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10 juin 2022 5 10 /06 /juin /2022 10:21

Bonjour les amis,

Le président polonais Andrzej Duda a critiqué vivement dans les pages du quotidien allemanf Bild le président Macron et le chancelier Scholtz pour leurs entretiens téléphoniques avec Vladimir Poutine, affirmant que c'était comme avoir des discussions avec Hitler pendant la seconde guerre mondiale.

Duda a déclaré que de tels entretiens ne faisaient que légitimer la guerre illégale livrée contre l'Ukraine.

"Quelqu'un a-t-il parlé ainsi avec Adolf Hitler pendant la Seconde Guerre mondiale ? Quelqu'un a-t-il dit qu'Adolf Hitler devait sauver la face ? Que nous devrions procéder de manière à ce que ce ne soit pas humiliant pour Adolf Hitler ? Je n'ai pas entendu de telles voix", a-t-il déclaré.

De son côté le président ukrainien Volodimir Zelensky a dit en Mai que les suggestions faites par certains pays occidentaux, pour que Kyiv fasse des concessions afin de mettre fin à la guerre, rappelaient les tentatives d'apaisement de l'Allemagne nazie en 1938, à l'approche de la Seconde Guerre mondiale.

Je comprends l'exaspération de Duda et de Zelinsky qui perçoivent ces entretiens comme un jeu de dupes mené de manière cynique par Poutine, un jeu de dupes qui n'aurait d'autre but que de maintenir le projet criminel du dirigeant russe tout en donnant l'impression fausse de négocier.

Par ailleurs, les récentes déclarations du maître du Kremlin se comparant à Pierre le Grand confirment que nous avons à faire à un mégalomane monstrueux, narcissique et anachronique qui veut à tout prix entrer dans les livres d'histoire aux côtés de personnages mythiques qui ont nourri son imaginaire malade et atrophié.

J'en veux pour preuve cet article du Figaro que je vous mets en lien.

Dans cet article du FIGARO il y a une interview très intéressante de 20 minutes Serguei Jirnov, ancien espion soviétique et russe, qui vient de publier L'ENGRENAGE aux Editions Albin Michel.

Dans cette interview de l'article du Figaro Jirnov rappelle le mépris de Poutine pour les occidentaux et notamment pour Macron. Mais Jirnoc considère également que Poutine devient de plus en plus isolé au Kremlin et que donc il n'a plus une vraie conscience du réel.

Dans un tel contexte les entretiens avec Macron auraient au moins le mérite de le ramener sur Terre, selon lui.

Je comprends bien le point de vue de Jirnoc, qui est aussi celui de Hélène Carrère d' Encausse, mais je ne le partage pas.

Lisez ce que dit André Markowicz sur sa page facebook:

" Et est-ce que ça a servi à quelque chose, la « centaine d'heures au moins » que notre président aura passées au téléphone avec Poutine après le lancement de l'invasion ? Comment ne pas voir que Poutine ne comprend que le rapport de force direct, que la confrontation, — que la moindre complaisance avec lui lui donne des arguments pour continuer et pour nous mépriser ? — Poutine n’a jamais négocié sur rien, il n’a jamais reculé, sur rien, parce qu’il part de l'idée que les démocraties sont des régimes faibles et que, jusqu’à présent, la force a toujours marché. Ce sont toujours les démocraties qui ont reculé, et qui l’ont laissé faire — qu’on se souvienne de la Géorgie, ou de la Crimée. Il ne reculera pas plus aujourd’hui — de son propre gré. Pire encore : dès qu’il sent une faiblesse, il appuie dessus, et, lui, il humilie. N’est-ce pas la presse de Poutine qui explique à qui veut l'entendre — et il y a plein de gens qui veulent l'entendre — que Frédéric Lecler-Imhoff, tué en accompagnant un convoi humanitaire, n'était pas un journaliste, mais un agent secret, ou je ne sais pas quoi ? — Ça, au moment où Macron passe ses centaines d'heures passées à discuter ?...
Mais discuter de quoi ? On parle — de plus en plus — de négociations, alors que 20% du territoire ukrainien sont occupés (et nous savons dans quelles conditions). Des négociations sur quoi ? sur le fait de laisser la Russie annexer tout le Donbass et toute la province de Lougansk — là encore pour permettre à Poutine d'apparaître comme un vainqueur ? Et quid de Kherson ? — Et, naturellement, je ne parle pas de la Crimée. Et quid du million et plus de gens déportés d'Ukraine en Russie ? Et quid des enfants, déportés, eux aussi, et dont certains ont été déclarés adoptables, alors qu’ils avaient été arrachés à leurs parents ?"

En conclusion, je dirais donc que je me range du côté du président polonais.

Fallait-il maintenir des conversations avec Hitler durant ses agressions guerrières? Non !...

Pour Poutine on devrait appliquer la même règle et le laisser assumer tout seul ses initiatives barbares. Il s'est mis hors-jeu du concert des nations civilisées et on n'a plus aucune raison de le traiter avec le respect dû à un chef d' Etat, aussi puissant soit-il. C'est lui qui humilie son peuple à qui il devra de vraies explications tôt ou tard.

PS: On n'a bien évidemment aucun moyen de savoir si Macron négocie de manière intelligente, et j'ai plus que des doutes à ce sujet à cause des motifs invoqués par Markowicz et parce que Macron a trop insisté de manière maladroite sur sa volonté de ne pas vouloir humilier les russes. En revanche, je n'ai aucune raison de douter de sa sincérité ni de sa bonne foi.

