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16 septembre 2019 1 16 /09 /septembre /2019 15:35

Bonjour les amis,

Il y a quelques semaines j'avais consacré un billet à NIÑO DIOS DE AMOR HERIDO de Francisco Guerrero.

http://alea-jacta-est.ex-posteur.over-blog.com/2019/06/nino-de-dios-herido.html

La semaine dernière Silvia, la directrice de chant de mon groupe choral CADENZA, m'a fait une bonne petite surprise. Elle savait que j'adorais ce morceau, que j'avais très envie qu'on le chante et elle l'a mis au programme de notre prochain concert. J'avais suggéré ce choix à maintes reprises et elle a finalement accédé à mon souhait. Je l'en remercie vivement.

Alors, avant d'aller plus loin, je vous invite à prendre juste 2 minutes pour réécouter attentivement ce petit joyau polyphonique de la Renaissance espagnole. 

En général quand j'aborde une oeuvre que je ne connais pas je m'attache dès le départ à ma partition basse, à ce qui va être mon texte et ma mélodie. Mais cette fois-ci il vous faut imaginer que ça fait des semaines que je me chantonne l'air de la chanson pour moi tout seul, c'est à dire une ligne mélodique qui ne sera pas la mienne et qui s' est solidement gravée dans mon esprit et dont il va falloir que je me "débarrasse"...

Écoutez la partition des basses  sur le lien ci-dessous. Ça n'a pratiquement rien à voir avec l'air que vous venez d'entendre. Nous, on va faire le contrepoint.

 

Donc il va falloir que je vide littéralement mon esprit, et que j'apprenne NIÑO DE AMOR HERIDO comme si c'était une nouvelle chanson.

NIÑO DE AMOR HERIDO c'est un bel exemple de comment on travaille le chant polyphonique.

Si vous avez de la curiosité pour le travail harmonique à 4 voix, voici les partitions des trois autres cordes.

 

Voici la partition des ténors.

Voici celle des contraltos.

Et maintenant pour terminer voici la partie chantée des sopranos, celle qui porte la mélodie que vous connaissez.

Voilà. J'ai donc tout désossé !

Alors, avouez que c'est quand même assez magique la polyphonie car quand on met les 4 cordes ensemble, ça donne ça...

Je sais lire la musique mais je ne suis pas musicologue et je n'ai pas étudié l'art de la composition donc quand je travaille avec mon groupe choral je suis comme un enfant qui assiste à l'assemblage de pièces apparemment différentes d'un puzzle musical, et qui constate avec émerveillement que le résultat final est harmonieux.

Je pourrais essayer d'approfondir, d'étudier la théorie de l'harmonie pour mieux comprendre les ressorts d'une oeuvre mais, finalement, mon ignorance ne me gêne pas vraiment car elle me permet aussi de garder un esprit d'enfant, et de préserver ce côté magique que représente pour moi le chant polyphonique.

Je suis comme un enfant qui ne va pas essayer de casser son jouet pour comprendre comment il marche de l'intérieur.

Finalement j'essaie de rester dans mon registre, celui du chant. Et rien que ça, ça demande pas mal de travail quand même : essayer de bien respecter la partition telle qu'elle est écrite avec toutes ses nuances... essayer de bien faire ça et le miracle aura lieu. C'est ça qui compte vraiment.

 

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commentaires

R
Divin c est absolument divin bise à tous
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A
Oui c' est assez sublime. Il faut ajouter aussi pour ceux qui voudraient entrer dans une chorale mais qui ne savent pas lire la musique que les tutoriels que j'ai mis en lien permettent de pallier partiellement à ce problème et peuvent les aider à mémoriser leur ligne mélodique. Maintenant, grâce aux nouvelles technologies, la directrice de chant peut enregistrer un audio de chaque corde de manière séparée et les envoyer via whatsapp ou via mail aux membres de la chorale pour qu'ils puissent travailler chez eux.
R
Ce chant est somptueux : tu as bien fait d'insister pour suggérer ce choix. Et on voit avec ton article toutes les difficultés du chant polyphonique : jouer sa partition sans être influencé par les autres voix...<br /> <br /> Le résultat est vraiment magnifique...<br /> <br /> Belle soirée, AJE
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A
Le fait qu'un internaute a eu la bonne idée d'éditer ce chant voix par voix m'a donné l'opportunité de vous faire pénétrer dans les entrailles de l'oeuvre et à l'intérieur du travail choral. Chacun apprend son texte et sa mélodie, et ensuite on les met en place. Souvent Silvia commence par faire chanter deux cordes ensemble, puis trois, puis les quatre...<br /> C'est vrai que le résultat est magnifique et très gratifiant et justifie pleinement le temps et l'énergie que chacun d'entre nous consacre à l'apprentissage de l'oeuvre. Les répétitions et la mise en place ne sont jamais ennuyeuses si chacun a bien fait préalablement son boulot de son côté. Inutile de te dire que j'attends la première répétition de NIÑO DIOS avec beaucoup d'impatience. J'en salive d'avance...<br /> Bonne fin de soirée l'amie
L
Déjà, pouvoir lire ta partition, je crois que c'est un truc absolument magique, pas du tout donné au premier venu...<br /> Chapeau les artistes !
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A
Bin lire ça va encore à peu près...Mais chanter ce qui est écrit c'est parfois difficile. Par exemple, tenir toute une longue ligne mélodique sans respirer entre deux ça demande de la technique...On arrive toujours à chanter mais pas toujours à respecter ce qui est écrit...Le travail sur les timbres aussi ça requiert du travail et de la technique : éviter les voix dures qui heurtent l'ouie...
A
Oui, bien vu. Bravo ! ...il y a une erreur de celui qui a édité . Je vais rectifier tout de suite et mettre une autre vidéo. Tu pourras constater que la voix des contraltes est bien différente des 3 autre voix.
L
Je n'ai pu différencier celle des ténors de celle des contraltos...