Bonjour les amis,
Dimanche dernier il y eu en Espagne des élections municipales et régionales.
Ça a été une débâcle pour les socialistes à cause du nombre de municipalités et de régions perdues mais si on compte le nombre de voix la vraie débâcle est pour PODEMOS le partenaire gouvernemental de Pedro Sánchez, équivalent de FRANCE INSOUMISE de Mélenchon, qui tombe en dessous de 4%.
Élections municipales et régionales en Espagne: net recul des socialistes, la droite progresse
Répétition générale avant les élections législatives, dont la date exacte n'est pas encore connue, les élections régionales et municipales en Espagne ce dimanche semblent indiquer un net re...
Dissolution du Parlement espagnol : le quitte ou double de Pedro Sanchez
Le président du gouvernement, secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol, a dissous le Parlement, lundi, après la déroute de la gauche aux élections locales, la veille. Les ...
Ma région, celle de Valencia, a été reprise par la droite et, bien évidemment, j'en suis sincèrement désolé, d'autant plus que la droite valencienne s'était particularisée par un nombre très important de trames de corruption quand elle était au pouvoir et par la tentative de privatisation de la gestion de la santé publique.
La politique espagnole est vraiment très complexe à cause des fortes différences territoriales, et pour faire TRÈS TRÈS simple, ma lecture de ces résultats locaux de dimanche dernier est que les tensions permanentes au sein du gouvernement entre les modérés socialistes et les deux ministres de PODEMOS Ione Belarra et Irene Montero (que j'ai beaucoup critiqué moi-même dans des billets antérieurs pour leur sectarisme agressif et toxique), ont projeté une mauvaise image de ce gouvernement de gauche (baptisé par certains de gouvernement Frankenstein à cause de l'hétérogénéité des forces alliées), alors que ses résultats en termes économiques étaient plus qu'honorables (création d'emplois et revalorisation des retraites par exemple). Il y a eu aussi des concessions "judiciaires" faites à des forces séparatistes de gauche qui ont terni l'image du gouvernement et que la droite a exploité.
On peut dire que Pedro Sánchez, dimanche dernier, a été mitraillé dans des "tranchées" qui n'étaient pas les siennes. Il paie le prix de la coalition. Un prix que je considère un peu injuste car on avait retrouvé grâce à son action une certaine paix sociale et la tension était retombée dans les zones "séparatistes" comme la Catalogne ou le pays basque.
Pedro Sánchez en décidant d'anticiper les élections de Décembre en Juillet de cette année prend le taureau par les cornes, crée la surprise et évite certains problèmes.
Au lieu de devoir affronter une révolte des barons socialistes qui ont perdu leur fief à cause de son gouvernement, il les oblige à se relancer en campagne. Il court-circuite une éventuelle crise interne, à court terme.
Par ailleurs les Etats-Majors des autres partis, au lieu d'analyser et d'évaluer les résultats du dernier scrutin, doivent déjà boucler certaines alliances rapidement pour les prochaines législatives. Ils ont 10 jours pour le faire et parvenir à des accords programmatiques et présenter des listes communes . Dans la gauche non-socialiste où il y a une myriade de petits partis c'est un peu la panique. Ces nombreux petits partis qui ne sont présents que dans certaines parties du territoire comme Madrid ou Barcelone sont nés de mouvances dissidentes de PODEMOS mais qui sont idéologiquement proches.
Du côté de la droite c'est bien plus simple. Il y a le Parti Populaire hégémonique (le PP), Ciutadanos parti centriste qui a été absorbé par le Parti Populaire et dont je viens d'apprendre qu'il renonce à se présenter aux prochaines élections tant il est affaibli et ne pèse plus rien, et VOX l'extrême-droite qu'on peut comparer au RN français.
Pour le Parti Populaire l'objectif difficile c'est d'atteindre une majorité absolue qui lui permettrait de s'affranchir d'une coalition avec VOX. A droite, et contrairement à la gauche, il ne peut y avoir qu'une seule configuration de coalition: c'est l'alliance du PP avec VOX et rien d'autre.
Il n'y a pas de cordon sanitaire en Espagne où VOX est déjà présent dans certains gouvernements régionaux tenus par la droite. On peut imaginer aussi un PP qui gouverne en solitaire sans avoir une majorité absolue de députés au congrès.
Théoriquement Pedro Sánchez va perdre ces élections anticipées mais il peut aussi espérer reconquérir une partie de son électorat. C'est quitte ou double...comme un joueur de poker.
Techniquement c'est bien joué ! En tout cas on peut lui reconnaître un certain panache.
Voici sa brève déclaration d'hier qui a duré 3 minutes.
Sur la photo ci-dessous Ione Belarra et Irene Montero, les 2 ministres de PODEMOS, agressives et sectaires, qui ont créé énormément de crispations qui sont probablement la cause de l'énorme dégringolade électorale méritée de PODEMOS.
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