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7 mai 2023 7 07 /05 /mai /2023 07:49

Bonjour les amis,

Je suis en train de lire l'excellent livre de Raphael Glusksmann intitulé LA GRANDE CONFRONTATION. C'est un ouvrage qui conforte complètement ce que disent d'autres auteurs comme Catherine Belton, Eltchaninoff, Françoise Thom ou André Markowicz sur la profonde bassesse, brutalité, bestialité et sauvagerie des actuels responsables russes.

Glucksmann explique que la forme et les codes employés par les maîtres du Kremlin sont depuis 20 ans les mêmes que ceux qui prévalent dans les prisons russes entre les pires criminels mafieux.

Rien que sur les événements de ces derniers jours on ne peut être qu'époustouflé par les propos d'une rare violence et bestialité tenus par le chef des Wagner se plaignant d'un manque de munitions devant un tas de cadavres de mercenaires russes...Une mise en scène macabre (j'ai vu les images non floutées), bestiale, incroyable, impensable dans nos démocraties.

Je ne vous retranscrirai pas ce que dit Evgueni Prigojine mais c'est très vulgaire et particulièrement obscène...un langage digne de la pire des pègres que vous puissiez imaginer.

Voici ce que dit André Markowicz sur sa page facebook:

"Parce que Prigojine, une fois encore, s’est fait remarquer par une série de vidéos qui seraient inimaginables dans n’importe quelle pays, pour n’importe quelle armée en guerre ? Une suite d’injures et d’obscénités à l’égard du ministre et pour tous ceux, dit Prigojine, qui se considèrent comme « les maîtres du monde », et dont les enfants font des vidéos pour montrer leur belle vie (comme la fille et le gendre de Choïgou), alors qu’ils laissent les Wagner sans munitions au front... et la première de ces vidéos a été faite devant une accumulation de corps sanglants, — les corps de ces Wagner, qui sont, pour la plupart, des assassins professionnels et/ou des repris de justice recrutés justement parce qu’ils « savent tuer » (c’est le critère explicite énoncé par Prigojine, dans plusieurs textes et plusieurs vidéos pour son recrutement). Bref, il y a là un conflit majeur — conflit accru le lendemain, dans une autre vidéo, où, devant, cette fois, des soldats bien vivants, Prigojine explique que, si ça continue, lui, le 12 mai, il retire « ses gars » de Bakhmout."

Et la question qui se pose et qui est très inquiétante est de se demander jusqu'où ira cette folie collective organisée par le pouvoir russe. La Russie soumise à une implacable censure, c'est finalement devenu une autre planète coupée du monde réel, un peu comme la Corée du Nord.

On assiste à un spectacle effarant avec des acteurs de premier plan  qui s'expriment de manière complètement ordurière et désinhibée et qui ne se donnent même plus les apparences d'agir comme des êtres civilisés

Suite à un drone qui est allé exploser sur l'un des toits du parlement russe, les autorités ont accusé l'Ukraine d'avoir tenté de tuer Poutine, ce qui est profondément risible et complètement invraisemblable. Ce petit drone perdu c'est des cacahuètes à côté des missiles hypersoniques balancés par les russes. Les responsables russes nous prennent vraiment pour des imbéciles. Ces drones ils sont juste symboliques mais, par contre, les massacres perpétrés par Poutine ne le sont pas et pèseront sur sa conscience de criminel de guerre jusqu'à la fin de ses jours.

Medvedev et d'autres responsables ne font qu'envoyer des messages de haine en appelant à liquider physiquement Zelensky comme si le problème venait du président ukrainien, et pas de son peuple qui ne veut pas être rerussifié par la force une n-ième fois contre son gré.

Zemmour disait que chaque pays doit assumer sa géographie. Eh bien, les ukrainiens (et pas seulement Zelensky) en ont plus que ras-le-bol de devoir assumer leur gigantesque voisin envahissant, agressif et fou furieux.

Poutine nous ramène à l'âge de pierre, aux pires moments de l'humanité, à ses heures les plus noires (soit dit en passant, je demande quand même pardon à l'homme de Cromagnon qui ne devait sans doute pas être aussi bestial que Poutine qui est un criminel dégénéré et pervers...).

Poutine fait de la guerre une idéologie nationale. Repousser les frontières de la Russie le plus loin possible est devenu le seul et vrai programme.

