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26 février 2023 7 26 /02 /février /2023 08:45

Bonjour les amis,

Qu'est-ce que le métacinéma ? C'est du cinéma qui parle de cinéma, comme par exemple  LA NUIT AMERICAINE de François Truffaut, à savoir un film dans lequel le réalisateur fait de l' Art en parlant de son Art.

C'est, entre autres,  ce que fait Spielberg dans son dernier opus, THE FABELMANS, dont voici le synopsis.

"Portrait profondément intime d’une enfance américaine au XXème siècle, The Fabelmans de Steven Spielberg nous plonge dans l’histoire familiale du cinéaste qui a façonné sa vie personnelle et professionnelle. À partir du récit initiatique d’un jeune homme solitaire qui aspire à réaliser ses rêves, le film explore les relations amoureuses, l’ambition artistique, le sacrifice et les moments de lucidité qui nous permettent d’avoir un regard sincère et tendre sur nous-mêmes et nos parents.

Passionné de cinéma, Sammy Fabelman passe son temps à filmer sa famille. S’il est encouragé dans cette voie par sa mère Mitzi, dotée d’un tempérament artistique, son père Burt, scientifique accompli, considère que sa passion est surtout un passe-temps. Au fil des années, Sammy, à force de pointer sa caméra sur ses parents et ses sœurs, est devenu le documentariste de l’histoire familiale ! Il réalise même de petits films amateurs de plus en plus sophistiqués, interprétés par ses amis et ses sœurs. Mais lorsque ses parents décident de déménager dans l’ouest du pays, il découvre une réalité bouleversante sur sa mère qui bouscule ses rapports avec elle et fait basculer son avenir et celui de ses proches.

On pouvait craindre, vu le caractère autobiographique du sujet, un film un peu trop nostalgico-sentimentaliste mais il n'en est rien.

Spielberg nous raconte la naissance de sa passion pour le 7ème Art ( ça c'est la partie métacinéma) en l'insérant dans sa propre histoire familiale (ça c'est la partie cinéma).

Il arrive, tout en gardant sa patte audiovisuelle très caractéristique qu'on peut apprécier sur la bande-annonce, à nous surprendre. 

Il nous offre un portrait de femme saisissant, celui de sa mère.

Voici ce que dit Christoblog sur la page allociné.

"The Fabelmans est avant tout pour moi un magnifique portrait de femme. Michelle Williams trouve probablement ici son meilleur rôle : drôle, séduisante, fragile, forte. Elle campe à merveille cette femme qui se souhaiterait libre, mais est née à la mauvaise époque. Tour à tour explosive et dépressive, elle introduit dans le film une part d’instabilité chronique qui en fait une grande œuvre et lui donne ce rythme un peu lâche, peu habituel chez Spielberg."

Plus loin l'internaute ajoute:

"Le second grand sujet du film est évidemment la réflexion sur le pouvoir du cinéma, génialement traité à travers de multiples étapes tirés de la vie du cinéaste. Deux sont particulièrement émouvants : les plans accidentels qui révèle l’infidélité de la mère (on pense évidemment à Blow up) et surtout la leçon de cinéma que constitue le reportage effectué à la plage. Durant cette dernière séquence, j’ai été littéralement bluffé par la démonstration que fait Spielberg de l’art du réalisateur : on aura rarement aussi bien montré comment le cadrage, le choix de ce qu’on filme, l’emplacement de la caméra et le montage donnent du sens à l’œuvre finale. Du très grand art."

 

J'ajouterai simplement que Spielberg, fidèle à lui-même, n'a pas son pareil pour savoir nous faire partager une vie de famille...On vit certaines scènes à travers les  yeux des trois enfants.. on pouffe, on rit et on pleure avec eux. Le film interpelle les adultes et notamment les parents sur leurs responsabilités. Les enfants posent sur eux un regard parfois cruel et sans concessions (comme dans la vraie vie), alors que le père et la mère essaient de se dépêtrer pour faire les choses du mieux possible.

Il y a aussi de la part du réalisateur beaucoup d'humour, voire de dérision, comme la scène de la tentative de conversion de l'auteur au christianisme par sa petite amie du lycée.

L'auteur nous rappelle qu'il a souffert de l'antisémitisme sur la côte Ouest. Un thème qui reste malheureusement d'actualité. A l'époque l'antisémitisme était principalement véhiculé par la droite traditionaliste chrétienne qui voyait les juifs comme un peuple  déicide. 

Spielberg est aussi assez honnête sur lui-même. Il n'essaie pas de donner de lui l'image d'un grand créateur torturé par son Art mais plutôt celle d'un réalisateur passionné et obsédé de technique, une technique qu'il veut mettre au service de son art. Sa brève rencontre avec John Ford est assez croustillante !

Le film vous réservera de magnifiques instants d'émotions, mais pour moi, les moments les plus magiques, les plus époustouflants, sont ceux que provoquent la mère...

Le père est souvent touchant, mais la mère est bouleversante !

