Bonjour les amis,
Il y a quelques semaines j'avais consacré un billet à NIÑO DIOS DE AMOR HERIDO de Francisco Guerrero.
http://alea-jacta-est.ex-posteur.over-blog.com/2019/06/nino-de-dios-herido.html
La semaine dernière Silvia, la directrice de chant de mon groupe choral CADENZA, m'a fait une bonne petite surprise. Elle savait que j'adorais ce morceau, que j'avais très envie qu'on le chante et elle l'a mis au programme de notre prochain concert. J'avais suggéré ce choix à maintes reprises et elle a finalement accédé à mon souhait. Je l'en remercie vivement.
Alors, avant d'aller plus loin, je vous invite à prendre juste 2 minutes pour réécouter attentivement ce petit joyau polyphonique de la Renaissance espagnole.
En général quand j'aborde une oeuvre que je ne connais pas je m'attache dès le départ à ma partition basse, à ce qui va être mon texte et ma mélodie. Mais cette fois-ci il vous faut imaginer que ça fait des semaines que je me chantonne l'air de la chanson pour moi tout seul, c'est à dire une ligne mélodique qui ne sera pas la mienne et qui s' est solidement gravée dans mon esprit et dont il va falloir que je me "débarrasse"...
Écoutez la partition des basses sur le lien ci-dessous. Ça n'a pratiquement rien à voir avec l'air que vous venez d'entendre. Nous, on va faire le contrepoint.
Donc il va falloir que je vide littéralement mon esprit, et que j'apprenne NIÑO DE AMOR HERIDO comme si c'était une nouvelle chanson.
NIÑO DE AMOR HERIDO c'est un bel exemple de comment on travaille le chant polyphonique.
Si vous avez de la curiosité pour le travail harmonique à 4 voix, voici les partitions des trois autres cordes.
Voici la partition des ténors.
Voici celle des contraltos.
Et maintenant pour terminer voici la partie chantée des sopranos, celle qui porte la mélodie que vous connaissez.
Voilà. J'ai donc tout désossé !
Alors, avouez que c'est quand même assez magique la polyphonie car quand on met les 4 cordes ensemble, ça donne ça...
Je sais lire la musique mais je ne suis pas musicologue et je n'ai pas étudié l'art de la composition donc quand je travaille avec mon groupe choral je suis comme un enfant qui assiste à l'assemblage de pièces apparemment différentes d'un puzzle musical, et qui constate avec émerveillement que le résultat final est harmonieux.
Je pourrais essayer d'approfondir, d'étudier la théorie de l'harmonie pour mieux comprendre les ressorts d'une oeuvre mais, finalement, mon ignorance ne me gêne pas vraiment car elle me permet aussi de garder un esprit d'enfant, et de préserver ce côté magique que représente pour moi le chant polyphonique.
Je suis comme un enfant qui ne va pas essayer de casser son jouet pour comprendre comment il marche de l'intérieur.
Finalement j'essaie de rester dans mon registre, celui du chant. Et rien que ça, ça demande pas mal de travail quand même : essayer de bien respecter la partition telle qu'elle est écrite avec toutes ses nuances... essayer de bien faire ça et le miracle aura lieu. C'est ça qui compte vraiment.
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