Bonjour les amis,
Je commencerai l' année 2016 par un hommage à mon oncle Giuseppe, en français Joseph, surnommé affectueusement "il zio Peppe", ce qui veut en français tonton Joseph.
Pour être tout à fait exact, nous on l' appelait dans notre dialecte calabrais "Zu Peppe", prononcer " tsou Pèppe"
Zu Peppe est parti le 2 Janvier quelques heures avant Michel Delpech à cause d' un stupide accident en travaillant sur des coupes d' arbres avec son fils et ses petits-fils dans la parcelle d'un ami de la famille.Ce devait être une journée festive avec collation entre copains en fin de matinée mais le destin en a voulu autrement.
C' était un grand monsieur Zu Peppe,
C' était un homme juste et droit.Un grand bonhomme,un gros bosseur,un travailleur exigeant qui s' est tout le temps préoccupé plus pour les autres que pour lui-même.C' était un homme profondément bon et incapable de la moindre méchanceté.J' ai souvent pensé que s' il n' y avait que des personnes comme lui sur Terre il n' y aurait jamais de guerre .
Il nous a tiré sa révérence en travaillant, en étant "sur scène" à 70 ans.
Il nous donne à tous une leçon de vie.Il avait une extraordinaire force et vitalité.
Regardez cette photo et ce sourire angélique.
Il nous a fait une fausse sortie mon oncle.Normalement, on pensait tous qu' il finirait par se construire une petite maison dans sa Calabre natale pour aller y faire de nombreux voyages et profiter de ses vieux jours et de sa santé de fer.
Il était arrivé en France lorsqu' il avait une vingtaine d' années.Il a été rapidement promu chef d' équipe dans une entreprise de travaux publics du valenciennois dans laquelle il a travaillé toute sa vie.Forcément, un bosseur comme ça, qui ne s' écoute pas,et qui a l' amour du travail bien fait, on le garde...
Il faisait partie de ces gens qui viennent du monde de la Terre et qui n' ont jamais perdu le sens des valeurs ancestrales.La famille à protéger d' abord, et l' argent qui est toujours le fruit du travail et de la sueur.
Il avait aussi le sens du respect.Quand il parlait il nous faisait parfois sourire. Quand il s' adressait aux clients,il n' oubliait jamais de dire " Monsieur le Maire", " Monsieur l' ingénieur" ou " Docteur".
Exigeant avec lui-même et respectueux envers les autres.
Sa force de travail m' avait toujours épaté.Il n' était pas né avec un poil dans la main le tonton...pas du genre à se lamenter sur son sort de travailleur.
Dans les années 70, on avait tendance à le trouver vieux jeu mon oncle, avec une mentalité d' une autre époque, avec des valeurs trop traditionnelles.Aujourd' hui en 2016, dans une société profondément touchée par la crise, on a un autre regard sur lui .Il faisait partie des personnes issues du monde paysan qui ne se sont jamais laissées embobiner par les vanités et les mirages d' une société de consommation sensée nous apporter notre bien-être sur un plateau.Non.Lui, il savait bien que pour surmonter les crises et les difficultés il faut savoir donner de sa personne , se sacrifier, ne pas attendre que tout vienne du ciel ou de la société...
Lors de notre dernière conversation en juillet dernier je le regardais et l' observais en pensant qu' il avait gardé la même taille de ceinture que lorqu' il était jeune homme.Il avait dans le regard la même étincelle de jeunesse, la même fraîcheur que lorsqu' il était débarqué en France au sortir de l' adolescence...
Chapeau mon oncle.
Je sais que tu dois t' en vouloir à mort de laisser derrière toi de manière si brutale, ton épouse, tes enfants, petits-enfants et arrière petits-enfants qui t' adoraient.
Hier c' était tes funérailles et j' imagine bien Saint Pierre t' ouvrant en grand les portes du paradis et s' inclinant de la tête devant ton passage.Tu le mérites...
Total respect mon oncle !
Notre coeur saigne aujourd' hui ...On ne t' oubliera jamais !