Bonjour les amis,
J' allais vous pondre un billet sur l' écoeurement qui est le mien après le grand débat et la manière dont les candidats ont parlé de la défense de la laïcité, mais je suis tombé sur une réaction de Céline Plina après le récent attentat de Londres qui résume très bien ce que je pense moi-même.
La voici: je partage sans réserves ce qu' elle dit sur son site facebook.
D' ailleurs je vous engage à aller y plusser sa réaction que voici ci-dessous:
Encore une vision d'horreur que cet homme au volant d'une voiture, fauchant des piétons, poignardant un policier et essayant d'entrer au Parlement britannique pour achever sa course sanglante au coeur d'un des lieux symboliques du pouvoir et de la démocratie.
Ce mode opératoire, qui rappelle celui de Nice et Berlin, conforme aux instructions de l'Etat islamique, nous renvoie à la montée de cette idéologie politico-religieuse en Europe, mais surtout nous renvoie à nos peurs et à un véritable sentiment d'abandon pour peu qu'une fois de plus, face à cette violence, la plupart de nos politiques, médias et intellectuels choisissent de refuser de la nommer et de dire qui nous attaque et pourquoi. Nous, citoyens, souffrons plus de ne pas être défendus que d'être attaqués. On ne peut empêcher l'Etat islamique de choisir l'occident et l'Europe pour ennemi, mais on peut et on doit exiger de ceux qui nous représentent de prendre la mesure du totalitarisme que nous affrontons, de l'horreur de ses méthodes et de la folie qu'il y a à croire qu'en cédant à ses revendications et en pratiquant des "accommodements raisonnables", nous serons épargnés.
Il n'y a pas plus complaisant que les britanniques qui communiquent sur l'autorisation du port de la Burqa chez les forces de police, après avoir accepté le hijab, et dont le multiculturalisme s'accommode des idéologies et des pratiques séparatistes. Cela ne les aura pas protégés pour autant. La lâcheté face au totalitarisme ne paie pas, le XXème siècle nous l'a pourtant appris au prix de millions de morts.
Alors je suis déjà découragée à l'idée des "voitures folles", "des loups solitaires" et "autres déséquilibrés", des "pas d'amalgames"... qui vont fleurir dans nos journaux. En prime, chez nous en France on devrait encore avoir droit à la mise en accusation de ce que nous sommes, car selon nos islamisto-complaisants, si les islamistes jihadistes nous tuent, c'est que nous l'avons quand-même mérité, parce que nous sommes laïques, que notre société est raciste et que notre Etat est fasciste. On vient d'ailleurs de supporter une soi-disant marche pour la dignité ce 19 mars qui faisait la part belle aux indigènes de la république et autres soutiens des islamistes pour mettre en accusation l'Etat et la société française.
Mais pire encore, nous avons eu droit lundi soir à un débat présidentiel, où le sentiment de décalage entre le peuple et ceux qui aspirent à le représenter était à son comble. Nous avons changé de monde, ils n'ont pas quitté leurs salons. Nous avons changé d'époque, ils semblent n'appartenir à aucun contexte. Nous nous demandons comment vivrons nos enfants dans ce monde violent qui vient, ils semblent détachés de ces angoisses-là. Or nous n'avons pas seulement peur que nos enfants vivent moins bien que nous, nous craignons qu'ils ne connaissent la guerre, la violence et l'arbitraire. Et si nous le craignons autant c'est que lorsqu'on est lucide sur les enjeux, que l'on regarde les candidats, que l'on se dit que l'on n'a pas le choix, qu'il va falloir compter sur eux, et bien on a le sentiment de foncer droit dans le mur. Ils ressemblent à ces films où l'on voit ces généraux se gobergeant derrière la ligne de front, dans un château accueillant tandis que sous la mitraille, soldats et sous-officiers font le travail et y perdent leur vie. Et tandis que nos conditions de vie se durcissent, ils continuent de parler boutiques, statistiques et théories.
En trois heures de débat, lundi, jamais je n'ai eu le sentiment que ces 5 candidats étaient dans le réel, je me demandais si je vivais dans la France dont ils parlaient et si j'avais rêvé Charlie, Paris, Nice, tellement cela ne semblait pas être dans leur environnement mental. Londres nous rappelle hélas que la lutte que nous avons à mener contre le totalitarisme sera longue, cette élection présidentielle nous montre, entre déni et instrumentalisation, que la prise de conscience républicaine n'a pas encore eu lieu chez nos élites.
Pourtant on ne s'habitue jamais à la barbarie, même quand on vit avec. Et c'est tant mieux. On le doit au moins à ces personnes qui sont mortes parce qu'elles ne sont même plus des êtres humains pour ces terroristes, mais juste des moyens de répandre la terreur. Alors qu'au moins ceux qui aspirent à nous représenter regardent en face les temps que nous affrontons, posent leur perruques poudrées et relèvent leurs manches au lieu de se regarder le nombril. Qu'ils cessent de sacrifier l'intérêt général à leurs intérêts électoraux, en allant draguer une clientèle, qu'ils présentent comme musulmane alors qu'elle appartient à la mouvance islamiste, pratiquant ainsi les amalgames qu'ils disent officiellement combattre. Et qu'ils arrêtent avec leurs discours dignes de l'élection de Miss France. Car nous n'aurons la paix que si nous assumons la plus belle part de notre histoire : le goût de la liberté, l'égalité des droits, la laïcité, le refus de la soumission aux dogmes, l'origine de la souveraineté dans le pouvoir créateur de l'homme. Et ces éléments de base qui fondent notre république et notre démocratie ne sont pas à la carte, ni optionnels, ils sont les conditions de l'intégration et ne sont pas négociables.
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