontrer les représentants des États du Golfe qui l’avaient trahi.<br /> <br /> Je soupçonne que le comportement étrange d’Assad a été causé par la prise de conscience qu’il avait été piégé, et qu’il ne s’en est rendu compte que lorsque les Iraniens lui ont parlé de l’attaque imminente de l’Etat islamique. Je pense qu’il était sous le choc – complètement dévasté. Toutes les promesses et toutes les normalisations des relations avec le monde arabe n’étaient qu’une ruse. Il avait également été amené à trahir ses amis de confiance, la Russie et l’Iran. En plus de tout cela, sa femme était très malade, ce qui mettait encore plus de pression sur lui. À ce moment-là, Assad a dû se sentir dépassé, pour ne pas dire humilié.<br /> <br /> Ce qui s’est passé ensuite était le produit de l’humiliation d’Assad. Il n’a informé ni les Iraniens ni les Russes de ce qui s’était passé. Il ne leur a pas parlé de l’opération de « normalisation » menée contre lui par les Saoudiens et les Qataris – et probablement les Turcs. Ce fut une erreur majeure car il est évident qu’une telle opération pourrait avoir une dimension d’influence au sein du système syrien. Cela aurait été la première chose suggérée par les Russes et les Iraniens. « Rentrer chez vous et procédez immédiatement à des purges contre toute personne soupçonnée d’entretenir des relations avec les États du Golfe » aurait-elle été leur suggestion. Assad n’a pas fait ça. Pourtant, il a dû percevoir quelque chose. Peut-être a-t-il mené une sorte d'enquête qui a abouti à des soupçons plutôt qu'à des preuves. Peut-être avait-il commencé à soupçonner que les choses étaient allées trop loin et qu’une purge entraînerait un coup d’État immédiat.<br /> <br /> Il est probable que l'armée syrienne aurait pu contenir l'invasion si elle avait fonctionné normalement. Toutefois, avant l'invasion, il semble qu'Assad n'était pas sûr que l'armée fonctionnerait normalement, ni même qu'elle accepterait ses ordres de combattre. Il a même pris des précautions et laissé sa famille en Russie. Depuis le début de l'invasion jusqu'à la chute de Damas, il n'a jamais parlé à son peuple. Il est resté silencieux. La raison en est évidente : il avait complètement perdu le contrôle de l'État syrien. Que pouvez-vous dire à la population lorsque vous ne contrôlez même pas l'armée ?<br /> Il est probable qu'au cours des premiers jours de l'invasion, Assad ait finalement avoué aux Russes ce qui s'était passé. C'était probablement juste avant la réunion du « format Astana » à Doha le 7 décembre, qui a d'ailleurs exclu le Qatar en tant que participant. Après la réunion, le ministre russe des affaires étrangères, Sergey Lavrov, a accordé une interview à Al Jazeera, dans laquelle il était manifestement très en colère. Il est possible que sa colère ne vienne pas seulement de la trahison d'Erdogan, mais aussi de celle des États du Golfe.<br /> <br /> Après la révélation d’Assad, une chose est devenue évidente pour les Russes – ainsi que pour Assad lui-même : un ordre de résister donné à l’armée ne serait probablement pas suivi. Les Russes, alors prêts à combattre aux côtés de l’armée syrienne, ont décidé de se retirer si l’armée syrienne ne combattait pas. C'est ce qui s'est passé. L’armée syrienne a reçu l’ordre de ses généraux compromis de battre en retraite pendant que les forces spéciales combattaient. La corruption de l’État syrien a été couronnée de succès et la seule option pour Assad était de quitter la Syrie.<br /> C’est évidemment très spéculatif, mais ce n’est pas impossible. Nous découvrirons la vérité dans le futur – peut-être.<br /> <br /> Et maintenant ?