Bonjour les amis,
Je viens de terminer la lecture du premier roman du cinéaste belge Lucas Belvaux, un roman intitulé LES TOURMENTÉS et qui porte bien son titre. On n'est pas volé sur la marchandise...
L'histoire démarre avec les retrouvailles qui ne doivent rien au hasard entre deux frères d'armes, des mercenaires. Max, l'homme de terrain placide, a l'âme d'un chef, il s'est rangé des tranchées et travaille désormais comme homme à tout faire auprès de Madame, une riche héritière. Il décide de proposer un marché à Skender, son vieux copain mais surtout un électron libre, soldat hors normes, qui ne réussit pas à se réintégrer dans une vie normale et qui erre sans domicile fixe.
Pour en savoir plus sur ce roman je vous invite à lire sur le lien suivant de la fiche Babelio un excellent commentaire d'une internaute qui signe sous le nom de KIRZY.
KIRZY y décrit très bien le style précis et acéré de Belvaux et les qualités littéraires de son roman qui commence avec des phrases très courtes mais qui s'allongent dans les chapitres ultérieurs.
Les tourmentés - Lucas Belvaux
Critiques (94), citations (58), extraits de Les tourmentés de Lucas Belvaux. Deux hommes, une femme, brisés par la vie. Ce sont les tourmentés du t...
https://www.babelio.com/livres/Belvaux-Les-tourmentes/1423409
Je préciserai simplement que le pacte entre les 3 personnages (qui s'expriment tous dans ce livre successivement et de manière constamment alternée A LA PREMIÈRE PERSONNE) m'est apparu tellement immoral et répugnant que j'ai bien failli stopper net la lecture du roman dès de début.
Mais j'ai continué (et bien m'en a pris) car il y a la qualité d'écriture de Lucas Belvaux qui prend le lecteur dans ses filets de manière dense et qui nous offre une plongée vertigineuse dans les affres de ces trois âmes damnées. LES TOURMENTÉS n'est pas un polar au sens habituel car c'est l'évolution psychologique des 3 protagonistes qui est au coeur du roman. Belvaux qui a une grande connaissance de l'âme humaine nous livre certains passages sublimes qui sont dans la lignée de ce qu'a écrit le grand Joseph Conrad. Ses héros sont parfois comme l'égal des Dieux. Ils fixent eux-mêmes des codes et des morales qui leurs appartiennent. Ce sont eux qui, au delà des conventions sociales, redéterminent les règles du jeu.
LES TOURMENTÉS c'est une histoire d'hommes, c'est aussi l'histoire d'une femme, 3 histoires qui s'entrechoquent et dans lesquelles il est question de vérité, de morale, d'humanité et de rédemption.
Tout simplement magistral !
PS: J'ai dévoré le livre un peu trop rapidement car je désirais connaître la fin. Or, c'est une erreur car chaque personnage évolue et apporte son ressenti d'une manière qui captive le lecteur. Par ailleurs les membres de la famille de Skender s'expriment aussi à la première personne, de manière vraiment touchante, dans ce récit qui est complètement maîtrisé.
PS nº 2: Rosemar m'a envoyé dans son commentaire un lien de Mediapart dans lequel il y a un extrait du livre de Belvaux qui parle des traces indélébiles que provoque la guerre, un extrait qui vous permettra de juger de son style.
Un roman dont la construction est parfaite, l'intrigue inattendue et pour le moins surprenante (quoique avec Lucas Belvaux, on ne devrait pas finalement tant s'en étonner) et une écriture précis...
https://blogs.mediapart.fr/edition/des-livres-et-nous/article/190822/lucas-belvaux-les-tourmentes
PS nº 3 : Hors-sujet.
Je viens d'apprendre à l'instant le décès d' Alain Delon. Qu'il repose en paix !
Voici ce qu'écrit Maurice Ullrich dans l'HUMANITÉ.
Il n’était pas un saint et n’a jamais prétendu l’être. Difficile quand on a un peu la beauté du diable et même si Visconti, en 1960, en fait dans Rocco et ses frères une sorte d’archange se sacrifiant pour son frère perdu, Simone. Quelques mois plus tôt, c’est le personnage de Tom Ripley dans Plein Soleil qui le révèle. Manipulateur, cynique et assassin, quand bien même on entrevoit en lui comme la fêlure des humiliations subies à n’être qu’un domestique de luxe dans le film, un enfant rejeté dans la vie, peut-être. C’est déjà la marque d’Alain Delon, décédé dimanche 18 août à l’âge de 88 ans. On le retrouvera dans plus de quatre-vingt-dix films, sans compter les téléfilms et les apparitions au théâtre. Le regard bleu parfois glacial, le visage fermé, le sourire inquiétant, le corps qui occupe l’espace, un peu comme un félin. La tendresse, ce n’était pas trop son truc, même quand il dit à Claudia Cardinale dans Le Guépard qu’il veut qu’elle soit sa femme et non pas une maîtresse.
Mort d'Alain Delon, une légende et ses mythes - L'Humanité
Disparition Alain Delon est mort à l'âge de 88 ans, selon une déclaration de ses trois enfants à l'Agence France-Presse. Après René Clément, Visconti, Melville, il a lui-même c...
https://www.humanite.fr/culture-et-savoir/deces/mort-dalain-delon-une-legende-et-ses-mythes
Simplement ajouter que j'imagine parfaitement Alain Delon quand il avait une trentaine d'années dans le rôle de Skender, le héros du roman de Lucas Delvaux...Les personnages de grands tourmentés ça lui allait plutôt bien...
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