Bonjour les amis.
cet article est la suite de celui-ci consacré au défi séparatiste catalan.
La Catalogne s' arrête juste au bord du gouffre... - Le blog de alea-jacta-est
Bonjour les amis, La Catalogne a capté l' attention de tous les médias internationaux mardi dernier avec la comparution de Carles Puigdemont devant le parlement régional. Tout le monde craignait...
Nous arrivons à la croisée des chemins.
Rajoy a demandé à Puigdemont de cesser de "jouer sur les mots" ( comme dirait Jean Dujardin dans OSS 117) et d' exprimer de manière claire s' il déclare OUI ou NON l' indépendance.
Le président catalan a jusque demain matin 10 heures pour répondre.
Au cas où la réponse serait affirmative, l' article 155 de la constitution entrera en vigueur une fois qu' il sera approuvé par le Sénat, c' est à dire probablement jeudi prochain.
Mais que dit exactement cet article ?
En voici une traduction:
Et là mes amis, on entre en terre inconnue car cet article laisse à l' exécutif toute latitude pour juger des moyens nécessaires pour rétablir l' ordre constitutionnel.
Tout est possible, et dans le pire des cas ( qui j' espère n' arrivera pas), même le recours à l' armée,s' il était justifié, serait envisageable.
Alors que va faire Puigdemont lundi matin ? Comment va t' il répondre ?
Il est fort à parier qu' il va répondre ni oui, ni non comme à l' époque glorieuse du jeu télévisé des frères Rouland et de Pierre Tchernia.Il est très probable qu' il va envoyer encore une fois un message dont le contenu sera suffisamment ambigu pour que Rajoy ne puisse enclencher directement et automatiquement la procédure du 155.
Rajoy, en envoyant il y a 3 jours par FAX sa demande d' éclaircissement au président catalan a exigé une réponse nette ( qu' il n' aura pas) et donc, s' il n' y a pas un terme dans cette réponse qui indique le moindre recul par rapport à la déclaration de mardi dernier, il pourra saisir le Sénat.
Alors, pendant que Puigdemont essaie de gagner du temps, il faut rappeler qu' au jour d' aujourd' hui ce sont déjà 520 entreprises qui ont décidé de transférer leur siège social hors de Catalogne.
Ça,de mémoire d' économiste, c' est du jamais vu ! Durant aucune crise grave connue sur cette planète on n' a jamais vu un pays, que ce soit la Grèce ou l' Argentine, transférer les sièges de son secteur bancaire et de ses entreprises qui pèsent plus de 50% du PIB en dehors de ses frontières.
Alors vous pourriez croire que cette hémorragie sans précédents est de nature à stopper net l ' aventure délirante dans laquelle se sont lancés Puigdemont et son vice-président Oriol Junqueras. C' est bien mal les connaître !
Ils vivent dans le déni de réalité.Ils affirment que la Catalogne, en tant qu' Etat indépendant pourrait être aussi prospère que l Autriche, le Danemark ou la Suède.
Il y a des économistes étrangers comme le britannique Kenneth Rogoff qui les soutiennent.
Je vous mets en lien un article de propagande paru récemment dans la presse indépendantiste et qui va dans ce sens.
L'execonomista en cap de l'FMI sosté que 'Catalunya, aïllada, seria un dels països més rics del món'
El professor d'Economia de la Universitat de Harvard i execonomista en cap del Fons Monetari Internacional, Kenneth Rogoff, ho té clar: 'Catalunya, aïllada, seria un dels països més rics del m...
Cet article que je trouve délirant base le succès de l' économie de la Catalogne en misant sur la réussite du chantage à la dette de cette région vis-à-vis de Madrid.Le genre: " je suis trop gros pour que vous me laissiez tomber, et ma chute pourrait emporter l' Espagne et causer de graves dégâts à toute la zone euro...".C' est la stratégie du TOO BIG TO FALL.
On croit rêver.Ils veulent nous faire croire qu' une région de 7 millions d' habitants serait capable à elle seule de déstabiliser une zone de plus 500 millions d' âmes.
La logique des indépendantistes est une logique de kamikaze, et s' il y a bien quelque chose que l' histoire m' a appris durant ces dernières années c' est que l' UE ne cède jamais à ce type de chantage ( demandez donc aux grecs leur avis sur ce point...).
L' union européenne ne veut pas créer un précédent ,ni provoquer une contagion, et ne lèvera pas le moindre petit doigt pour aider les indépendantistes à relever leur défi insensé.
Quelle est donc la nouvelle stratégie des indépendantistes après avoir fait chou blanc sur le plan international et n' avoir recueilli l' appui d' aucun chef d' Etat étranger, ni d' aucun responsable de l' UE ?
Puigdemont et Junqueras qui sont les champions dans l' art de se faire passer pour des victimes vont tenter de faire croire à la communauté internationale que Madrid ne veut pas négocier.
Mais qu' y a t' il à négocier avec des forces dont le seul objectif est l' indépendance ? Toute amélioration réelle des relations avec Madrid irait à l' encontre de leur objectif final...c' est un non-sens.
D' ailleurs Puigdemont a pratiqué une politique de la chaise vide à chaque fois qu' il a été invité à Madrid pour discuter, que ce soit à l' assemblée nationale ou dans d' autres instances.Il n' est absolument pas crédible.Il n' est crédible que sur un seul point: son désir inébranlable de provoquer une sécession.
La stratégie de Puigdemont est la même que celle du Kosovo, sauf que le Kosovo avait accédé à son indépendance après une guerre civile.La Serbie n' avait pas reconnue l' indépendance du Kosovo mais la communauté internationale l' avait fait pour des " motifs humanitaires", et le moins qu' on puisse dire c' est que la Catalogne ce n' est pas le Kosovo, comme l' a rappelé en meeting Josep Borrell.Faut pas charrier...
Un dernier point important dans tout ça c' est la population catalane.Comment réagit le secteur indépendantiste de la population ? Et bien, pour l' instant leur base reste mobilisée.Cette partie de la population qui a rêvé d' une nouvelle République à réinventer ne veut pas renoncer à ce projet chimérique malgré les terribles menaces et dangers qui pèsent déjà sur l' économie de la région.Incroyable mais vrai...!
Les organisations pro-indépendantistes comme l' ANC ou OMNIUM veulent préparer une contre-offensive avec grève générale pour faire plier l' exécutif.Evidemment, cela ne marchera pas.
Alors, j' ai pris un petit risque en écrivant cet article juste 24 heures avant la réponse de Puigdemont.
Peut-être que demain, celui-ci reviendra à la raison et qu' il acceptera un retour à la légalité constitutionnelle, mais je n' y crois pas.Je ne parierais pas un kopeck là-dessus...
Réponse dans moins de 24 heures...
PS: histoire d'amener un peu de fraîcheur dans ce climat pestilentiel, je vous propose une petite respiration musicale...
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