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15 juillet 2015 3 15 /07 /juillet /2015 09:07

Bonjour les amis,

Le tragique accident de lundi dans le village voisin de Pedreguer me donne l' occasion de vous raconter une petite anecdote personnelle qui s' est produite quand votre serviteur venait de débarquer en Espagne et ne connaissait pas bien les risques liés aux élevages bovins de la région.

C' était en 1989 et je venais d' acheter un nouvel appareil photo réflex et j' avais envie de faire ma première pellicule dans une zone protégée près de chez moi.Il s' agit d' anciennes rizières ( aujourd' hui partiellement réhabilitées) dans lesquelles il y avait entre autres, un élevage de taureaux et de moutons...

Je prépare donc mon matos et j' indique à mon épouse que je vais aller à la marjal de Pego faire quelques photos animalières.

J' arrive dans la zone en fin d' après-midi quand la lumière est moins crue et violente, et je commence par faire quelques clichés des moutons s' abreuvant dans les canaux des rizières.

toutes les photos ont été prises par l' auteur

toutes les photos ont été prises par l' auteur

Le jour où j' ai failli mourir "bêtement"...
Le jour où j' ai failli mourir "bêtement"...
Le jour où j' ai failli mourir "bêtement"...

Je finis mes premières photos, et je décide d' attaquer les choses sérieuses avec les prises de vues des vachettes et des taureaux.J' aperçois au loin le jeune pasteur, un homme d' une trentaine d' années, et je lui demande s' il m' autorise à photographier ses animaux.Je sens tout de suite qu' il est content que je lui demande son autorisation.Je perçois aussi qu' il est très fier de la qualité de ses animaux qui méritent largement un petit reportage.Il me dit de le suivre et je lui emboîte le pas...

je commence par quelques clichés pris d' assez loin...

Le jour où j' ai failli mourir "bêtement"...
Le jour où j' ai failli mourir "bêtement"...
Le jour où j' ai failli mourir "bêtement"...

Puis mon pasteur insiste sur le fait qu' il a de beaux spécimens à me montrer et m' indique de le suivre.Simplement, il y a un petit problème: pour accéder à la zone qu' il m' indique il faut carrément traverser à pied tout le troupeau.J' hésite mais finalement je me dis que je suis en sécurité avec lui vu qu' il est le pasteur, et je le suis mais cette fois-ci collé pratiquement à son corps...On traverse le troupeau: il y a les vaches accompagnées de leur leur petit qui s' agitent un peu lors de notre passage et montrent quelques signes d' agacement mais se tiennent finalement plutôt tranquilles...

Le jour où j' ai failli mourir "bêtement"...
Le jour où j' ai failli mourir "bêtement"...
Le jour où j' ai failli mourir "bêtement"...
Le jour où j' ai failli mourir "bêtement"...
Le jour où j' ai failli mourir "bêtement"...

Mon pasteur insiste et me demande de ne plus bouger de là où je suis car il veut à tout prix me montrer ses plus beaux bestiaux.Il commence à parcourir la zone en commençant des manoeuvres destinées à ramener les animaux vers moi, de manière à ce que je puisse faire de beaux clichés...vraiment sympa, le mec...

Le jour où j' ai failli mourir "bêtement"...
Le jour où j' ai failli mourir "bêtement"...
beau portrait de specimen dit " manso"

beau portrait de specimen dit " manso"

Le jour où j' ai failli mourir "bêtement"...
Le jour où j' ai failli mourir "bêtement"...

Arrivé à ce point de mon reportage je suis déjà complètement satisfait mais le pasteur insiste sur le fait qu' il a un novillo qui est très brave.Il tient à tout prix à me le présenter et me fait comprendre que ce serait vraiment dommage d' avoir fait tout ce déplacement sans aller le voir.Il me demande d' être patient et s' en va pour me le ramener...

Au bout de quelques minutes, il parvient à ce que l' animal se rapproche de la zone où je suis.Et là, mes amis, d' un seul coup, sans doute pris par l' enthousiasme ou l' euphorie je ne sais, je me plante bien en vue devant le taureau pour essayer d' obtenir le meilleur cliché possible.L' animal est en arrêt, il m' observe et je sens que ma photo va être trop statique, alors du coup je le provoque un peu en tapant du pied...Celui-ci m' observe en grattant le sol en réponse et en baissant le cou plusieurs fois de manière inéquivoque.Il indique clairement qu' il est sur le point de charger mais moi, comme le pasteur est à côté, je pense que celui-ci contrôle son bestiau tout comme un maitre-chien contrôle l' agressivité de son berger allemand, donc je n' hésite pas., et je crie:

" VAMOS TORO VA ! " en tapant du pied.

Finalement je prends la photo du mieux que je peux sans obtenir exactement ce moment précis où la menace se fait sentir...

Bon ça ne se voit pas là, mais à ce moment précis il est menaçant...

Bon ça ne se voit pas là, mais à ce moment précis il est menaçant...

Quelques jours plus tard je vais récupérer mes clichés et je les montre à mon beau-père qui s' y connait car il a travaillé dans les champs durant toute sa jeunesse.Mon beau-père apprécie, regarde le portrait du manso et me demande :

" T' étais où toi ? "

Je lui réponds:

" Moi ? j' étais juste en face...sans utiliser le zoom pour avoir la meilleure définition possible ! "

Il me regarde très étonné, un peu surpris, et du coup je le rassure:

" De toutes façons, il n' y avait pas de danger car le pasteur était juste à côté"

Et là, mon beau-père s' esclaffe et m'explique longuement que les taureaux ne sont pas des chiens qui obéissent au doigt et à l' oeil...que si le taureau m' avait chargé le pasteur n' aurait rien pu faire...