<br /> <br /> Il est probable que la situation syrienne se transforme en un guêpier pour l’Occident et la Turquie, même si cela n’était pas prévu. Il est peu probable que les responsables occidentaux des relations publiques soient capables de mettre un terme aux atrocités de l’EI, ce qui ferait déborder la situation. Il est probable que les forces spéciales syriennes subsistent et que des éléments de l’ancienne armée syrienne prennent les armes. Il est également probable que les Iraniens commenceront à les soutenir par tous les moyens nécessaires. Les mandataires de l’OTAN dans le nord de la Syrie se battent déjà les uns contre les autres et il est probable que les groupes au sein de l’EI alias ISIS rebrandé ne seront pas d’accord sur certaines questions, comme l’invasion israélienne en cours de la Syrie. L’Etat islamique et Israël sont alliés depuis le début, mais il est peu probable que tous les soldats de l’Etat islamique voient les choses de cette façon.<br /> <br /> Une nouvelle escalade est possible, voire une intervention de l'OTAN et de ses mandataires en Irak pour couper l'aide iranienne aux groupes de résistance syriens. Tout est possible à ce stade. Tout ce que nous savons, c'est que beaucoup de sang va être versé.<br /> Il est à espérer que les perceptions et la politique internationales changeront également à la suite de cette affaire. L'axe de la résistance, qui comprend la Russie et l'Iran, a jusqu'à présent fait preuve d'une extrême naïveté. La Russie est toujours ouverte à un accord sur l'Ukraine et l'Iran pense sérieusement qu'un accord avec les États-Unis est possible. Ils continuent de penser que les paroles données sont valables et que les accords seront honorés.<br /> <br /> De plus, après cela, ils ont heureusement réalisé ce que leurs partenaires turcs et du Golfe sont réellement : des serpents dans l'herbe des BRICS. Il serait bon qu'ils se souviennent des leçons de la débâcle syrienne s'ils veulent survivre.<br /> <br /> https://gaiusbaltar.substack.com/p/so-what-happened-in-syria
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A
Merci Caius pour cet article qui pointe du doigt l'influence directe et le double-jeu de l'Arabie saoudite, du Qatar et de la Turquie...<br /> Le futur est assez terrifiant effectivement...
C
Il semble qu'il est enfin possible de commenter.<br /> <br /> J'attire donc votre attention sur Simplicius qyu a publié unelongue analyse. En voici quelques extraits mais je vous invite à lire en entier son article (en langue anglaise) :<br /> <br /> "Je suis pour l’essentiel d’accord avec le point de vue de Scott Ritter selon lequel l’opération n’a jamais eu pour but de renverser l’ensemble de la Syrie et qu’elle est devenue une sorte d’improvisation dans l'urgence quand toutes les hyènes de la région ont réalisé à quel point les forces armées syriennes étaient faibles dans leur réponse à l’incursion initiale. Il existe de nombreuses preuves accessoires suggérant que l’attaque était initialement censée être limitée – mais elle a bien sûr pris de l’ampleur à mesure qu’Israël, les États-Unis, la Turquie et d’autres ont commencé à voir une opportunité et à activer leurs diverses cellules dormantes, et ont également commencé à inciter secrètement les généraux syriens et autres personnalités influentes de l’armée à abandonner ou à trahir Assad d’une manière ou d’une autre.<br /> <br /> Voici le point de vue d’un analyste sur le fait que les militants ne s’attendaient pas à un tel succès. Il mentionne que l’armée russe aurait proposé il y a plusieurs années de moderniser et de former la SAA de manière beaucoup plus directe, mais que, pour une raison quelconque, cela aurait été refusé.<br /> <br /> Nous comprenons désormais mieux pourquoi, précisément, les événements se sont déroulés et comment la Syrie est devenue si faible, directement à partir de sources de première main. Bien qu’il soit la personne la moins digne de confiance, Erdogan a expliqué qu’il avait proposé à Assad un marché – selon ses propres termes – pour ramener certains réfugiés syriens tandis qu’Assad mettrait la pression sur les Kurdes à la frontière turque pour qu’ils se retirent. On soupçonne que ce « marché » contenait bien plus que ce que révèle Erdogan, mais d’autres chiffres ont quelque peu corroboré ce qui précède."