Bonjour les amis,
Nous avons vécu une semaine folle, folle, folle en Espagne mais pour pouvoir suivre le fil des évènements il vous faut lire d' abord ce bref article sur la complexité de la situation politique ibérique
![Tempête politique en Espagne: le point sur la situation](https://image.over-blog.com/cOgjeFw2nfrT_T0iNpPGw3t1srY=/170x170/smart/filters:no_upscale()/http%3A%2F%2Fimages.lindependant.fr%2Fimages%2F2016%2F09%2F29%2Fmariano-rajoy_818159_516x343.jpg%3Fv%3D1)
Tempête politique en Espagne: le point sur la situation
L'Espagne traverse une tempête politique d'une complexité sans précédent: le pays est sans gouvernement depuis neuf mois, la Catalogne menace de faire sécession, et son historique Parti social...
La démission en bloc de 17 délégués du comité éxécutif du parti socialiste pour tenter de faire tomber le secrétaire général Pedro Sanchez a été un moyen assez inédit, autorisé par les statuts du Parti, certes,mais qui ressemblait fort dans l' esprit à un putsch téléguidé par les barons du parti ( et aussi par l' ancien président Felipe Gonzalez).
De nombreux barons n' avaient aucune envie d' aller vers des 3 èmes élections qui s' annonçaient catastrophiques et ne croyaient pas en la possibilité de former un gouvernement alternatif.Donc nombres d' entre eux étaient favorables à une abstention socialiste pour finalement laisser Rajoy gouverner tout en étant en minorité.
Dans une ambiance survoltée Pedro Sanchez a convoqué pour hier matin un comité fédéral avec comme seul objectif approuver ou non la célébration d' un congrès socialiste extraordinaire pour définir une attitude vis-à-vis de la formation d' un gouvernement.
1 ère option appuyée par Sanchez:Blocage d' un gouvernement de droite, recherche d' un gouvernement alternatif d' union, et en cas probable d' échec, 3 èmes élections à suivre dans 2 mois
2 ème option appuyée par les barons de la vieille garde: abstention à l' investiture de Rajoy et contrôle du gouvernement de droite à partir de l' opposition.
Hier matin la réunion du comité a démarré avec 4 heures de retard car les délégués n' étaient pas d' accord sur l' ordre du jour fixé par Pedro Sanchez.
La séance a été très houleuse et survoltée.Sanchez a proposé un vote avec une urne derrière un écran opaque, et les délégués s' y sont opposés craignant une possible manipulation.
Finalement le vote a eu lieu à main levée avec la participation des 252 délégués.
Sanchez a perdu...Il n' y aura pas de congrès extraordinaire pour donner la parole aux militants...Sanchez a donc présenté sa démission.
![Espagne: le chef du Parti socialiste Pedro Sanchez démissionne, un déblocage en vue?](https://image.over-blog.com/4f8cACY70N6H8Dga53J8X01hyP0=/170x170/smart/filters:no_upscale()/http%3A%2F%2Fre.llb.be%2Fimage%2F1e%2F57f022bccd70871fc423dc1e.jpg)
Espagne: le chef du Parti socialiste Pedro Sanchez démissionne, un déblocage en vue?
Les dirigeants socialistes espagnols se réunissaient samedi à huis clos pour décider du sort de leur chef Pedro Sanchez et d'une possible sortie de crise du pays, bloqué politiquement depuis ne...
Le PSOE n' a plus de secrétaire général et c' est une commission de gestion " impartiale" qui va à partir de maintenant fixer le calendrier des réunions de travail jusqu' au prochain congrès.
Le parti socialiste espagnol qui a été l' un des piliers de la transition démocratique est au bord de l' implosion...coupé en deux, entre ceux qui veulent chercher un compromis avec PODEMOS pour gouverner, et ceux qui préfèrent retourner dans l' opposition en espérant un jour reconquérir l' espace politique perdu ( gagné par PODEMOS).Les anciens contre les modernes.Et hier, ce sont les anciens qui ont gagné la première manche...
Pour ma part, j' estime que la manoeuvre des délégués démissionnaires est très peu esthétique et qu' elle passe par dessus les voix des militants qui avaient voté pour Pedro Sanchez.Pour moi c' est un coup de force qui est peu démocratique, même s' il est autorisé par les statuts du parti.
En attendant, une chose est sûre.Les dirigeants de droite peuvent se frotter les mains car la route semble ouverte pour aller vers la formation d' un gouvernement minoritaire.
Je conclurai ce bref billet avec une phrase de Josep Borrell, leader socialiste catalan que je respecte beaucoup.
Il a dit durant cette crise:
"Nous devons rechercher un accord avec PODEMOS,car nombre des enfants des militants socialistes en font partie... "
Effectivement, au lieu d' essayer vainement de marginaliser PODEMOS qui semble définitivement installé dans le paysage politique espagnol, il semblerait plus sensé de rechercher une option de gouvernement avec eux...Même si ce n' est pas facile, je le concède, surtout pour les apparatchiks socialistes confortablement installés dans leurs fiefs.
Des apparatchiks socialistes qui n' ont pas intégré le fait que ce sont eux, à cause de leur comportement seigneurial et clientéliste, de leur corruption, et aussi de leur incompétence, qui sont à l' origine du phénomène PODEMOS.
Des apparatciks qui rêvent de reconquérir un passé définitivement révolu où ils pouvaient compter à yeux fermés sur le soutien sans faille de leur base électorale de gauche.
Pour eux Sanchez est coupable de ne pas avoir su marginaliser PODEMOS , mais, en fait, Sanchez ne pouvait aller contre une réaction de l' électorat historiquement inévitable provoquée par les 30 ans antérieurs d' excès,de gaspillages,d' arrogance, de caciquisme politique et de corruption.
PS: je rappelle à toutes fins utiles que la simple alliance avec PODEMOS et IZQUIERDA UNIDA ne permettait pas arithmétiquement de gouverner, et qu' il fallait chercher des appuis ailleurs...du côté, des indépendantistes catalans par exemple...big problem d' autant plus que PODEMOS est favorable à la célébration d' un reférendum d' autodétermination...Oui l' Espagne est techniquement ingouvernable en ce moment, sauf si les socialistes s' abstiennent...et laissent gouverner la droite.
Une droite qui ne survit que grâce aux divisions de la gauche...
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