THE FABELMANS...une petite merveille de cinéma et de métacinéma signée Spielberg...
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commentaires

F
Oui, nous avons eu cette chance d'être des enfants qui appartenaient à une génération ou les parents savaient que l'amour ce n'est pas se séparer à la première dispute venue.<br /> Pour revenir au film je l'ai vu hier après-midi. Un public de tous les ages avec quelques personnes âgés qui doivent aller très rarement au cinéma.<br /> En ce qui me concerne, j'ai bien aimé ce film mais surement un peu moins que ce ce que j'en ai lu dans certaines critiques ou dans la tienne.<br /> C'est intéressant, passionnant parfois, <br /> Je pense que Spielberg a aussi voulu attendre que son père soit parti pour faire c film. Celui-ci est parti en 2020 à 103 ans.<br /> Bonne soirée l'ami.
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A
Je crois que mon enthousiasme tient au fait que je n'avais absolument rien lu avant de voir le film. Or, j'étais moins emballé par les derniers films de Spielberg et je n'avais même pas vu ses 2 dernieres productions, à savoir le remake de west side story et Ready player one. J'avais perdu mon intérêt pour lui.<br /> En même temps, et dès les premieres images de THE FABELMANS on se retrouve dans l'univers spielberguien auquel on est habitué. L'esthétique, les couleurs, la façon de jouer avec les lumieres (notamment avec la danse improvisée de la mère dans la nuit devant les phares de la voiture ) mais il m' a vraiment surpris avec le personnage de sa mère...et de son père et de Benny. Ça je ne m'y attendais pas et la performance de Michelle Williams est exceptionnelle. Spielberg lui a offert un rôle en or et son interprétation ressemble parfois à une forme de miracle. Peu à peu, et au fur et à mesure que le film avançait j'étais littéralement subjugué par Michelle Williams et complètement dans la peau du père de Spielberg. Le rôle du père aussi me touche profondément...on a tous connu des braves types, qui mériteraient tout, mais qui finalement n'ont pas droit à l'histoire d'amour dont ils rêvaient...Effectivement on peut imaginer que Spielberg ait attendu le départ de son père pour tourner ce film qui devait lui trotter depuis longtemps dans sa tête.<br /> Bonne fin de soirée l'ami<br />
R
Merci pour ce compte-rendu : un film qui a l'air passionnant sur la passion du cinéma, son pouvoir, sur la famille, sur la formation d'un jeune garçon, des thèmes entrelacés très intéressants.<br /> Ton article donne envie d'aller au cinéma !<br /> <br /> Belle soirée, AJE
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A
J'ai rectifié mon billet car j'avais mis par erreur la bande-annonce américaine et je viens de la remplacer par la française.<br /> Franchement j'ai été surpris par la capacité de renouvellement de Spielberg qui m'a bluffé par la manière de traiter son sujet. Ce portrait de sa mère, c'est pas rien...<br /> Spielberg n'a rien perdu de sa capacité à nous émerveiller avec les choses les plus quotidiennes. Le cinéma doit rester magique et là, Spielberg donne une petite leçon à tous les jeunes réalisateurs qui ne savent plus attirer le public dans les salles.<br /> Un bon film, c'est d'abord une bonne histoire avec des caractères bien écrits, et le reste, la forme et les effets spéciaux viennent en second plan et sont au service d'une histoire solide.<br /> THE FABELMANS, malgré les moments durs et difficiles dans lesquels le film projette le spectateur, respire l'optimisme. Quand le mot FIN apparaît sur l'écran on sourit, un peu émerveillé, et on se dit que la vie est belle.<br /> Bonne fin de soirée l'amie
L
Comme tu le dis, un film magnifique de bout en bout, au point que c'est le premier film pendant lequel je n'ai pas touché une seule fois à mon téléphone.<br /> <br /> À la fin du film je me suis senti heureux d'avoir grandi dans une famille dont les parents sont restés ensemble jusqu'à la mort de l'un des deux, une famille dans laquelle le sens de la responsabilité et du sacrifice ont guidé toutes leurs décisions. Ça n'a pas empêché 2 de mes soeurs de divorcer, et la quatrième de ne jamais se marier.<br /> <br /> J'ai bcp aimé la fin du film, avec l'horizon haut et bas...
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A
C'est un film qui interpelle les gens de notre génération de 2 manières,:<br /> 1: l'enfant que nous avons été...Tout comme toi j'ai bénéficié d'un environnement familial très stable et c'est le plus merveilleux trésor que mes parents m'ont légué. Quand on interrogeait il y a 30 ans Spielberg sur la pire de ses frayeurs, il répondait que c'était la solitude. Ce film confirme l'épreuve difficile qu' a supposé pour lui la séparation de ses parents.<br /> 2. Les parents que nous sommes et le regard que nos enfants portent sur nous... Le film nous ramène sur terre et nous rappelle à nos responsabilités qu'il faut savoir assumer une fois qu'on a décidé d'être papa ou maman.<br /> Le leçon finale de John Ford c'est absolument délicieux !
L
J'y vais à l'instant... Je lirai ton billet après.<br /> <br /> Vendredi, un chirurgien m'a dit l'avoir vu et qu'il s'était endormi vers la fin.<br /> <br /> À plus tard, on ne rate pas un Spielberg
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A
Ton chirurgien travaille trop et il était fatigué...C'est un film ma-gni-fi-que ! N'oublie pas de me dire ce que tu en as pensé après l'avoir vu