Pour reprendre les propos de Sourkov, le grand mage et idéologue du Kremlin: l'un de ses personnages dit dans l'une de ses nouvelles.

« Nous allons venir demain. Nous allons conquérir ou périr. Il n’y a pas de troisième voie ».

De très nombreux russes s'apprêtent a célébrer dans quelques jours leur victoire contre la nazisme. Grand bien leur fasse.

Les nazis ce sont eux maintenant, et pour longtemps... et tout ce que je demande à nos dirigeants c'est d'agir en conséquence, de nous prémunir le plus possible et avec intelligence du grand danger que la Russie fait peser sur toute l'Europe.

Ce que démontre Raphael Glucksmann dans son livre c'est que nous avons été victimes de nos propres élites corrompues ou aveugles (c'est au choix) qui se sont vendues à l'ennemi. On ne peut plus revenir en arrière mais, par contre, il faut impérativement revenir sur terre et  tirer des leçons de nos ingénuités et irresponsabilités.

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commentaires

R
Prigojine ose tout... il prétendait il y a quelque temps avoir pris et encerclé la ville de Bakhmout... cette guerre des chefs prouve encore qu'il y a de nombreux problèmes dans l'armée russe : manque de munitions, d'équipements, etc. C'est bon signe pour les Ukrainiens.<br /> <br /> Belle soirée, AJE
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A
A Caius. Merci pour cet autre point de vue.<br /> J'ai lu avec attention cet article mais ne comprenant rien aux stratégies militaires et aux finalités géopolitiques de ce conflit j'ai du mal à suivre l'argumentation de Larry Johnson qui, toutefois semble très intéressante à suivre. Je comprends à priori bien l'idée russe de ne pas se laisser prendre dans un piège tendu au Donbass. L'auteur affirme que le but des américains et des britanniques c'est de reprendre la Crimée. Or, il faut rappeler que la marine russe avait accés aux ports criméens avant même l'annexion. Et cela n'avait pas provoqué, que je sache, de tensions particulières Est/Ouest. Après l'annexion de la Crimée les réactions et sanctions occidentales, et notamment en Europe, ont été molles ( l'Allemagne, par exemple, a continué sa bonne relation avec la Russie avec le Nord-stream 2) ce qui démontre que le hold-up de Poutine a été un succés.<br /> Enfin si les intentions des américains avaient été aussi néfastes que ne le prétend l'auteur de l'article, pourquoi l'aide américaine n' a pas été plus consistente en terme de moyens de riposte afin de donner aux ukrainiens de réelles possibilités de reprendre les territoires annexés? Parce que là là, la grosse question que je me pose Caius c'est de savoir si l'otan n'est pas coincée dans une situation dans laquelle, par peur d'en faire trop, elle n'en fait pas assez. Donner aux ukrainiens les moyens de resister sans leur offrir les moyens de reconquérir peut se révéler comme une stratégie extrêmement mortifère pour les ukrainiens qui finiraient par céder tôt ou tard la partie Est du pays.
C
Bonjour rosemar,<br /> <br /> Pardonnez le caractère abrupt de ma réponse mais vous ne comprenez pas la situation sur le plan militaire : la Russie mène une guerre d'attrition, l'important n'est donc pas de prendre rapidement Bakhmout mais d'y saigner à blanc un maximum de forces ukrainiennes.<br /> <br /> <br /> J'attire votre attention sur un récent et fort intéressant article qui confirme ce que je soupçonnais plus confusément depuis le début des hostilités :<br /> <br /> <br /> "LA PLANIFICATION DE L'INVASION DE L'UKRAINE DU POINT DE VUE RUSSE (PEUT-ETRE)<br /> <br /> Récemment, j'ai entendu un "expert" dire que Poutine et l'armée russe avaient commis une grave erreur en organisant comme ils l'ont fait "l’opération militaire spéciale" (OMS) en Ukraine. Il aurait été bien plus judicieux d'envoyer l'armée à Lougansk et à Donetsk pour les défendre plutôt que de se lancer dans une ruée malavisée vers Kiev.