Bonjour les amis,
Je fais partie des personnes qui se sont senties extrêmement gênées par le parti pris éhontément partisan avec lequel les médias occidentaux ont traité la mort de Fidel Castro, avec 2 mots qui revenaient systématiquement en boucle : dictateur et tyran...Ne manquait plus que Tyrannosaure Rex stalinien !
Il y a dans cette affaire quelque chose de très très désagréable et je m'en explique.
En effet, même la personne la plus ignare sur cette planète est au courant et sait parfaitement qu'il y a eu une répression à Cuba, des prisonniers politiques et des crimes contre la libre pensée. Tout le monde le sait et c'est très bien comme ça.
Par contre, chers amis, moi c'est en lisant Noam Chomsky que j'ai appris l'étendue des crimes contre l'humanité commis par les Etats-Unis en Amérique centrale (rien que pour parler de cette seule région du monde).
J'ai dû d' arrêter la lecture des exactions commises par les mercenaires armés par les Etats-Unis car certains passages des livres de Chomsky (massacres d' indigènes) me donnaient la nausée. Alors, je vous pose une simple question.
Combien de nos concitoyens ont lu dans la presse occidentale le compte-rendu de ces crimes sous le mandat de Reagan ?...ZERO !!!!! ou pratiquemment personne ! ...Il y a là un déséquilibre très choquant (là, je ne parle pas de 75 dissidents cubains emprisonnés mais de villages entiers massacrés hommes, femmes et enfants après avoir subi d' affreuses mutilations telles qu'on les devine dans le film UNDERFIRE...).
Je vous remets ici un extrait de la wikipedia, ( peu suspecte de bolchévisme):
Le président démocrate Jimmy Carter autorisa, fin octobre 1980, la création d'un programme secret de la CIA de soutien aux Contras, envoyant un million de dollars. La CIA collabora alors avec le Bataillon d'Intelligence 601 argentin, qui avait une base en Floride. Au milieu des années 1980, l'ex-vice directeur de la CIA Vernon Walters et le chef des Contras Francisco Aguirre ont rencontré les généraux argentins Viola, Davico et Valin afin de coordonner les actions en Amérique centrale.
Le , le président Ronald Reagan autorise la CIA dirigée par William Casey à recruter et à appuyer les Contras, avec un budget de 19 millions de dollars américains.
En 1983, le 26 mars, le village de Rancho Grande est attaqué par la contra, parmi les morts se trouve le docteur Pierre Grosjean, médecin-chercheur français, au Nicaragua depuis six mois. Plusieurs étudiants actifs dans le programme sandiniste d'alphabétisation sont également assassinés.
En 1984, le Nicaragua décide de porter plainte contre les États-Unis à la Cour internationale de justice, ce qui aboutit en 1986 à un verdict appelant les États-Unis à « cesser d'employer l'usage illégal de la force contre le gouvernement sandiniste » en plaçant des mines sous-marines et en entraînant et appuyant les Contras. Les États-Unis avaient « rompu leur obligation dictée par le droit international de ne pas utiliser la force contre un autre État » et étaient condamnés à payer des réparations. Washington a déclaré que les États-Unis n'étaient pas soumis aux jugements de la Cour.
La fin de l'aide officielle, à la suite de la pression du congrès américain, conduit à un soutien clandestin en particulier par le biais de ventes d'armes à l'Iran, ce qui déclencha un scandale connu sous le nom d'Irangate.
Alors je vous pose une simple question.
Ne trouvez-vous pas que les médias occidentaux et notamment américains sont sacrément gonflés? Qu'ils sont les champions des droits de l'homme quand il s'agit de les faire respecter chez leurs adversaires mais qu' ils sont complètement aveugles, sourds et muets sur ce chapitre quand il s'agit de défendre leurs alliés (En Arabie Saoudite quand un de leurs rois meurt on n'emploie pas les mots despote ou tyran).
Imaginons qu' il existe deux pays: un grand pays A et un petit pays B.
Dans le pays B le gouvernement exerce une répression forte (mais pas sanguinaire) dont souffre une partie de sa population.Tout le monde ne peut pas exprimer ses divergences.C'est parfaitement condamnable, et on est tous d' accord là dessus...
Dans le grand pays A, c'est le royaume de la liberté, de la libre expression.Ils organisent des élections très démocratiques qui permettront à leur congrès de débloquer des sommes importantes pour mener la guerre, et autoriser des MASSACRES très démocratiquement en intervenant DIRECTEMENT dans les affaires intérieures d'autres pays tiers pour défendre leurs propres intérêts "en toute liberté".
Ne trouvez-vous pas qu' il y a beaucoup d'INDÉCENCE de la part des représentants du grand pays A à traiter le leader du pays B de dictateur ?
Doit-on considérer que les crimes du pays A sont moins graves car ils n'affectent que des pays tiers, et pas leur propre population ? C' est ça qu' on doit comprendre ?
