Bonjour les amis,
Qu'est-ce que le métacinéma ? C'est du cinéma qui parle de cinéma, comme par exemple LA NUIT AMERICAINE de François Truffaut, à savoir un film dans lequel le réalisateur fait de l' Art en parlant de son Art.
C'est, entre autres, ce que fait Spielberg dans son dernier opus, THE FABELMANS, dont voici le synopsis.
"Portrait profondément intime d’une enfance américaine au XXème siècle, The Fabelmans de Steven Spielberg nous plonge dans l’histoire familiale du cinéaste qui a façonné sa vie personnelle et professionnelle. À partir du récit initiatique d’un jeune homme solitaire qui aspire à réaliser ses rêves, le film explore les relations amoureuses, l’ambition artistique, le sacrifice et les moments de lucidité qui nous permettent d’avoir un regard sincère et tendre sur nous-mêmes et nos parents.
Passionné de cinéma, Sammy Fabelman passe son temps à filmer sa famille. S’il est encouragé dans cette voie par sa mère Mitzi, dotée d’un tempérament artistique, son père Burt, scientifique accompli, considère que sa passion est surtout un passe-temps. Au fil des années, Sammy, à force de pointer sa caméra sur ses parents et ses sœurs, est devenu le documentariste de l’histoire familiale ! Il réalise même de petits films amateurs de plus en plus sophistiqués, interprétés par ses amis et ses sœurs. Mais lorsque ses parents décident de déménager dans l’ouest du pays, il découvre une réalité bouleversante sur sa mère qui bouscule ses rapports avec elle et fait basculer son avenir et celui de ses proches.
On pouvait craindre, vu le caractère autobiographique du sujet, un film un peu trop nostalgico-sentimentaliste mais il n'en est rien.
Spielberg nous raconte la naissance de sa passion pour le 7ème Art ( ça c'est la partie métacinéma) en l'insérant dans sa propre histoire familiale (ça c'est la partie cinéma).
Il arrive, tout en gardant sa patte audiovisuelle très caractéristique qu'on peut apprécier sur la bande-annonce, à nous surprendre.
Il nous offre un portrait de femme saisissant, celui de sa mère.
Voici ce que dit Christoblog sur la page allociné.
"The Fabelmans est avant tout pour moi un magnifique portrait de femme. Michelle Williams trouve probablement ici son meilleur rôle : drôle, séduisante, fragile, forte. Elle campe à merveille cette femme qui se souhaiterait libre, mais est née à la mauvaise époque. Tour à tour explosive et dépressive, elle introduit dans le film une part d’instabilité chronique qui en fait une grande œuvre et lui donne ce rythme un peu lâche, peu habituel chez Spielberg."
Plus loin l'internaute ajoute:
"Le second grand sujet du film est évidemment la réflexion sur le pouvoir du cinéma, génialement traité à travers de multiples étapes tirés de la vie du cinéaste. Deux sont particulièrement émouvants : les plans accidentels qui révèle l’infidélité de la mère (on pense évidemment à Blow up) et surtout la leçon de cinéma que constitue le reportage effectué à la plage. Durant cette dernière séquence, j’ai été littéralement bluffé par la démonstration que fait Spielberg de l’art du réalisateur : on aura rarement aussi bien montré comment le cadrage, le choix de ce qu’on filme, l’emplacement de la caméra et le montage donnent du sens à l’œuvre finale. Du très grand art."
Avis sur le film The Fabelmans
Retrouvez les 217 critiques et avis pour le film The Fabelmans, réalisé par Steven Spielberg avec Gabriel LaBelle, Michelle Williams, Paul Dano.
https://www.allocine.fr/film/fichefilm-255726/critiques/spectateurs/
J'ajouterai simplement que Spielberg, fidèle à lui-même, n'a pas son pareil pour savoir nous faire partager une vie de famille...On vit certaines scènes à travers les yeux des trois enfants.. on pouffe, on rit et on pleure avec eux. Le film interpelle les adultes et notamment les parents sur leurs responsabilités. Les enfants posent sur eux un regard parfois cruel et sans concessions (comme dans la vraie vie), alors que le père et la mère essaient de se dépêtrer pour faire les choses du mieux possible.
Il y a aussi de la part du réalisateur beaucoup d'humour, voire de dérision, comme la scène de la tentative de conversion de l'auteur au christianisme par sa petite amie du lycée.
L'auteur nous rappelle qu'il a souffert de l'antisémitisme sur la côte Ouest. Un thème qui reste malheureusement d'actualité. A l'époque l'antisémitisme était principalement véhiculé par la droite traditionaliste chrétienne qui voyait les juifs comme un peuple déicide.
Spielberg est aussi assez honnête sur lui-même. Il n'essaie pas de donner de lui l'image d'un grand créateur torturé par son Art mais plutôt celle d'un réalisateur passionné et obsédé de technique, une technique qu'il veut mettre au service de son art. Sa brève rencontre avec John Ford est assez croustillante !
Le film vous réservera de magnifiques instants d'émotions, mais pour moi, les moments les plus magiques, les plus époustouflants, sont ceux que provoquent la mère...
Le père est souvent touchant, mais la mère est bouleversante !