<br /> <br /> (...)<br /> <br /> "Il existe bien sûr d’autres perspectives. Par exemple, ici, un faucon iranien affirme que le nouveau président « progressiste » Masoud Pezeshkian n’a tout simplement pas permis aux forces iraniennes de combattre en Syrie :<br /> <br /> Sohail Karimi, partisan de la ligne dure iranienne et expert des affaires syriennes, affirme que le gouvernement réformateur de Pezeshkian ne permet pas aux troupes iraniennes de combattre en Syrie :<br /> <br /> "Nous n'avions pas le droit de combattre en Syrie.<br /> <br /> Nous avons donné 6 000 martyrs en Syrie pour combattre ces terroristes, leur mort ne doit pas être vaine..."<br /> <br /> Et ici, un ancien adjoint des forces iraniennes d’Al-Qods affirme que les Turcs et d’autres pays arabes ont trompé Téhéran, qui aurait été « inquiet des mouvements à Idlib il y a deux mois ».<br /> <br /> "Nous avons interrogé les Turcs et certains pays arabes et avons reçu l'assurance qu'il n'y aurait aucun mouvement. Hakan Fidan nous l'a notamment dit. J'aurais aimé ne pas avoir été trompés par eux et avoir pris des précautions et renforcé nos forces en Syrie."'<br /> <br /> (...)<br /> <br /> Voici un passage qui ne plaira pas :<br /> <br /> "Je considère Assad comme une sorte de figure tragique car il apparaît aujourd’hui, rétrospectivement, que même s’il était un homme bon et un dirigeant aimable, il n’a peut-être pas été un dirigeant efficace. La réalité est qu’il n’a jamais été censé devenir un dirigeant. Il était un simple médecin en formation tandis que son frère aîné, plus ferme, Bassel al-Assad, fils aîné de Hafez, était censé hériter du trône jusqu'à sa mort tragique dans un accident de voiture en 1994 :<br /> <br /> " Bachar al-Assad n’était pas initialement destiné à devenir président de la Syrie. Son frère aîné, Basil al-Assad, était préparé pour ce rôle par leur père, Hafez al-Assad. Basile était considéré comme le successeur préféré et avait été préparé au leadership dès son plus jeune âge. Mais sa vie prend une tournure tragique lorsqu'il décède dans un accident de voiture en 1994, ce qui modifie radicalement le plan de succession."<br /> <br /> Après la mort de Basil, Bashar, qui étudiait alors l'ophtalmologie à Londres, a été rappelé en Syrie. Il doit abandonner sa carrière médicale et s'adapter rapidement à un rôle politique et militaire. Hafez al-Assad a alors commencé à préparer Bachar au leadership en l’inscrivant à une formation militaire et en le positionnant au sein du gouvernement. Malgré son manque d’expérience politique, Bashar a finalement succédé à son père à la présidence après la mort de Hafez en 2000."<br /> <br /> Il suffit de regarder la formation du fils aîné : c’est lui qui était censé diriger la Syrie :<br /> <br /> " Formé au parachutisme, il est nommé dans les forces spéciales, puis rejoint le corps blindé après une formation dans les académies militaires soviétiques. Il gravit rapidement les échelons, devenant major puis commandant d'une brigade de la Garde républicaine."<br /> <br /> On peut en déduire que le manque de formation de Bachar pour ce rôle et son caractère incompatible l’ont probablement conduit à ne pas être un bon commandant en chef militaire. De toute évidence, Assad semblait distant lorsqu’il s’agissait de diriger son armée, déléguant tout à ses généraux, ce qui, selon certains, a entraîné la lente dégradation et la corruption de nombreux responsables militaires de haut niveau. Nous ne pourrons jamais savoir avec certitude quelle part de responsabilité lui incombe, mais ce sont des déductions éclairées basées sur les récits des deux parties.<br /> <br /> Le dirigeant intelligent, à la voix et aux manières douces n’avait peut-être pas le sérieux nécessaire pour prospérer correctement dans une région barbare envahie par des ennemis vicieux de tous côtés. Ceci, ajouté aux nombreux traîtres indigènes qui le condamnent désormais, a conduit certains à exprimer le sentiment que : « La Syrie ne méritait pas Assad ». D’une certaine manière, on a l’impression qu’aucun pays ne mérite ce genre de dirigeant réfléchi et tempéré, avec une première épouse et une famille aussi exemplaires et belle.