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26 novembre 2016 6 26 /11 /novembre /2016 13:36

Bonjour les amis

Je viens d'apprendre la disparition du chef de la révolution cubaine Fidel Castro. 

Celui qui restera l'un des symboles politiques les plus marquants du XX ème siècle vient de s' éteindre.

Alors que je m'apprête à lire dans les heures qui viennent de nombreux hommages et articles relatant la longue carrière politique du lider maximo, je ne peux m'empêcher de partager avec vous, et à chaud, ce que sa disparition évoque chez moi.

Castro représentera toujours pour moi la fierté et la dignité d' un petit peuple qui aura tenu tête vaillamment à la plus grande puissance impérialiste du monde, une superpuissance qui est à moins de 150 km leurs côtes.Un peuple qui aura su résister pendant plus de 20 ans à un embargo aussi inhumain que stupide.

Qui aurait parié un kopeck en 1956 sur les chances de perdurer de la révolution cubaine ?

Ils en avaient ces guérilleros ! De la vaillance et de la générosité ! ...Pas mal quand même.

Le seul grand reproche de taille qu'on peut faire au lider maximo, c'est sans doute les atteintes qu'il a portées à la libre pensée.Il se considérait comme le gardien du temple et de l'orthodoxie révolutionnaire, ce qui l'a amené à avoir des positions très dures contre tous types de dissidences.Je ne défendrai pas cet aspect sans doute le plus sombre de sa carrière politique.

Simplement il serait injuste que Castro ne soit réduit qu'à ça...L'histoire ne l'absoudra pas de certains crimes mais les resituera dans un contexte politique dur de lutte sans merci contre un ennemi impérialiste prêt à toutes les pires manoeuvres pour mettre fin à la révolution cubaine.

En cela Castro est comparable à Robespierre.Tous les deux ont commis des excès, portés par leur idéal et par leur utopie révolutionnaire.

Le castrisme est aujourd' hui dépassé, mais pas l'espoir que Castro a apporté à tous les peuples d'Amérique Latine.

Fidel, malgré tous ses défauts, n'aura jamais été corrompu et n'aura jamais renoncé à ses idéaux...il s' en va à 90 piges la tête haute.

Castro n'aura jamais tergiversé avec ses valeurs. Pas question de transiger.Le consensus mou. il ne connaissait pas. Pas le genre de la maison !

Aussi bien du côté de ses alliés que de ses adversaires, personne n'osait mettre en doute son intégrité morale.

Il est devenu le dernier des leaders communistes.Un leader qui pouvait défendre son bilan sans avoir à rougir de honte.

Castro est au communisme ce que le Pape est à la chrétienté.Une référence.Une  icône qui incarne pour les marxistes des valeurs sacrées inaliénables.

Il faut donc aussi lui reconnaître que, sans lui, l'idée même du communisme aurait disparu.

Fidel portait dans son prénom sa principale qualité: il est resté fidèle à ses principes.

Ses adversaires l'auront critiqué,haï, vilipendé mais n'auront jamais réussi à le salir...Il part droit dans ses bottes.

HASTA SIEMPRE COMANDANTE !

 

HASTA SIEMPRE COMANDANTE !

PS:J' ai eu l' occasion par le passé de discuter avec de farouches adversaires de Fidel, des ex-militaires espagnols ou des réfugiés cubains,et ce qui est frappant, c' est que tous, je dis bien tous finissaient, tôt ou tard dans la conversation, par reconnaître qu' ils lui vouaient malgré tout un certain respect...

PS nº 2: A un moment de notre histoire où il est de bon ton de penser que Cuba c' est un régime du passé, je vous demande de regarder les pays qui sont tout autour et dans quelles conditions de violences et de misère vivent les habitants d'Haiti, de la Jamaïque,du Honduras, du Nicaragua,du Salvador, du Mexique, etc...Et je vous pose une simple question.Si vous deviez vivre dans l' un de ces pays lequel choisiriez-vous?

Et bien, je réponds que Cuba n'est certainement pas le pire d' entre eux.Il y a encore de la misère certes, mais pas de mafias, ni de violences sociales...mais plutôt de la solidarité et une forte conscience citoyenne.

Vous pouvez vous promener tranquillement dans les rues de La Havane tard le soir sans risquer de vous faire trucider pour quelques pesos.