<br /> <br /> Au lieu de suivre le conseil tardif de cet expert, les Russes ont choisi d'avancer rapidement dans le nord et le sud de l'Ukraine. Pourquoi ont-ils fait cela ? Il existe de nombreuses théories, certaines valables, d'autres illogiques et d'autres encore complètement incohérentes. J'ai pensé qu'il serait bon de prendre du recul et d'examiner la situation avant l'OMS du point de vue des Russes. Les Russes ont tendance à être des gens pratiques et logiques, et l'état-major général des forces armées russes l'est probablement plus que la plupart des autres. Leur plan devait avoir des raisons logiques basées sur ce qu'ils voyaient à l'époque. Alors, comment les Russes voyaient-ils la situation avant le OMS, à la fin de l'année 2021 ? Mettons-nous à leur place et élaborons une théorie. Notez qu'il ne s'agit pas d'une théorie sur ce qui s'est passé, mais seulement sur ce que les Russes ont pu penser qu'il pourrait se passer lorsqu'ils ont planifié leur OMS.<br /> <br /> Les lignes de défense et le siège du Donbass<br /> <br /> La première chose que les Russes ont dû prendre en compte, c'est la construction des formidables lignes de défense ukrainiennes autour des républiques de Lougansk et de Donetsk. Le gouvernement ukrainien n'avait pas caché son intention de s'emparer de ces républiques et l'armée ukrainienne aurait dû adopter une "posture offensive" plutôt que défensive. Il est tout à fait logique de construire des lignes défensives lors de la préparation d'une attaque afin d'empêcher les contre-attaques perturbatrices, mais les défenses ukrainiennes allaient bien au-delà. Elles étaient véritablement massives et ont été construites sur une période de 8 ans. Nous savons à quel point elles étaient solides car il a fallu plus d'un an aux Russes pour les percer.<br /> <br /> Les Russes ont dû examiner ces défenses et en tirer la conclusion suivante : leur destination est de contenir l'armée russe si nécessaire - même si une grande partie de l'armée russe est lancée contre elles.<br /> <br /> La deuxième chose que les Russes ont dû remarquer, c'est la détermination absolue des Ukrainiens à attaquer les républiques, même si cela garantissait une réplique russe. Cette détermination s'est manifestée lorsque le gouvernement russe a reconnu l'indépendance des républiques juste avant le début de la guerre. Selon la carte de surveillance de l'artillerie de l'OSCE, les attaques d'artillerie ukrainiennes contre les républiques ont diminué juste après la reconnaissance de l'indépendance, mais ont ensuite augmenté à nouveau - très probablement après avoir reçu l'ordre de Kiev de continuer. À ce moment-là, l'implication de la Russie était assurée, mais les Ukrainiens continuaient à bombarder les républiques.<br /> <br /> Les Russes auront fait le lien entre ces deux éléments : la détermination à attaquer et les défenses massives. Ils ont dû arriver à la conclusion suivante : "Ils veulent que nous attaquions par le Donbass et ils vont utiliser ces lignes de défense pour nous contenir. Pourquoi ?"<br /> <br /> Le piège<br /> <br /> Après avoir observé tout cela, les Russes ont dû commencer à réfléchir aux plans ukrainiens. Ils ont supposé que ces plans n'étaient pas seulement ceux de l'Ukraine, mais aussi ceux de l'OTAN. Alors, que préparaient les Ukrainiens et l'OTAN ?<br /> <br /> Les Russes ont dû faire le raisonnement suivant : "Les Ukrainiens et l'OTAN veulent que nous attaquions par le Donbass et que nous nous heurtions à leurs fortifications. Pourquoi veulent-ils cela ? Ce doit être une condition préalable à un plan de leur part - un plan plus vaste. Quel est ce plan plus vaste ?<br /> <br /> Ils ont alors dû réfléchir à ce qu'il faudrait pour affronter l'armée ukrainienne dans le Donbass et s'attaquer aux lignes de fortifications. Que faudrait-il pour cela ? Il faudrait des forces considérables et beaucoup de temps. Cela signifierait qu'une partie considérable de l'armée russe serait immobilisée là-bas pendant longtemps. Peut-être était-ce la condition préalable à un plan plus vaste de l'Ukraine et de l'OTAN ? L'objectif était-il de forcer l'armée russe à attaquer par le Donbass et à se heurter à ses lignes de défense - conçues pour l'immobiliser - afin de l'occuper pendant que les Ukrainiens et l'OTAN mettaient en œuvre le reste de leur plan ?