<br /> <br /> Soit dit en passant, les courriels d’Assad ont été piratés par des rebelles au début de la guerre, et pratiquement les seuls documents « incriminants » qu’ils ont pu trouver étaient des mots d’amour adressées à sa femme ; par ex. de CNN :<br /> <br /> « Si nous sommes forts ensemble, nous surmonterons cela ensemble… Je t’aime… », a écrit al-Assad à sa femme le jour où la Ligue arabe a suspendu sa mission d’observation en Syrie en raison d’une recrudescence de la violence.<br /> <br /> Quelques jours plus tard, l'ophtalmologiste de 46 ans devenu autocrate a griffonné sur un iPad un dessin représentant un grand cœur rose et rouge et l'a envoyé par courrier électronique à sa première dame.<br /> <br /> Asma, qui se vante dans un e-mail adressé à un ami qu'elle est la « VRAIE dictatrice » dans sa relation, lui rend la pareille en écrivant un court poème à son mari.<br /> <br /> « Parfois la nuit, quand je regarde le ciel, je commence à penser à toi et je me demande pourquoi ? Pourquoi est-ce que je t'aime ? Je réfléchis et je souris, car je sais que la liste pourrait s’étendre sur des kilomètres."<br /> <br /> <br /> (...)<br /> <br /> "Premièrement, la Turquie est susceptible de devenir le principal vainqueur et la puissance dominante de la région. Apparemment, le groupe qu’elle contrôle le plus étroitement est celui des rebelles du SNA, alias FSA ou TFSA, qui ne sont pas en parfaits termes avec HTS. Cependant, en fin de compte, le projet syrien a été un projet turc, et le principal moteur du revanchisme de l’Empire ottoman par la Turquie finira par entrer en conflit avec le projet du Grand Israël du sionisme.<br /> <br /> Rappelons que l’Empire ottoman contrôlait historiquement toute la Palestine depuis des centaines d’années, y compris Israël lui-même. Vous pouvez accuser Erdogan de double jeu et de fourniture de pétrole à Israël, etc., mais tout cela relève de la réalité politique et ne change rien au destin ultime de la Turquie : poursuivre la restauration de son domaine ottoman perdu, qui inclut non seulement toute la Syrie, mais aussi La Palestine.<br /> <br /> Cela signifie qu’en battant une Syrie « indépendante » – mais finalement inoffensive –, Israël vient de se condamner à un sort futur bien pire que celui d’affronter l’Iran, même lointain.<br /> <br /> Des signes ont déjà commencé à apparaître : voici deux vidéos de rebelles HTS ivres lors de la conquête d’hier ; écoutez attentivement leurs paroles alors qu’ils menacent de reprendre Al-Quds, également connue sous le nom de Jérusalem "<br /> <br /> https://simplicius76.substack.com/p/syrias-fall-in-depth-analysis
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A
Merci pour ce long article. Assad dictateur malgré lui, personnage tragique, peut-être... sauf que lui aussi a provoqué de terribles tragédies que l'Occident n'a pas inventées...<br /> C'est même vertigineux de se dire qu'une personne qui n'est pas en soi maléfique a pu maintenir pendant des décennies un régime qui l'était...<br />
C
LES DICTATEURS ET LES DJIHADISTES TESTENT NOTRE HYPOCRISIE<br /> Par Alberto Negri <br /> <br /> Était-ce mieux quand c'était pire, avec des dictateurs ? Évidemment non, mais il faut se mettre d’accord sur le meilleur et le pire. Plus de vingt ans après la chute de Saddam Hussein, le parlement irakien, dominé par des hommes chiites et des partis inspirés par la religion et le conservatisme patriarcal, veut renvoyer les affaires familiales devant des tribunaux religieux qui pourraient forcer des fillettes à se marier dès l'âge de 9 ans. Il y a une lueur d’espoir : à deux reprises dans le passé, de grandes manifestations ont bloqué le démantèlement des protections pour les femmes et les filles irakiennes.