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7 novembre 2016 1 07 /11 /novembre /2016 17:22

Bonjour les amis,

J' ai lu il y a quelques semaines LE LIVRE DES BALTIMORE de Joël Dicker qui est la suite de LA VERITÉ SUR L' AFFAIRE HARRY QUEBERT que j' avais bien aimé.

C' est toujours difficile pour un auteur qui vient de remporter un grand succès planétaire de revenir avec le même héros, car forcément, il est attendu au tournant et ce n' est pas simple de répondre à l' attente du public.

Le livre des Baltimore reprend le héros du livre précédent Marcus Goldman avant l' enquête sur l' affaire Harry Québert.

Cette fois-ci Marcus nous fait plonger dans son enfance, et nous parle notamment de ses relations avec ses cousins de Baltimore avec qui il passera chaque année des vacances merveilleuses.Les Goldman de Baltimore sont des wonderful people à qui la vie sourit tout le temps. Ils sont l' archétype de la réussite à l' américaine.Pendant tout le livre on sent une admiration profonde de Marcus pour ses cousins , et pour leurs parents qui sont pratiquement mythifiés et idéalisés.En contrepoint de cette vision idyllique Marcus porte un regard cruel sur ses propres parents qu' il trouve médiocres et conventionnels, très middle-class.

On sait dès les premières lignes du roman que ses cousins bien-aimés de Baltimore vont être frappés par un grand Drame avec un D majuscule.

Le roman se passe constamment avec des allers et venues sur 3 temps différents (le temps de la jeunesse, le temps précédent le Drame et le temps après le Drame).Il faudra aller jusqu' au bout du roman pour connaître avec exactitude la nature du Drame en question.

Le récit est très bien mené.L'intérêt se maintient malgré l' épaisseur du roman de plus de 475 pages. Dicker est capable de faire évoluer psychologiquement ses personnages dans le temps...de la petite enfance, à l' adolescence jusqu' au début de la vie adulte.

Ce livre est aussi une forme de témoignage de Marcus sur la perte de son innocence suite à certaines révélations provoquées par le Drame.Une certaine tristesse , mélancolie et nostalgie s' en dégagent.

Nous avons tous connus dans notre famille des parents que nous admirions beaucoup étant enfants, et puis sur lesquels nous avons jeté un regard un peu plus contrasté et réaliste avec le temps.

J' ai aimé aussi dans cette saga familiale les nombreux portraits de personnages attachants, bien différenciés et bien caractérisés.Et puis, il y a aussi toutes les trajectoires humaines des protagonistes qui mènent de leur petite enfance durant laquelle ils rêvent beaucoup et forment des projets jusqu' à arriver à ce qu' ils seront vraiment.

Ces glissements successifs qui feront que leur vie se transformera sans qu' il ne s' en rendent compte en destin.

Il y a tout ça dans ce roman sans prétentions qui arrive finalement à atteindre son objectif car nous vivons, espérons et souffrons avec ses personnages...

Beigbeder dit de ce roman que ce n' est pas de la littérature mais plutôt du story telling.

Sa critique est acceptable dans le sens ou la psychologie des nombreux personnages est parfois un peu sommaire.Ils sont souvent trop parfaits, trop formidables...Marcus est écrivain, et on sous.-entend que c' est le meilleur de sa génération...il est amoureux de son amie devenue chanteuse, et bien c' est la plus grande chanteuse du moment...ça fait sourire un peu mais ça ne gêne pas vraiment.

Il y a dans le livre beaucoup de coïncidences trop belles pour être vraies,mais encore une fois on se laisse mener tambour battant dans un enchaînement implacable d' évènements et on ne s' arrête pas à ces considérations.

Moralité: c' est du story telling d' accord mais du story telling de qualité, bien construit et bien raconté.Les personnages de Dicker acquièrent peu à peu une vraie consistance...Ils m' ont accompagné...J' écris ce petit article plus d' un mois après avoir lu le livre et les protagonistes sont encore bien présents dans mon esprit...un peu comme ces films qui laissent des rémanences après les avoir vu.

Alors ne boudons pas notre plaisir.Je crois que ceux qui ont aimé le premier tome apprécieront ce deuxième opus.Bien évidemment je conseille à tout lecteur qui n' aurait rien lu de Dicker de commencer avec l' affaire Harry Québert:

Si vous voulez en savoir plus sur Le livre des Baltimore, je vous engage à lire des critiques assez différentes et différenciés sur ce lien ci-dessous.

 

 

 

 

Le livre des Baltimore peut agacer parfois mais il n' est jamais ennuyeux, ni prétentieux...