 

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commentaires

F
Je ne connais pas assez l'histoire de Cuba et de Castro pour dire si je suis d'accord avec toi ou pas.<br /> Par contre, quelque chose m'a choqué dans ton commentaire, lorsque tu dis "Castro est au communisme ce que le Pape est à la chrétienté."<br /> Ne pas confondre la chrétienté et le catholicisme. <br /> Bonne soirée l'ami.
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A
Tu sais Castro remue tellement de choses en moi, tellement de conversations avec des fervents partisans mais aussi avec des farouches adversaires que moi-même je ne sais pas si je suis d' accord avec moi.Une chose est sûre: Fidel me produit des sentiments à la fois forts et contradictoires.<br /> Lui et Che Guevara me renvoient à ma jeunesse romantique en recherche d' idéal révolutionnaire ( idéal qui n' a pas complètement disparu...).<br /> Alors, tout ça n' excuse pas les manquements aux droits de l' homme qu' il y a eu ultérieurement mais le régime castriste n' aurait jamais survécu si les révolutionnaires n' avaient été de farouches défenseurs de leur révolution.<br /> Par rapport au Pape, j' ai fait cette comparaison parce que Castro était devenu le dernier des mohicans, la dernière référence vivante au Lénino-marxisme fondateur.<br /> Bonne fin de soirée l' ami<br />
L
Mon modèle à moi, Bolivar, disait :<br /> Más prefiero una libertad peligrosa a una esclavitud tranquila... <br /> et le peuple cubain a vécu dans un esclavage tranquille pendant toutes ces années...<br /> Le jour où ce peuple sera totalement libre, on verra des enfants et des anciens dans les rues, des mendiants, comme cela a été le cas lors de la disparition du communisme en Europe de l'Est, on verra les soins médicaux réservés à ceux qui peuvent présenter une carte bleue, etc, etc... Oui, la démocratie et la liberté sont imparfaits, à moins qu'on ait la sagesse de s'inspirer des pays scandinaves... Voilà l'alternative véritable. <br /> Le Communisme disparait avec la disparition du dictateur qui l'impose, contre le gré d'un peuple... aucun peuple ne choisit de son gré le nivellement par le bas, puisque l'homme est égoïste et tient à sa propriété privée...<br /> Hasta más nunca comandante.
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A
Vivant en Espagne, je connais beaucoup de cubains, et ce qui frappe c' est leur fierté d' appartenir à ce peuple.Même si ils sont critiques avec le castrisme ils jugent souvent que nous sommes beaucoup moins solidaires et humains que eux ne le sont.<br /> Et cette façon de voir est un héritage de la révolution cubaine.Parfois les éxilés sont les premiers à rendre hommage à Castro sans s' en rendre compte.<br /> Pense 2 minutes, mon ami, aux autres pays environnants que je cite qui sont bien plus dans la misère et dans l' exploitation que les habitants de Cuba.<br /> A Cuba , l' égalité des chances n' est pas qu' un vain mot.Ils ont une longueur d' avance en tant que collectif social même s' ils sont dans la misère( misère en partie provoquée par l' embargo américain).Face à une crise globale qui pourrait toucher le monde entier, des pays comme Cuba sont peut-être mieux armés pour ne pas tomber dans la violence, la terreur et le chaos qu' il y a AUJOURD' HUI dans les autres pays que je cite.L' histoire n' a peut-être pas encore dit son dernier mot au sujet du régime de Cuba.<br /> Bonne journée l' ami
R
Un personnage mythique, très controversé en raison des purges, des tortures, des manquements aux droits de l'homme : ombre d'un tyran, lumière d'un héros. Quelle est la vérité ? beaucoup de zones d'ombre, tout de même... comme c'est souvent le cas, quand on n'a pas le recul nécessaire. Aujourd'hui des positions et des articles très contrastés...<br /> <br /> Belle soirée, AJE
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A
On ne peut pas juger Castro comme n' importe quel dictateur, de même qu' on ne peut résumer Robespierre à la Terreur.<br /> Ces personnages contrastés ont tenté de mettre en oeuvre une utopie.Le miracle cubain consiste aussi dans le fait que le régime a survécu.<br /> Une simple tyrannie sanguinaire n' aurait pu perdurer 60 ans.Il fallait donc bien que cette révolution amène aussi des éléments positifs d' égalité sociale et une nouvelle forme de citoyenneté.<br /> J' ai dû m' y rependre à plusieurs fois pour que mon petit papier n' ait pas l' air d' un hommage.<br /> En fait c' est un hommage au rêve révolutionnaire qui a été incarné pendant un certain temps par Fidel avant qu' il ne devienne caricatural.C' est grâce ( ou à cause) de personnes comme lui que je me suis affilié dans ma jeunesse au Parti communiste.Il représentait un idéal romantique...Son insoumission viscérale au diktat des grandes puissances néo-libérales avait de quoi séduire.<br /> Maintenant, je n' ai pas vécu dans la peau d' un cubain et c'est facile de loin d' applaudir sans connaître exactement les souffrances réelles du peuple.L' histoire sera peut-être sévère avec Castro mais il a changé la donne à lui tout seul et en a infléchi le cours.<br /> Avec lui, le rêve d' une société plus égalitaire ne relevait plus de l' absurde.<br /> Est-il complètement mort ? Rien n' est moins sûr....<br /> Bon dimanche l' amie