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17 septembre 2016 6 17 /09 /septembre /2016 17:57

Bonjour les amis,

Je viens de lire un roman fantastique de Guillaume Musso intitulé L' INSTANT PRÉSENT.

Le personnage principal du livre y est victime d' une malédiction pendant 24 ans: il ne vit qu'une journée par an. A chaque fois, il disparaît dans le néant pour réapparaître l'année suivante pendant 24 heures.Je vous laisse imaginer les difficultés que cette situation peut engendrer dans l' entourage proche et affectif du protagoniste.

Pendant que je lisais ce roman divertissant et sans prétentions, je me rendais compte que la situation du héros était une très belle métaphore de ce que vivent les gens qui, comme moi, se sont expatriés à un âge assez tardif.

En effet, nous ne voyons plus les personnes qui ont fait partie pendant plusieurs decennies notre quotidien qu' une ou deux journées tous les un, deux ou trois ans...ou plus...Le temps se dilate...joue à saute-moutons...s' accélère à coups d' instantanés...

Par exemple, on apprend que certaines personnes sont décédées avant même d' avoir su qu' elles étaient malades.C' est une sensation étrange et troublante.Comme si la vie défilait en accéléré...

Je ne prendrai qu' un seul exemple.

Il y a 15 ou 20 ans, j' avais croisé une connaissance à une terrasse de café à Valenciennes.On l' appelait Raspoutine à cause de son physique imposant de grand barbu aux cheveux longs et sa ressemblance avec le fameux personnage historique russe.Je n' ai jamais connu son vrai nom car on l' appelait toujours Raspoutine, ou de façon abrégée Raspoute...

Quelques jours avant de croiser Raspoute à la terrasse du café, ma soeur m' avait informé qu' il avait perdu sa compagne, et qu' il était donc veuf à l' âge de 35-40 ans,et avec la responsabilité et la charge de ses deux jeunes filles.

J' entamais donc la conversation avec mon ami en lui présentant avec beaucoup de retard mes sincères condoléances, puis je lui demandais la nature de la maladie qui avait emporté sa femme ( vu que moi,pendant ce temps-là, j' étais à l'étranger et j' ignorais tout de ses problèmes).

Et Raspoute qui n' avait pas très envie d' aborder le sujet , m' explique la mort de sa femme de manière très brève, en me disant avec un sourire tristement ironique:

" Bin tu vois...un jour t' es là...et puis, un jour, t' es plus là...".

Bien évidemment, sentant que mon ami n' avait pas envie de s' étendre plus longuement sur le sujet, je changeais rapidement de thème et je passais le reste de la conversation à parler avec lui de notre actualité réciproque,de boulot,des enfants, de musique, de science-fiction et de tout ce que nous aimons dans la vie.

Raspoute était un grand fan de musique contemporaine, de jazz-rock et de SF aussi...

Il y a quelques semaines, une personne de mon entourage m' a appris qu' elle revenait de l' enterrement de Raspoute qui avait été à son tour victime d' une longue et cruelle maladie 20 ans après le décès de sa compagne.Encore une fois, la nouvelle m' a surpris,attristé, et je n' ai pu m' empêcher de repenser à ma dernière conversation avec lui, avec notamment cette phrase qui résonnait étrangement maintenant.

" Tu vois...Un jour t' es là...et puis un jour t' es plus là...."

Comme si nous étions tous comme des bulles de savon qui disparaissent brutalement de l' univers, une par une , pendant que d' autres bulles naissent, apparaissent avant de disparaître à leur tour de manière aléatoire.

Comme des bulles de savon...

Quand on vit loin de sa terre natale,la réalité et le temps y prennent un autre dimension et s' écoulent d' une autre manière...un peu comme dans le roman de MUSSO...un jour par an...et, entre ces deux journées, il s' est passé parfois toute une vie...

PS: voici un lien sur le livre de Musso.C' est pas son meilleur bouquin mais il se laisse lire très rapidement...et puis la fin réserve une belle et étonnante surprise...