Alors ? T' as lu le  dernier Dicker ?
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commentaires

R
Je vois que tu es un lecteur assidu : c'est bien de promouvoir la lecture, et tu sais entretenir notre curiosité de lecteurs et lectrices... Quel est ce drame qui touche les Baltimore ?<br /> Et le style ? tu n'en parles pas...<br /> <br /> Belle soirée, AJE
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A
Je ne peux absolument pas parler du Drame sans révéler un élément trop important de l' histoire mais je vais t' en dire un peu plus.La prermière moitié du bouquin relate l' enfance de Marcus avec ses cousins.Ce n' est que dans la 2 ème partie du livre que se mettent en place des éléments qui aboutiront au Drame qu' on pressent de plus en plus mais sans savoir avec exactitude quelle en sera la portée.<br /> J' ai parlé un peu du style en révélant que c' est plus du story telling, et de la narration que de la littérature avec de longues phrases ou de longues plongées introspectives de Marcus.Au début du roman Marcus qui est écrivain s' est installé en Floride pour écrire mais c' est la panne sèche....il ne peut écrire la moindre ligne, entre autres, car il croise près de chez lui son grand amour de jeunesse.A partir de là on replonge dans son enfance.Dicker a beaucoup d' imagination et nous offre une grande saga avec beaucoup de personnages qui donnent de la consistance à son récit .La force de Dicker est de créer un véritable univers dans lequel toutes les petites histoires parallèles s' inscrivent bien dans la trajectoire globale du héros.Il y a beaucoup de dialogues et de nombreuses descriptions ( même si certaines d' entre elles sont sommaires...ses personnages secondaires sont souvent entiers, d' une seule pièce, mais ils sont si nombreux que ça rend le récit plus rapide et nerveux).C' est un style à l' anglo-saxonne...peu de verbiage...chaque page amène des éléments nouveaux.<br /> Ça se lit de manière très fluide, naturelle et agréable.On passe un bon moment et on s' attache à ses personnages principaux et à leur évolution.Ce que j' aime c' est que l' action ne se dilue pas.Il n' y a pas de pièces en trop dans son long récit.C' est une mécanique de précision.<br /> Bonne fin de soirée l' amie
F
J'avais adoré "la Ferrari klebert". Mais je me suis rendu plusieurs fois à la bibliothèque pour me procurer le dernier livre mais à chaque fois il n'y était pas.<br /> Pour les hasards, on en retrouve dans tous les grands polars,livres ou films. Il faut juste ne pas dépasser la dose.<br /> C'est vrai que les personnages un peu trop parfaits, ça m'agace aussi. C'est pourquoi j'aime beaucoup les polars de Gillian Flynn. Avec elle, on ne risque pas de trouver les personnages trop lisses. <br /> J'ai aussi très envie de lire "Du bout des doigts de Sarah Waters, le livre qu'a divinement transposé en Asie Park Chan-wook pour sa superbe "Mademoiselle".<br /> Bonne soirée l'ami.
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A
S' il n' y a pas ta ferrari klébert tu peux toujours essayer ce livre-ci: Le moine qui vendit sa ferrari<br /> http://www.babelio.com/livres/Sharma-Le-moine-qui-vendit-sa-Ferrari/26526<br /> Et si t' aimes bien, il y a même une suite "philosophique" avec la sagesse du moine qui vendit sa ferrari..-)<br /> https://www.amazon.fr/sagesse-moine-qui-vendit-Ferrari/dp/2290028975<br /> <br /> Je suis allé voir les critiques du livre de Sarah Waters.<br /> Elles sont dithyrambiques.Je me laisserai peut-être tenter moi-aussi...<br /> <br /> http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/12147<br /> <br /> Une Eugène Sue moderne selon l' un des intervenants.Voila qui devrait attirer l' attention de notre ami L' Hatem<br /> Bonne fin de soirée l' ami
L
Comme je disais à Fatizo ce sont ces allers-retours constants entre le présent et le passé, que ce soit dans un roman ou dans un film, qui me fatiguent...<br /> Bonne lecture !
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F
Quel dommage L Hatem. Il y a tant de grands réalisateurs qui utilisent de procédé.<br /> Mankiewitcz par exemple, l'utilisait pour presque tous ces films.
A
Si t 'aimes pas les allers et retours t' as vraiment dû souffrir avec LA FILLE DU TRAIN...laisse tomber le bouquin de Paula Hawkins !<br /> Le flash back est un procédé très courant mais le recours systématique peut devenir crispant, surtout quand l' auteur s' arrête juste au moment où il va se passer quelque chose un peu comme dans les feuilletons TV.<br /> Mais parfois il y a des flash backs géniaux comme par exemple David Bowie dans FURYO qui, avant de mourir, a des visions de son jeune frère chantant dans leur jardin d' enfance...<br /> Nous vivons aussi des flash backs dans la vraie vie...par exemple, lors de traumatismes.Nous revoyons des images que nous essayons de chasser de notre esprit.Moi j' ai des flash back d' hosto qui ne me quitteront plus jamais...trop dur ce qu' a vécu mon fiston...c' est au delà des mots !<br /> Bonne fin de soirée l' ami