<br /> <br /> Au même moment, en Iran voisin, les craintes toujours présentes de manifestations féminines ont conduit le gouvernement du président Pezeshkian à suspendre l'approbation d'une loi prévoyant des sanctions plus sévères pour les femmes qui ne portent pas le hijab. Une bonne nouvelle, mais seulement pour le moment, probablement dictée par la faiblesse actuelle de la république islamique qui a vu se déliter l’axe de résistance en Syrie et au Liban.<br /> <br /> Depuis la Syrie, après la chute du dictateur Bachar Assad, aucune bonne nouvelle n'arrive, malgré les tentatives de présenter Al Jolani comme un « islamiste modéré ». Les envoyés occidentaux, mais aussi les derniers journalistes syriens qui se sont rendus à Idlib, gouvernée ces dernières années par le HTS, décrivent une ville où les femmes se promènent dans les rues le visage entièrement couvert, comme elles le font en Afghanistan ou comme le califat les obligeait à le faire dans les zones contrôlées par Isis en Syrie et en Irak. Il n'y a pas de véritable police des mœurs comme en Iran pour faire respecter l'obligation du hijab, mais si une femme ose se promener tête et visage nus, elle subit un harcèlement immédiat.<br /> <br /> Les institutions d'Idlib, anciennement dirigées par le bras droit de Jolani Muhammad al Bashir, aujourd'hui nommé premier ministre de la transition, ne font pas exception à la règle. A Idlib, le gouvernement de salut national a une structure assez ramifiée : il se compose d'un Conseil de la Choura (Conseil consultatif) représentant les différents segments de la population de la région, qui élit le premier ministre. Les membres du conseil sont tous présélectionnés par le HTS et les femmes ne peuvent ni voter ni occuper des postes dans l'administration : il n'y a donc aucun élément démocratique.<br /> <br /> À Damas, certains groupes sont déjà descendus dans la rue pour protester et demander le maintien de l’État laïc, un acquis qui en réalité n’a jamais été pleinement acquis et accepté dans le monde arabe. En Syrie, en 1973, les Alaouites Hafez Assad, membres d'une minorité considérée comme incroyante, ont adopté une constitution dans laquelle, contrairement aux précédentes, il n'était pas stipulé que l'islam était la religion d'État. Une omission délibérée qui a suscité la protestation de la majorité sunnite. Et puis même l’autocrate Assad a été contraint de prendre du recul avec un amendement stipulant que le président devait être musulman.<br /> <br /> Mais venons-en au fait : Al Jolani a-t-il vraiment changé ? Il est légitime d'avoir quelques doutes sur un homme qui fut membre de l'EI, en bons termes avec son fondateur Al Baghdadi, puis également dirigeant d'Al-Qaïda, avec lequel il a ensuite coupé les ponts. Mais il ne l'a pas fait en raison d'un désaccord idéologique ou religieux, la décision était avant tout politique du fait qu'Al-Qaïda et ISIS avaient échoué dans leur prise du pouvoir. Il s’agit d’un changement tactique dicté par la nécessité d’éviter tout conflit avec l’Occident et les puissances régionales : son sponsor Erdogan – qui soutient les djihadistes en Syrie et ailleurs depuis des années – lui a suggéré qu’une islamisation brutale était une mauvaise idée.<br /> <br /> Aujourd'hui, Jolani gouverne en donnant l'impression d'être un « islamiste modéré » parce qu'il a besoin de consensus : de Bachar al-Assad, il a hérité de l'ancienne Syrie, d'une boîte vide, d'un pays sans argent et avec des forces armées réduites à l'état de squelette par les bombardements israéliens qui, depuis les territoires occupés, Golan, le tiennent sous la menace des armes. Cela ne vaut même pas la peine d'essayer de se cacher : comme la dernière guerre l'a démontré, il est déjà une cible. C’est pour cette raison qu’il rencontre sereinement les délégations américaines, occidentales et onusiennes : il doit ramener chez lui une aide financière et concrète, mais surtout faire lever les sanctions américaines, sortir au plus vite de la liste noire du terrorisme, sinon il ne peut même pas ouvrir de compte bancaire. Il doit être crédible, donc nécessairement modéré. Mais pas trop.