<br /> <br /> Après avoir réfléchi à cette question, les Russes ont dû se poser la question suivante : "Qu'est-ce que les Ukrainiens et l'OTAN veulent plus que tout ?" Et puisque ce sont les Américains et les Britanniques qui mènent la danse : "Qu'est-ce que les Américains et les Britanniques veulent plus que tout ?" Il n'est pas difficile de répondre à cette question. Ce que les Américains, les Britanniques et les Ukrainiens veulent plus que tout, c'est la Crimée. La Crimée est la clé de la "domination" de la mer Noire, et sa capture serait un coup de poignard dans le ventre de la Russie.<br /> <br /> Après avoir suivi cette logique, les Russes en auront conclu que l'attaque ukrainienne prochaine contre les républiques du Donbass et les lignes de fortifications étaient un piège destiné à les immobiliser. Ils ont alors commencé à planifier des contre-mesures.<br /> <br /> Le plan russe<br /> <br /> La première chose à laquelle les Russes ont sans doute pensé lorsqu'ils ont planifié leur contre-attaque était le calendrier. Combien de temps après le début de la guerre les Ukrainiens allaient-ils tenter de s'emparer de la péninsule de Crimée ? Ils ne le feraient pas tout de suite parce qu'ils voudraient que l'armée russe soit bien engagée dans le Donbass avant d'agir. Ils ne voudraient pas non plus mettre la puce à l'oreille des Russes en rassemblant des forces importantes près de la Crimée avant que les Russes n'aient engagé les lignes de défense dans le Donbass. Cela signifiait que la zone située au nord de la Crimée, c'est-à-dire les oblasts de Kherson et de Zaporizhzhia, serait faiblement défendue pendant un certain temps.<br /> <br /> Après être parvenus à cette conclusion, les Russes ont élaboré un plan visant à contrecarrer le plan de l'Ukraine et de l'OTAN. Ce plan avait un objectif principal et deux objectifs secondaires.<br /> <br /> Objectif 1 (objectif principal) : S'emparer des oblasts de Kherson et de Zaporizhzhia afin de créer une zone tampon entre la Crimée et le reste de l'Ukraine. Cet objectif devait être atteint très rapidement pendant que la région était encore faiblement défendue. Cette opération était d'une importance capitale à ce moment-là, bien plus importante que tout ce qui se passait dans le Donbass ou dans la région de Kiev. La prise de Kherson ne suffirait pas à créer la zone tampon, car il fallait empêcher les Ukrainiens d'attaquer le pont de Crimée. La côte de Zaporizhzhia n'étant qu'à 150 kilomètres du pont, l'oblast de Zaporizhzhia devait également être conquis immédiatement.<br /> <br /> Objectif 2 (objectif secondaire) : Alors qu'une grande partie de l'armée ukrainienne était positionnée dans le Donbass, d’importantes forces restaient encore en réserve, peut-être en vue de l'opération en Crimée. Cette partie de l'armée ukrainienne devait être empêchée d'engager les forces russes lancées en direction de Kherson et de Zaporizhzhia. Le seul moyen d'y parvenir était de menacer quelque chose qui devait être défendu à tout prix, même au prix du plan pour la Crimée. En dehors du Donbass, il n'y avait qu'un seul endroit que les Ukrainiens étaient prêts à défendre à tout prix : Kiev. Les Russes ont donc décidé d'avancer sur Kiev de manière extrêmement menaçante. Les forces qu'ils ont utilisées n'étaient pas suffisantes pour prendre Kiev par un coup de main, mais assez pour tenir la zone située au nord de la ville et la menacer sérieusement. Les Ukrainiens n'auraient d'autre choix que de prendre la menace au sérieux et de déplacer des forces vers Kiev, y compris les forces destinées à l'opération de Crimée. Cela empêcherait les Ukrainiens de répondre à l'occupation russe des oblasts de Kherson et de Zaporizhzhia.<br /> <br /> Objectif 3 (objectif secondaire) : Forcer l'Ukraine à négocier la paix aux conditions russes. Les Russes ont très probablement supposé que si l'opération de création de la zone tampon Kherson/Zaporizhzhia était couronnée de succès, les Ukrainiens pourraient vouloir négocier. Ils voudraient négocier non seulement parce que Kiev était menacée, mais surtout parce que leur principal objectif, la capture de la Crimée, avait été contrecarré. Cette partie du plan a presque réussi car les Ukrainiens étaient prêts à signer un traité avant l'intervention des Américains et des Britanniques.