Bonjour les amis,
Chacun voit midi à sa porte.
Vous avez tous vu que sur la scène internationale les résultats du premier tour des élections françaises sont reçus avec un ouf de soulagement.
A l' étranger tout se résume à :
Marine LE PEN en 2 ème position derrière un centriste.
L' Europe respìre, et le reste de l' occident aussi.Le monde des affaires et de la finance aussi est euphorique.Voila, c' est surtout ça qui est retenu.
En Espagne où , comme en France, les 2 grands partis institutionnels de pouvoir PP ( droite libérale) et PSOE ( socialistes espagnols) , se sont pris des vestes historiques l' année dernière au profit des nouvelles forces PODEMOS ( gauche anti-capitaliste) et CIUTADAN' S (équivalent et proche de votre ligne Macron), les résultats français y étaient suivis avec un énorme intérêt.
Pour aller plus loin dans la comparaison, il faut savoir que le parti socialiste espagnol , dont le secrétaire Pedro Sanchez a été évincé l' année dernière suite à une fronde des barons qui ont voulu stopper le blocage institutionnel et l' ingouvernabilité du pays, est aujourd' hui en pleine rénovation et doit se doter d' un nouveau secrétaire général et d' une nouvelle direction.
Nous sommes donc en pleine campagne électorale chez les socialistes, avec en gros deux options et deux projets différents: les anciens pragmatiques ( un peu comme Valls) qui ne veulent pas se soumettre aux surenchères populistes des anti-systèmes de PODEMOS, et les modernes comme Pedro Sanchez prêts à se lancer dans une redéfinition complète et solidement ancrée à gauche du programme socialiste ( à la Hamon) pour rompre avec le déclin inéluctable observé depuis des années.
Dans un tel contexte la grande claque historique de Benoît Hamon est interprétée chez les anciens comme l' ex-chef du gouvernement socialiste Jose Luis Zapatero et chez les barons de manière inéquivoque.
Pour eux, cette claque c' est presque du pain béni et vient à point nommé pour mettre en garde leurs camarades de parti.
Pour eux, c' est clair.Les élections françaises démontrent que lorsque les socialistes cèdent aux sirènes populistes du genre Mélenchon et présentent un programme qui manque de crédibilité économique,et commencent à flirter avec l' eurosepticisme, ils vont droit dans le mur.
La sévère déculottée de Hamon est réutilisée pour leur propre campagne qui a lieu en ce moment comme un clair signal d' alerte et de danger.
Cette campagne qui se joue en ce moment est très importante pour les espagnols car elle va redéfinir la gauche socialiste pour les années qui viennent, et les choix stratégiques seront vitaux pour l' existence même de ce parti de pouvoir.
La grande favorite de la ligne pragmatique soutenue par les barons comme Felipe Gonzalez, Zapatero, etc... est Susana Diaz l' actuelle présidente de la région d' Andalousie( surnommée de manière facétieuse par certains La pharaonne, vu la manière dont elle tient avec fermeté et énergie son fief andalou).
C' est elle, cette femme à poigne, qui a de très grandes chances de saisir les rênes de la social-démocratie espagnole.
Que ce soit Susana Diaz, ou un autre qui emporte les futures élections au sein du parti socialiste espagnol, le rôle qui lui incombera sera énorme pour l' avenir du parti et de ce pays.
Il faudra renaître ou mourir...Redevenir un grand parti fort qui vertèbre et cimente le pays ( livré à d' énormes tensions régionalistes et nationalistes du Nord au Sud) ou être limité à faire faire jeu égal avec PODEMOS qui flirte avec les séparatistes ( prêts à leur laisser faire un référendum d' autodetermination en Catalogne) dans un paysage politique hyper-éclaté.
Il faudra soit, imposer un poids politique lourd qui donne une vraie crédibilité politique nationale et institutionnelle , ou alors, être sans cesse confronté à faire jeu égal avec d' autres forces et survivre par des systèmes d' accords fragiles et temporaires pour gouverner...
Pour certains le rêve poursuivi par Susana Diaz c' est déjà de l' histoire ancienne.
C' est fini ...pour eux les socialistes n' occuperont plus jamais la place prédominante qu' ils avaient à gauche...Fini le bipartisme.
Ce problème pour les socialistes semble s' être généralisé dans toute l' Europe.La social-democratie est en pleine crise, une crise dont les 2 derniers épisodes marquants se sont produits en Espagne et en France.
PS: par contre, je me réitère: en France l' échec de Fillon ne peut déclencher de grave crise profonde chez les républicains pour la simple raison que leurs idées prospèrent, qu' elles sont mises en application dans de nombreux pays,et qu' elles se revendiquent.Pour la droite libérale française le seul problème c' est de se redonner un nouveau chef de file...aucune crise existentielle chez eux. Pas de danger d' implosion !
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