Le président Macron se "décarcasse" pour tenter de débloquer la situation mais il récolte de drôles de fruits. A la télé russe, on se moque de lui, en le faisant passer pour un faiblard, une mauviette...De quoi renforcer davantage le point de vue du président polonais sur la pertinence de ces entretiens téléphoniques.

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commentaires

M
Là je ne sais pas quoi dire... Ne pas causer à Poutine? Ou lui causer? Macron s'y acharne sans résultat notable autre que de décevoir Zelensky, de plus il se ridiculise aux yeux des Russes.<br /> Alors l'alternative? La guerre totale? J'avoue que je ne suis pas rassurée du tout!
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A
Impossible de se faire une idée précise du bien-fondé de ces entretiens puisqu 'ils sont secrets. Simplement je comprends l'exaspération du président polonais qui y voit un énorme et tragique foutage de gueule de la part de Poutine (or, sa perception n'est peut-être pas erronée...on ne sait). La pologne qui accueille un nombre très important de réfugiés est très impliquée, qu'elle le veuille ou pas, dans ce conflit. Macron ne peut donner des garanties ou faire des promesses à poutine sans s'assurer du plein accord de ses partenaires européens.<br /> La France préside le conseil européen mais n'est pas mandatée comme médiatrice. <br /> On sait par ailleurs que les effets de ces entretiens sont quasi nuls...et il est à craindre que, comme dit Markowicz, il n'y a rien à négocier tant les points de vue des uns et des autres sont incompatibles. La voie diplomatique est pour l'instant bloquée...et c'est l'évolution militaire, accompagnée du poids des sanctions, qui vont marquer les changement stratégiques futurs.<br /> On sait que l'occident va fournir à l' Ukraine toute l'aide dont elle a besoin...Poutine le sait aussi...<br /> La messe est dite. On est dans la phase (qui peut être tès longue) où c'est le conflit sur le terrain qui amène des changements...ça, et rien d'autre...
L
À vrai dire il y a une différence entre Poutine et Hitler. Poutine possède l'arme nucléaire, ce que Hitler n'avait pas. <br /> À l'époque de la seconde guerre mondiale il était juste question de lever un certain nombre de pays alliés mélangeant des démocraties et des dictatures comme l'Union soviétique pour faire le poids contre l'armée nazie. <br /> Aujourd'hui il nous est impossible de lever un nombre de pays alliés car l'ennemi commun possède l'arme atomique, et que l'ennemi commun se plaint du rapprochement de l'Otan de ses frontières, argument recevable par un bon nombre de pays.
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A
Le rapprochement de l'otan ne me paraît pas un argument recevable car c'est bien la Russie qui, par ses agressions antérieures ( georgie, Moldavie) et par ses menaces sur les républiques baltes par exemple, a ressuscité une otan qui était moribonde (état de mort cérébrale avait dit Macron à l'époque de Trump). Le fait que la Finlande et la Suède veuillent intégrer maintenant l'otan montre à quel point Poutine est finalement le meilleur promoteur de l'alliance atlantique.<br /> L'arme nucléaire permet effectivement à Poutine d'exercer un gros chantage ignoble, mais peut-on considérer que les entretiens téléphoniques sont en mesure d'infléchir sa décision sur leur possible emploi?...Tout ce que nous obeservons depuis plus de 100 jours c'est que les entretiens téléphoniques n'influent en rien les décisions militaires de Poutine...avec les sanctions et l'aide fournie à l'Ukraine ce sera autre chose...il va falloir tenir...le temps ne va pas jouer en sa faveur...Si Poutine utilise l'arme nucléaire il signe sa propre fin, et il n'entrera pas dans l'histoire comme Pierre le Grand mais comme le plus grand criminel du XXI ème siècle...et il le sait !<br />
R
Difficile de savoir quelle est la bonne attitude face à Poutine : certains se hasardent à dire que Poutine a sombré dans la folie... en se comparant à Pierre Le Grand, "il se la pète", pour parler familièrement ! Un EGO, un narcissisme exacerbé... c'est très inquiétant. Jusqu'où ira-t-il ? Certains disent qu'il est depuis trop longtemps au pouvoir : ça lui monte à la tête !<br /> <br /> <br /> Belle soirée, AJE
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A
Le profil psychologique de Poutine n'est pas très mystérieux. Tous les témoignages confirment que c'est la HAINE de ces populations ukrainiennes qui ne veulent pas d'un rapprochement avec la Russie qui l'habite. C'est un cas d'école d'enfant frustré qui a développé un caractère revenchard, narcissique et puis, présidence aidant, mégalomane. Ce qui le caractérise depuis longtemps c'est qu'il n'a absolument aucune morale...ou du moins s'il en a une ce serait celle d'un chef mafieux.<br /> Nous manquons de logique et Poutine sait utiliser nos faiblesses. A partir du moment où nous adoptons un paquet de sanctions économiques qui équivalent à déclarer la guerre sans la faire, ces entretiens téléphoniques ressemblent à un jeu de dupes de mauvais goût. Ça permet à Poutine d'inverser les rôles, de jouer les offensés...Il faut arrêter ce cirque.<br /> Je comprends l'éxaspération du président polonais qui a à gérer l'arrivée de millions de réfugiés...Poutine ne cède rien, donc il devrait y avoir rupture de communication directe. On sait que c'est l'effet de l'ensemble des sanctions prises qui infléchira le cours de l'histoire (ou pas...)...donc ça ridiculise un peu ces heures d'entretiens qui semblent bien vaines. La meilleure preuve c'est que la télé russe se moque de Macron alors que le contexte est tragique et ne prête pas à rire.<br /> Bonne fin de soirée l'amie