<br /> <br /> La conclusion de cette lecture (peut-être douteuse) de l'esprit de l'état-major russe est que les principaux objectifs de l'opération russe initiale étaient Kherson et Zaporizhzhia, et non le Donbass, Kiev ou un traité avec les Ukrainiens. Lorsque les négociations ont échoué, les Russes sont passés à leur plan de secours ayant pour principal objectif de détruire l'armée ukrainienne.<br /> Il est important de garder à l'esprit qu'il ne s'agit pas d'une théorie visant à expliquer ce qui s'est passé. Il s'agit uniquement d'une théorie visant à expliquer le plan russe sur la base de ce que les Russes ont pu penser à l'époque. Elle est hautement spéculative et peut-être erronée, mais elle explique néanmoins beaucoup de choses, notamment les réactions ukrainiennes et occidentales à l'opération russe.<br /> <br /> Le plan ukrainien<br /> <br /> Décrivons d'abord le plan théorique de l'Ukraine et de l'OTAN. Selon cette hypothétique théorie russe d'avant-guerre, le plan avait trois objectifs principaux :<br /> <br /> - immobiliser l'armée russe dans le Donbass en s’appuyant sur de formidables lignes de défense et une bonne partie de l'armée ukrainienne bien entraînée et bien équipée.<br /> <br /> - Mener une attaque surprise sur la péninsule de Crimée, l'occuper et faire de la mer Noire une zone contrôlée par l'OTAN, en mettant en prime une pression massive sur Poutine. Pour ce faire, une partie importante de l'armée ukrainienne devait être positionnée dans le Donbass.<br /> <br /> - Une fois l'armée russe enlisée dans le Donbass, il s’agissait de la saigner, dans le but de provoquer un changement de régime en Russie. Le blitz de sanctions a été planifié comme une partie intégrante de cet objectif.<br /> <br /> Nous sommes en avril 2023 et, à ce jour, aucun de ces objectifs n'a été atteint. Supposons que cette théorie soit correcte et qu'il s'agisse effectivement du plan - et examinons ce que les Ukrainiens et l'Occident ont fait depuis son échec. Là encore, il s'agit d'une hypothèse hautement spéculative.<br /> <br /> L'obsession du plan<br /> <br /> Si nous examinons ce que les Ukrainiens et les Occidentaux ont fait dans cette guerre, un schéma semble se dessiner : Ils semblent encore toujours s’en tenir au plan initial, même s'il a échoué. Presque toutes les décisions qu'ils prennent semblent être conformes au plan, ou plus précisément, conformes à un déni pathologique de l'échec du plan. Prenons quelques exemples :<br /> <br /> L'obsession de la Crimée : Les Ukrainiens et les Occidentaux envisagent toujours de s'emparer de la Crimée, même si c'est impossible. La capture de la Crimée est toujours présente dans leur esprit et constitue pour eux une option réaliste. Zelensky a même déclaré à un moment donné que l'Ukraine avait commencé la libération de la Crimée ... "dans leur esprit". L'occupation de la Crimée faisait partie du plan et l'abandon de la Crimée signifie que le plan a échoué.<br /> <br /> L'attaque du pont de Crimée : La destruction du pont faisait partie du plan, et même après que la Crimée a échappé à l'emprise de l'Ukraine et que les Russes se sont assuré un corridor terrestre vers la Crimée, le pont restait une priorité. Il devait être attaqué parce que cela faisait partie du plan. Maintenant qu’ils ont réussi à l’égratigner ils n’ont cependant plus éprouvé le besoin de réessayer.<br /> <br /> L'obsession de Bakhmut : l'armée ukrainienne a probablement perdu près de 40 000 soldats en défendant Soledar et Bakhmut. La zone enclavée est une zone de marmitage pour l'artillerie russe, que les Ukrainiens approvisionnent sans cesse en chair à canon. Même les Américains doutent que s'accrocher à la ville soit la bonne option alors que les Ukrainiens semblent même être prêts à sacrifier leur offensive de printemps pour s'y accrocher un peu plus longtemps. De plus en plus d'experts militaires secouent la tête et parlent de Bakhmout comme d'une obsession ukrainienne, ce qui est le cas. Tenir Bakhmut empêche la dernière partie du plan d'échouer, c'est-à-dire fixer l'armée russe de l'autre côté des lignes de défense. Si les Russes font une percée, le plan aura complètement échoué. Il faut donc défendre Bakhmut.