Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 mai 2024 4 30 /05 /mai /2024 09:00

Bonjour les amis,

Ce billet d'aujourd'hui est la suite de 2 articles que j'avais écrit il y a un mois et que voici ci-dessous. 

Alors, depuis 24 heures on a appris 2 choses :

1.- Le juge maintient ses investigations sur Begoña Gómez, l'épouse de Pedro Sánchez.

2.- Pedro Sánchez était parfaitement au courant de ces poursuites judiciaires qui visaient son épouse quand il a écrit sa lettre aux espagnols, chose qu'il nous a soigneusement cachée. Begoña est, selon la terminologie judiciaire espagnole, "investigada" et donc personnellement visée par l'enquête.

Résumé des dernières 24 heures sur cet article de BFMTV.

 

Alors je savais que Pedro Sánchez est un grand manipulateur cynique capable de concentrer l'attention de ses concitoyens sur ce qui l'intéresse et capable également de manoeuvres de diversion.

Mais là, je reste bouche bée, interloqué. Les bras m'en tombent !

Comment a-t-il pu se jouer de nous à ce point ?

Il s'est présenté devant la citoyenneté espagnole comme une victime expiatoire d'une chasse aux sorcières de l'opposition alors que nous savons tous aujourd'hui que c'est la justice de son pays qui mène des investigations sur des possibles trafics d'influence de son épouse.

C'est un juge qui considère qu'il y a suffisamment d'éléments suspects dans le dossier pour maintenir ouverte son enquête. Et ça, Sánchez le savait mais n'en avait rien dit dans sa lettre, ni dans sa comparution publique après ses 5 jours de réflexion.

J'ai beau être habitué à tout mais là, je suis franchement écoeuré.

Bien évidemment, l'épouse du premier ministre n'est pour l'instant coupable de rien et bénéficie de la présomption d'innocence.

Mais la nature de son activité professionnelle paraît d'entrée de jeu pour le moins peu compatible avec sa condition d'épouse de chef du gouvernement. Pour vous résumer simplement un dossier judiciaire technique très compliqué, Begoña se chargeait grâce à ses recommandations de faire obtenir à des entreprises privées des fonds publics d'aide (qui dépendent donc du gouvernement de son mari), voire des fonds publics de sauvetage financier. Certaines de ces mêmes entreprises finançaient par la suite des projets de la femme de Pedro Sánchez. 

Sur l'article de BFMTV que j'ai mis ci-dessus il y a un lien qui renvoie vers un article en espagnol du quotidien EL CONFIDENCIAL.

Je vous traduis ci-dessous l'un des très nombreux points suspects abordés dans cet article:

"Air Europa a accepté de verser 40 000 euros par an au Centre Afrique de Begoña Gómez avant son sauvetage." C'était le titre d'une exclusivité publiée le 15 mars, soit deux semaines après les premières informations. La nouvelle info donne des chiffres sur l'accord de Globalia avec l'IE Africa Center. Sur les 40 000 euros annuels de parrainage, jusqu'à 15 000 euros ont été réservés à des billets en première classe pour l'épouse du président du gouvernement et son équipe. Le journal a eu accès au contrat confidentiel de l'accord. Son authenticité a été à nouveau confirmée par Globalia et l'Institut de Empresa. Les 25 000 euros restants versés annuellement par le holding touristique à l'établissement d'enseignement Begoña Gómez devaient être utilisés pour parrainer deux projets touristiques d'origine africaine par an et pour financer des événements et autres événements ayant un certain type de relation avec les prix promus par Globalia..."

Bien évidemment le trafic d'influences n'est pas facile à démontrer avec des preuves directes mais on voit bien qu'on a d'entrée de jeu tous les ingrédients qui permettraient un tel trafic.

Donc, le moins qu'on puisse espérer c'est que la justice fasse son travail et vérifie que de telles pratiques n'ont pas eu lieu (tout en sachant parfaitement que si de telles pratiques ont eu lieu elles ne seraient certainement pas faciles à mettre en évidence).

Quand on sait tout ça et qu'on relit la lettre de Pedro Sánchez il est très difficile de ne pas y voir une infraction au principe de la séparation des pouvoirs ou pour le moins une tentative de faire pression sur les juges. Sánchez qualifie toutes les accusations de calomnies mensongères mais, à partir du moment où un juge voit des indices suspects ce n'est plus à lui, le chef de l'éxécutif, d'émettre de telles disqualifications.

C'est un comportement berlusconien indigne d'un dirigeant socialiste.

Venons en à l'impact sur l'électorat de ce revers judiciaire de Sánchez.

L'opposition lève les bras au ciel en ce moment et interpelle le chef du gouvernement au congrès des députés mais Sánchez ne répond jamais aux questions directes qui lui sont posées sur la connaissance qu'il avait de la situation judiciaire de son épouse. Il se contente de répéter inlassablement " fango, fango, fango..." laissant entendre que ses opposants se repaissent dans la "boue" des mensonges et des calomnies.

Je trouve ça léger-léger de sa part.

Je ne sais pas comment va réagir l'électorat espagnol mais je vais vous donner mon témoignage personnel qui n'a aucune valeur statistique.

Je suis écoeuré. J'avais décidé de voter socialiste car je considère que la présidence de Sánchez est un moindre mal dans ce pays...Et là, il me reste 10 jours pour savoir si je maintiens mon vote.

Je vous laisse avec une vidéo où on voit Sánchez qui fait diversion dans ses réponses et Yolanda Díaz la vice-présidente du gouvernement qui dit à 14 secondes sur la vidéo: " Hala, todos a la mierda" dont la traduction serait " Allez...qu'ils aillent tous se faire foutre..."

