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25 avril 2017 2 25 /04 /avril /2017 15:14

Bonjour les amis,

Chacun voit midi à sa porte.

Vous avez tous vu que sur la scène internationale les résultats du premier tour des élections françaises sont reçus avec un ouf de soulagement.

A l' étranger tout se résume à :

Marine LE PEN en 2 ème position derrière un centriste.

L' Europe respìre, et le reste de l' occident aussi.Le monde des affaires et de la finance aussi est euphorique.Voila, c' est surtout ça qui est retenu.

En Espagne où , comme en France, les 2 grands partis institutionnels de pouvoir PP ( droite libérale) et PSOE ( socialistes espagnols) , se sont pris des vestes historiques l' année dernière au profit des nouvelles forces  PODEMOS ( gauche anti-capitaliste) et CIUTADAN' S (équivalent et proche de votre ligne Macron), les résultats français y étaient suivis avec un énorme intérêt.

Pour aller plus loin dans la comparaison, il faut savoir que le parti socialiste espagnol , dont le secrétaire Pedro Sanchez a été évincé l' année dernière suite à une fronde des barons qui ont voulu stopper le blocage institutionnel et l' ingouvernabilité du pays, est aujourd' hui en pleine rénovation et doit se doter d' un nouveau secrétaire général et d' une nouvelle direction.

Nous sommes donc en pleine campagne électorale chez les socialistes, avec en gros deux options et deux projets différents: les anciens pragmatiques ( un  peu comme Valls) qui ne veulent pas se soumettre aux surenchères populistes des anti-systèmes de PODEMOS, et les modernes comme Pedro Sanchez prêts à se lancer dans une redéfinition complète et solidement ancrée à gauche du programme socialiste ( à la Hamon) pour rompre avec le déclin inéluctable observé depuis des années.

Dans un tel contexte la grande claque historique de Benoît Hamon est interprétée chez les anciens comme l' ex-chef du gouvernement socialiste Jose Luis Zapatero et chez les barons de manière inéquivoque.

Pour eux, cette claque c' est presque du pain béni et vient à point nommé pour mettre en garde leurs camarades de parti.

Pour eux, c' est clair.Les élections françaises démontrent que lorsque les socialistes cèdent aux sirènes populistes du genre Mélenchon  et présentent un programme qui manque de crédibilité économique,et commencent à flirter avec l' eurosepticisme, ils vont droit dans le mur.

La sévère déculottée de Hamon est réutilisée pour leur propre campagne qui a lieu en ce moment comme un clair signal d' alerte et de danger.

Quand la défaite de Benoit Hamon fait irruption dans la crise actuelle du parti socialiste espagnol...

Cette  campagne qui se joue en ce moment est très importante pour les espagnols car elle va redéfinir la gauche socialiste pour les années qui viennent, et les choix stratégiques seront vitaux pour l' existence même de ce parti de pouvoir.

La grande favorite de la ligne pragmatique soutenue par les barons comme Felipe Gonzalez, Zapatero, etc... est Susana Diaz l' actuelle présidente de la région d' Andalousie( surnommée de manière facétieuse par certains La pharaonne, vu la manière dont elle tient avec fermeté et énergie son fief andalou).

C' est elle, cette femme à poigne, qui a de très grandes chances de saisir les rênes de la social-démocratie espagnole.

Quand la défaite de Benoit Hamon fait irruption dans la crise actuelle du parti socialiste espagnol...

Que ce soit Susana Diaz, ou un autre qui emporte les futures élections au sein du parti socialiste espagnol, le rôle qui lui incombera sera énorme pour l' avenir du parti et de ce pays.

Il faudra renaître ou mourir...Redevenir un grand parti fort qui vertèbre et cimente le pays ( livré à d' énormes tensions régionalistes et nationalistes du Nord au Sud) ou être limité à faire faire jeu égal avec PODEMOS qui flirte avec les séparatistes ( prêts à leur laisser faire un référendum d' autodetermination en Catalogne) dans un paysage politique hyper-éclaté.

Il faudra soit, imposer un poids politique lourd qui donne une vraie crédibilité politique nationale et institutionnelle , ou alors, être sans cesse confronté à faire jeu égal avec d' autres forces et survivre par des systèmes d' accords fragiles et temporaires pour gouverner...

Pour certains le rêve poursuivi par Susana Diaz c' est déjà de l' histoire ancienne.

C' est fini ...pour eux les socialistes n' occuperont plus jamais la place prédominante qu' ils avaient à gauche...Fini le bipartisme.

Ce problème pour les socialistes semble s' être généralisé dans toute l' Europe.La social-democratie est en pleine crise, une crise dont les 2 derniers épisodes marquants se sont produits en Espagne et en France.

PS: par contre, je me réitère: en France l' échec de Fillon ne peut déclencher de grave crise profonde chez les républicains pour la simple raison que leurs idées prospèrent, qu' elles sont mises en application dans de nombreux pays,et qu' elles se revendiquent.Pour la droite libérale française le seul problème c' est de se redonner un nouveau chef de file...aucune crise  existentielle chez eux. Pas de danger d' implosion !