Et là, du coup, j' ai repensé à ce moment d' inconscience, quand je me suis mis devant le taureau et que je l' ai provoqué en lui criant:

" Vamos toro va !!! "

Aujourd ' hui les amis , après avoir vu des dizaines d' entrées de taureaux dans les fètes populaires et connaissant beaucoup mieux de quoi ils sont capables, je peux vous assurer que si vous me proposiez un million d' euros cash sur la table pour refaire ce que j' ai fait ce jour-là je n' accepterais pas...Ça a été de la pure folie car j' étais dans un champ boueux sans échappatoire possible.

J' imagine encore aujourd' hui la perplexité du bovin que j' ai provoqué ce jour-là:

" C' est à moi que tu parles ? parce que là je ne vois personne d' autre autour de moi ! Tu veux vraiment que je charge ? You speaking to me ??? "

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commentaires

L
Je crois... si je ne me trompe pas... qu'il s'agit de ton premier reportage photo depuis Le Post...<br /> Images magnifiques... Si le photographe inconscient est encore vivant c'est grâce à un miracle !
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A
Plutôt que de te raconter que le taureau avait des cornes grandes COMME ÇA c' est quand même plus simple d' illustrer avec des photos...<br /> En fait sur la durée du reportage je n' ai commis qu' une seule erreur pendant 2 ou 3 minutes pas plus...tout simplement avec un tel taureau ce genre d' erreur risque d' être vraiment fatal...J' ai eu de la chance.<br /> Quant à l' incident terriblement dangereux avec Daniel et Pierre que je racontais dans mon billet précédent je regrette vraiment qu' il n' y ait pas eu une vidéo amateur parce que là , crois-moi, c' était très chaud...<br /> <br /> Bonne fin de soirée l' ami
L
salut A JE , tu n es pas le seul j ai connu trois fois ce genre de mésaventure face au taureau ,la 1ere fois en Camargue ou je voulais photographier au plus prés un taureau en furie , une autre fois dans une fête taurine ou tout le monde courait alors que moi je marchais l air rêveur et la dernière fois c 'était a argeles , j'avais découvert un raccourci pour aller a la plage et curieusement j étais le seul a l emprunter , j ai vite découvert pourquoi j étais le seul , je crois que je n ai jamais couru aussi vite de ma vie , ces bestioles ont une puissance inouïe....<br /> bonne soirée a toi
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A
Merci Lino pour ces témoignages.La puissance de ces animaux m' épate toujours autant...En ce qui concerne mon inconscience, ma naiveté était bien réelle.Je savais que ces animaux étaient dangereux bien sûr mais je croyais qu' avec le pasteur j' étais partiellement à l' abri et qu' il avait un peu d' autorité sur eux... que sur une injonction ou sur un cri il aurait pu calmer son animal en cas de charge.Bref, j' étais complètement à côté de la plaque...<br /> Bonne fin de soirée l' ami
L
Les photos, les photos...
F
Si l'on se souvenait de toutes nos bêtises de jeunesse on serait parfois plus indulgents avec la nouvelle génération . Mais bon, il faut bien jouer son rôle de vieux ronchon .<br /> Au moins cela nous aura permis de voir de splendides photos.<br /> Bonne soirée l'ami
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A
Bonjour fatizo,<br /> Ma fille ne connaissait pas cette anecdote ( normal elle n' était pas née) et elle a bien rigolé ce matin en lisant mon papier...Effectivement elle a du mal à imaginer son père qu' elle connait bien aller provoquer un taureau en pleine cambrousse...Ceci dit, je ne l' ai fait q' UNE SEULE FOIS dans ma vie...J' apprends vite de mes erreurs !<br /> Bonne fin de soirée l' ami
L
tu crois que quand un taureau te charge tu as le temps de prendre la photo ..? non mon amis tu court en espérant sauver tes fesses de ses cornes acérés..bonne soirée L HATEM
R
L'inconscience de la jeunesse ! Une belle expérience, tout de même ! Les cornes sont impressionnantes... Moi qui ai peur des chevaux, je n'oserais pas m'approcher de ces taureaux qui ont l'air sauvage...<br /> <br /> Belle journée, AJE
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A
Oui Rosemar.j' étais à l' époque parfaitement inconscient.<br /> Leurs cornes sont imposantes mais ce qui impressionne le plus c' est leur puissance.Regarde cette vidéo d' un taureau prénommé Marinero qui appartient à un ami qui est déjà venu plusieurs fois chez moi.<br /> <br /> https://www.youtube.com/watch?v=OLmcoCmUiTc<br /> <br /> Un jour j' ai vu marinero lors des fêtes de LA XARA d' où est originaire mon épouse, et sur un seul coup de corne il a tordu un des tubes d' acier des rationnières de protection comme si c' était du chewing-gum...<br /> Un tube comme ceux de cette photo-ci<br /> <br /> http://i.telegraph.co.uk/multimedia/archive/03374/Pedreguer_fiesta_3374730b.jpg<br /> <br /> J' ai visité d' autres élevages depuis lors mais je ne me suis plus jamais mis en danger.<br /> Enfin il faut savoir que les éleveurs retirent très peu de gains de la vente des animaux aux abattoirs( à peine une centaine d' euros par animal à condition qu' il ne soit pas blessé) donc si il n' y avait pas ces fêtes populaires ces élevages ne seraient pas du tout rentables, et les espèces disparaitraient tout simplement.Tout le monde élèverait du paisible charolais, ou de la vache hollandaise dans toute l' Europe.....<br /> Bonne fin de journée l' amie