<br /> <br /> L'obsession des sanctions : L'un des plus grands chocs de la guerre a été l'échec des sanctions économiques occidentales. La réponse de l'Occident à cet échec a été intéressante. Ils n'ont pas annulé les sanctions, ne les ont pas gelées et ne les ont pas repensées. Au lieu de cela, ils continuent à sanctionner tout et tout le monde, même si cela est clairement inutile voire contre-productif. La situation devient de plus en plus surréaliste, mais ils ne peuvent pas s'arrêter. S'ils s'arrêtent, le plan aura échoué.<br /> <br /> La panique initiale<br /> <br /> L'échec du plan de l'Ukraine et de l'OTAN peut s'expliquer par un autre élément. Toutes les personnes importantes en Occident s'attendaient à ce que les Russes envahissent l'Ukraine avant que cela ne se produise. C'est d'ailleurs ce que beaucoup d'entre eux souhaitaient. On aurait pu s'attendre à ce qu'ils manifestent leur indignation, qu'ils condamnent les Russes brutaux, etc. La réaction initiale de l'Occident est allée bien au-delà. La colère, la panique et l'hystérie ont été extrêmes. Il y a même eu des menaces d'utilisation d'armes nucléaires. J'ai toujours pensé que ces réactions étaient bien plus extrêmes que l'invasion russe ne le justifiait. Pourquoi perdre complètement la tête face à un évènement dont on savait qu'il allait se produire ? Je soupçonne que toute cette colère, cette panique et ces menaces étaient dues au fait que les Russes avaient déjoué le plan occidental sur la Crimée. Ils allaient piéger les Russes, mais les Russes les ont piégés à leur place. Les Occidentaux ont été humiliés et rien ne motive plus la colère et les menaces d'armes nucléaires que l'humiliation.<br /> <br /> La colère et l'obsession de l'échec du plan en Ukraine et en Occident sont sans aucun doute le résultat de la psychologie et de la personnalité des classes dirigeantes occidentales et ukrainiennes, incroyablement uniforme. Ils n'acceptent pas facilement l'échec personnel ou l'intrusion de la réalité dans leurs plans. Mais il s'agit là d'un sujet pour un autre essai, et un long essai en plus.<br /> <br /> Enfin, n'oubliez pas qu'il ne s'agit que de spéculations - un exercice de pensée si vous voulez - mais qui sait ?"<br /> <br /> https://sonar21.com/the-planning-of-the-ukraine-invasion-from-the-russian-point-of-view-maybe/?fbclid=IwAR1LU0qVJ_4j6b2c8vmiiXyPC7S4So4OMXXOLMzngDAlR3d6918kepGKcUM
C
Bonjour rosemar,<br /> <br /> Pardonnez le cara
A
Quand j'écris que c'est le retour à l'âge de pierre c'est à prendre au sens figuré, mais aussi au sens littéral. Prigojine a publié fièrement l'éxécution bestiale d'un mercenaire dont la tête a été scotchée à une pierre avant d'être mortellement frappé avec une massue.<br /> https://www.lematin.ch/story/le-chef-de-wagner-salue-lexecution-presumee-dun-soldat-a-la-massue-374810964955
A
oui, il ose tout. Voici un extrait du livre de Glucksmann:<br /> "Le chef-d’œuvre des troupes numériques de Prigojine est incontestablement l’élection présidentielle de 2016 aux États-Unis. Dans<br /> l’année qui précède le vote, 150 millions d’Américains sont touchés par les messages sur Twitter et Facebook des 4 000 comptes humains et 50 000 bots anglophones de l’IRA. Leurs posts et leurs tweets sont lus 288 millions de fois lors des dernières semaines de la campagne, entre le 1er septembre et le 15 novembre 2016. Et ils ne visent pas n’importe qui, n’importe où. L’IRA cible en priorité les électeurs des « Swing States », ces États indécis dans lesquels la victoire se joue à quelques dizaines de milliers de voix. Ils basculent tous du côté républicain dans les jours qui précèdent le vote. Trump l’emporte de 10 704 voix dans le Michigan, de 112 911 voix en Floride ou de 44 292 voix en Pennsylvanie. Les conséquences mondiales de transferts de voix aussi minimes sont vertigineuses et l’armée numérique de<br /> l’IRA ne leur est pas étrangère. En février 2018, Evgueni Prigojine et l’Internet Research Agency sont inculpés par un grand jury américain pour leur ingérence dans l’élection de 2016. Le 7 novembre 2022, Prigojine revendique son rôle. Puis, en réponse à une question sur les élections de mi-mandat de 2022, il proclame fièrement : « Oui, nous nous sommes ingérés,nous le faisons et nous allons continuer à le faire. Avec précaution,précision, de façon chirurgicale, d’une manière qui nous est propre."