Peut-être bien que le 9 Juin prochain je serai tenté de leur renvoyer l'ascenseur et à mon tour de les envoyer tous se faire f....e !

Histoire de leur apprendre les bonnes manières démocratiques !

Il me reste 10 jours pour reconsidérer mon vote et faire un choix parmi les 34 listes proposées.

​​​​​Je n'exclus pas à l'heure où j'écris ces lignes de voter BLANC pour marquer mon indignation devant un tel cloaque et mon rejet (pour ne pas dire mon abjection) de ce qu'est devenu la politique espagnole.

Et si je vote pour la liste socialiste le 10 juin prochain je le ferai, comme disait DSK, en me mouchant le nez.

NB: Voter en se mouchant le nez, c'est l'expression qu'avait utilisée DSK pour aller voter Chirac au 2ème tour des présidentielles françaises de 2002 et faire barrage à JM Le Pen...

Lien d'intérêt pour en savoir plus sur les nombreuses casseroles que traîne Begoña:

https://www.elconfidencial.com/espana/2024-04-27/begona-gomez-sanchez-gobierno-air-europa-barrabes_3873505/

Partager cet article
Repost0

commentaires

R
En France, en ce moment, pas de scandale au gouvernement, mais il n'empêche : je ne sais pas trop pour quelle liste voter. Ce soir, j'essaierai de regarder le débat sur la 2.<br /> <br /> J'ai vu qu'il y avait 38 listes en France pour ces élections européennes ! De la folie !<br /> <br /> <br /> https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/elections-europeennes-trop-de-democratie-tue-la-democratie-l-installation-des-panneaux-electoraux-vire-au-casse-tete-pour-les-petites-communes-2976161.html<br /> <br /> Et aussi :<br /> <br /> https://www.lepoint.fr/editos-du-point/le-triomphe-de-l-euro-je-m-en-foutisme-30-05-2024-2561551_32.php<br /> <br /> <br /> <br /> Belle soirée, AJE
Répondre
L
Oui, merci pour le lien sur Bégoña... L'affaire Pénélope de chez nous est bien moindre et a fait des vagues.
A
38 listes en France !<br /> La plus dingo semble être celle-ci....j'ai d'abord cru à un canular, mais non !!!!<br /> https://www.youtube.com/watch?v=xriQ4WXr3CA
A
Merci pour les liens. Effectivement 38 listes c'est la folie...et en Espagne avec 34 c'est du pareil au même.<br /> Le nombre de listes est inversement proportionnel à l'intérêt que portent les électeurs pour cette élection.<br /> Voter pour une petite liste qui n'atteint pas 5% c'est comme voter BLANC car seules les listes qui font plus de 5% envoient un député au parlement.<br /> En 2019 le parti espagnol régionaliste de gauche pour lequel j'ai voté a obtenu 296.491 voix et n'a pas eu de représentation. Cette année ce même parti fait liste commune avec SUMAR le parti de gauche de Yolanda Diaz ( la vice-présidente dont je parle dans mon billet qui vient d'envoyer l'opposition se faire f.....).<br /> J'ai dit que je suis écoeuré, mais en colère aussi....Malgré tout je vais faire un gros gros effort mental pour ne pas perdre le Nord, pour oublier les manipulations sanchistes et voter en pensant à ce qui serait le mieux pour le pays, mais, réellement, j'ai une furieuse envie de les envoyer paître tous.<br /> Une furieuse envie de glisser un bulletin F^CK YOU !<br /> Par ailleurs je n'ai aucune idée de l'impact électoral que peuvent avoir les événements pathétiques que je relate aujourd'hui...à suivre donc...réponse dans 10 jours. Si Sánchez se prend une claque il ne pourra s'en prendre qu'à lui-même.<br /> Bonne fin de journée l'amie
L
Bon, je me souviens de ministres français mises en cause dans telle ou telle affaire, et qui ont été obligés de démissionner, pour ensuite être blanchis par la justice... Comme quoi, il faut laisser faire la justice sans obliger les élus à démissionner. La stabilité du pays en dépend.
Répondre
A
Cette affaire c'est un coup de poker complètement raté, c'est l'histoire de l'arroseur arrosé. Sánchez attaque l'opposition il y a 1 mois en lui reprochant de se repaître dans la boue, la calomnie et le mensonge, mais en oubliant de mentionner un point CAPITAL, à savoir que le juge a trouvé suffisamment d'indices sérieux pour ouvrir une enquête sur le rôle de son épouse. Si Sánchez s'était tenu tranquille il y a un mois en répondant à la droite qu'il faisait pleinement confiance à la justice de son pays pour innocenter son épouse il n'en serait pas là aujourd'hui, à 10 jours des élections. Maintenant, et QUELQUE SOIT LE RESULTAT DE L'ENQUÊTE, Sánchez apparaît comme un manipulateur qui ment par omission...
A
Oui, bien sûr, mais à aucun moment je ne demande à personne de démissionner à ce stade de l'enquête. Ce que je trouve répugnant c'est que Sánchez se jette en avant pour ne pas tomber en arrière. Il nous prend tous à témoin il y a 1 mois et on apprend hier qu'il nous cachait un point très important, à savoir que le juge trouve qu'il y a suffisemment de suspicions pour enquêter sur le rôle de son épouse. Sánchez nous prend vraiment pour des imbéciles. Il a joué au poker en pensant que la justice classerait l'affaire sans suites, et il n'en est rien...et maintenant, c'est lui Sánchez qui lie le sort de tout le groupe socialiste à celui de son épouse. C'est délirant et Sánchez a beau se déclarer éperdument amoureux de son épouse il n'aurait jamais dû mettre son groupe politique dans une telle situation.<br /> PS: tu as lu l'article du confidencial que j'ai mis en lien?...on n'y parle pas que d'une seule affaire...