 

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commentaires

R
On a vraiment l'impression que tout est remis en question : l'Europe, les partis politiques, mais on se demande si les choses vont réellement changer...<br /> Je pense que la droite française est tout de même secouée par des tensions et des divergences profondes : des divisions, par exemple, sur les consignes de vote pour le deuxième tour, la droite devait gagner cette élection... <br /> <br /> Belle journée, AJE
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A
Difficile de ne pas voir à travers votre élection des mouvements européens qui se redessinent.L' extrême similitude des débacles socialistes en Espagne et en France au même moment.Et aussi l' émergence des forces anti-capitalistes qui contestent une position prééminente à gauche de la social-démocratie qui se cherche dans toute l' europe et qui est en échec partout, y compris en Allemagne( Schultz qui essuie un échec électoral en contre merkel, en G-B aussi, etc...).<br /> Mon billet se situe déjà après vos législatives de Juin.Que reste t' il de l' héritage social-démocrate des grands fondateurs comme Mitterrand, Toni Blair, Schroder,Felipe Gonzalez, ...il semble que cet héritage ait volé en éclats dans toute l' Europe....au point même de faire simplement imploser ces grands partis.<br /> Bonne journée l' amie<br /> PS: Macron est capable de créer de fortes turbulences dans la droite bien-sûr, mais celle-ci n' est pas en face de son propre devenir contairement aux socialistes européens...Avec Baroin, par exemple, en chef de file pour les législatives ils tiendraient un leader du tonnerre pour redonner du moral aux troupes !
F
Après le résultat de la primaire j'ai toujours pensé qu'Hamon ferait un petit score à la présidentielle.<br /> En choisissant le candidat le plus à gauche, les électeurs de cette primaire ont offert un cadeau royal à Mélenchon et à Macron.<br /> Les électeurs préférant l'originale à la copie, ils ont choisi le leader du Front de Gauche en masse , et comme de plus il a bien plus de talent que le fade candidat du PS.<br /> Un cadeau aussi pour Macron à qui le centre gauche était offert.<br /> Mais avouons qu'il aurait été difficile pour n'importe quel candidat du PS de faire un bon score après le quinquennat d'Hollande. Valls aurait été écrasé par Macron au centre, et aurait ouvett la gauche du PS à Mélenchon. <br /> Peut-être que Montebourg aurait fait un peu mieux. Plus de charisme qu'Hamon déjà.<br /> Des idées souverainistes et le made in France qui plaisent de plus en plus.<br /> Mais il lui aurait été difficile de faire beaucoup plus de 10% .<br /> Après transposer la politique d'un pays à un autre sans bien analyser tous les tenants et aboutissants de la situation c'est un peu léger.<br /> Mais lorsqu'on veut imposer sa ligne ,tout est bon pour le faire.<br /> Je ne suis pas d'accord avec toi sur ton analyse de la droite française.<br /> Je ne sais pas si tu rends compte mais ce qui vient de se produire est totalement inimaginable.<br /> Il y a encore 6 mois Hollande était le président qui avait le record d'impopularité de la Vème République. Fillon était à 32 ou 33% dans les sondages après la primaire de droite.<br /> Pas une personne sensée en France n'imaginait qu'il ne puisse pas être notre futur président.<br /> Il s'agit là d'un véritable accident industriel .<br /> Bonne soirée l'ami.
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A
J' aurais pu intituler mon billet de la manière suivante.<br /> Les grands partis socialistes fondés par Mitterrand en France et Felipe Gonzalez en Espagne sont-ils définitivement morts?<br /> C' est la grande question du futur qui va se poser maintenant en Espagne et dans quelques mois chez vous où cette question sera abordée après la future débâcle socialiste aux législatives de Juin....<br /> Hier, j' écoutais une table ronde avec plusieurs intervenants sur BFM et tous étaient d' accord sur un constat:Hollande a détruit l' héritage du grand parti refondé par Mitterrand,un parti devenu défunt...
A
J' ai écrit ce billet car il se trouve qu' au même moment ces 2 grands partis socialistes qui ont marqué l' histoire de leur pays connaissent une crise tres grave ( qui pourrait même aller jusqu' une scission tant les distances idéologiques entre les uns et les autres sont en train de les distendre surtout dans le cas de l' espagne).<br /> Soyons honnête.Zapatero a profité de la déroute de Hamon pour envoyer un message aux siens mais sans en faire des tonnes non plus.Reconnaissons que eux sont en pleine campagne aussi au sein de leur parti, donc impossible de ne pas tirer des enseignements mêmes si les 2 pays sont d' un point administratif et politique très très différents.<br /> En ce qui concerne l' accident Fillon, je mesure bien l' incroyable et impensable revirement par rapport à la situation de novembre dernier où il était donné gagnant les doigts dans le nez.La seule chose que j' affirme c' est que cette énorme bourde qui engage la responsabilité de plusieurs leaders( et pas seulement Fillon) n' est pas de nature à créer une crise profonde sur la nature du parti, de son projet, de son idéologie de son devenir.C' est leur idéologie qui triomphe en Europe.Je n' imagine pas chez les républicains deux tendances contraires irréconciliables au point de rompre ce parti ( alors que chez les socialistes français et espagnols la crise est bien plus grave et c' est le devenir de leur formation qui est en jeu). <br /> Bonne soirée l' ami