<br /> Pour ce qui est de la suite des événements en Ukraine je suis comme tout le monde préoccupé par la contre-offensive qui est annoncée. J'espère qu'elle sera victorieuse mais sans rébellion intérieure en Russie je crains que nous soyons témoins d'un conflit permament et très meurtrier.<br /> Bonne fin de soirée l'amie
C
Pour ce qui concerne l'extraordinaire vidéo d'Evgueni Prigojine, le fait que le gouvernement lui ait imposé le général Mikhail Mizintsev (que les médias occidentaux présentaient comme limogé il y a quelques jours encore) comme commandant adjoint de son groupe n'est probablement pas étranger à cette sortie et puis, après tout, peut-être est-il surmené et sincèrement affecté par les pertes dans ses rangs.<br /> <br /> Prigojine, un civil, n'est qu'un prête-nom, Wagner a été fondée par le GRU avant qu'il n'en prenne officiellement la tête, mais l'homme semble s'être pris au jeu s’immisçant dans la conduite des opérations, n'hésitant pas à s'exposer à portée de tir des ukrainiens et interpellant régulièrement par vidéo interposée non seulement zelensky mais surtout ceux qui sont ses supérieurs dans la chaîne de commandement russe, s'attirant moultes inimitiés même s'il est peut-être apprécié de la troupe, s'il était un vrai militaire il serait passé depuis longtemps en cour martiale pour insubordination.<br /> <br /> Quoi qu'il en soit, Wagner va certainement être retiré du front dans les prochains jours mais dans le cadre d'une rotation normale des unités pour leur permettre de se reposer, rééquiper et recompléter leurs rangs.
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A
Avec Prigojine on n'est sûr de rien. Mise en scène ou désaccords réels..y'a que lui qui le sait mais ce qui frappe, au sens littéral premier, c'est cette manière obscène et vulgaire d'interpeller les responsables russes. C'est plus que du jamais vu, c'est de l'inoui...On n'est pas habitué à ça en Occident. Les américains ont leurs blackwaters( qui ne sont pas des anges) mais ils sont absents des médias, extrêmement discrets...On n'imagine pas une seule seconde un dirigeant des blackwaters interpellant G.Bush de cette manière...Et là, le fait que des personnages abjects comme Prigojine aient une projection médiatique éhontée montre à quel point la Russie est tombée au plus bas de ce qui est imaginable...<br /> Tout ce qui entoure cette guerre Caius est de l'ordre du cauchemar, un cauchemar qui me déprime profondément et qui, je le reconnais m'obsède. Je ne vois guère d'ordre international "normal" avant de très très longues années.<br /> Glucksmann rappelle dans son livre de quelle manière Sarkozy avait été "sonné" par son entretien personnel avec Poutine. Les prémices de la guerre étaient déjà bien présents...Cette violence et cette barbarie s'exprimaient déjà...
L
Sur la vidéo de l'attaque aux drones sur le Kremlin on voit deux hommes montés sur la coupole, ce serait eux qui ont tiré sur les drones, donc c'était préparé...<br /> <br /> https://www.sudinfo.be/id660416/article/2023-05-03/attaque-presumee-en-russie-deux-individus-etaient-occupes-escalader-le-toit-du
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C
Je ne connaissais pas Prilepine mais les quelques extraits que je viens d'en lire depuis hier suscitent mon intérêt : <br /> 
«Courage et patience, pitié et colère sont les quatre points cardinaux du Russe.
<br /> (...) Je n'ai absolument pas souvenir d'une seule personne dont je pourrais dire : c'est un salaud de première qui ne mérite que la mort. Tous les hommes que j'ai rencontrés brillaient par leur extravagance, leur cruauté ou leur bassesse extrême. Tels qu'ils sont, on aimerait les protéger et les choyer.
<br /> Bien sûr, on peut toujours tuer quelqu'un, mais en règle général, il vaut mieux éviter. Laissez-les vivre, tous.