<br /> <br /> Le point intéressant est le suivant, comme l’écrit le Libanais Anthony Samrani dans l’Orient-Le Jour : qu’est-ce que le radicalisme au Moyen-Orient aujourd’hui ? Selon quels critères doit-on le classer ? La répression de la dissidence, l'interdiction de l'alcool, les libertés refusées aux femmes et aux minorités ?<br /> <br /> L'Arabie Saoudite est un pays fondamentaliste qui détient le record de condamnations à mort, mais parce qu'elle ne représente pas une menace pour l'ordre international, c'est un pays ami de l'Occident. Outre le fait que la monarchie wahhabite paie tous les Occidentaux, elle deviendra intouchable dans quelque temps si elle conclut les accords d'Abraham avec Israël. L'Iran, quant à lui, est une puissance fondamentaliste répressive qui ne veut pas céder à Israël et à l'Occident : il reste sur la liste noire. L'Irak et la Syrie, dominés pendant des décennies par un parti théoriquement laïc, le parti Bath, ont été des modèles de brutalité et d'instrumentalisation des divisions ethniques et sectaires. Mais les troupes américaines sont présentes en Irak et en Syrie, al Jolani est parrainé par un pays de l'OTAN comme la Turquie, et la répression des droits de l'homme est donc tolérée.<br /> <br /> L'islamisme », écrit Samrani, »est un cancer pour les sociétés arabes, mais le panarabisme et le baathisme ont fait au moins autant de mal au Moyen-Orient. Il ne faut pas insister sur le fait que l'islamisme est plus effrayant que les dictatures simplement parce qu'il se présente sous les traits de l'islam. C'est peut-être le cas : les charniers syriens nous renseignent sur l'horreur et la brutalité d'un régime. Mais ce qui est le plus frappant, c'est la rapidité avec laquelle nous, ici en Occident, nous adaptons aux nouveaux régimes parce que - après avoir lamentablement échoué à exporter la démocratie - nous sommes très prompts à sacrifier les droits des autres à un nouvel ordre, même s'il s'agit d'un nouvel ordre djihadiste. Du moment qu'il joue « notre ordre », sous la bannière des États-Unis, d'Israël et de l'OTAN.<br /> <br /> https://it.insideover.com/guerra/dittatori-e-i-jihadisti-alla-prova-della-nostra-ipocrisia.html
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A
Merci pour ce lien.<br /> "Al Jolani a-t-il vraiment changé ?"<br /> Probablement pas, mais l'occident a quand même les moyens de faire pression sur lui s'il ne veut pas finir lui-même comme Assad, non ?<br /> On peut parier sur son intelligence par exemple...
L
Un ami me posait la question inévitable, ce que je pense de la chute de Assad... Je lui ai répondu ceci tout en illustrant mes propos avec une caricature du journal Le Monde, que je t'envoie par mail...<br /> <br /> « Regarde cette caricature du journal Le Monde d'hier, elle dit tout ce que je pense sur le sujet.<br /> <br /> - Libres !<br /> <br /> - Moi... j'aurais mis un point d'interrogation.<br /> <br /> Et puis il y a l'information qu'un collègue libanais m'a montrée aujourd'hui et qui dit :<br /> Des hommes armés ont commencé à demander aux passantes de se couvrir.<br /> La loi religieuse « charia » est la prochaine étape !»
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A
Merci pour cet info. On peut nourrir les pires craintes en effet mais, malgré tout, en écoutant ce que dit Gilles Kepel de Joulani (sur le lien que j'ai mis dans ma réponse à Caius), on sent que ce chef de guerre qui s'est fâché avec ses premiers commanditaires a une carte à jouer, celle de l'ouverture. Il a tout à y gagner...S'il laisse la charia un peu de côté il a un boulevard qui s'ouvre devant lui....On verra s'il a cette intelligence tactique qui lui permettrait de ne pas devenir à son tour un nouveau maillon faible comme le fût Bachar-al -Assad....à suivre donc... en croisant les doigts pour le peuple syrien !