http://www.babelio.com/livres/Musso-Linstant-present/689939

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commentaires

F
Je n'ai jamais lu de Musso, et puis surtout le personnage ne me donne pas envie de le lire.<br /> Je le trouve très convenu, très fade, je me dis que sa littérature doit lui ressembler.<br /> Mais peut-être que je me trompe.<br /> J'ai longtemps pensé, jusqu'à au moins 18 ans,que je n'avais rien à faire avec la mort, qu'elle fuyait les gens que j'aimais.<br /> Et puis un jour elle commence à les toucher. Des personnes âgées bien sur, mais aussi des potes.<br /> Alors là ça file un choc. Et puis plus le temps passe et plus tu te rends compte que les adultes que tu as connu lorsque tu était môme sont morts ou très âgés.<br /> Là tu te dis que tu vieillis .<br /> Pour la mort, je ne suis pas comme L Hatem. Moi je veux surtout mourir très vieux ;-)<br /> Bonne soirée l'ami
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A
Au fait tu as écouté le morceau de Satriani ? Je l' aime bien celui-là...le son est hyper chiadé...
A
Je n' ai jamais vu Musso à la télé, et du coup je n' ai aucun à priori en le lisant.Il a de l' imagination et sait prendre le lecteur dans ses intrigues, pour aussi invraisemblables qu' elles puissent paraître.Ce roman là est une belle métaphore de la vie mais il faut aller jusqu' au bout du livre pour en saisir le sens.Je vais lire son dernier roman LA FILLE DE BROOKLYN car je crois qu' il a tenu compte de certaines critiques.Il s' est appliqué et a mis 3 ans pour l' écrire.<br /> http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/47870<br /> Pour ce qui est de la mort, nous entrons dans une phase de notre vie où celle-ci, mathématiquement, va nous enlever de plus en plus d' êtres chers jusqu' au moment oú ce sera notre tour.Notre paysage affectif est irrémédiablement amputé...Pensons à tous ceux dont l' absence laisse un grand vide ( Coluche, pour n' en prendre qu' un...).Philosophiquement il faut faire avec.<br /> La semaine dernière mon beau-père âgé de 88 ans a enterré la dernière personne qui faisait partie de son groupe de copains...C' est pas une sensation réjouissante.Il m' a dit, de manière touchante et très simple " c' était le dernier de la bande" ...<br /> Moi je veux vivre tout comme toi le plus longtemps possible, mais si mon esprit est atteint je préfère tirer ma révérence.<br /> Je vais te raconter une anecdote dont je ne sais s' il faut en rire ou en pleurer.<br /> Une de mes amies me racontait que son cousin est victime de la maladie d' Alzheimer qui progresse chez lui à une vitesse fulgurante.Or, il se trouve que cette personne était très connue pour être assez antipathique et agressive avec tout le monde, y compris son épouse et ses enfants.Or, depuis qu' il est malade il est très souriant, naturellement souriant...et du coup, tout le monde dans son entourage y voit une preuve de la maladie.C' est terrible, non ? Le mec maintenant est super sympa, et tout le monde pense: " Il faut vraiment qu' il soit sacrément malade pour être sympa comme ça..."<br /> Bonne fin de soirée l' ami
R
Des bulles de savon, une image qui exprime bien la fragilité de la vie : on nous dit, sans cesse, que l'homme d'aujourd'hui peut vivre jusqu'à cent ans, mais on voit tout autour de nous des gens qui disparaissent bien jeunes.<br /> L'argument du roman de Musso a l'air passionnant, mais le style doit être léger, léger...<br /> <br /> Belle soirée, AJE
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A
Les vies et destins sont aussi aléatoires que les trajectoires de bulles de savon.Les grecs et le romains imaginaient 3 muses qui les gouvernaient et Atropos se chargeait de couper le fil de la vie<br /> <br /> http://i-love-a-legend.skyrock.com/3150921812-les-3-soeurs-du-destin.html<br /> <br /> L' éloignement géographique de ces êtres que je ne vois plus mais qui m' appartiennent et qui ont construit mon identité fait que leur disparition ( qui pour moi est toujours soudaine) m' apparaît comme obéissant aux caprices du destin...<br /> <br /> La lecture du roman de Musso était, en ce qui me concerne, plaisante car l' argument est fantastique mais ma situation personnelle faisait que je m' identifiais complètement au héros qui vit un jour tous les ans...Effectivement, en simplifiant un peu, je vis un jour en France tous les ans...Le roman est léger et se lit très rapidement, sans se prendre la tête, mais avec une fin qui récompense le lecteur...<br /> <br /> Bonne fin de soirée l' amie<br /> <br /> PS. je vais te raconter une 2 ème anecdote qui m' a troublé il y a quelques mois.J' avais un ami que je voyais souvent le samedi soir dans les années 80.Il avait 25 ans, et plusieurs fois il m' a raconté qu' il faisait des cauchemers terribles, qu' il se sentait comme paralysé dans son lit, sans pouvoir bouger...et qu' au dernier moment, il se réveillait en sueur avec le coeur qui allait à mille à l' heure...Et il ajoutait: " un de ces jours je vais faire un infarctus en dormant..." Il me raconte ça à 25 ans.Ensuite je l' ai perdu de vue.Il s' est marié, a eu une fille puis s' est séparé mais c' est lui qui a eu la garde de sa fille.J' ai su tout ça par des amis car je ne l' ai pas revu personnellement depuis.<br /> <br /> Au mois de Février dernier j' ai appris que sa fille l' a retrouvé mort dans son lit, alors qu' il n' était pas malade...infarctus...Troublant, non ? Comment ne pas penser à ce qu' il me racontait 25 ans plus tôt...<br /> <br /> Quand on m' a raconté les circonstances de sa mort, je me suis exclamé: " Bin, ça alors...."
N
Moi j'aurais bien aimé voir mes parents deux jour, mais chaque année... au lieu de les voir 12 jours tous les 3 à 5 ans...<br /> J'espère qu'il a profité de la vie raspoute...<br /> Moi je préfère les disparitions brutales, genre je te laisse ce soir un commentaire, puis tu te rends compte après que je ne commente plus !<br /> Je voudrais dire à tous les exposteurs que je les aime... bien !<br /> Sinon, tu ne feras jamais lire un Musso, désolé !<br /> :-)
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A
Moi je vois ma proche famille une fois par an mais on est sans cesse en contact par téléphone, mail ,FB, etc.Le temps et le quotidien se déroulent normalement..Par contre. il y a le 2 ème cercle: les amis moins proches, les connaissances.Et là l' éloignement géographique est terrible car la vie se découpe en tranches...Par exemple, on voit un couple ensemble, puis avec un enfant, puis avec deux, puis le couple est séparé...tout s' est passé en " 4 jours".<br /> <br /> Raspoute était un passionné, un hédoniste .Il aimait la vie et n' était pas du genre à se plaindre.Il a vécu la vie qu' il s' est choisi.C' est important.C' est le destin qui a été cruel avec lui.<br /> <br /> En ce qui concerne Musso, il ne faut jamais dire "Fontaine je ne boirai pas de ton eau".Simplement je te conseille de ne pas commencer par celui-là...mais plutot par DEMAIN par exemple...<br /> <br /> <br /> <br /> Bonne soirée l' ami
N
D'où l'importance de passer laisser un comm à ses amis virtuels...