<br /> Je me sens un lien de parenté avec eux.» 
(chronique «Tous les russes autour d'une même table»)<br /> https://www.babelio.com/livres/Prilepine-Je-viens-de-Russie/608043#!
A
On est bien d'accord Caius. Les drones sur le Kremlin c'est la recherche d'humiliations symboliques juste avant les cérémonies du 9 Mai...<br /> En ce qui concerne l'attentat contre Prilépine, un écrivain que je ne connaissais pas, voici ce qu'en dit Markowicz:<br /> "Zakhar Prilépine vient, par miracle, d’échapper à un attentat (mais il a été grièvement blessé), — en plein centre de la Russie, et alors qu’il revenait, une fois encore d’Ukraine. — Zakhar Prilepine est un écrivain particulier, parce qu’il n’est pas seulement un écrivain, d’extrême-droite, ultra-nationaliste, ayant fréquenté tous les plateaux-télés officiels russes pour appeler au meurtre et à la haine, mais qu’il est, lui-même, personnellement, un assassin, et un chef d’assassins, — puisqu’il a dirigé, lui-même, armes à la main, un régiment de gens dont il a expliqué, très simplement, et plus d’une fois, que c’était eux qui avaient tué le plus de monde entre 2014 et 2019. Sa mort ne m’aurait fait ni chaud ni froid, mais c’est bien qu’il survivre, parce qu’il doit figurer au premier rang des accusés dans les procès des responsables de la guerre. Cet homme doit vivre — en prison, quand le moment sera venu.<br /> Mais qui a appuyé sur le bouton qui a fait exploser sa voiture (et tué son garde du corps, dont, si je ne comprends bien, le pseudonyme était « Zloï », ce qui veut dire « Le Haineux », « le Méchant ») ? S’agit-il des services secrets ukrainiens, ou de ne je sais quel groupe inconnu ? <br /> Il apparaît que, ces derniers temps, un certain nombre de propagandistes russes ont tendance à sauter — et Vladlen le Tatare n’était que le plus célèbre de la liste. Et tous ces assassins (parce que, tous, ils sont des assassins) sont liés par une chose : tous, ils agonissaient d’injures le ministère de la Défense russe et l’Etat-major, et, tous, ils étaient du côté des Wagner de Prigojine. <br /> *
C
Le 25 avril Aleksey Arestovich, ancien conseiller en communication de zelensky, évoquait de prochaines attaques sur le Kremlin.<br /> <br /> Curieusement l'attaque des drones coïncide avec une visite surprise de zelensky en Finlande, il est donc possible que cette attaque ait été organisée par le SBU sans lui en référer directement (il aurait en effet pu s'y opposer par crainte de représailles sur sa petite personne).<br /> <br /> <br /> Cette action n'a aucun intérêt militaire et ne pouvait, sauf hasard extraordinaire, menacer la vie du Président Poutine mais par contre la cible de l'attaque, plutôt que Vladimir Poutine, pouvait être le mât du drapeau russe flottant sur le palais du sénat, édifice aussi symbolique que la Maison blanche, d'où Staline dirigea la guerre et où Vladimir Poutine a aussi son bureau. On imagine sans peine quel triomphe cela aurait été pour la propagande ukrainienne s'ils avaient réussi à détruire cette hampe. Les Ukrainiens sont friands de ce type d'actes de propagande comme en atteste la poursuite de leur campagne d'assassinats de journalistes et écrivains russes. <br /> <br /> Je présume qu'il n'est pas venu à l'esprit du journaliste de Sud info que les deux personnes sur le dôme du Palais du Sénat étaient des agents venu inspecter les dégâts causés par le premier drone ?<br /> <br /> Enfin, d'un point de vue technique la DCA de Moscou est conçue pour faire face à des avions et des missiles, pas à des drones de la taille d'une valise qui n'ont probablement décollé qu'à quelques kilomètres du Kremlin en volant au ras des toits.
A
Merci pour le lien...Les russes sont les rois de l'embrouille et je suis surpris qu'il n'y ait pas eu encore de faux gros attentat à Moscou ou ailleurs pour justifier une répression barbare et sanglante comme pour la Tchétchénie.<br /> Quoi qu'il en soit c'est fini maintenant. Plus personne ne les croit...leurs infos sont à prendre avec des pincettes de 2 mètres de long...<br /> Même si c'était vrai ces histoires de drones, ils ne représentent absolument rien à côté de ce que les russes font subir aux ukrainiens...