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26 août 2018 7 26 /08 /août /2018 18:09

Bonjour les amis,

Ça y' est ! Je viens de finir la lecture de La disparition de Stephanie Mailer, le dernier roman de Joel Dicker, un volumineux pavé de 640 pages.

En voici le synopsis :

30 juillet 1994. Orphea, petite station balnéaire tranquille des Hamptons dans l’État de New York, est bouleversée par un effroyable fait divers: le maire de la ville et sa famille sont assassinés chez eux, ainsi qu’une passante, témoin des meurtres.
L’enquête, confiée à la police d’État, est menée par un duo de jeunes policiers, Jesse Rosenberg et Derek Scott. Ambitieux et tenaces, ils parviendront à confondre le meurtrier, solides preuves à l’appui, ce qui leur vaudra les louanges de leur hiérarchie et même une décoration.
Mais vingt ans plus tard, au début de l’été 2014, une journaliste du nom de Stephanie Mailer affirme à Jesse qu’il s’est trompé de coupable à l’époque.
Avant de disparaitre à son tour dans des conditions mystérieuses.

Ce roman qui est un page turner est écrit avec des allers et venues incessantes entre 1994, époque du quadruple crime, et 2014, époque de la reprise de l'enquête.

Il y a de nombreux personnages, tous intéressants, ce qui donne l' occasion à l'auteur de multiplier à l' infini les fausses pistes.

A noter que les 4 ou 5 personnages principaux du roman se relaient de manière continue pour nous narrer en parallèle les deux enquêtes : la passée et la présente.

L' intérêt est toujours soutenu et chaque chapitre apporte une révélation qui permet au lecteur de compléter peu à peu cet énorme puzzle.

Il faut souligner la maestria avec laquelle Dicker sait bâtir une histoire et composer un tableau labyrinthique dans lequel on ne se perd jamais. De ce point de vue, la construction et l' architecture mathématique du récit est impressionnante.

Simplement, le roman est très long et on s' essouffle un peu parfois : le lecteur impatient que je suis n' a pas forcément envie d' arriver à la 630 ème page pour comprendre ce qui chiffonne le héros à la 15 ème... Par ailleurs, Joel Dicker accumule un nombre incroyable d' événements, de rebondissements, de péripéties et de coïncidences qui rendent globalement son histoire complètement improbable, profondément invraisemblable. 

En fait la trajectoire de chaque personnage prise indépendamment est crédible, mais l'accumulation de toutes ces péripéties autour de la disparition de Stéphanie Mailer ne l' est plus...Tous les protagonistes du roman ont vécu des événements exceptionnels qui sortent de la normalité : c' est ça qui surcharge le récit et qui le rend un peu trop rocambolesque et  "baroque".

Mais, malgré tout, le lecteur tient le coup car les caractères son bien définis, les personnages bien campés, et chacun d' entre eux nous captive avec sa personnalité, sa trajectoire et ses problèmes personnels bien spécifiques auxquels on s'identifie.

Joel Dicker, tout en n' entrant pas de manière trop approfondie dans la psychologie de ses personnages ( certains d' entre eux sont simplement esquissés, d' autres sont assez stéréotypés) nous en dit suffisamment pour que notre imagination fasse le reste et pour que notre intérêt se maintienne. Dicker sait accrocher le lecteur...

 

 A noter qu' il y a aussi un roman dans le roman : ici, c' est une pièce de théâtre qui doit être montée par un metteur en scène un peu excentrique et j' ai retrouvé dans ce livre un humour assez proche de celui de Woody Allen dans le film COUPS DE FEU SUR BROADWAY, avec des situations loufoques et un peu délirantes...

Le roman aborde plusieurs genres donc : le polar, la comédie, le vaudeville, la farce...

On peut considérer que les romans antérieurs de Dicker La vérité sur l' affaire Harry Québert et   l' Histoire des Baltimore sont des oeuvres littéraires mais par contre, avec La disparition de Stephanie Mailer c' est moins sûr.

Ce livre c' est avant tout un scénario, une narration dense, riche, mais avec peu de passages soignés d' un point de vue strictement littéraire. De nombreux dialogues sont plats, même si certains d' entre eux sont assez drôles quand même...

Ici, c' est l' histoire qui nous porte...le récit...l' enchevêtrement des événements et l'imagination décidément très fertile de l' auteur capable de créer de nombreuses sous-intrigues dans l' intrigue.

Le seul endroit du roman dans lequel j' ai trouvé une vraie qualité littéraire, une vraie patte de grand auteur, c' est quand l' agent de police Anna Kanner raconte sa tournée du matin dans la neige, avant que les habitants d' Orphea ne se réveillent...

Finalement, même si La disparition de Stephanie Mailer  n' est pas le meilleur des trois romans de Dicker que j' ai lus, je suis quand même content d' être allé jusqu'au bout et j' en ai aimé le dénouement. J' ai refermé la dernière page du livre avec satisfaction....Il est d' ailleurs très probable que je lirai le prochain roman de Dicker.

La disparition de Stephanie Mailer...

PS: Je vous mets en prime, la liste des principaux personnages du roman, et, comme dans tous les bon polars, le coupable est dans cette liste...

La disparition de Stephanie Mailer...
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commentaires

L
merci pour le conseil, je note
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F
J'avais beaucoup aimé le premier. J'ai l' Histoire des Baltimore dans un coin mais je ne trouve pas le temps pour le lire. TU m'obliges à le prendre.<br /> Bonne soirée l"ami
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A
Le livre des Baltimore m' avait beaucoup plu. La disparition de Stéphanie Mailer a été descendu en flammes par la critique...mais une fois qu' on accepte le principe du bouquin et notamment le fait qu' il ne s' agit pas vraiment de littérature mais plutôt de narration, on peut y trouver un plaisir certain à se laisser prendre dans les méandres de cette intrigue.<br /> Bonne journée l' ami
R
Une histoire complexe : on a l'impression d'un dédale dans lequel on va se perdre... mais le principe de l'enquête est sans doute à même de maintenir le lecteur en haleine...<br /> En ce moment je lis La révolution de l'amour de Luc Ferry : une nouvelle figure du sacré basée sur l'homme et non sur les dieux...<br /> Un titre alléchant et un contenu passionnant !<br /> <br /> Belle soirée, AJE
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A
Dicker écrit de manière à nous remettre en mémoire tous les épisodes précédents, un peu à la façon de Stieg Larrson dans MILLENIUM, ce qui permet de ne pas se perdre. Par contre son découpage à l' américaine en chapitres très courts ( toujours précédés de la date ) et les flash-backs incessants peuvent exaspérer le lecteur puisqu'à chaque moment où il y a une révélation ou un événement qui vont permettre d' approfondir un thème, on passe à autre chose... Ça tourne au procédé...et il en a a abusé...Ses lecteurs le lui ont fait savoir et je crois que dans son prochain roman il va nous servir autre chose.<br /> Le thème abordé par Ferry est forcément passionnant..J' espère que tu nous feras un billet sur cet essai quand tu l' auras fini.<br /> Bonne soirée l' amie<br />
L
vais aller voir ça à ma médiathèque. J'adore la littérature anglo-saxonne
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A
Si vous n' avez pas lu les deux premiers ouvrages de Dicker que j' ai cités dans mon billet je vous conseille de commencer par là. Dicker est suisse mais connaît très bien les Etats-Unis et sait faire des romans à l' américaine aussi bien, voire mieux, que les américains...