C
Selon Bloomberg, la Russie est sur le point de conclure un accord avec les nouvelles autorités syriennes sur le maintien de deux de ses bases militaires en Syrie.<br /> <br /> L'accord permettra au Kremlin de conserver la base aérienne de Khmeimim et le port de Tartous.<br /> <br /> Selon la source de l'agence, le ministère russe de la Défense estime avoir un « accord officieux » avec le groupe Hayat Tahrir al-Sham selon lequel les forces russes pourraient rester dans leurs bases en Syrie.<br /> <br /> Dans le même temps, la source a souligné que la situation pourrait encore changer compte tenu de la situation instable que connaît le pays.
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A
Merci Caius.<br /> Cependant, une multitude d'informations, émanant notamment de blogueurs militaires russes, suggèrent que la Russie est en train de se retirer de ses bases.<br /> https://fr.euronews.com/my-europe/2024/12/11/que-savons-nous-du-sort-des-bases-militaires-russes-en-syrie<br /> <br /> Pour essayer de m'y retrouver un peu j'ai écouté Gilles Kepel, l'un des meilleurs experts français sur le Moyen-Orient. Il a le grand mérite de m'aider à m'y retrouver dans ce nouveau sac de noeuds.<br /> <br /> https://www.youtube.com/watch?v=ov8meyp6hLc<br /> <br /> Kepel me permet également de mieux comprendre 2 points: le rôle actif d'Erdogan et aussi le sérieux revers que la chute d'al Assad suppose pour le pouvoir iranien...<br /> <br />
C
Bonsoir,<br /> <br /> Les « rebelles » ont déjà exprimé leur désir d’entretenir des relations diplomatiques avec la Russie et ont autorisé la Russie à conserver sa base navale.<br /> <br /> "Les dirigeants de l'opposition armée syrienne ont garanti la sécurité des bases militaires russes et des institutions diplomatiques sur le territoire syrien", a déclaré à TASS une source au Kremlin.<br /> <br /> La situation peut naturellement très vite évoluer, à suivre.
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A
Merci pour ce communiqué qui va tellement à l'encontre de ce qui était prévisible qu'il faudra attendre la suite des événements pour que le contenu en soit confirmé.<br /> J'ai lu aussi avec intérêt la position prudente et inquiète de la nouvelle cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.<br /> <br /> https://fr.euronews.com/my-europe/2024/12/10/syrie-kaja-kallas-appelle-a-eviter-les-scenarios-de-la-libye-de-lafghanistan-et-de-lirak<br /> <br /> Trouver la bonne distance avec les représentants du HTC n'est pas simple. Comment ne pas se souvenir de la phrase de Raymond Barre: "On ne déjeune pas avec le Diable, même avec une longue cuillère...".<br /> Tant que le HTC n'offrira pas de gages sérieux de respect des droits de l'homme (et donc de la femme aussi) et de la pluralité, ça va quand même être singulièrement malaisant de traiter avec eux.<br /> Bonne journée Caius
R
La chute du régime d'Assad est un revers cinglant pour Poutine... En politique, l'opportunisme est souvent la règle : Poutine ne déroge pas à cet opportunisme... même Macron s'est dit prêt, sous conditions, à "coopérer avec les nouveaux dirigeants"... (Alors, il est vrai que la France n'a pas soutenu le régime d'Assad, au contraire... mais les nouveaux dirigeants sont des terroristes...) la suite est très incertaine...<br /> <br /> Belle soirée, AJE
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A
En toute logique les russes qui ont participé très activement au maintien du tyran auraient dû se retrouver dans l'obligation de déguerpir vite fait bien fait, comme ça c'est vu dans d'autres épisodes historiques comparables. Or, ils tentent de rester...C'est à y perdre son latin !<br /> Attendons la suite malgré tout car nous vivons l'histoire en direct et elle s'écrit sous nos yeux.<br /> Et oui, ce qui me frappe c'est la rapidité avec laquelle les djihadistes trouvent des ouvertures diplomatiques. Il n'y a plus aucune morale. Tout cela est d'un cynisme absolument édifiant et désespérant...C'est assez proche de la farce en fait. Sauf que c'est pas drôle...<br /> Hier tu parlais d'un monde à la renverse. C'est devenu un monde qui ne se donne même plus la peine de faire croire qu'il applique des principes moraux.<br /> Bonne fin de soirée l'amie