Ou, au contraire, devrait-on plutôt penser que des crimes commis hors des frontières nationales pour assurer un certain bien-être à l'intérieur de ces mêmes frontières sont une circonstance aggravante?
Bon là je me suis limité à Reagan et à l' Amérique centrale mais vous savez parfaitement que sous toutes les présidences il y a eu de vrais crimes. Le dernier exemple le plus flagrant étant G Bush déclarant une guerre à l'Irak sur la base de mensonges, ce qui est le PIRE crime qu'un dirigeant sur cette planète puisse commettre...
Alors il se trouve que mon pote Chomsky est très choqué lui aussi, et il remet un peu les pendules à l' heure.
Lisez son interview jointe ci-dessous et parue dans l' HUMA.
Chomsky rappelle que les réussites de la révolution cubaine (car il y en a ...et non des moindres) ont été systématiquement niées, méprisées par les mainstreams.
Pourquoi passe t'on sous silence le fait que Mandela ait rendu hommage à Fidel ? Hein ?
Fidel qui a envoyé des troupes en Angola pour soutenir ceux qui luttaient contre l' apartheid.
Fidel solidaire qui envoie des médecins pour aider les haïtiens après le séisme de 2010.
Qui connaît les détails et le nombre de victimes de l'opération de la CIA Mangouste, hein ?
Si on veut parler des droits de l' homme, alors il faut tout dire mes amis....Tous les crimes sont condamnables sinon ce ne serait pas des crimes.Mais là encore, tous les crimes n' ont pas la même gravité.
Qu' est-ce qui est pire ? Être condamné à une peine de prison après avoir été jugé par une cour pour cause de dissidence ou se faire torturer et zigouiller avec femmes et enfants dans une expédition punitive de mercenaires?
Pensez-vous que Fidel aurait été capable de commettre ou d'autoriser de telles horreurs ? Moi, je ne le crois pas...et ça l' histoire ne l'a pas encore démontré...Par contre , les autres crimes bien plus graves dont je parle sont déjà partiellement répertoriés et reconnus par certains de leurs promoteurs (dont par exemple Kissinger, prix Nobel de la paix qui a expliqué entre autres que le coup d' Etat au Chili leur avait coûté le prix d' un Jumbo...pas cher payé pour la peau d' une démocratie..).
Allez, je laisse la parole à Noam Chomsky, l' une des rares grandes consciences de l' Amérique.
" Ce qui a été omis à la mort de Fidel Castro ", par Noam Chomsky | L'aut'journal
Le linguiste et philosophe Noam Chomsky, figure majeure du paysage intellectuel états-unien, nous a livré ses réflexions exclusives après la mort de Fidel Castro à l'occasion d'une rencontre d...
http://lautjournal.info/20161205/ce-qui-ete-omis-la-mort-de-fidel-castro-par-noam-chomsky
J' aimerais conclure par de très simples réflexions.
Il ne s' agit pas d' être complaisant avec Castro.L'histoire le jugera pour ce qu' il était , et pour ce qu' il a fait mais d' ores et déjà , on peut affirmer:
1. Fidel, c'était pas Pol Pot ou Kim Jong-un...faut arrêter un peu le délire quand même...
2. Le pire des crimes de Fidel est sans aucun doute condamnable mais reste sans commune mesure avec ceux commis CONTRE SA REVOLUTION par ses adversaires impérialistes
3. Dans quelle mesure, les agressions répétées de l'extérieur n' ont pas eu pour effet de durcir son régime? car là, il ne faut pas charrier quand même...n' allez pas me dire que ces attaques répétées des ricains suivies de leur embargo n' ont pas eu des effets collatéraux très négatifs pour le peuple cubain.
Vous le voyez les amis.Il vous sera bien difficile, si vous êtes honnête, d' établir un réquisitoire contre le castrisme sans y adjoindre un autre bien plus terrible encore contre l' impérialisme américain.
PS: Hier je cherchais des références écrites extraites du livre de Noam Chomsky WORLD ORDERS OLD AND NEW (Le nouvel ordre mondial et l' ancien), publié en 1994, que moi j' ai lu dans une traduction espagnole datant de 96.C' est un livre de référence bourré d' informations ( souvent inédites) et qui permet de comprendre l' ensemble de toutes les relations internationales de toute l' après-guerre...et bien figurez-vous que ce document exceptionnel n' est même pas traduit en français....Quel dommage !
Croyez-moi les amis.Si vous lisez ce livre vous n' en sortirez pas indemne...
PS nº 2 : Voici en lien ci-dessous UNDERFIRE un très bon film ( avec une musique superbe) disponible INTEGRALEMENT sur youtube au sujet des exactions occidentales en Amérique centrale, avec une bonne réflexion sur le métier de journaliste.
J L Trintignant y tient un rôle assez savoureux de " méchant" français, Ed Harris le rôle d' un très inquiétant mercenaire.Quand à Nick Nolte il est impérial en journaliste qui met de côté un peu l' éthique professionnelle et qui passe, avec armes et bagages,du côté des révolutionnaires...
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